Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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samedi 25 avril 2015

Spéciale Série: Starsky & Hutch (1975-1979) Cosmos 1999 (1975-1978)





Starsky et Hutch :


L’un est blond, l’autre brun. L’un est plutôt calme et réservé, l’autre extraverti. Ces deux flics au caractère bien trempé n’ont, malgré leur apparente désinvolture, aucun conseil à recevoir de leur entourage professionnel. Intègres et à la moralité sans faille, ils ne semblent avoir comme faiblesse que les quelques femmes qui vont, souvent pour une très courte durée, partager leur existence. Ces dernières sont victimes d’un tueur qui par vengeance les élimine (Amour quand tu nous tiens), Ou sont d’une jalousie maladive (Quel charme). Starsky (Paul Michael Glaser) est le propriétaire d’une très belle Ford Gran Torino à laquelle il tient plus que tout. Celle de Hutch (David Soul) et une épave et reflète bien le désintéressement de son propriétaire.


Les deux flics travaillent sous les ordres du Capitaine Dobey (Bernie Hamilton), un bon gros type qui aime les hamburgers et les sandwichs bien gras. Ils peuvent compter sur l’aide de leur ami Huggy (Antonio Fargas), propriétaire du bar « Les Bons Tuyaux » et accessoirement indicateur des deux policiers. 


La série comprend quatre saisons et comptabilise ainsi quatre-vingt-douze épisodes. On y croise des « guest » célèbres comme « l’immolé » Richard Lynch, dans trois épisodes dont le tout premier de la série et surtout le très marquant Quadrature qui épouse les formes du genre Epouvante. Robert Loggia dans deux épisodes dont Tant va la Cruche à l’eau ou encore Melanie Griffith, John Caradine, Dee Wallace, et John Saxon pour l’excellent Vampirisme.


Starsky et Hutch demeure encore aujourd’hui un classique en matière de série policière américaine et à même  droit à une adaptation cinématographique malheureusement peu flatteuse qui n’a pas su mettre en image ce qui faisait la personnalité de nos deux héros. Le film en effet fait passer les deux policiers pour de fieffés crétins, ce qui n’était pas le cas de la série qui réussissait à faire la part des choses entre l’humour enfantin des deux personnages et leur capacité à assumer leur rôle de flics…





Cosmos 1999 :




Producteur d’une dizaine de séries télévisées, le britannique Gerry Anderson est surtout connu pour avoir produit trois des plus illustres d’entre elles dans les années 60/70. La première mettait en scène des marionnettes et est connue chez nous sous le titre Les Sentinelles de l’Air. Quatre années plus tard sort UFO, Alerte dans l’Espace qui se trouve être la série à l’origine de celle qui nous intéresse ici, Cosmos 1999.

Cosmos 1999 demeure encore aujourd’hui comme une œuvre phare de la science-fiction même si elle est, avouons-le, plutôt kitsch.



L’homme semble avoir trouvé le moyen de pallier à la prolifération des déchets nucléaires sur notre planète en les stockant sur la Lune. La base lunaire Alpha déjà installée non loin de l’entrepôt accueillant les déchets va cependant connaître un sort peu enviable : une explosion provoque la désorbitation de la Lune et les 311 occupants de la base vont ainsi errer dans le cosmos et devoir faire face à d’innombrables dangers.



Cosmos 1999, c’est tout d’abord un trio de personnages principaux attachants campés par les excellents Martin Landau et Barbara Bain (qui à l’époque étaient en couple) ainsi que Barry Morse. Un commandant, un docteur et un professeur qui vont avoir fort à faire durant les deux saisons et les 48 épisodes que dure la série. L’un des points essentiels de Cosmos 1999 est  l’aspect clairement philosophique de toute une partie des épisodes. En effet, il n’est pas rare de croiser des personnages « new age » dans des décors qui le sont tout autant avec, en point de mire, des réflexions sur l’existence même de la vie. La première saison reste la meilleure des deux, la seconde incluant le personnage de Maya, un « métamorphe » capable de changer de forme à sa guise. Cosmos 1999 finit à la longue par devenir relativement redondant dans le traitement des sujets. Il arrive même parfois que deux épisodes soient pratiquement identiques. C’est à se demander si les scénaristes qui œuvraient sur la série n’avaient pas des soucis d’inspiration…



Revoir Cosmos 1999 aujourd’hui est réjouissant. Si les effets-spéciaux paraissent logiquement dépassés en regard du spectacle auquel on assiste aujourd’hui, un certain attachement aux personnages et à l’environnement tout aussi inquiétant que merveilleux cultivent l’intérêt pour cette fantastique série de science-fiction…

jeudi 23 avril 2015

Kalifornia de Dominic Sena (1993)




L'écrivain Brian Kessler décide de parcourir la Californie en quête d'inspiration pour un futur ouvrage consacré aux tueurs en série. Sa compagne Carrie Laughlin, dont les créations artistiques et photographiques sont bien trop en avance pour être exposées en galerie, accepte volontiers d'accompagner Brian dans ce périple. Mais le voyage est coûteux, et pour ne pas avoir à trop dépenser en essence, ils passent une annonce dans laquelle il proposent à un couple de faire le voyage avec eux, en échange de quoi, ces derniers devront participer aux frais.

C'est ainsi qu'ils font la connaissance de Early Grayce et de sa petite amie Adèle Corners. Deux jeunes ploucs dont l'allure dérange quelque peu Carrie. Les quatre compagnons partent à bord de la voiture de Brian. Adèle n'est encore qu'une gamine immature, très amoureuse de Early auquel elle obéit au doigt et à l’œil. Le comportement de celui-ci est des plus étrange. Violent et impulsif, il gère son existence en dépit de toute les lois et de tout principe. Les jours passent, le quatuor visite des endroits où ont eu lieux des meurtres horribles, et Early commence à avoir une drôle d'influence sur l'écrivain. Carrie tente d'avertir Brian de la tournure étrange que prennent leurs rapports mais son compagnon fait la sourde oreille et continue à suivre Early sur un chemin qui petit à petit va les mener tous les quatre vers une issue tragique...

Le cinéaste Dominic Sena réalise ici le tout premier long-métrage d'une filmographie qui ne compte jusqu'à présent que six films, et dont Kalifornia reste le plus marquant. En effet, l’œuvre du cinéaste est une sorte de road-movie dégénéré dans lequel les décors et une bonne partie des acteurs transpirent la sueur et la crasse. On y retrouve un Brad Pitt convainquant qui campe un tueur immature et instable, sorte de Charles Manson des temps modernes. Un visage d'ange pour un tempérament fougueux. Un individu aux valeurs morales dépassées jouant sur son apparence de Christ défroqué pour inculquer ces dernières à sa concubine par la voie du fouet . Une petite amie au passé terrifiant qui trouve en Early son ange protecteur. Juliette Lewis campe cette adolescente légèrement attardée avec tout le talent qu'on lui connaît. Actrice un brin déjantée, elle incarne ici la parfaite image de l'innocence bafouée par tous les hommes qui ont croisé un jour sa route.

Face à ce duo hors du commun, l'actrice Michelle Forbes et surtout, David Duchovny connu mondialement pour son interprétation de Fox Mulder dans l'excellente série de science-fiction X-Files.

Kalifornia est un film terriblement violent, parfois glauque, mais qui s'inscrit moins dans le registre du « serial killer » que dans celui du road-movie. Le film est aussi une étude sur le contact entre des êtres que tout oppose. L'Amérique profonde, à l'image d'Early et de Adèle, face à celle des grandes cités comme peuvent l'être Brian et sa compagne. Le film de Dominic Sena est une belle réussite tant dans la mise en scène que dans l'interprétation...

dimanche 19 avril 2015

Rivelazioni Di Un Maniaco Sessuale Al Capo Della Squadra Mobile de Roberto Bianchi Montero (1972)



Un tueur en série sévit en ville. Sa particularité ? Il ne s'en prend qu'aux femmes adultères d'hommes influents. En charge de l'enquête, l'inspecteur Capuana a bien du mal à défaire les nœuds de cette affaire et fait le bonheur d'une presse qui met en avant l'incapacité des forces de l'ordre à mettre un terme à la vague de meurtres qui touche la ville. On pense d'abord à l’œuvre d'un époux s'en prenant à d'autres femmes pour dissimuler le meurtre passionnel ayant touché la sienne mais le nombre grandissant des victimes de sexe féminin viennent contredire cette première hypothèse.

Le tueur emploie une méthode toujours identique. Après avoir filé ses futures victimes jusque dans le repère où elles ont l'habitude de retrouver leur amant, il prend les couples adultères en photos, puis se débarrasse des épouses mises en cause avant de déposer sur leur corps nu et ensanglanté la preuve de leur faute, s'assurant avant que le visage de l'amant a lui été effacé.

Pressé par son supérieur et par la presse de mettre un terme aux exactions du tueur, l'inspecteur Capuana finit par soupçonner l'assistant du médecin légiste, le jeune thanatopracteur Gaston. Mais alors que ce dernier est derrière les verrous, la série de meurtres continue...

Après avoir œuvré dans le western avec Oklahoma John, Poker d'As Pour Django et Durango Encaisse Ou Tue, le cinéaste italient Roberto Bianchi Montero se lance lui aussi en 1972 dans le giallo avec le titre à rallonge Rivelazioni Di Un Maniaco Sessuale Al Capo Della Squadra Mobile. Les années soixante-dix pourvoient les amateurs du genre d'un grand nombre de productions, laissant ainsià ceux qui veulent s'engouffrer dans la brèche, le loisir de donner leur vision. Outre le classique assassin ganté de noir, on a droit à toute une série de meurtres perpétrés à l'arme blanche sur les corps voluptueux de très jolies actrices italiennes.

Un brin misogyne, le cinéaste fait de ses seules victimes les uniques responsables de leur sort en effaçant le visage des amants et en réduisant ainsi leur part de culpabilité. Le film accumule les meurtres, donc les scènes de nudité. Le spectateur en a donc pour son argent, d'autant plus que le casting est des plus agréable. Farley Granger (inspecteur Capuana), Sylva Koscina (Barbara Capuana), Silvano Tranquilli (Paolo Santangeli), Susan Scott (alias Nieves Navarro), Annabella Incontrera (Franca Santangeli), Chris Avram (Professeur Casali), Femi Benussi (Serena), Krista Nell (Renata), Angela Covello (Bettina) Jessica Dublin (Rosella), etc... Beaucoup de noms au générique, ce qui peu de prime abord gêner à la bonne compréhension du déroulement de l'histoire.

Mais heureusement (ou par malheur) l'intrigue se veut des plus classique avec une conclusion attendue, bien que décevante dans son traitement. Rivelazioni Di Un Maniaco Sessuale Al Capo Della Squadra Mobile est donc un petit giallo qui aurait mérité un peu plus d'efforts de la part de ses interprètes et de son réalisateur. Et quand au doublage français, il est d'une rare laideur et accentue le piètre jeu des actrices et acteurs.

A noter qu'une partie de la bande-son sera reprise quelques années plus tard par Lucio Fulci dans sa série consacrée au gore transalpin... 

lundi 13 avril 2015

Spéciale Série: Noires Sont Les Galaxies de Daniel Moosmann



Un soir, Patrick, médecin généraliste, est témoin d'une agression sur la personne de Coretta. Victime du tenancier d'une boite de nuit dans laquelle la jeune femme travaille, elle est sauvée par Patrick qui se mèle de la dispute. Une bagarre s'engage alors entre les deux hommes mais Belloni, l'agresseur, prend le dessus. Il sort un couteau mais au moment où il s'apprête à l'utilier sur Patrick, celui-ci frappe Belloni à l'aide d'une pierre. Le tenancier étrangle Patrick, et c'est Coretta qui dans un sursaut s'empare du couteau et le plante dans le dos de son patron. L'homme meurt sur le cou. Arrive alors un inconnu qui propose un étrange marché au médecin et à la jeune femme : Il leur propose de les débarrasser du corps de Belloni. Ils acceptent.


Patrick invite Coretta à venir se réfugier chez lui. Ils passent la nuit ensemble et décident de ne plus se quitter. Plus tard, Coretta retrouve l'inconnu de la veille qui lui propose cinquante mille francs en échange du cadavre d'une jeune femme de vingt-cinq ans. Patrick travaille la nuit dans un hôpital, juste à côté de la morgue. Lorsque Coretta lui parle de son projet, il refuse de l'aider à voler un cadavre. Mais quand la jeune femme retourne voir l'inconnu, celui-ci se fait pressant. Il la menace de lui faire prendre la place du cadavre qu'il lui a demandé si elle ne lui en trouve pas un dans les plus brefs délais. Inquiéte, Coretta en parle à Patrick, bien décidé à venir en aide à celle dont il et tombé amoureux...


Réalisée par Daniel Moosmann la série télévisée Noires Sont Les Galaxies est surtout connue des plus anciens pour avoir été à l'origine de crises d'effroi lors de sa diffusion en 1981 sur Antenne2. Durant quatre épisodes d'une durée moyenne de cinquante minutes, on suit les aventures périlleuses d'un interne et d'une ancienne strip-teaseuse de boite de nuit face à l'invasion d'extraterrestres tantôt amicaux, tantôt belliqueux. Deux espèces en exile sur notre planète et qui sur Terre continuent à se faire la guerre : Les pacifiques Exis et les inquiétants Inx. Durant le premier épisode, tout le mystère qui entoure la disparition de cadavres et celui de cet inconnu qui rode autour de la morgue, prêt à payer pour emporter des cadavres avec lui est conservé . Par la suite, les événements vont se déchainer. Les effets-spéciaux rudimentaires suffisent pourtant à créer un certain malaise d'autant qu'une grande partie des scènes fut tournée de nuit. Certains décors sont sinistres, à l'image de ce village-fantôme et de son usine désaffectée où s'y passent d'étranges choses. 


L'élément le plus anxiogène demeure cependant la bande-son lugubre qui parcourt l’œuvre toute entière. La lente évolution du récit n'est pas une gène en soit puisqu'elle crée une tension permanente qui culmine parfois dans des proportions rarement vues à la télévision (découverte des cadavres éventrés dans le château, la scène de la piscine entre Mme Genson et Patrick, etc...), surtout à l'époque. Richard Fontana, Catherine Leprince et François Perrot sont les principaux interprétes de cette série de science-fiction matinée d'épouvante.
On retrouve également l'actrice britannique Catriona MacColl, bien connue des amateurs d'horreur transalpine puisqu'elle fut l'actrice principale de trois des œuvres les plus marquantes du cinéaste italien Lucio Fulci (Frayeurs, L'au-delà et La Maison Près Du Cimetière).

La série Noires Sont Les Galaxies a peut-être aujourd'hui perdu de l'impact émotionnel de l'époque mais a conservé  l'aspect mystérieux et angoissant du sujet. A noter que le récit ressemble beaucoup à l'un des grands classiques américains de science-fiction, L'invasion Des Profanateurs De Sépultures...

dimanche 12 avril 2015

The Voices de Marjane Satrapi (2014)



Milton, petite ville des États-Unis d'Amérique. C'est là que vit l'agréable, enjoué, mais aussi très étrange Jerry Hickfang. Ce jeune homme au fort capital sympathie est l'employé modèle d'une fabrique de baignoires. C'est là que travaille également la charmante Fiona dont il est très amoureux. Celle-ci se fiche bien des œillades de son collègue et veut bien laisser son amie Lisa mettre le grappin sur le jeune homme.

Bien qu'il soit d'un naturel doux et souriant, Jerry consulte pourtant le docteur Warren en raison de graves troubles de la personnalité qui gâchent son existence. Jerry est également contraint de prendre un traitement médicamenteux s'il veut pouvoir avoir un semblant de vie normale. Sauf que l'existence de Jerry n'est jamais aussi rose que lorsqu'il se passe de médicaments. Toute sa vie est baignée de rose. Son appartement est un modèle de salubrité et, bien qu'il n'ait pas de compagne, il communique avec son chat M. Moustache, et son chien Bosco.

A force d'insister, Jerry réussit à obtenir un rendez-vous avec celle qu'il aime. Sauf que le soir-même, rien ne se passe comme prévu. Abandonné par Fiona qui préfère retrouver ses copines dans un karaoké, Jerry se retrouve planté seul dans la salle du restaurant où il avait donné rendez-vous à la jeune femme. Pourtant, un concours de circonstances va les réunir. Pour le bonheur de l'un et le malheur de l'autre...


Oubliez la schizophrénie telle que vous avez l'habitude de la voir décrite au cinéma. L’œuvre de Marjane Satrapi a ceci de particulier qu'elle tutoie des genres qui habituellement ne font pas bon ménage ou sont le résultat d'une mise en scène ratée. Sauf qu'ici, nous sommes à deux doigts du chef-d’œuvre. Celle qui débuta sa carrière avec Persepolis, récompensé par le Prix du Jury au Festival de Cannes en 2007, abandonne un temps le film d'animation pour nous proposer une œuvre forte qui sous ses allures de comédie américaine cache un long-métrage qui se révèle très souvent cruel. C'est peut-être d'ailleurs ce mélange hétéroclite des genres et les hallucinantes ruptures de tons qui marqueront durablement les esprits. Alors que l'on rit à gorge déployée devant le burlesque des interventions félines et canines des deux compagnons de Jerry, on assiste ensuite à une scène forte et dramatique.

Le parallèle entre la vie rêvée du héros et celle, plus sinistre et sous cachets de ce même personnage est saisissant et donne à vivre en temps réel ce qu'il ressent et perçoit. Pour ce faire, la réalisatrice confie ce rôle délicat à l'acteur Ryan Reynolds. Celles qui l'accompagnent dans ce cauchemar tantôt coloré tantôt triste à mourir sont elles aussi des plus convaincantes. The Voices est, dans la grande liste des films traitant de la schizophrénie au cinéma, parmi la dizaine que l'on retiendra. 




mardi 7 avril 2015

Zombie Apocalypse de Nick Lyon (2011)



Quatre-vingt dix pour-cent de la population américaine a été décimée par une épidémie. Trois survivants, Kevin, Ramona et Billy tente de subsister dans un pays devenu le terrain de chasse d'une horde de zombies lorqu'ils sont attaqués par quelques spécimens. Kevin meurt sous les mâchoires de trois d'entre eux alors que ses coéquipiers sont sauvés de justesse par Mack et ses compagnons, d'autre survivants. Armés de fusils, de sabres et de masses, le groupe ainsi nouvellement formé va entreprendre un long périple vers l'île de Catalina où parait-il, se trouve un refuge.

Mai la route sera pavée de dangers innombrables et certains des compagnons de route de Ramona paieront cher leur rêve d'échapper au monde cauchemardesque qu'est devenue l'Amérique...
Voici pour le pitch de ce film de zombie qui sort en pleine période revival. Car en effet, les morts-vivants sont depuis quelques temps à l'honneur au cinéma, ou directement en vidéo, et ce Zombie Apocalypse n'échappe pas à la règle.

La grande question étant de savoir si cette nouvelle mouture d'un genre qui connu son heure de gloire grâce au talent du cinéaste George Romero (Dawn Of The Dead, Night Of The Living-Dead, etc...) parvient à se hisser au niveau des grands classiques du genre. Et même peut-être aussi de l'excellente série Walking Dead (qui compte pour l'instant quatre saisons), inspiratrice évidente du renouveau du film de zombies.

Soyons clairs : Zombie Apocalypse ne risque en aucun cas de faire de l'ombre aux classiques du genre. Ses effets-spéciaux numériques bâclés le condamnant définitivement au titre de série Z bien qu'il ait pour lui plusieurs points positifs non négligeables. Tout d'abord, parmi toutes les œuvres récentes consacrées au genre, celui-ci n'est pas le pire (voir le catastrophique Zombie Massacre de Marco Ristori et Luca Boni). L'horreur donc, en elle-même est gâchée par une approche numérique épouvantable. La majeure partie des scène gore sont effectivement créés par ordinateur et cela se voit énormément. Pourtant, certains d'entre eux passent mieux que d'autres (quelques explosions de têtes et décapitations) quand d'autre sont totalement ratés (la scène du fauve zombifié est une infamie). Heureusement, l'action quasi ininterrompue permet de passer outre ces lourds défauts et parvient même à les faire oublier. Quelques effets sont groteques mais n'ont, alors, plus rien de commun avec le numérique (la fille qui tire à la mitrailleuse et dont la ceinture de cartouches reste immobile). Concernant les maquillages des zombies, on reste pétrifiés devant leur laideur. On est loin de Tom Savini et de son savoir-faire vieux de plus de trente ans. Ici, c'est du fait maison bricolé à l'arrache.

Concernant le scénario, il est des plus basique. Une bande de survivant file tout droit se mettre à l'abri d'une île censée les protéger. Une balade dans des cités ravagées qui laissent un goût amer et font ressembler le film à un téléfilm de mauvaise qualité.

Pourtant, malgré ses défaut, Zombie Apocalypse se regarde avec un certain plaisir. Même si la mort survient souvent auprès des membres qui constituent la bande de survivants et même si l'on ne ressent rien lorsque l'un d'eux meurt, les personnages sont relativement attachants.

Zombie Apocalypse est donc un petit film de zombies avec de grandes attentions. Il n'y parvient jamais vraiment mais permet toutefois de passer un agréable moment en compagnie de Ramona et de ses compagnons de route...

samedi 4 avril 2015

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Marcel André Henri Félix Petiot "Docteur Petiot" de Christian de Chalonge (1990)



De la fiction...

Alors que la France est envahie par l'occupant allemand, le Docteur Petiot participe à l'évasion des juifs, qui, moyennant finances sont extradés du pays afin d'échapper aux nazis. De jour, Petiot est un excellent médecin, très apprécié de ses patients. Il y a d'ailleurs foule dans son cabinet. Marié à Georgette et père du petit Gérard, il n'est pas rare qu'il aide son prochain sans rien demander en retour.
Mais sous cette innocente apparence se cache en réalité un être monstrueux qui guette ses proies potentielles. Car la nuit, en effet, le Docteur Petiot invite dans un appartement qu'il possède à Paris, ses futures proies. Celles-là même qui lui font confiance pour les aider à quitter le pays. Dans cet appartement, Petiot, qui se fait alors appeler Eugène, enferme hommes et femmes dans une pièce après leur avoir injecté un poison censé être un vaccin. Une fois la victime morte, il la descend jusqu'au sous-sol, la dépouille de tous ses biens et la découpe en morceaux avant de la faire disparaître dans un four.
Mais alors que son affaire est bien huilée, il rencontre Drezner, un juif qui lui aussi a besoin des services du docteur. Mais ce que ne sait pas ce dernier, c'est que Drezner conclu un marché avec la Gestapo. Pour pouvoir échapper aux camps, le jeune homme a accepté de lui livrer le Docteur Petiot...

L’œuvre de Christian de Chalonge est d'abord une expérience visuelle et sonore. Plongeant son « héros » au cœur de la triste histoire française des années quarante, il nous conte le récit véridique d'un médecin crapuleux qui n'hésita pas à faire des dizaines de victimes pour son seul intérêt. Et dans ce rôle, qui mieux que Michel Serrault pouvait incarner ce médecin diabolique ? Visage blafard, yeux cernés de noir, marche rapide et voûtée, coiffure au vent, l'acteur campe ici un monstre aux allures de vampire moderne.
Ce qui marque peut-être le plus dans le visuel du Docteur Petiot, c'est l'esthétique apportée à chaque plan. Le spectateur est plongée dans une sorte de rêve sombre dont il est impossible de s'extraire. Il n'y a en effet pas d’échappatoire, et la quasi totalité des scènes plongent les interprètes et les spectateurs dans une torpeur inouïe. Christian de Chalonge semble s'ériger en témoin d'une œuvre passée flamboyante et joue avec la proximité des envahisseurs pour faire sienne ce qui bien des années auparavant était leur marque de fabrique : l'expressionnisme allemand.

Ce qui entache finalement l’œuvre de de Chalonge, c'est peut-être la mollesse du récit. Il arrive que l'on s'y ennuie ferme. Et même l'extraordinaire performance de Serrault (au moins à la hauteur de celle dont il a fait preuve dans le chef-d’œuvre de Claude Chabrol Les Fantômes du chapelier), les décors hallucinants et l'ambiance généralement sordide ne font pas oublier les faiblesses du film. Tout comme le montage étonnant, et presque désordonné que l'on mettra sur le compte d'un sujet bien trop touffu pour une œuvre de seulement quatre-vingt seize minutes.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Le Docteur Petiot demeure dans le cinéma français une bonne surprise en matière de biopic basé sur l'histoire vraie d'un tueur en série ayant sévit dans notre pays. Surtout que Michel Serrault (bravo aux maquilleurs) parvient à nous donner quelques frissons...



… à la réalité

Originaire d'Auxerre, Marcel André Henri Félix Petiot est médecin français lorsqu'il se retrouve accusé de meurtres à la libération pour avoir tué au moins vingt-sept personnes. C'est à cause des odeurs fortes de fumées de cheminée que ses voisins alertent la police. Celle-ci découvre un abominable charnier, œuvre de Petiot. Des milliers d'affaires appartenant aux victimes du docteur maléfique, une chambre à gaz et une pièce tapissée de chaux vive dans laquelle « baignent » des restes humains. Petiot parvient à prendre la fuite et s'engage dans les Forces Françaises de l'Intérieur et se fait appeler Capitine Valen. Mégalomane, Petiot ne peut s'empêcher de répondre à l'article écrit dans le journal de presse Résistance et titré « Petiot, soldat ru Reich ». Il envoie au journaliste une lettre manuscrite qui le fera tomber. Arrêté le 31 octobre 1944, il est condamné puis guillotiné le 25 mai 1946 avec sur les lèvres, un sourire...

jeudi 2 avril 2015

Cinéma de l'étrange: Subconscious Cruelty de Karim Hussain (1999)



On ne peut pas dire que Karim Hussain fasse partie des grands noms du septième art. Il a pourtant déjà à son actif plusieurs films, dont ce très curieux Subconscious Cruelty datant de 1999. Une œuvre qui dépasse outrageusement les limites de l'érotisme pour nous plonger dans un récit pornographique baigné d'une aura lumineuse particulièrement écœurante ! Quelques scènes gore gratinent le tout de leur aspect cradingue et font de ce film une œuvre à ne pas mettre devant tous les yeux.

Bizarrement, Subconscious Cruelty arbore des contours similaires au Begotten de E. Elias Merhige. Ici aussi on assiste à la lente agonie d'un être dont la charge se révèle véritablement éprouvante.

On veut nous faire croire ici que lorsque l'hémisphère droit de notre cerveau a l'ascendant sur le gauche, nos penchants pour le sexe et le sang sont exaltés. Et afin de mettre en images ces propos qui nous sont contés par la voix léthargique du personnage principal, on nous sert un homme d'abord amoureux de sa propre sœur, et qui va finir par la détester. S'ensuit une longue séance de torture intérieure (aussi bien du point de vue visuel (couleurs criardes et décors morbides) que du rythme imposé (événements longs à venir et récit du personnage peu intéressant)). La femme tombe enceinte (de son frère ? De ses nombreux amants de passage ?). Le frangin ressasse ses intentions futures. Celles qui prendront forme lors de l'accouchement. Hussain déborde de générosité lorsqu'il s'agit d'enfreindre la morale. La séance (déjà bien glauque) vire au cauchemar lorsque le frère aide sa sœur à accoucher mais tranche la carotide du bébé à peine sorti du ventre de sa mère. Forçant sa sœur à boire le sang de son propre enfant, celle-ci ne meurt !

Le réalisateur allège ensuite son propos en montrant quelques individus gambader sur l'herbe. Un souffle d'air qui rappelle l'heureuse période peace and love des années soixante-dix. Sauf qu'ici la session se termine par un acte copulatif avec la terre. Sans commentaire...

Subconscious Cruelty est constitué de quatre segments de cet ordre. Soit des scènes graphiquement difficiles à supporter (le summum de l'horreur étant atteint lors du dernier acte durant lequel un pseudo Christ se fait littéralement dévorer par des vampes. L'avant dernier acte n'aynt rien de bien fameux à proposer en terme de scénario se contente de montrer un homme d'affaire e masturber devant des vidéos pornographiques (dont on ne nous cache rien).

Bref, Karim Hessain réalise une œuvre violente, transgressive, abjecte, malsaine et assez mal mise en scène. Quand au scénario, il n'invente rien (voir Begotten) et n'est prétexte qu'à une succession de scènes gore et pornographiques émaillées d'un propos pseudo-intellectuel de mauvais goût. Pourtant, les amateurs de films trashs risquent d'y trouver de quoi soulager leur appétit de sang et de provocation. Ce que, sans doute, à cherché à provoquer le cinéaste...
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