Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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lundi 31 octobre 2016

Le Gendarme En Ballade de Jean Girault (1970)



Le maréchal des logis chef Cruchot et ses compagnons de la Gendarmerie Nationale ont été mis à la retraite de force par la hiérarchie. Remplacé par de jeunes recrues et aux méthodes modernes, l'ancienne brigade s'ennuie. Malgré les efforts de son épouse Josépha pour le divertir, Ludovic ne sait pas comment occuper ses journées. Sa belle lui offre alors un immense système de sécurité autour du parc et à l'intérieur de leur château afin de divertir Ludovic mais rien n'y fait. Ce dernier a même créé un musée à la gloire des anciens de la Gendarmerie de Saint6tropez.
Alors que Gerbier et son épouse tombent dans l'un des pièges rattachés au système de sécurité, Merlot s'invite et annonce à ses anciens supérieurs que Fougasse est devenu amnésique après avoir tenté de s'interposer entre un brigand et sa victime. Toute l'équipe, Cruchot, Gerbier, Merlot, Tricrat et Berlicot se réunissent et « kidnappent » Fougasse, alors de repos dans un établissement spécialisé, afin de lui faire recouvrer la mémoire...

Quatrième et antépénultième épisode de la saga Le Gendarme de Saint-Tropez, Le Gendarme En Ballade est l'un des trois plus mauvais segment de la série. La faute à un scénario qui ne fait que reprendre certaines idées déjà vues comme la chasse aux nudistes. Nos héros vont même jusqu'à se grimer en babas-cool et se retrouver embarquer dans une communauté hippie ! Louis de Funès ne tournera par la suite qu'une dizaine de film avant de disparaître.

Pas grand chose à dire sinon que Le Gendarme En Ballade est d'un ennui profond. Il ne s'y passe en effet pas grand chose d'intéressant. Les dialogues sont pathétiquement pauvres. Louis de Funès et toute sa clique ont beau s'agiter devant la caméra, on cherche encore les moments de rire. Jean Girault n'a en fait plus rien à raconter et ne fait que réemployer une recette qui connut son heure de gloire des années auparavant.
C'est parfois tellement navrant que l'on s'attend à voir débarquer sur la petite plage du sud de la France les pires représentants de ce cinéma qu'il était péjoratif de nommer le « comique franchouillard ». Pourtant, pas de Sim, de Henri Genès, de Jacques Balutin, de Robert Castel, de Pierre Doris ou de Katia Tchenko, l'équipe de Girault se suffisant à elle-même pour cela.

Le cinéaste continuera malgré tout à tourner deux autres épisodes, incluant dans le suivant des Extraterrestres de pacotille et dans le dernier, des gendarme...ttes !!! Louis de Funès quand à lui nous gratifiera heureusement encore de quelques grands moments de fous rires à l'image de L'Aile ou la Cuisse, Les Aventure de Rabbi Jacob ou encore Jo...

dimanche 30 octobre 2016

Moi, Daniel Blake de Ken Loach (2016)


(Je dédie cet article à Micou et Anna qui m'ont poussé dans la bonne direction. Elles comprendront...)

Merde, un drame social. Mince, un Ken Loach. Si j'ai bien entendu parler du bonhomme, et si je connais sa très bonne réputation de cinéaste naturaliste engagé dans une étude approfondie de la misère en Grande-Bretagne, c'est bien justement à cause de cet aspect là que je n'ai jamais voulu me plonger dans son univers. Ça n'est pas parce que l'on tente de fuir à tout pris la religion qu'il faut se sentir obligé de brûler un cierge chaque dimanche à l'église. Et ça n'est donc pas parce que l'on essaie d'échapper à la moindre source d'information concernant l'état de notre société qu'il faut rattraper son retard lors d'une projection cinéma. C'est pourtant « poussé » vers l'avant que je me suis rendu au théâtre de Narbonne, dans la seule salle dévolue à ma passion, le septième art, et que j'ai accepté, pour une fois, de vivre une expérience cinématographique proche de la réalité.
Et comme l'histoire de cet homme qui se fait appeler Daniel Blake se situe, de l'autre côté de la Manche, je conservais un espoir qu'ici, en France, tout y est différent. Tu parles...

Moi, Daniel Blake, c'est un peu le chemin de croix du Christ, mais sans les coups de fouet. On y retrouve également un peu de l'esprit des Douze Travaux d'Asterix et de sa « maison qui rend fou » dans laquelle le célèbre gaulois doit récupérer le formulaire administratif 1.38. Le médecin de Daniel Blake, lui, interdit à son patient de reprendre le travail après qu'il ait fait une crise cardiaque. Le menuisier de cinquante-neuf ans prétend donc pour la première fois de sa vie à l'Aide Sociale. Mais Daniel n'ayant pas tenu ses engagements, on lui signifie la privation de ses droits à cette même Aide Sociale. C'est le début des emmerdes, et surtout d'un parcourt du combattant proprement incroyable auquel le cinéaste Ken Loach a mis un point d'honneur à nous décrire de manière terriblement réaliste.

On y découvre une administration inhumaine et surtout, une société basée sur des règles inflexibles qui ne tiennent jamais véritablement compte de l'état de précarité de ses citoyens. Moi, Daniel Blake nous apprend qu'en Angleterre, on peut attendre jusqu'à une heure et quarante-huit minutes avant d'espérer joindre un correspondant au téléphone. On y apprend que pour conserver ses droits au chômage, il faut parvenir à prouver que durant trente-cinq heures par semaine, l'ayant-droit a produit des CV et fait des démarches auprès des employeurs. On y apprend qu'un employé des Services Sociaux peut se faire réprimander par son supérieur s'il a le malheur de vouloir apporter un peu d'aide et de réconfort à son prochain.
L'humanité, Daniel Blake la trouve pourtant auprès de Katie, une jeune mère célibataire qui elle aussi va faire les frais de la rigidité administrative lors d'un rendez-vous au Jobcentre où Daniel Blake lui-même tente de résoudre ses problèmes. Auprès d'elle, de ses enfants, mais également de son voisin, le jeune « black » débrouillard qui pour gagner sa croûte vend des paires de baskets directement importées de l'usine.

Moi, Daniel Blake est un curieux mélange de sentiments. On ne sait trop s'il faut rire ou s'affliger du labyrinthique destin qui pousse son héros à faire reconnaître ses droits. Malgré la dureté du propos, le tragique se mêle à l'humour. Des situations cocasses que seule l'administration semble pouvoir générer. Toujours ces mêmes règles à respecter, et qui demeurent immuables. Daniel Blake, c'est l'acteur et humoriste britannique Dave Johns. Katie, c'est la jeune Hayley Squires. Un formidable duo d'acteurs qui a su saisir toute la profondeur et la force de leurs personnages respectifs. Ken Loach s'est, pour l'occasion, livré à des recherches approfondies sur le sujet, interrogeant hommes et femmes demandeurs d'emploi. Le constat est affligeant : certains n'ont pas mangé depuis plusieurs jours, d'autres se voient refoulés une fois arrivés sur leur lieu d'embauche. Le scénariste Paul Laverty et le cinéaste dénoncent à travers leur dernier film, les dérives de l'administration, mais également de la presse de droite qui organise une véritable chasse aux sorcières remettant en cause l'aide sociale pour ceux qui en sont bénéficiaires. Pour un premier Loach, Moi, Daniel Blake est une véritable claque ! Une œuvre qui vous marque, qui laisse une trace qui demeurera sinon indélébile, du moins présente pour de longues semaines. Un formidable message d'amour adressé à une population méprisée par les institutions, mais à laquelle Ken Loach a rendu un très bel hommage. Une Palme d'Or à Cannes parfaitement méritée.

vendredi 28 octobre 2016

Prom Night de Paul Lynch (1980)



Lors d'un jeu qui a mal tourné six ans plus tôt, une jeune fille est morte devant quatre de ses camarades. Se sentant responsables de sa mort, il décident tous de ne rien dire à leurs parents ainsi qu'à la police. Six ans plus tard, et alors que le bal de fin d'années approche, un individu profite de l'événement pour punir ceux qui furent responsable de la mort de la fillette. Sans le savoir, Nick, Wendy et leurs amis sont en danger de mort. Tout débute quelques jours avant le bal. Le corps d'une jeune fille est retrouvé par la police à l'endroit même où fut retrouvé le cadavre de la fillette six ans plus tôt. Pour la police, ça ne fait pas de doute. Le responsable est un pervers qui est revenu en ville pour se venger de l'horrible drame dont il a été victime : en effet, poursuivi par les autorités, il fut brûlé dans l'incendie de son véhicule. Le Lieutenant Darryl McBride n'en démord pas. Le tueur, c'est lui. Et il va bientôt recommencer.
Parmi les amis de Nick et Wendy se trouve Kim Hammond, sœur d'Alex et fille de Raymond Hammond, le directeur de l'école où ils étudient tous. Depuis qu'elle fréquente Nick McBride, elle et Wendy ne s'entendent plus. La jeune adolescente en veut à son amie de lui avoir volé son petit ami. Wendy, Nick et les autres reçoivent un matin d'étranges coups de téléphone. Persuadés qu'il ne s'agit que d'une plaisanterie il ne font pas cas de l'événement et pourtant, l'homme derrière le combiné est bien celui qui a décidé de leur faire payer la mort de la gamine six ans plus tôt. Et la vengeance aura lieu bientôt, dans quelques jours, lors du bal de fin d'année...

Le début des années quatre-vingt voit fleurir un nombre impressionnant de slashers consécutifs aux succès de Halloween de John Carpenter et de Vendredi 13 de Sean Cunningham. Avec plus ou moins de bonheur, chacun y met son grain de sel, mais rares sont ceux qui parviennent à se démarquer. On pourra citer Joseph Zito et son excellent The Prowler ou The Burning de Tony Maylam, tout deux sortis la même année en 1981. L'année d'avant, c'est le cinéaste Paul Lynch qui s'essaie au genre avec Prom Night, plus connu chez nous sous le titre Le Bal de l'Horreur. Si pour les plus jeunes d'entre nous le titre fait d'abord référence à une œuvre datant de 2008, il ne s'agit en réalité qu'un remake du long-métrage datant de 1980.

On retrouve dans le rôle principal l'actrice Jamie Lee Curtis qui jusqu'à maintenant n'a joué que dans deux film de John Carpenter dont le célèbre slasher datant de 1978 qui les a rendu célèbre lui et la jeune actrice. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Jamie Lee Curtis est la fille des stars du cinéma Tony Curtis et Janet Leigh. Depuis le début de sa carrière, la jeune femme a joué dans une cinquantaine de longs-métrages dont plusieurs suites de l’œuvre qui l'a fait connaître.
A ses côtés, l'immense Leslie Nielsen, acteur américain d'origine canadienne que l'on a pu voir dans de nombreux films et davantage encore de téléfilms dès 1949. il fut l'un des interprètes du Creepshow de George A. Romero, tourna un nombre important d'oeuvres parodiques et apparut même dans deux épisodes de la célèbre série Columbo.

Deux grands acteurs donc, pour un film, qui ne l'est pas. En effet, Prom Night, malgré la petite renommée qu'il a acquise depuis sa sortie auprès des amateurs de films d'horreur est un très mauvais slasher. A l'époque où le disco allait devenir désuet, l’œuvre de Paul Lynch est noyé dans une bande-son affreuse qui gâche une bonne partie de l'ambiance. Une ambiance d'ailleurs assez mal entretenue puisqu'il ne s'y passe finalement pas grand chose. Paul Lynch semble vaguement inspiré par les classiques du genre, certes, mais par un certain Carrie au bal du Diable de Brian de Palma puisque l'on retrouve l'idée de représailles de la part d'élèves voulant gâcher les festivités de fin d'année. Bien évidemment, la comparaison s'arrête là. Si l'on patiente durant une bonne heure, c'est toujours dans l'espoir d'assister à des meurtres sanglants. Malheureusement, même d'un point de vue horrifique, c'est le désert. Les meurtres sont terriblement mal filmés, dans une obscurité presque totale, et manquent cruellement d'originalité.
Malgré sa notoriété, Prom Night n'est donc finalement qu'un médiocre slasher, et la présence de Curtis et Nielsen n'y change rien...

jeudi 27 octobre 2016

Le Gendarme Se Marie de Jean Girault ((1968)



C'est le début des grandes Vacances. Demain, c'est le premier juillet. Les touristes vont affluer dans la région de Saint-Tropez et l'adjudant Jérôme Gerbier veut que tout se déroule sans incident. C'est pourquoi il demande au maréchal des logis-chef Ludovic Cruchot et à ses hommes, Fougasse, Merlot, Tricart et Berlicot de s'assurer du bon déroulement d'une opération visant à surveiller les axes routiers. Vêtus de tenues civiles, les hommes de la Gendarmerie de Saint-Tropez surveillent le comportement des automobilistes avec, pour certains, un peu trop de zèle. Alors qu'échappent à la vigilance de Merlot et Fougasse les contrevenants, les deux hommes étant trop occupés à tenir compagnie à deux jolies suédoises, Cruchot se lance à la poursuite d'un chauffard roulant à très vive allure sur la nationale. Un chauffard qui se révèle être une femme et que le maréchal des logis-chef retrouve assise derrière le bureau de l'adjudant Gerbier.
Alors que Cruchot s'en prend immédiatement à la jeune femme, il apprend que celle-ci se prénomme Josépha et qu'elle est la veuve du colonel de gendarmerie LeFrançois. Pour se faire pardonner d'avoir été la cause d'un tel chambardement, la jeune femme propose à Cruchot de venie la retrouver le lendemain dans sa splendide demeure située sur les hauteurs de Saint-Tropez.

Sans le savoir, l'un et l'autre vont tomber sous le charme. Un vrai coup de foudre. Josépha fait la connaissance de Nicole, la fille de Ludovic et pousse ce dernier à se présenter à un concours qui lui permettra de prendre de l'avancement...

Troisième épisode de l'hexalogie consacrée au Gendarme de Saint-Tropez, Le Gendarme Se Marie est peut-être jusqu'à maintenant le meilleur, bien que le premier soit considéré encore comme le plu connu d'entre tous. Si ce troisième opus se démarque, c'est peut-être parce que l'on ne s'ennuie pas une seule seconde. Pourtant, la saga a toute les allures de la bonne série z franchouillarde.

Arrive dans cette troisième aventure l'actrice Claude Gensac, une habituée des films de Louis de Funès puisqu'elle jouera dans pas moins de dix films avec son compagnon de fiction. Jount de ses faux airs de bourgeoise coquine, l'actrice est savoureuse et séduisante. On s'amuse de découvrir un Cruchet tendre et amoureux.
On savoure également la partie consacrée au concours et à la promotion du maréchal des logis-chef, devenant pour l'occasion Adjudant-chef, soit un grade au dessus de celui de Gerbier. De quoi donner lieu à des scènes d'anthologie qui, malheureusement, seront absentes. A se demander où peut être l'intérêt d'une telle démarche puisque alors que Cruchot vient d'être nommé à son nouveau grade, il n'a pas vraiment le temps de l'exploiter à l'écran qu'il est déjà déçu. On aurait aimé le voir jouer de son pouvoir, lui déjà si dur envers ses subalternes. Mais non, on revient très vite à ce qui semble être le principal sujet de cet épisode : la bluette entre le gendarme et s nouvelle conquête Josépha.

Le film tourne comme d'habitude autour de Louis de Funès, offrant une part belle à l'interprétation de Claude Gensac et mettant un peu de coté le reste du casting qui ici, ne sert qu'à alimenter le scénario exclusivement écrit autour des deux principaux personnages. Devant le succès du Gendarme Se Marie, le cinéaste Jean Girault réaliser trois films encore consacrés à la brigade de gendarmerie. Deux ans plus tard avec Le Gendarme en Ballade, puis en 1978 avec Le Gendarme et les Extraterrestres, et enfin en 1982 avec Le Gendarme et les Gendarmettes. Dernier film du cinéaste et de Louis de Funès qui terminent leurs carrières respectives avec une œuvre des plus navrante...

mercredi 26 octobre 2016

Mais où est donc passée la septième compagnie ? de Robert Lamoureux (1973) - ★★★★★★★☆☆☆



Alors que les soldats Tassin, Pithivier et le sergent-chef Chaudard sont partis en éclaireurs, la septième compagnie dont ils font partie vient d'être faite prisonnière par les allemands. En effet, alors que les trois hommes surveillent les parages d'un cimetière dans lequel ils ont pris possession, le fil du téléphone qui les relie à leur compagnie est découvert par l'armée allemande et celle-ci n'a alors plus qu'à remonter jusqu'à sa source. Cachés dans la forêt, les trois hommes installent un feu de camp dans l'intention de repartir dès le lendemain matin. Mais alors que le sergent-chef Chaudard visite la ferme d'une vieille femme afin d'approvisionner ses hommes et lui en nourriture, il fait la connaissance du lieutenant Duvauchel dont l'avion a été abattu plus tôt dans la journée. Dès lors, celui-ci prend le commandement des trois hommes dans l'intention de remonter vers le front.
Sur le chemin, ils croisent une dépanneuse allemande dans un petit village, mais une maladresse de Pithivier oblige Tassin à tuer les allemands qui en étaient les propriétaires. C'est à bord de la dépaunneuse que Tassin, Pithivier, le sergent-chef Chaudard et le lieutenant Duvauchel vont reprendre la route jusqu'à retrouver par hasard la septième compagnie que l'armée allemande s'apprête à transporter jusqu'en Allemagne...

Si l'on se réfère à ce qui demeure sans doute comme la comédie française de référence en matière d'humour 'militaire', je veux bien sur parler de 'La Grande Vadrouille' de Gérard Oury , force est de reconnaître que Mais où est donc passée la septième compagnie ? ressemble davantage l'un de ces nombreux nanars qui ont pullulé durant les années soixante-dix, quatre-vingt. Philippe Clair, ça ne vous dit rien ? Et les Charlots, alors ? Sans des œuvres de l'acabit des Bidasse en Folie, du Führer en folie ou encore de Comment se Faire Réformer, Mais où est donc passée la septième compagnie ? demeurerait sans doute la référence en la matière. Mais de la matière justement, le film de Robert Lamoureux en possède fort heureusement pour lui. Et même si l'on est loin d'atteindre la qualité du classique de Gérard Oury, admirablement interprété par Bourvil et Louis de Funès, Mais où est donc passée la septième compagnie ? n'est pas lui non plus devenu un classique de la comédie française pour rien.

D'abord, Robert Lamoureux a su choisir des interprètes et une thématique forcément intéressants. Jean Lefebvre, Pierre Mondy, Aldo Maccione, et la Seconde Guerre Mondiale. Des seconds rôles également attanchants : Robert Lamoureux lui-même dans le rôle du Colonel Blanchet, Jacques Marin en épicier affable envers l'envahisseur mais réfractaire lorsqu'il s'agit de nourrir les hommes censés servir son propre pays, le toujours excellent Pierre Tornade dans le rôle du Capitaine Dumont, ou encore Robert Dalban en fermier, Erik Colin interprétant le Lieutenant Duvauchel, ou encore Alain Doutey en soldat. La seconde guerre mondiale quant à elle, si elle semble avoir été le sujet d'innombrables longs-métrages donc plusieurs consacrés à la parodie, lorsque sort Mais où est donc passée la septième compagnie ? sur les écrans, il n'y a guerre que Les Bidasses en Folie de Claude Zidi avec les Charlots pour avoir abordé le sujet avec humour en 1971 dans notre pays.

L'intrigue de Mais où est donc passée la septième compagnie ? est basée sur l'expérience vécue par Robert Lamoureux lui-même lors de la débâcle de juin 1940. La grande force du film ne se situe pas au niveau de l'écriture mais bien dans la joie communicative dans laquelle les trois acteurs principaux ont l'air d'avoir baigné. De nombreuses situations humoristiques viennent émailler ce road-movie campagnard et militaire fustigeant quelque peu une armée française à ce point incompétente qu'une compagnie toute entière va tomber entre les mains d'une poignée de soldats allemands. Tout cela à cause d'un câble téléphonique. Mais où est donc passée la septième compagnie ?, malgré la légèreté du propos se révèle un immense succès du cinéma français, et qui à chaque passage télévisé fait un score tout à fait honorable en matière d'audimat. Robert Lamoureux donnera d'ailleurs naissance à deux suite presque tout aussi remarquables. On notera cependant l'absence d'Aldo Maccionne dès On a retrouvé la septième compagnie, ainsi que dans La Septième Compagnie au clair de lune, certains étant déçus par l'arrivée d'Henri Guybet dans le rôle de Tassin qui pourtant parviendra sans mal à reprendre le rôle de Tassin dans un registre sensiblement moins 'clownesque'...

mardi 25 octobre 2016

Sleepaway Camp de Robert Hiltzik (1983)



La jeune Angela est la seule rescapée d'un accident de bateau qui a coûté la vie à son père ainsi qu'à son frère Peter. Huit ans ont passé, et l'adolescente est désormais envoyée en compagnie de son cousin dans un camp de vacances où elle a bien du mal à s'adapter. Angela refuse de participer aux activités et ne communique pratiquement pas avec ses camarades. A part avec Paul, qui tombe amoureux d'elle, et avec son cousin également, qui seul, prend sa défense lorsque certaines des camarades de chambres s'en prennent à elle. Car le comportement étrange d'Angela attise les moqueries et en ont font la tête de turc du camp. Même certains moniteurs s'y mettent, une adolescente et l'une d'entre eux se joignant pour faire subir des sévices à la pauvre Angela.
Mais bientôt, un meurtre est commis. Le cuisinier du camp est retrouvé abominablement brûlé dans la cuisine. Puis c'est au tour de plusieurs gamins d'être tués dans des conditions horribles. L'un d'entre eux est victime de plusieurs centaines de piqûres d'abeilles et une jeune femme est retrouvée morte sous la douche, le dos lardé de coups de couteaux.
Mike Kellin, le doyen du camp, suspecte le cousin d'Angela d'être responsable des meurtres, le gamin passant son temps à venir en aide à sa cousine et à menacer ceux qui s'en prennent à eux...

Sleepaway Camp est un petit slasher plus connu chez nous sous le titre Massacre au Camp d’Été. Réalisé en 1983 par le cinéaste et producteur américain Robert Hiltzik dont il s'agit ici de l'un des deux seuls films qu'il a réalisé lui-même (le second datant de 2008 est une séquelle tardive fort logiquement titrée Return to Sleepaway Camp), ce long-métrage marche sur les traces du célèbre Vendredi 13 de Sean Cunningham. Pourtant, Sleepaway Camp parvient à se marquer très nettement de la majorité des slashers de l'époque en évoquant un trouble lié à l'enfance particulièrement inattendu. Et même si l'on peut assez vite deviner l'identité du tueur, il demeure un détail assez saisissant qui lui ne nous est révélé qu'à la toute fin du film lors d'un twist final plutôt efficace.

Les adolescents de Sleepaway Camp sont comme très souvent d'une très grande cruauté, mais ceux rencontrés ici peuvent prétendre à la palme d'or. En effet, ce ne sont pas seulement les adolescents, mais certains moniteurs également qui s'en prennent à la pauvre Angela, interprétée par la jeune actrice Felissa Rose qui contrairement à la grande majorité des acteurs et actrices ayant joué un jour dans ce type de production, n'en est pas restée là puisqu'elle continue à exercer son métier d'actrice après une étonnante cessation d'activités dans le cinéma entre 1983 (année de sortie de Sleepaway Camp donc) et 1991, où elle reprend sa carrière sans plus jamais l'interrompre. Une interruption qui s'explique par une implication exclusive dans le domaine télévisuel.

Comme dans tout bon slasher, on ne distingue du tueur qu'une vague silhouette et une main se servant efficacement d'un couteau de boucher. Les meurtres de Sleepaway Camp demeurent relativement avares en hémoglobine mais curieusement, ce détail n'a aucun conséquence néfaste sur l'intrigue qui repose presque exclusivement sur l'énigmatique Angela. Robert Hiltzik se permet même quelques plans « osés » pour l'époque. Un couple homosexuel dénudé se caressant dans un lit, le tueur filmé intégralement nu lors de la scène finale ou encore de nombreux dialogues extrêmement crus ou vulgaires.
Le film ne manque cependant pas de moments d'accalmie qui malheureusement nuit au rythme de l'histoire. Une facette d'un genre qui a l'habitude d'un peu trop ménager ses effets. Toujours est-il que Sleepaway Camp demeure un bon petit slasher qui marcha si bien aux États-Unis qu'une ribambelle de suites furent mises en chantier par la suite...

lundi 24 octobre 2016

TROMA : Class of Nuke’em High 2: Subhumanoid Meltdown de Eric Louzil (1991)



Cinq années se sont écoulées depuis le premier volet des Class of Nuke 'Em High initié en 1986 par les cinéastes Richard W. Haines et Samuel Weil pour la célèbre firme TROMA. Alors qu'à Tromaville le collège avait été détruit et les activités de la centrale nucléaire interrompues, celle-ci a enfin été réactivée et une nouvelle université à été construite à l'endroit même de l'ancien collège. Les « crétins » ne sont plus, mais à leur place, une nouvelle bande s'est formée autour d'un certain Yoke, chef des « Ecureuils ». Lorsque Class of Nuke’em High 2: Subhumanoid Meltdown débute, c'est le chaos. Cette fois-ci réalisé par le cinéaste Eric Louzil, le film revient tout d'abord sur les événements du premier épisode. Ceux-ci nous sont contés par le bodybuildé Roger Smith qui écrit pour le journal du collège. S'adressant directement à une certaine Diana, il porte dans ses bras la jolie Victoria dont il est follement amoureux depuis leur première rencontre lors d'une expérience organisée par le Professeur Melvina Host, et qui est en train de mourir. Dehors, c'est l'apocalypse. Un écureuil géant mesurant plusieurs dizaines de mètres piétine tout sur son passage, détruisant les immeubles, broyant hommes et femmes et vomissant d'énormes quantités d'une substance verte.

Pourtant, il y a encore quelques semaines, tout allait pour le mieux. Depuis la reconstruction du collège, tout était rentré dans l'ordre. Melvina Host, avec le soutient du doyen Dean Okra, s'est lancé dans un projet visant à rendre les sous-humanoïdes issue de la catastrophe plus humains et parfaitement intégrable à la société. Sauf qu'un étrange phénomène condamne chacun d'eux à périr dans d'atroces souffrances : en effet, il se mettent à fondre et libèrent alors un étrange hôte qui vit à l'intérieur de leur abdomen. Bien que Roger ait été choqué d'apprendre que Victoria était elle-même une mutante, il va cependant tout entreprendre pour la sauver du triste sort qui l'attend...

Derrière son titre à rallonge, Class of Nuke’em High 2: Subhumanoid Meltdown cache une œuvre toute aussi folle et immature que son aînée. Si l'on ne retrouve pas les personnages du premier volet, ceux qui les ont remplacé valent eux aussi le détour. Le cinéaste Eric Louzil repousse les limites en matière d'accoutrements. Si déjà les personnages étaient bigarrés, ils forment plus que jamais une faune incroyablement colorée. Eric Louzil semble avoir eu la volonté d'apporter davantage de corps à son œuvre par rapport au premier Class of Nuke 'Em High qui, d'un point de vue scénaristique, laissait plutôt à désirer. Nous ne sommes toujours pas face à un récit d'une grande force narratrice, mais cette fois-ci, un certain effort d'écriture est à noter. Et puis, on est chez les gars de TROMA. Il ne faut donc pas trop leur en demander. De toute manière, ce que l'on en attend, c'est la même folie, le même délire visuel que le reste de la production.

Donc, ici encore, pas de grandes prouesses en matière d’interprétation même si le personnage de Roger Smith campé par le jeune Brick Bronsky semble croire à ce qu'il fait. Pour une fois, les rôles sont inversés. Baignant dans un univers où la presque totalité des personnes qu'il côtoie sont bas du front, le personnage de Roger semble très éloigné de l'image que l'on se fait généralement de ces individus avides d’haltères et de testostérones. A ses côtés, la jolie Leesa Rowland dans le rôle de Victoria, Scott Resnick dans celui du doyen Dean Okra, mais aussi et surtout l'actrice Lisa Gaye qui fut la petite amie du célèbre Toxic Avenger dans les épisodes deux, trois, et quatre de la célèbre franchise éponyme. Des deux premiers volets de la saga Class of Nuke 'Em High, lequel est le meilleur ? Tout est histoire de goût. En réalité, ce second épisode semble avoir bien mieux vieilli que le premier même si dans le cœur des vrais fans, c'est bien ce dernier qui demeure comme étant le meilleur. La principale déception de ce second épisode réside dans l'incroyable baisse de régime suivant une introduction, elle par contre, tout à fait jubilatoire. Mais finalement, et considérant qu'une suite n'est jamais tout à fait une réussite, Class of Nuke’em High 2: Subhumanoid Meltdown se révèle plutôt satisfaisant. En tout cas, il apporte assez d'arguments pour donner envie de découvrir le troisième épisode tourné trois ans plus tard en 1994, et pas du tout sobrement intitulé Class of Nuke 'Em High 3: The Good, the Bad and the Subhumanoid...

dimanche 23 octobre 2016

TROMA : Class of Nuke 'Em High de Richard W. Haines et Samuel Weil (1986)



Tromaville, capitale mondiale des produits chimiques toxiques. Située aux abords du collège de la ville, une usine de traitement des déchets radioactifs est la cible des médias depuis que Donald, un étudiant, s'est jeté par la fenêtre après avoir absorbé de l'eau contaminée et attaqué l'un de ses camarades de classe. Il n'y a aucune relation entre le malheureusement accident dont a été victime l'étudiant et la présence de l'usine de déchets radioactifs dans les parages. C'est Mr. Finley, le directeur de l'usine lui-même qui l'affirme. Il n'y a donc aucune raison de s'inquiéter. Et même si le corps de Donald s'est dissout après sa chute du deuxième étage du collège de Tromaville, même si d'étranges substances radioactives s'échappent du sol de l'établissement lui-même, et enfin, même si quatre des meilleurs élèves sont devenus depuis leur consommation d'herbe provenant de plans de marijuana poussant dans l'usine, les pires cancres du collège, il n'y a pas de soucis à avoir.

Tromaville est une cité imaginaire créée par les deux fondateurs de la société de production Troma Entertainment. Plus simplement connue chez nous sous l'appellation Troma, cette société s'est spécialisée dans les œuvres trash à petits budget mêlant horreur et humour. Tromaville est le berceau des étudiants du collège de Class of Nuke 'Em High mais aussi et surtout celui du plus célèbre héros de la firme, le Toxic Avenger (du nom du même film) qui avant de devenir un super-héros était connu comme le bouc émissaire de l'université, un certain Melvin. Réalisé par Richard W. Haines et Samuel Weil (ce dernier n'étant autre que le producteur Lloyd Kaufman), Class of Nuke 'Em High réunit tout ce que l'on peut attendre et désirer d'une production estampillée Troma.

Le film fait partie des meilleurs crus de la firme, au même titre que Toxic Avenger sorti l'année précédente en 1985, l’œuvre de Richard W. Haines et Samuel Weil ressemblant d'ailleurs fortement à cette dernière, on retrouve une critique sous-jacente des implications concernant la présence du nucléaire en ville tout comme la victimisation des plus faibles face aux plus forts. On notera également la mutation des corps donnant une force démultipliée aux victimes des retombées nucléaires, donnant lieu à d'atroces modifications physiologiques. Malgré un propos qui se veut engagé, ne nous leurrons pas : Class of Nuke 'Em High est tout sauf sérieux. Trente ans avant la décadente jeunesse du vingt et unième siècle, Richard W. Haines et Samuel Weil avaient déjà pressenti les dérives sexuelles de rejetons totalement soumis à la dictature du paraître. Sauf qu'ici, on est loin des portraits idylliques de Beverly Hills et consorts.

Les couloirs du collège sont encombrés de couple qui se gamellent sans la moindre retenue. Les filles se foutent à poil d'un simple claquement de doigts. Les fêtes ne servent que de prétextes pour baiser, la drogue dont les effets sont ici démultipliés et surtout inattendus est la principale source de 'nourriture intellectuelle' d'une bande de punks assoiffée de pouvoir et de violence. La dégénérescence neuronale est totale et la destruction des valeurs éducatives inéluctable.
Class of Nuke 'Em High est un concentré de tout ce qui naît dans la tête des pontes de la Troma. On n'a pas de pognon, mais on a des idées semblent vouloir nous dire Lloyd Kaufman et Michael Herz, les deux principaux artisans de la firme Troma. Et c'est vrai qu'ils en ont... des idées. Pas toujours très subtiles, mais ce qui fait le charme de leurs productions. Plus connu chez nous sous le nom de Atomic College, Class of Nuke 'Em High est trash, punk, crade, gore. Il est mal joué, mal réalisé, les effets-spéciaux craignent un peu et le scénario est quasiment inexistant mais bon Dieu, que c'est jouissif. On ne connaît pas le dixième des interprètes mais les plus observateurs reconnaîtront sans doute l'acteur Pat Ryan (le pantagruélique directeur de l'usine de produits chimiques) qui interpréta un an plus tard le propriétaire de la casse de voitures dans le cultissime Street Trash de Jim Muro. Class of Nuke 'Em Higha connu deux suites durant la décennie suivante en 1991 et 1994. Lloyd Kaufman nous a même fait la surprise d'un retour de la licence dès 2013 avec un inattendu Return to Nuke 'Em High Vol.1, le volume deux ayant été produit en 2016...

samedi 22 octobre 2016

Cujo de Lewis Teague (1983)



On le sait, les saint-bernard sont de très gros, mais très sympathiques chiens de montagne. Connus pour leur intelligence, l'homme a réussi à en faire d'efficaces sauveteurs en cas d'avalanches. Cujo lui aussi est un affectueux saint-bernard. Mais alors qu'un jour il poursuit un lapin jusque dans une grotte, il est mordu par une chauve-souris enragée. Et là, les choses vont changer. Le gentil saint-bernard va se transformer en une créature effroyable. Un monstre des placards libéré dans la ferme de ses propriétaires. Toutes les peurs du jeune Tad Trenton vont prendre ici la forme de ce chien aux yeux injectés de sang et à la gueule dégoulinante de bave lorsque sa mère et lui vont se retrouver piéger dans leur voiture tombée en panne dans la propriété des Camber. Donna Trenton n'avait pas prévu d'être condamnée avec son fils à rester enfermés dans la voiture familiale, sans presque rien à boire et un soleil tapant sur le capot du véhicule. Dehors, Cujo, transformé pour l'occasion en chien de l'enfer, veille. Non pas sur sa famille dont le fils et la mère son partis une semaine en vacances et le père dont le cadavre se décompose dans la demeure d'un ami après avoir été victime de son propre chien, mais sur Donna et Tad.
Cujo n'a aucune empathie pour cette mère de famille et son enfant. Il attend d'eux un faux pas, une erreur d'évaluation pour assouvir son irrépressible besoin de mordre et de tuer.

Le cinéaste Lewis Teague l'a bien compris : il a entre les main un scénario simple mais dont l'efficacité peut se révéler diablement redoutable. Adapté de l'oeuvre littéraire éponyme de Stephen King, Cujo n'a pas pour héros un jeune enfant doté de pouvoirs mais bien un chien qui tient entre les crocs, celui de vie et de mort sur tous ceux qui pénètrent son territoire. S'il n'y a pas d'âge pour découvrir Cujo, tous ceux qui croient encore que le monstre des placards n'est pas qu'une illusion créée par leur imaginaire risquent d'être déçus. Car il existe bien. Et même si cette fois-ci, Stephen King lui a fait prendre l'apparence d'un chien, on peut le retrouver représenté sous n'importe quelle forme. Un monstre personnifié ici également sous les traits de l'ancien amant de Donna, et qui tente toujours de nuire au couple qu'elle forme avec Vic, son époux.

Plus qu'un simple film d'épouvante, Cujo met en place une stratégie basée sur le mensonge. Donna couche avec Steve Kemp. Donc, Donna ment et trompe Vic. Tad a peur du monstre qui se tapie dans l'ombre de sa chambre. Vic tente de rassurer son fils sur l'inexistence de ce monstre. Une créature qui prend la forme de Cujo. Et donc, dans l'esprit de Tad, son père l'a trompé et donc, lui ment. L'abandon est également la source de nombreux ennuis qui malheureusement vont mener à des tragédies. Joe Camber, abandonné durant une semaine par sa femme et son fils partis chez la sœur de celle-ci va mourir des morsures infligées par son propre chien. Quant à Vic, en abandonnant son épouse adultère et par là-même son fils Tad, il les condamne à une mort presque certaine.

Principalement interprété par l'une des grandes dames du cinéma fantastique et d'horreur (Dee Wallace que l'on a pu voir notamment dans La Colline a des Yeux de Wes Craven, Hurlements de Joe Dante ou bien E.T. L'Extra-Terrestre de Steven Spielberg) et par le tout jeune Danny Pintauro qui personnifie totalement l'innocence, Cujo est surtout admirablement mis en scène par un Lewis Teague capable de transformer un sympathique saint-bernard en une bête de cauchemar. Le film devait à l'origine être réalisé par le cinéaste Peter Medak qui signait trois ans plus tôt l'extraordinaire The Changeling mais c'est finalement Lewis Teague qui eut la responsabilité d'adapter l'une des œuvres littéraires de Stephen King. Il demeure une différence essentielle entre le roman de l'écrivain et son adaptation cinématographique qui se situe à la toute fin. Sans trop vouloir en dévoiler pour ceux qui n'auraient pas encore découvert le film, disons Stephen King a imaginé une fin beaucoup plus noire et cruelle que Lewis Teague. Je vous laisse deviner laquelle...

vendredi 21 octobre 2016

L'Amie Mortelle de Wes Craven (1986)



Paul Conway n'a que quinze ans et pourtant, ce petit génie possède un Q.I exceptionnel. C'est un neurologue très apprécié de ses camarades et de son professeur, le docteur Johanson. Nouvellement installé avec sa mère Jeannie dans un nouveau quartier, il se fait rapidement un ami, le jeune Tom 'Slime' Tommey. Il fait également la connaissance de sa plus proche voisine, Samantha Pringle qui vit seule avec son père, un homme violent qui boit et la bat fréquemment. Paul a fabriqué un robot intelligent qu'il auquel il a donné le nom de BB. La machine possède un micro-processeur lui permettant une certaine autonomie et des capacités d'adaptation exceptionnelles. Alors qu'une voisine paranoïaque détruit BB à coups de fusil, Paul est désemparé. Mais alors qu'un jour Samantha est découverte morte après que son père l'ai poussé dans les escaliers, Paul prend la décision de lui implanter le microprocesseur de BB.
Dès lors, la jeune femme revient à la vie. Mais contre toute attente, Samantha se comporte de manière dangereuse. Alors que Paul veille à ce que personne ne découvre ce qu'il a fait, en dehors de son unique complice Tom, sa jeune amie retourne chez son père et se venge de ce qu'il lui a fait subir en le tuant...

L'Amie Mortelle est le huitième long-métrage de Wes Craven l'un des plus grands cinéastes spécialisés dans le fantastique de l'histoire du cinéma et qui nous a malheureusement quittés l'année dernière. Alors qu'il a commencé sa carrière de cinéaste par deux grands 'Shockers', Wes Craven a ensuite tourné quelques longs-métrages aux qualités variables allant du meilleur (Les Griffes de la Nuit) au pire (La Colline a des Yeux 2). L'Amie Mortelle se situant à mi-chemin, il ne s'agit donc ni d'un chef-d’œuvre, ni d'un navet. En réalité, même si le thème n'est pas tout neuf (on y retrouve un peu de l'esprit du classique littéraire de Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne).

L'Amie Mortelle est bien l'air du temps de son époque. Datant de l'année 1986, on y retrouve pas mal de thèmes à la mode. Une mère et son fils venant s'installer dans une nouvelle ville, la voisine plutôt mignonne, le copain harcelé par une bande de voyous et un voisin alcoolique. Wes Craven incorpore dans cette dernière œuvre une scène particulièrement inspirée par ses Griffes de la Nuit. Le cinéaste aurait-il été nostalgique au point de rendre hommage à son propre film en intégrant à L'Amie Mortelle une scène de rêve, et même le meurtre d'un homme violent brûlé dans la chaudière de sa cave ?

Wes Craven offre à l'acteur Matthew Laborteaux l'opportunité d'un rôle qui peut-être relancera une carrière d'interprète plutôt insignifiante en dehors de ses présences très remarquées aux génériques de La Petite Maison dans la Prairie et Les Petits Génies. En effet, le jeune homme n'est autre que Albert, le fils adoptif de Charles Ingalls dans la célèbre série américaine citée au dessus. Le petit garçon a bien grandit et est devenu un petit neurologue de génie. Le rôle de Samantha a quant à lu été confié à la jeune et jolie Kristy Swanson. Alors que dans la première partie du film on n'a pas grand chose à lui rapprocher, Wes Craven a la curieuse idée de lui imposer une démarche similaire à celle d'un robot. Ce que donne à son personnage une allure plutôt grotesque qui gâche un peu le portrait.

L'Amie Mortelle est typiquement le film d'horreur visant un public adolescent. Ni jamais vraiment terrifiant, ni même trop sanglant (en dehors de la scène du ballon de basket explosant une tête), il n'est ni raté, ni une authentique réussite. Disons que la mise en scène étant académique, on passe tout de même un agréable moment de détente, sans plus...
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