Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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mardi 29 juillet 2014

Martin de George Romero (1977)


Martin est un garçon singulier. Faisant route vers Pittsburgh, il agresse une jeune femme dans un train. La piquant à l'aide d'une seringue contenant un somnifère, il la déshabille une fois endormie, lui fait l'amour, puis lui tranche les veines du poignet afin de s'abreuver de son sang. Couvert de sang, Martin prend une douche, essuie toute trace de sa présence puis attend tranquillement que le train arrive à destination.
Sur le quai l'attend son cousin Cuda. Ce vieil homme froid et distant précède de loin Martin qui le suit jusque dans sa demeure. Là, Cuda promet à Martin de sauver son âme et de le détruire. Les portes de la maison sont ornées de gousses d'ail et de crucifix. Le cousin de Martin lui conseille de ne pas s'approcher des gens du village, ni d'adresser la parole à sa petite-fille Christina qui vit avec lui. Dès le surlendemain, Martin travaille dans la petite boutique tenue par Cuda. Il livre pour son cousin des clients qui n'ont pas le temps de faire le déplacement jusqu'au magasin. C'est à cette occasion qu'il fait la connaissance de Mrs Santini avec laquelle il sympathise, et surtout, pour laquelle il se découvre des sentiments. En outre, il réalise que pour la toute première fois, il est capable de faire l'amour à une femme sans que celle-ci soit inconsciente...


Martin est un film remarquable. En général et surtout dans la carrière de George Romero qui nous habitue ordinairement aux invasions de morts-vivants. Son personnage principal, campé par le touchant John Amplas, semble dénué de tout mauvais fond mais ne peut semble-t-il s'empêcher de tuer les femmes avec lesquelles il couche et d'en boire le sang afin d'étancher sa soif. On se demande très souvent si Martin est un véritable vampire (les images en noir et blanc qui parsèment l'œuvre semblent en témoigner), s'il n'est victime que de pulsions maladives, ou d'une légende cultivée par certains membres de sa famille qui se croient touchés par une malédiction (les incessants souvenirs qui émaillent le récit en qui semblent confirmer cette dernière) .

Certains éléments semblent confirmer cette dernière thèse. En effet, l'apparence de Martin nous paraissent témoigner de l'éternelle jeunesse du supposé vampire. De plus, il est difficile de juger de la véracité des faits antérieurs divulgués à travers des images en noir et blanc, et qui présentent un Martin qui, depuis, n'a pas pris la moindre ride.

A moins qu'il ne s'agisse pour George Romero que d'un moyen particulièrement original de faire la critique d'une religion qui assène son pouvoir sur des esprits aussi faibles que celui de Martin, au point de provoquer chez lui et chez certains membres de sa famille une certaine dérive psychologique. Car, et les spectateurs en sont témoins, les divers objets apotropaïques placés ça et là dans la demeure de Cuda n'ont semble-t-il aucun effet sur un Martin qui se joue des superstitions en croquant à pleines dents dans une gousse d'ail ou en se caressant la joue à l'aide d'un crucifix. On le découvre même mimant le vampire de la légende en arborant une dentition de vampire qu'il ôte une fois obtenu l'effet recherché.

Le film de George Romero fait montre, outre son épuisante lenteur, d'une certaine rêverie. Entre les errances de son personnage principal, quelque chose d'indubitablement poétique se dégage de cette fable parfois morbide. L'addiction de Martin pour le sang est sans doute l'un des aspects les plus troublants de l'œuvre de Romero et renvoie à une autre, réalisée bien des années plus tard par Abel Ferrara: The Addiction.

Au terme de Martin, on demeure avec bien des interrogations. Le spectateur créera donc sa propre mythologie afin d'apporter pour lui-même une issue aux questions restées sans réponses. Ce film, réalisé en 1977 dans la petite ville de Pittsburgh n'est sans doute pas le plus connu des œuvres de George Romero (célèbre pour avoir réalisé La Nuit Des Morts-Vivants et Zombie), mais elle reste parmi les plus intéressantes du cinéaste.

vendredi 25 juillet 2014

Chansons du Deuxième Étage de Roy Andersson (2000)



Portraits d'individus tantôt hors du commun, tantôt proches de nous, Chansons du Deuxième Étage est voué à l'immobilité. Un univers d'abord aseptisé, ensuite parsemé d'incursions ténébreuses à l'approche de personnages qui vont le mener vers un chaos imminent. Un monde qui court à sa perte, surtout depuis la chute de la Bourse, qui provoque ainsi l'explosion générale. Dehors, des manifestants se révoltent. Des entreprises courent à leur perte. Pendant que les femmes attendent derrière le comptoir d'un bar ou dans leur appartement, les maris errent dans les bistrots jusque tard dans la nuit ou dans des gares désertées à l'exception d'hommes et de femmes revenus d'entre les morts pour s'accrocher aux quelques êtres encore capables de les écouter. Parmi ces derniers, il y a Kalle. Un marchand de meuble qui semble accumuler tous les maux dans ce monde hors du temps et dont la situation géographique demeure incertaine.


Ruiné, Kalle met lui-même le feu à a petite entreprise dans l'espoir de toucher des indemnités. Mais deux hommes enquêtent sur les origines du sinistre. Kalle et desespéré. Persuadé que son entourloupe va être démasquée, il en parle aux siens. Père de deux fils dont le plus jeune est enfermé chez les fous, le vieil homme craque...

Chansons du Deuxième Étage, il faut l'avouer, ne comblera pas tout le monde. Troisième long métrage du suédois Roy Andersson, il met en scène différents personnages dans des décors statiques esthétiquement bluffants. On n'y trouve aucun interprète à la plastique aussi étonnamment parfaite que ceux du cinéma américain. Des physiques souvent ingrats, des visages blafards, mais des tableaux vivants absolument magnifiques. Des tons pastels qui se dégradent à mesure que l'univers crée par le cinéaste se laisse plonger vers un inévitable chaos.

Chansons du Deuxième Étage est baigné d'une poésie permanente et d'un humour caustique parfois irrésistible. Il s'agit également d'une féroce critique sociale, chose qu'il n'est pas toujours évident de cerner. La seule chose véritablement regrettable, c'est le rythme imprimé au film. C'est lent. Parfois même, trop lent. On comprend assez vite que l’œuvre de Roy Andersson ne transportera pas ses spectateur sur la voie trop souvent usée du film d'action. Ici tout est dans le détail. Le placement des acteurs, celui du moindre objet, et l’homogénéité des teintes accordées à chacun d'entre eux est d'une minutie rare. Le cadrage n'est jamais laissé au hasard. Lentement mais sûrement, Roy Andersson donne un coup de pouce à ses personnages et rend son film un peu plus vivant.

C'est ainsi que l'arrière-plan prend toute son importance. On y distingue des chorégraphies parfois étonnantes (comme durant la scène se passant à l'intérieur d'un taxi avec, en fond de scène, des manifestants s'adonnant à une curieuse danse). Roy Andersson est lun des rares cinéastes à jouer dans cette cours étrange, poétique et presque immatérielle. Un cinéma que l'on retrouvera plus tard dans les excellents Den Brysomme Mannen de Jens Lien et Ni à Vendre, Ni à Louer de Pacazl Rabaté...


samedi 19 juillet 2014

les Fauves de Jean-Louis Daniel (1984)


Berg et Bela s'aiment. La jeune femme veut cesser ses activités de cascadeuse pour devenir la mère de l'enfant qu'elle portera. Berg est d'accord. Alors que celui-ci s'apprête à exécuter la cascade qui l'a rendu célèbre en compagnie de Bela, sa fiancée reçoit la visite de son frère Léandro qu'elle n'a pas revu depuis des années. Fou amoureux de sa propre sœur, l'homme, un brin déséquilibré, la menace de tuer Berg si elle décide de rester avec lui.

Persuadée par Léandro, Bela, lors de la cascade effectuée par Berg, avoue à ce dernier qu'elle a l'intention de le quitter. Ne sachant pas que c'est pour le protéger de son frère, Berg devient fou et, lors du saut qu'ils doivent effectuer à bord d'une voiture, jette celle-ci contre une série de véhicules mis côte à côte derrière une rampe de lancement. La voiture s'écrase et s'enflamme avec à son bord Bela tandis que Berg, éjecté, assiste à la mort tragique de celle qu'il aime.

Quelques années plus tard, et alors qu'il ne s'est toujours pas remis de la disparition de Bela, Berg a abandonné les cascades et travaille pour une entreprise de surveillance et de protection, La Veillance. Aux côtés d'une dizaines d'hommes armés, il parcourt les routes de la capitale en pleine nuit. Il sympathise avec Mimi, une jeune serveuse tandis que son binôme, Nino, jeune homosexuel, récolte les quolibets de ses collègues de travail.

A La Veillance, il y a un nouveau. Il se prénomme Léandro et sa présence n'est pas le fruit du hasard. Il n'a qu'une idée en tête, venger la mort de Bela dont il octroie la responsabilité à Berg...


Datant de 1984, Les Fauves de Jean-Louis Daniel est le premier rôle véritablement "sérieux" de Daniel Auteuil, surtout habitué aux personnages d'adolescents immatures (Les Sous-Doués et sa suite de Claude Zidi) ou de pseudos-psychopathes dans des comédies pas franchement fameuses (T'Empêches Tout Le Monde De Dormir de Gérard Lauzier). Si c'est Claude Berri qui lui offrit son véritable premier grand rôle au cinéma dans Jean De Florette, on sent déjà percer ici un vrai talent pour la tragédie et le film noir.

Aussi désespérant que désespéré, Les Fauves nous plonge dans un climat oppressant et pessimiste duquel rien ne bon ne semble pouvoir surnager. Et la raison d'un tel sentiment provient certainement d'une galerie de gueules patibulaires sincèrement inquiétante menée par le chien fou Farid Chopel que suit de près une bande de dangereux psychopathes (le dérangé Jean-François Balmer).

Et que dire de Philippe Léotard, acteur habitué aux personnages de paumés (Adieu blaireau, La balance) et qui ici interprète le rôle d'un homme incestueux et qui par esprit de vengeance se fait enrôler dans la boite où travaille celui qu'il considère comme étant responsable de la mort de sa sœur. Il n'y a pas vraiment de héros dans ce film.

On remarquera la présence de Florent Pagny dans le rôle de Nino, jeune homosexuel attiré par Daniel Auteuil et qui, par désillusion, participera (du moins durant un temps), à la chasse à l'homme dont sera victime l'ancien cascadeur.

Les Fauves se révèle être un film honnête, et en fait, pas vraiment commercial puisqu'il dégage plus une impression de malaise que de convivialité. Cette impression permanente n'est jamais mise en défaut, pas même lors des rares instants durant lesquels le héros est en contact avec le seul élément de pureté et d'innocence inclus dans cette histoire (Mimi, interprété par Véronique Delbourg). Une œuvre finalement très étrange, presque étouffante, et définitivement plongée dans un bain de pessimisme.

mercredi 16 juillet 2014

La Traque de Serge Leroy (1975)




Un train de nuit s'arrête dans un petit village de Normandie. En descend Helen Wells, une jeune et jolie anglaise qui part s'installer pour quelques jours à la Guettière, une jolie ferme perdue en pleine campagne. Alors qu'elle vient prendre possession des clés à l'auberge du village, elle est accostée par Philippe Mansart, un homme adultère qui vient de quitter la chambre dans laquelle il a l'habitude de retrouver sa maîtresse, Françoise Sutter. Le mari de cette dernière est au courant de la relation qu'entretiennent son épouse et son amant. Mansart est marié et compte bien profiter de l'immense fortune de son beau-père. Lorsqu'il croise à l'accueil de l'auberge la jeune anglaise, il lui propose de l'accompagner jusqu'à la Guettière. La jeune femme accepte et monte dans la voiture de Mansart qui, très vite, est rattrapé par deux hommes, les frères Danville, qui s'amusent à percuter la voiture de l'homme à l'aide de leur véhicule. Suivis par les frangins, Mansart et Helen s'arrêtent aux abords de la ferme. Paul et Albert Danville descendent de leur véhicule et approchent la jeune anglaise. Séduits, les deux hommes éméchés ont un comportement douteux. Attirés par la beauté de la jeune femme, ils la laissent cependant se rendre en toute liberté jusqu'à la Guettière.

Le lendemain, les trois hommes se retrouvent en pleine forêt, rejoints par David Sutter, l'époux de Françoise, le capitaine Nimier, Rollin, Chamond et Maurois. La bande a visiblement déjà bu beaucoup d'alcool. Armés de fusils, les homme parient sur celui qui récoltera le plus de trophées. Un lapin, puis un sanglier. C'est pour l'instant tout ce que le groupe a récolté. Helen Wells se promène aux alentours de la ferme où elle loge lorsqu'elle tombe sur les ruines d'une vieille chapelle. Alors qu'elle scrute une petite sculpture représentant la vierge, elle entend un chien aboyer et s'approcher d'elle. Très vite rattrapé par ses maîtres, Paul et Albert Mansart. Les deux hommes s'étonnent de la présence de la jeune femme et, alors que cette dernière tente de quitter les lieux, c'est le dérapage. Les frères lui sautent dessus et tandis qu'Albert la retient prisonnière entre ses bras, Paul, lui, la viole...

La Traque de Serge Leroy est l'une des rares excursions dans les domaines du Survival et du Rape (but not) Revenge. L’œuvre plonge une jeune étrangère (Mimsy Farmer) au cœur d'une forêt austère, dans un pays qui lui est presque étranger. Victime de la bêtise et de l'inconscience d'une bande de chasseurs alcoolisés elle va connaître les pires heures de son existence. D'abord violée, puis pourchassée, elle aura entre-temps eut le temps de tirer sur son agresseur.

Le portrait qui est fait des bourgeois de ce petit village insignifiant de Normandie est pathétique. Au premier abord, la confiance vient des quelques rares personnages que croise sur sa route la jeune anglaise. Mansart (Jean-Luc Bideau), Rollin (Paul Crauchet), David Sutter (Michael Lonsdale), Nimier (Michel Constantin) et Chamond (Michel Robin) sont à priori des hommes responsables. Seul Albert et Paul Danville (Jean-Pierre Marielle et Philippe Léotard) arborent des visages de paysans inquiétants, bourrus et déséquilibrés.

On pense fatalement à une issue positive. Mais c'est sans compter sur les petits secrets qu'entourent certains d'entre eux et desquels naissent une profonde lâcheté et une collaboration forcée. La Traque a parfois des allures de téléfilm. L'interprétation est parfois délicate. Il arrive parfois d'être touchés par les événements, surtout si l'on compare la solitude qui entoure la jeune et très frêle jeune femme avec la rudesse de ces chasseurs qui donnera une image définitivement négative à ceux qui ne les portent déjà pas dans leur cœur.

La Traque est donc une expérience appréciable pour plusieurs raisons. C'est d'abord l'une des rares excursions dans un genre qui généralement se fourvoie avec les domaines de l'horreur et de l'épouvante (à noter qu'un autre film, Canicule de Yves Boisset, parvient également à rendre hommage avec brio à ce type de films). Ensuite, il est estimable de constater à quel point l’œuvre s'imprègne d'un pessimisme extrême. Pas de happy end ni de jugement moral. On ne justifie aucun acte. On n'en condamne aucun non plus, chacun y percevant un intérêt personnel au risque de remettre en question ses propres valeurs. Une belle réussite...

dimanche 13 juillet 2014

Sans Retour de Walter Hill (1981)



Une section d'une dizaine de soldats s'apprête à partir pour une mission de reconnaissance et de sécurité en pleine région marécageuse, dans le pays des cajuns. Une promenade de trente-cinq kilomètres dirigée par le sergent Poole. Pour l'accompagner, il a à ses cotés des caractères aussi trempés que ceux de Bowden, un type instable, impétueux, et qui ne suit que très succinctement les ordres de sa hiérarchie. Haldrin, lui, est marié et a choisit par dépit d'entrer dans la garde nationale de la Louisiane pour ne pas avoir à faire avec celle du Texas. Le soldat Spencer à quand à lui réservé une petite surprise à ses camarades: A l'issue de leur marche de trente-cinq kilomètres, six prostituées les attendent lui et les autres dans le village de Catahoula.

Poole effectue un petit topo avant de partir en compagnie de la section au cœur de la forêt avoisinante. Après quelques kilomètres, il se retrouvent coincés devant une rivière que de fortes pluies ont transformée en crue. L'un des soldats tombe sur un petit quai en bois où sont suspendus les trophées d'une bande de chasseurs locaux. Quatre petites embarcations traînent dans le coin et, après l'insistance de quelques-uns des soldats, et malgré les avertissements de certains d'entre eux, le sergent Poole accepte de monter dans trois d'entre elles afin d'accéder au bord opposé.

Alors que la section est au milieu de la rivière, l'un des soldats aperçoit les propriétaires des embarcations sur la rive droite. L'homme prévient le sergent Poole avant de tirer une salve de balles à blanc dans la direction des indigènes. Les représailles ne se font pas attendre et l'un des cajuns tire un coup de fusil en direction des soldats. Poole prend une balle en pleine tête et meurt sur le coup. La section tombe à l'eau et file se cacher derrière les arbres de la rive opposée. Commence alors une course-poursuite entre les habitants du coin, armés de fusils, et les soldats, armés de mitraillettes chargées à blanc...


Le cinéaste Walter Hill est, dans les années quatre-vingts, un fameux réalisateur de films d'action dont les plus connus restent Les Guerrier De La Nuit et 48 Heures. Avec Sans Retour, il signe une œuvre remarquable qui tient autant du film de guerre que d'action. Rappelant le bijou de John Boorman, Délivrance, son film lorgne également vers le survival, genre qui connut des prémices dont on se rappelle la puissance dans les années soixante-dix (Massacre A La Tronçonneuse, La Dernière Maison Sur La Gauche, La Colline A Des Yeux). Sans Retour n'est pas un film d'horreur mais il parvient sans mal à créer le malaise. Ceci étant dû à la forte impression de dépaysement que dégagent les décors étouffants dans lesquels progressent les protagonistes.

Une longue traque dont les victimes seront ceux prétendument entraînés à la survie. Sauf que Walter Hill ne leur donne aucune chance en les armant d'armes chargées à blanc. L'un des trappeurs lancés à leur poursuite n'est autre que Brion James dont le visage de second rôle du septième art est bien connu. L'angoisse naît également de la permanente impression que les soldats sont épiés. Les cajuns ne font finalement que se venger de la grossière erreur commise par les soldats. Des hommes finalement pas si bien entraînés que cela et qui tomberont les uns après les autres.

Plus encore que la traque entre les chasseurs et leurs proies, c'est peut-être la dernière partie du film qui prend le plus à la gorge. Car dans ce lieu au premier abord réconfortant du petit village dans lequel se retrouvent les quelques survivants se dégage une troublante impression. Un peu comme celle que l'on doit ressentir lorsque nous mettons les pieds chez quelqu'un sans y avoir été invités. On retrouve ici les gueules sympathiques de quelques valeurs sûres comme Keith Carradine, Powers Boothe, Fred Ward, Peter Coyote, Alan Autry ou encore Sonny Landham (Predator). Sans Retour demeure encore aujourd'hui l'un des meilleurs représentants en matière de survival.

jeudi 10 juillet 2014

The Gore Gore Girls de Herschell Gordon Lewis (1972)



Alors que des strip-teaseuses se font assassiner par un mystérieux tueur, Nancy Weston, jeune journaliste du Globe, demande de l'aide au célèbre détective privé Abraham Gentry afin de l'aider à élucider cette affaire. Et pour s'assurer de sa coopération, elle lui propose la rondelette somme de vingt-cinq mille dollars.
Gentry enquête alors auprès des relations des victimes qui travaillaient toute dans différentes boites de nuit. Il suspecte d'abord un jeune étudiant qui s'est fait refouler par l'une d'elles avant de se tourner vers un ancien combattant du Vietnam revenu au pays avec un grave problème comportemental.

Pendant ce temps-là, le lieutenant Anderson enquête lui aussi sur cette sordide affaire mais les meurtres continuent, toujours plus sauvages, toujours plus horribles les uns que les autres...

En 1972, Herschell Gordon lewis tourne ce qui sera son dernier film (avant un improbable retour aux sources trente ans plus tard avec la suite de son tout premier film gore : Blood Feast 2 : All U Can Eat).

Alors, que dire de ce Gore Gore Girls dont le titre très prometteur conjugue deux aspects fondamentaux dans l’œuvre du cinéaste (filles et gore) ? Et bien en fait, pas grand chose. De toutes ses productions horrifiques, celle-ci fait partie des plus mauvaises. Qu'il s'agisse du scénario, de la mise en scène, de l'interprétation (l'actrice Amy Farrel à l'air défoncée dans certaines scènes !!!), des effets-spéciaux ou des décors,tout est bon à jeter aux ordures. On ne peut pas dire qu'avec ce film, le cinéaste nous ait pondu un film majeur. Même comparé à ses autres productions, Gore Gore Girls demeure un navet. Il essaie d'injecter un peu d'humour (la police est aussi inefficace et impliquée qu'un végétarien poussé à acheter de la viande dans une boucherie). On s’ennuie terriblement. Tous les meurtres se ressemblent et manquent cruellement de folie et d'imagination.

Pour sauver le film du naufrage complet, on pourra, à la rigueur, dire qu'il a à lui seul inventé un genre nouveau avec ce dernier film gore : le Giallo. De mauvaise qualité, mais tout de même. Ce tueur anonyme et tout de noir vêtu. Ne rappelle-t-il pas un bon nombre de ceux qui traverseront beaucoup d’œuvres transalpines des années soixante-dix ?

En fait, non. Faut pousser. Herschell Gordon lewis fut déjà, bien malgré lui, l'inventeur d'une genre qui continue à faire bon nombre d'émules et qui inspire même des cinéastes qui jusqu'à maintenant ne s'aventuraient que dans le courant par lequel ils s »étaient fait connaître.

Bye bye Monsieur Gordon Lewis. Et merci pour les services rendus au monde entier. Mais notre collaboration va se terminer ici...

lundi 7 juillet 2014

The Wizard Of Gore de Herschell Gordon Lewis (1970)


Montag le Magnifique est un magicien hors du commun. Pour assouvir la soif de sang du public qui se presse et vient chaque jour le voir exécuter ses tours de magie, il prends dans le public des volontaires du sexe féminin. Chacune de ses représentations laisse un souvenir impérissable. Ce qui le différencie de ses homologues, c'est le caractère particulier de ses tours. Devant un public médusé, il décapite, éventre et perfore des volontaires totalement sous son emprise. Pourtant, malgré le réalisme des séances, celles- ci finissent toujours par redescendre de scène en vie et sans la moindre égratignure. Sauf qu'elles sont chaque fois retrouvées mortes plus tard dans les mêmes conditions que lors des représentations de Montag.

La présentatrice Sherry Carson et son fiancé le journaliste Jack font un soir partie des spectateurs. Éblouie, la jeune femme désire inviter le magicien à l'émission qu'elle présente. Essuyant un refus, elle s'apprête à quitter la loge de Montag lorsqu'un signe lui fait changer d'avis. Il accepte finalement la proposition de Sherry. Lorsqu'une première victime est retrouvée éventrée dans un restaurant, le lien entre ce drame et sa participation au spectacle du magicien est vite faite par Jack et Sherry. Ils en parle à la police qui pense qu'ils 'agit peut-être d'un tueur qui imite le magicien aprè chacune de ses représentations. Sherry et Jack mènent alors leur propre enquête...

Plus que tout ce qu'il a produit jusqu'ici, The Wizard Of Gore est sans doute le plus marquant des films du cinéaste Herschell Gordon Lewis. Non pas que le film se hisse parmi les chefs-d’œuvre du genre, loin de là, mais le soin que le réalisateur a apporté à son film semble un peu plus important que par le passé. Il ne se contente pas ici d'une vulgaire pièce à la décoration minimaliste pour centrer l'intégralité de l'action mais ouvre un espace plus large à ses personnages. Une salle de spectacle, un restaurant, un commissariat et les locaux d'un journal servent de lieux dans lesquels une masse plus importante de figurants circulent, donnant ainsi plus de vie à son œuvre.

L'intrigue s'inspire tout d'abord du Grand-Guignol avant de tenter de plonger non seulement l'assistance de Montag mais aussi et surtout, nous, les téléspectateur, dans un semblant de rêve hypnotique. Montag nous pose d'ailleurs la question lui-même : « Tout ceci fait partie d'un long rêve duquel vous allez vous réveiller. Et vous découvrirez le monde tel qu'il est réellement ».

Nous aimerions bien y croire sauf que le jeu des acteurs sonne si faux que l'on n'y croit pas un seul instant. Pourtant, à force de se coltiner les films d'Herschell Gordon Lewis, et à mesure que l'on s'habitue à son style médiocre, on finit par s'y accoutumer au point d'y trouver des qualités à coté desquelles nous serions passés en d'autres circonstances.
Les effets-spéciaux, même s'ils ne sont pas toujours convainquant arriveront peut-être à en écœurer certains. La cène de la presse est, avouons-le, particulièrement efficace. Herschell Gordon Lewis monte son film d'une manière toute particulière, laissant présager des intentions de son personnage principal. Sauf qu'à laisser le spectateur dans le flou, tout ceci ressemble à une série d'erreurs de montage. Quand aux questions que se pose le personnage de Sherry Carson à la fin du film, nous aimerions nous aussi en avoir les réponses. The Wizard Of Gore se laisse regarder sans déplaisir et avec cet œil quelque peu « pervers » dont parle Montag au début du film...

vendredi 4 juillet 2014

The Gruesome Twosome de Herschell Gordon Lewis (1967)



Madame Pringle est propriétaire d'un magasin de perruques et d'un hôtel. Une jeune femme se présente pour louer une chambre. Madame Pringle est ravie de pouvoir faire visiter à la nouvelle venue sa demeure et lui présente même « Napoléon » un félin empaillé auquel la propriétaire s'adresse à tout bout de champ. Une fois devant la chambre à louer, Madame Pringle pousse la jeune femme à l'intérieur et referme la porte derrière elle. Voici la prisonnière enfermée et en compagnie de Rodney, le fils de la propriétaire. Le pauvre est dégénéré et, armé d'un couteau, il scalpe la jeune fille vivante. Dès le lendemain matin, la chevelure de la victime se retrouve mise en vente dans la devanture du magasin de perruques.

L'étudiante Kathy Baker ne se sent pas en sécurité. Elle et ses collègues de chambrée tentent de convaincre leur amie Dawn Farrell de rester avec elle. Mais cette dernière ayant trouvé un travail en ville, elle ne peut faire autrement que de partir 'y installer. Kathy voit des suspects partout. A commencer par le pauvre agent d'entretien de l'université, Monsieur Spinsen. Elle le suit jusque chez lui. L'homme a en effet un comportement suspect. Il traîne avec lui un sac en papier qui révèle son contenu une fois arrivé dans son jardin. Des os, qu'il enterre à l'abri des regards. Lorsqu'il aperçoit Kathy, le vieil homme l'attrape par le bras. Une voisine, en entendant les cris de la jeune fille, appelle la police qui arrive sur les lieux quelques instants plus tard. En fait de restes humains, Spinsen a enterré des os de bœuf récupérés dans les cuisines de l'université pour l'anniversaire de son chien...

Toujours est-il que Dawn se rend en ville et décide de louer une chambre dans l'hôtel tenu par Madame Pringle...
Étrange sujet que celui abordé par Herschell Gordon Lewis dans ce The Gruesome Twosome avec lequel il aborde une horreur un peu plus sanglante que dans l’œuvre précédente. Scalpe au couteau. Égorgement à la scie électrique. Éventration à l'aide d'une épée. Le cinéaste se lâche cette fois-ci mais son film demeure en deçà de A Taste Of Blood qui était un peu mieux mis en scène et surtout, mieux interprété.

Tout commence par un duo de marionnettes (en fait, deux têtes) qui dialoguent au sujet de madame Pringle. Un nom bien connu des amateurs e chips apéritives puisque faisant visiblement référence à la célèbre marque née la même année que le film. Les scènes sanglantes ne se comptent qu'au nombre de trois. Perpétrées par l'ancêtre de Franck Zito (les amateurs comprendront), elle sont noyées dans une histoire qui n'offre que peu d'intérêt. En effet, le film se traîne en longueur. La scène qui voit Kathy suivre son premier suspect est d'une affligeante longueur. A partir du moment où la jeune fille se lève de son siège, jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive de son erreur, neuf minutes et douze secondes se sont écoulées. Sur un film qui ne dure qu'une heure et douze minutes, imaginez donc ce que éprouver le spectateur devant une scène qui n'apporte rien d'autre qu'un moyen pour Herschell Gordon Lewis que de combler le vide immense du scénario. Sur la totalité de son œuvre, seul un petit quart d'heure « vaut » le coup d’œil. En dehors de quelques scènes graphiques, c'est le vide intersidéral. S'il n'avait pas fait quelques progrès la même année, avec le film cité plus haut ainsi qu'avec Color Me Blood Red en 1965, peut-être The Gruesome Twosome aurait-il été moins décevant en gardant cette même (navrante) ligne de conduite. Mais non. Maintenant que l'on sait le bonhomme capable de pondre des œuvres (relativement) acceptables, la médiocrité d'œuvres telles que The Gruesome Twosome est inacceptable...

mardi 1 juillet 2014

A Taste Of Blood de Hershell Gordon Lewis (1967)


 A Miami, la secrétaire de l'homme d'affaires John Stone, Hester Avery, reçoit au bureau un étrange colis à l'attention de son employeur. Lorsque celui-ci l'ouvre en compagnie d'Hester mais aussi d'Helen, son épouse, il découvre avec satisfaction qu'il contient une boite renfermant deux bouteilles d'un très vieux brandy, ainsi qu'une lettre signée Lloyd & Lloyd, un cabinet d'avocats.
En effet, John est le dernier héritier vivant de Dracula, son dernier ancêtre venant tout juste de disparaître. Il apprend dans cette lettre qu'il a hérité de biens de la famille à Corfax en Angleterre. Pour fêter l'événement, il boit un verre de ce très vieux Brandy.

Dès lors, John change de comportement vis à vis de son entourage et notamment de son épouse. Il devient froid, distant, et ne dors plus que le jour, « travaillant » la nuit. Il ne se rend presque plus au bureau et est obsédé par les bouteilles de brandy qu'il vide consciencieusement. Une foi vidées, il part seul pour l'Angleterre, abandonnant Helen dans les bras du docteur Hank Tyson, son meilleur ami, par ailleurs secrètement amoureux de son épouse depuis des années...

Lorsque John rentre d'Angleterre, il a hérité d'une bague au pouvoir hypnotique dont va user pour asservir Helen. Il a aussi laissé derrière lui quelques cadavres. Une partie des decendants du Docteur Van Helsing qui tua, il y a longtemps maintenant, le Comte Dracula...


Avec A Taste Of Blood, herschell gordon lewis s'attaque au mythe du vampire. Mais plutôt que d'aborder le sujet d'une manière conventionelle, il délaisse l'aspect gothique des productions Hammer et fait de son héros, un homme d'affaires, la victime d'une malédiction qui va l'obliger à éliminer les descendants de ceux qui ont tué son ancêtre. Le choi de l'acteur principal semble avoir été mûrement réfléchi par le cinéaste qui a sans doute vu en la personne de Bill Rogers, l'alter Ego américain de l'acteur britannique Christopher Lee. En effet, la ressemblance est troublante. Quand au jeu de l'acteur, il semble vouloir se calquer sur celui de l'un des plus grand interprètes du célèbre vampire des Carpates.

On se trouve ici devant un film à petit budget. Il suffit de regarder les décors minimalistes. On a l'étrange impression que le film entier a été tourné dans une seule et même pièce, l'équipe du tournage changeant les meubles de place au grès des besoins. William Kerwin n'est pas un inconnu pour ceux qui suivent de près la filmographie d'Herschell Gordon Lewis puisqu'il est l'un des principaux acteurs de ses deux premiers films gores, Blood Feast et Two Thousand Maniacs.

Le roi du gore des « sixties » a semble-t-il fait quelques petits progrès. On est encore loin de tenir ici un chef-d’œuvre mais le film se regarde avec un certain plaisir. En comparaison de ses plus anciennes productions gore, A Taste Of Blood se révèle très nettement moins sanglantes. Herschell Gordon Lewis semble avoir mûri et travaillé son film avec davantage de maturité et de « professionnalisme ». Un honnête petit film,...
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