Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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jeudi 25 septembre 2014

Les Nanars du 7ème Art: Dracula VS Frankenstein de Al Adamson (1971)



Le comte Dracula, directement descendu des Carpates, rend visite au docteur Duryea, le dernier rejeton d'une célèbre lignée de médecin spécialisés dans la réanimation de cadavres : les Frankenstein ! Le docteur est aidé par Groton, un malade mental muet qui pour son maître trouve et tue de jeunes femmes afin de prélever sur elle des morceaux de choix qui lui serviront par la suite pour ses expériences. Le comte Dracula propose un marché au docteur Duryea. Si celui-ci accepte de lui fabriquer un sérum qui lui accordera l'immortalité, le vampire accordera au docteur tout son soutien lorsqu'il s'agira de faire revivre la célèbre créature créée par ses ancêtres...


Mais rien ne va comme prévu. Judith, jeune et jolie chanteuse de cabaret, cherche à retrouver sa jeune sœur disparue. Aidée d'un homme qui lui même a perdu une amie, ils se lancent à la recherche de la sœur de Judith et découvrent bientôt qu'un cirque étrange abrite en fait le docteur Duryea et ses expérimentations...

Que dire... Dracula VS Frankenstein est une œuvre plutôt déroutante. Tellement mauvaise qu'il va me falloir décrire dans quelles conditions j'ai visionné cette bande tirée d'une VHS de très mauvaise qualité. Tout d'abord, il faut savoir que le film a été réalisé par Al Adamson, un spécialiste du nanar horrifique (qui tourna déjà et tournera par la suite des films dont le personnage principal est Dracula). Déjà pas très motivé par la qualité de l'image, j'ai quand même tenu bon (ou presque) afin d'entamer un cycle consacré aux nanars.

Lon Chaney JR. (pour qui cet exécrable Dracula VS Frankenstein sera la dernière occasion de jouer après une mémorable carrière de quarante années) et Jim Davis (Jock Ewing dans Dallas. Mais si... le papa de J.R et de Bobby !). Des acteurs connu dans un film réunissant deux des plus célèbres créatures fantastiques, ça ne peut donner qu'un résultat à la hauteur de nos attentes, non ?

NON ! Définitivement non. Une heure vingt-six et cinquante et une seconde. C'est la durée très exacte du film. Si l'on enlève les interminables chansons qui nous sont intégralement imposées (celle du cabaret et de la boite de nuit), on peut facilement retirer dix minutes. Quand aux dialogues insignifiants des protagonistes, ils sont tellement nombreux qu'en les retirant nous passerions du format long à la durée d'un simple court-métrage. Une responsabilité que l'on mettra sur le dos des traducteurs et des doubleurs qui pratiquent ici un sabordage mémorable. Certains interprétations sont si grotesques que le film, au lieu d'effrayer, a tendance à faire sourire (jaune).

J'ai eu beau tenter de m'accrocher à l'histoire, je n'ai pu m'empêcher de me lever à plusieurs reprises. Je suis d'abord allé me servir un verre d'eau à la cuisine. J'ai ensuite rendu visite à mes pieds de fraisiers. Je suis retourné dans la cuisine pour me servir une glace en me disant qu'elle m'aiderais à avaler la pilule au mauvais goût que représente cette infamie signée Al Adamson. Lon Chaney fait ce qu'il peut et le cinéaste lui fait abuser de ces grimaces qui l'ont rendu célèbre. Jim Davis aurait mieux fait de tomber malade le jour où il accepté le rôle du flic et ne se contenter que de rôles dans des western de seconde zone et celui qui l'a d'abord rendu célèbre dans Dallas.

Dracula VS Frankenstein est donc un mauvais film. Une pellicule oubliable à plus d'un point. Rien ne peut sauver cette infâme bouillie qui ridiculise le mythe de Dracula (il faut voir la tronche de l'acteur qui se cache sous ses traits pour comprendre à quel point on est loin de la légende) et qui n'offre rien d'autre qu'une série de scènes inutiles et soporifiques. A oublier très vite...

lundi 22 septembre 2014

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Richard Loeb et Nathan Leopold - Swoon de Tom Kalin (1992)



De la fiction...

Deux riches et brillants étudiants, Richard Loeb et Nathan Leopold Jr. se rendent responsables du meurtre d'un enfant. Alors même qu'ils n'ont pas encore perpétré leur méfait, ils ont déjà tapé la veille une lettre de demande de rançon sans même encore savoir qui serait leur victime. Il enlèvent l'enfant le lendemain, l'enferment dans une voiture de location, Nathan derrière le volant et Richard près du gamin. Ce dernier meurt sous les coups répétés de Richard, Nathan regardant effaré son compagnon donner la mort avec un certain plaisir.
Le soir même, les deux amants cachent le cadavre de l'enfant dans un marais après lui avoir brûlé le visage, le pénis et une cicatrice à l'aide d'acide chlorhydrique.

Malheureusement pour Richard et son complice, Nathan a laissé tomber ses lunettes sur le lieu du crime. La police ne met pas longtemps à remonter jusqu'à lui, la monture de ses lunettes étant d'un modèle extrêmement rare. Alors que les deux jeunes hommes ont préparé un alibi appris par cœur, ils sont trahis bien malgré eux par le chauffeur de la famille Leopold qui croyait venir en aide aux deux garçons en affirmant qu'il avait passé la soirée à réparer la voiture de Nathan. Détail qui nuit gravement à l'alibi qu'ils se sont inventés. Richard fait alors porter le chapeau à Nathan, affirmant que c'est ce dernier qui a organisé l'enlèvement et qui a tué le jeune garçon...

Réalisé par Tom Kalin, Swoon se base sur un fait divers réel survenu en 1924 à Chicago. Richard Loeb et Nathan Leopold, jeune couple d'homosexuels, ont effectivement tué un jeune garçon. Le film s'attache à décrire les rapports entre Richard, le meneur, et Nathan, si amoureux de son compagnon qu'il accepte de le suivre dans pérégrinations criminelles. De menus larcins tout d'abord. Quelques vols. Et puis ce projet fou de meurtre qui doit glorifier et cimenter leur union.

Le film se décompose en plusieurs segments. Le premier décrit le cheminement de ces deux jeunes étudiants aisés plongeant dans une criminalité de pacotille. Puis survient le meurtre, filmé froidement et sans compassion pour la victime. S'ensuit l'enquête policière avec force interrogatoires policiers. On y découvre un Richard moins solide que les apparences ne laissaient paraître et un Nathan plus maître de lui-même que son petit ami. C'est ensuite autour du procès que le film s'articule, avec ce qu'il faut de témoignages et cette aptitude qu'ont les médias de starifier les criminels de notre société. Loeb et Leopold ne se privent d'ailleurs pas de se pavaner devant les journalistes.
Puis c'est la prison pour nos deux assassins, avec ce qu'elle génère comme solitude et comme dangers.

Le film de Tom Kalin sort des sentiers battus et offre une vision toute particulière de la vie d'un couple improvisé d'homosexuels. Le cinéaste n'a pas peur d'user de mots qui aujourd'hui font encore bizarrement peur : « nègres », « juifs », « homosexuels ». Dans un très beau noir et blanc, l'intrigue est parsemée de plans presque oniriques et de cadrages surréalistes qui font de ce Swoon, une œuvre remarquable et belle malgré la dureté de son sujet. Une belle réussite donc...

...à la réalité

Richard Loeb et Nathan Leopold

Arrêtés à l'âge de dix-neuf et dix-huit ans pour l’enlèvement et le meurtre d'un jeune garçon nommé Bobby Franks, alors âgé de seulement 14 ans, Loeb et Leopold sont arrêtés et condamnés à la prison à vie. Plus que la rançon, les deux jeunes meurtriers voulaient surtout prouver qu'ils étaient en mesure de commettre le crime parfait. Si Leopold n'avais pas égaré ses lunettes, qui sait s'ils n'auraient pas mené leur projet à son terme. Si leur avocat à pu leur éviter la chaise électriques, les deux garçons n'ont en revanche pas pu éviter la prison à vie...

vendredi 19 septembre 2014

Mortuary de Tobe Hooper (2005)



Leslie Doyle, son fils Jonathan et sa fille Jamie s'installent en Californie après le décès de son époux. La famille reprend le contrôle d'une entreprise de pompes funèbres laissée à l'abandon. Chaleureusement accueillis par Eliot Cook, ils prennent possession de la demeure et visitent les lieux. Jonathan ne perd pas de temps et parvient très vite à se faire engager dans un restaurant tenu par Rita et sa nièce Liz, laquelle entretient une relation amicale avec Grady, un jeune homosexuel.

Une légende veut que le dernier rejeton d'une très longue lignée de croque-morts vit encore dans les parages après qu'il se soit débarrassé de ses tortionnaires de parents. Des événements curieux se produisent dans les alentours de la nouvelle demeure des Doyle. Alors que Jonathan a maille à partir avec trois jeunes voyous du coin, Call, Tina, et Sara, ces derniers disparaissent dans le cimetière qui jouxte la maison où vit la famille Doyle.

Une substance noirâtre persiste à suinter des murs et à s'écouler des canalisations. Leslie reçoit deux cadavres qu'elle doit préparer à l'embaumement. C'est une première pour la thanatopractrice et les débuts sont difficiles. Alors que Jonathan fume un pétard en compagnie de se nouveaux amis Liz et Grady, le Shérif Howell sonne à la porte afin de questionner le jeune garçon sur sa dispute avec Call et sur la disparition du jeune voyou et de ses deux amis. Leslie abandonne un instant son travail pour ouvrir la porte d'entrée, et c'est alors que la substance qui envahit peu à peu la demeure apparaît près des cadavres installés dans la salle de préparation des corps et s'insinue en eux.

C'est alors que survient le réveil des deux morts, et le début d'une contamination des êtres vivants par l'entremise de cadavres revenus d'entre les morts...

Tobe Hooper est surtout connu pour avoir réalisé l'un des chefs-d’œuvre du cinéma d'épouvante : Massacre A La Tronçonneuse. Un film mythique que le cinéaste ne parviendra malheureusement jamais à égaler par la suite, et ce, malgré quelques efforts honorables (Le Crocodile De La Mort et Poltergeist). Mortuary n'est pas un mauvais film, mais dans le fond, il ne parvient jamais à se démarquer d'une foultitude d’œuvres du même acabit.

Trop proche d'un certain nombre de classiques du genre, il pille des idées de tous les côtés, perdant ainsi toute identité propre. On retrouve avec émoi des décors parfois aussi sordides que ceux de son fameux Massacre A La Tronçonneuse. Le film mime également des titres tels que La Maison Près Du Cimetière de Lucio Fulci (inutile de préciser pourquoi) ou encore Le Sous-Sol De La Peur de Wes Craven avec cette demeure pleine de conduits souterrains. Phantasm de Don Coscarelli semble lui aussi avoir été une source d'inspiration pour Tobe Hooper.

Encensé par le magazine Mad Movies mais descendu par les téléspectateurs, Mortuary n'est pas le film qu'une grosse partie des critiques a cependant massacré. On est loin, très loin même, des premiers bijoux du cinéaste et pourtant, on passe tout de même un moment sympa en compagnie de nos héros. Il n'y faudra chercher aucune originalité ni davantage d'effets-spéciaux remarquables (les images de synthèse sont catastrophiques), mais on ne s'ennuie pas un instant, et c'est, si l'on n'est pas trop exigeant, largement suffisant. Surtout si l'on se remémore certaines films du cinéastes qui eux, méritaient vraiment leurs critiques négatives. A noter que dans le rôle de Leslie Doyle, on retrouve Denise Crosby, la Tasha Yar de Star Trek : La Nouvelle Génération mais aussi l'une des héroïnes de Simetierre, l'adaptation cinématographique du classique éponyme de Stephen King...

samedi 13 septembre 2014

Série Noire de Alain Corneau (1979)



Franck Poupart, petit VRP de banlieue minable et sans envergure traîne sa silhouette dans une cité urbaine et froide de la région parisienne.Affublé d'un imperméable et d'une valise renfermant les articles qu'il propose à ses clients, il vit de récipients et de petits méfaits dont celui d'arnaquer son patron, Staplin (interprété par l'immense Bernard Blier), auquel il "empreinte" régulièrement de l'argent en piquant dans la caisse de la petite entreprise de vente par correspondance.

Le soir, après le boulot, il retrouve sa femme dans leur petite maison de quartier, une demeure aussi dégingandée que le couple dont l'existence morne et sans attraits se lit sur le visage de Jeanne, sa femme.Une femme qui en a marre de vivre dans des conditions indécentes et qui après une nouvelle dispute avec Franck, le menace de le quitter, ce qu'elle fera d'ailleurs très vite, lui laissant comme simples souvenirs, une garde robe minutieusement tailladée à grands coups de ciseaux, un grand lit vide aux draps souillés d'une encre bleue et des toilettes bouchées à l'aide des propres vêtements de Franck.Autant dire que la situation semble grave mais aussi désespérée.
Poupart fait la connaissance d'une certaine Mona, jeune fille de 17 ans qui vit sous le toit d'une tante qui n'hésite pas à la "vendre" en échange de menus services pour quelques instants de plaisir. Franck ne fait pas exception à la règle et après avoir sonné à la porte de la vieille femme, il est invité à partager la couche de Mona en échange d'une robe de chambre molletonnée. Face à la jeunesse de la jeune fille, Poupart préfère quitter les lieux et ne pas abuser d'elle. Cette dernière se jette à son cou convaincue qu'il sera en mesure de lui venir en aide. Franck lui fait la promesse de revenir la voir avant de partir, ce qui donnera lieu, plus tard,  à une relation d'Amour toute particulière entre le VRP et la gamine.

Le patron de Poupart fait appel à un ami policier pour confondre Poupart au sujet de ses magouilles et le fait enfermer en prison afin de le faire réfléchir sur son comportement. Libéré après que Staplin ait récupéré la totalité de l'argent volé, Poupart se demande qui a bien pu le rembourser et de retour chez lui, après avoir constaté le désordre laissé par sa femme, il aperçoit Mona en face de sa petite maison, l'invite à pénétrer chez lui et comprends vite que c'est elle qui a remboursé son patron. Il apprend très vite aussi que cet argent, Mona l'a volé à sa tante et, détail intéressant, que cette dernière possède un immense magot chez elle.

Franck alors imagine un plan pour mettre la main sur l'argent de la vieille...

Alain Corneau, le réalisateur de "Série Noire" offre à l'incroyable Patrick Dewaere l'un de ses plus grands rôles mais aussi l'un de ses plus désespérés. Dans un cadre austère, celui d'une banlieue parisienne triste ou le soleil ne brille que très rarement, Patrick Dewaere donne la pleine mesure de son talent et on y croit. On n'envie absolument pas la vie de ce personnage quelconque et anecdotique, ni celle de sa femme ou encore de cette pauvre Mona (campée par Marie Trintignant) qui se prostitue selon les désirs d'une tante abjecte. Le film crée une sensation de malaise et ne prête en aucun cas au sourire. Patrick Dewaere attire la sympathie malgré un comportement vis à vis de sa femme déplorable car malgré tout, son désir d'aider la jeune Mona, quitte à donner de sa personne, en fait un homme appréciable. Bernard Blier, égal à lui même, campe un patron aux méthodes répréhensibles surtout lorsqu'il comprends que Poupart est lié à une affaire plutôt louche et dont les bénéfices l'intéressent au plus haut point. Marie Trintignant, elle, est parfaite dans son rôle de jeune fille désabusée et à l'innocence perdue, enfermée dans un mutisme désespérant et qui verra en Poupart SON héros. Myriam Boyer, qui campe le personnage de Jeanne, la femme de Franck, semble très à son aise dans ce registre malgré un sujet difficile et des scènes sans aucun doute vécues par les acteurs comme une expérience marquante...

Un très bon film, noir, profond, intense mais avant tout extrêmement sombre.......

mercredi 10 septembre 2014

Sans Mobile Apparent de Philippe Labro (1971)



A Nice, deux hommes d'affaire sont abattus. Le sous-préfet presse l'inspecteur Stéphane Carella d'obtenir des résultats et l'aiguille sur les personnes à interroger. La belle-fille de Tony Forest, l'une des deux victimes, tombe sur une mallette renfermant de l'argent ainsi qu'un petit carnet dans lequel sont notés le prénom, l'âge approximatif et le numéro de téléphone de toute une liste de jeunes femmes. Prévenu de cette trouvaille, l'inspecteur Stéphane Carella rejoint en pleine nuit la jeune femme chez elle et parcourt le carnet avant de tomber sur le numéro de téléphone d'une amie à lui, Jocelyne Rocca.

Le lendemain, prétextant le désir de la revoir, Stéphane profite de l'occasion pour interroger la jeune femme sur les deux victimes de la veille. Un troisième homme est mort plus tôt dans la matinée mais la jeune femme n'est pas au courant. Lorsqu'elle confirme connaître les deux hommes tués la veille, elle prend la fuite lorsque Stéphane lui apprend qu'un troisième à été retrouvé mort chez lui. Alors qu'elle quitte l'immeuble où loge l'inspecteur, Jocelyne reçoit une balle en plein cœur et meurt sur le coup.

Stéphane n'a plus alors qu'une idée en tête : mettre la main sur le tueur fou qui sévit en ville...

Second long-métrage de l'écrivain, journaliste et cinéaste Philippe Labro, Sans Mobile Apparent est un film policier principalement interprété par Jean-Louis Trintignant. L'acteur, qui a joué avec les plus grand cinéastes français, campe ici le rôle de ce policier enquêtant sur cette trouble histoire de meurtres en série sur fond de partouze en milieu bourgeois.

Le rythme est lent. Bien trop lent pour que l'on accroche à cette histoire pourtant prometteuse. Trintignant semble s'ennuyer face à la tâche qui lui incombe. Le spectateur également. Tout y fonctionne au ralenti, à tel point que l'on fini par se désintéresser de l'identité de l'assassin. L'aspect social confrontant un simple flic à la grande bourgeoisie y est mal retranscrit. Offert à un cinéaste de la trempe de Claude Chabrol, la mise en scène aurait été beaucoup plus caustique et intrigante.

Quand aux meurtres, ils sont chorégraphiés de façon malhabile, ce qui les rend grotesque, et ce, notamment pour les deux premiers. Il y a des invraisemblances, tel le tir réussi du policier en direction du tueur planqué derrière une fenêtre. Ainsi que des détails sans importance qui laissent pourtant des interrogations sans réponse (la fin nous montre un Jean-Louis Trintignant se remémorant des images du passé).

Sans Mobile Apparent aurait pu appartenir à ces petits bijoux du polar français s'il ne souffrait pas d'une aussi piètre implication des acteurs. L’œuvre pâtit de son âge et semble avoir très mal accusé le nombre des années. C'est d'autant plus dommage que la musique signée Ennio Morriccone constitue l'un des aspects positifs de l’œuvre...

jeudi 4 septembre 2014

Mad Max de George Miller (1979)



A bord de son Interceptor, Max Rockatansky, dit "Mad Max", poursuit les hors-la-loi. Alors que les autres équipes chargées de faire régner l'ordre fonctionnent en binôme, Max lui préfère conduire seul. Son acolyte Jim Goose, dit "le Gorille", chevauche une moto. Lorsqu'il poursuivent un dingue à bord d'une voiture qui provoque les agents de police, le sang du duo ne fait qu'un tour. Mais alors qu'ils s'apprêtent à coincer le hors-la-loi (qui se dit faire partie des Aigles de la Route), ce dernier meurt dans un violent accident.

Ses frères, alors, se jurent de venger la mort de leur compagnon. Des dizaines de motards arrivent dans ce qui reste de la ville. Dans leur ligne de mire, Jim et Max. Ces derniers vont avoir fort à faire. Les Aigles de la Route sont nerveux, motivés, et conduits par un chef complétement à coté de la plaque.

S'engage alors un course-poursuite sur des routes interminables, en plein désert australien...

Avant de tourner dans ce Mad Max signé George Miller, Mel Gibson a très peu de films à son actif. C'est même son personnage de flic allumé qui va le propulser sur le devant de la scène. Le film deviendra une trilogie (bientôt une tétralogie avec un quatrième épisode cette fois-ci sans l'acteur) connue mondialement. Si le degré de violence de ce premier opus n'atteint pas celui du second (Mad Max II : Le Défi), le film demeure cependant un grande réussite dans les genres action et anticipation. Le film fera d'ailleurs l'objet de nombreux plagiat, notamment en Italie qui dans les années quatre-vingt ne se gênait pas pour copier les grandes réussites américaines (Les Exterminateurs De L'An 3000).

Le scénario, pourtant des plus sommaire (Une histoire de vengeance qui oppose un flic à une bande de motards timbrés), constitue la base de ce film à l'action effrénée qui ne pâtit d'aucun temps mort. L'amateur en a pour son argent. L'univers de Mad Max est des plus sombre et pessimiste. L'ordre règne grâce à une poignée de policiers encore convaincus de l'intérêt de leur présence. On sent malgré tout pointer une certaine ironie chez George Miller lorsqu'il confronte la police aux magistrats. Des hommes en costard-cravate qui leurs mettent autant de bâton dans les roues que ceux qu'ils sont censés mettre derrière les barreaux.

Très peu d'optimisme se dégage de l'ensemble, si ce ne sont les présences de Jessie (Joanne Samuel), l'épouse de Max, ainsi que celle de leur bébé. L'espoir semblant uniquement passer par l'innocence de cet enfant. Mais l'Australie, ça n'est pas les États-Unis. Le rêve américain n'a pas sa place dans l'univers de Max. Ne rêvons donc pas à cette happy-end qui est l’apanage systématique du cinéma américain. Le cinéaste lui préfère une conclusion terrifiante.

Peut-être aussi afin de donner le champ libre à son héros et ainsi lui donner l'occasion de s'exprimer de manière totalement spontanée dans un second volet largement à la hauteur de son prédécesseur. Mais ceci est une autre histoire.

Toujours est-il que Mad Max fait partie de ces classiques indémodables qui jouent sur une certaine irrévérence et immoralité qu'il est bon de voir parfois. Si aujourd'hui cela est malheureusement devenu une pratique commune, à l'époque il était rare de voir autant de violence dite "grand public".

lundi 1 septembre 2014

Efter Brylluppet de Susanne Bier (2006)


Jacob Petersen vit en Inde depuis plus de quinze ans. Là-bas il y et bénévole et a passé toutes ces années avec l'envie d'y construire un orphelinat. Mais aujourd'hui, tout ce qu'il a bâtit risque de s'écrouler. Fautes de moyen, l'orphelinat risque de fermer ses portes et les enfants qui y vivent d'être jetés à la rue. Jacob s'est lié d'amitié avec Pramod, jeune garçon de bientôt huit ans qu'il a recueilli lorsque celui-ci était tout petit. Alors que tout va mal, Jorgen Lennart Hannson, un richissime homme d'affaires, propose à Jacob de venir au Danemark afin de discuter d'une éventuelle donation. D'abord réticent, Jacob accepte finalement de quitter son pays d'adoption tout en promettant à Pramod de revenir huit jours plus tard, date de son anniversaire.

Alors que son avion a atterri, Jacob est accueilli à l'aéroport par Christian, le fiancé d'Anna, la fille de Jorgen qu'il doit épouser dans quelques jours. Tout a déjà été prévu : une luxueuse suite dans un prestigieux hôtel et surtout une rencontre entre Jacob et Jorgen. Ce dernier fait savoir que le projet de Jacob n'est pas le seul qu'il étudie actuellement et que parmi quatre autres il fera son choix d'ici une semaine. Toujours est-il que Jorgen convie Jacob au mariage de sa fille. Malgré ses réticences, Jacob accepte et c'est lors des noces qu'il croise le regard d'une femme qu'il a très bien connu dans le passé : Hélène qui depuis est devenue l'épouse de Jorgen.

Les festivités se déroulent parfaitement lorsque les mariés prennent chacun la parole devant les invités. D'abord Christian. Puis c'est au tour d'Anna...

Que dire... sinon que After The Wedding est une œuvre forte, à l'émotion palpable. Le scénario d'Anders Thomas Jensen et de la réalisatrice elle-même Susanne Bier est d'une justesse effarante. Tout comme ce spectacle émouvant qui nous donne à vivre des moments de bonheur contrecarrés par l'arrivée au cœur d'un famille aisée, d'un homme apparemment étranger mais qui va réveiller de vieilles blessures et surtout provoquer un raz de marée sans précédent dans la vie bien rangée des Hannson. Il y a des souvenirs qui remontent à la surface, que l'on croyait effacés à jamais mais qui invariablement finissent par faire du tort à ceux qui voulaient les étouffer pour l’éternité. Ce qui semble presque improbable (cette accumulation d'événements qui viennent griser l'existence dorée des Hannson), est si bien mis en scène qu'il apparaît d'une logique implacable, ici impossible à révéler pour ne pas dévoiler ce qui fait partie intégrante du sel de l'histoire.

Mads Mikkelsen, Sidse Babett Knudsen, Rolf Lassgard et Stine Fischer Christensen, en fait les quatre principaux protagonistes sont d'une précision dans leur jeu que l'émotion passe à chaque fois par une profusion de larmes. On ne peut être subjugué par le charisme reconnu du génialissime Mikkelsen, et par le talent de ses trois compagnons. 


After The Wedding est un chef-d’œuvre indiscutable qui fait parfois frémir (imaginez vivre un tel récit) et fait très souvent pleurer. La cinéaste parvient durant presque deux heures à maintenir un intérêt qui ne faiblit à aucun moment. Elle nous fait pénétrer dans l'intimité d'une famille à travers des dialogues d'une simplicité mais d'une vérité confondante. Beaucoup de gros plans sur les visages. Ici des lèvres. Là un œil. Le visage de chacun exprime à lui seul la reconnaissance, l'angoisse, l'amour et la tristesse de ses personnages. La grande classe...
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