Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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mardi 29 octobre 2013

9 Mois Ferme de Albert Dupontel



Le juge d'instruction Ariane Felder est en plein travail lorsque ses collègues débarquent dans son bureau. Fêtant la nouvelle année, ils lui proposent de les rejoindre dans la salle des festivités. L'un des convives lui tend un verre. Ariane, qui n'a pas l'habitude de boire, l'avale. Puis elle en boit un second. Puis un troisième. Lorsqu'elle quitte le palais de justice, elle est ivre. En témoignent les caméras de sécurité installées à peu près partout dans le quartier. Environ six mois plus tard, Ariane ressent des douleurs au ventre. Elle se rend donc chez son gynécologue qui lui fait une échographie. Ô surprise, Ariane est enceinte! De six mois et deux semaines selon son médecin. C'est impossible crie-t-elle. En effet, la jeune femme est célibataire, vit seule et n'a pas de petit ami. Mais la juge doit se rendre à l'évidence : elle attend un bébé. Elle demande à un ami, le docteur Toulate, médecin légiste, de pratiquer des tests de paternité à partir d'un prélèvement effectué (violemment) sur son confrère, le juge de Bernard, un homme collant qui l'avait faite boire durant la fête du nouvel an.

Mais les résultats sont négatifs. En revanche, le docteur Toulate trouve une corrélation entre l'ADN d'Ariane et celui de Bob Nolan. Un cambrioleur, assassin d'un vieil homme auquel il aurait arraché les yeux avant de les manger. Le père du bébé, c'est lui. Lors d'une confrontation entre Ariane et Bob, ce dernier reconnaît sur un portrait de la juge accroché au mur, celle avec laquelle il a fait l'amour un soir très tard, dans un local à poubelles. Bob, spécialiste du crochetage de serrure arrive sans mal à s'introduire chez Ariane un soir. Une chance pour le bébé dont la future maman s'apprête à avorter de manière peu habituelle. Bob affirme être innocent du meurtre horrible dont on l'accuse. Et comme Ariane et connue pour être une brillante juge d'instruction, il compte sur elle pour revoir le dossier du cambrioleur et enfin l'innocenter. En échange, il lui promet de ne rien divulguer à personne de la nuit très spéciale qu'ils ont partagée en tout début d'année...

9 Mois Ferme est le cinquième long-métrage d'Albert Dupontel. L'ancien humoriste continue son grand œuvre cinématographique, jalonné de quelques perles particulièrement noires (Bernie). Son dernier film ne déroge pas à la règle malgré la présence d'une Sandrine Kimberlain que l'on aurait été loin d'imaginer dans un tel film avant de l'y voir laisser éclater tout son talent. 9 Mois Ferme est un vrai retour aux sources. En réalité, depuis son tout premier film, il n'avait pas réussi à faire mieux. Ni aussi bien. Et même si son dernier bébé n'est pas aussi sulfureux, il contient assez de bonnes idées pour en faire une œuvre terriblement attachante. Et dire que le film a faillit ne pas se faire. Dupontel voulait une petite brune dans le rôle d'Ariane. Il a trouvé en Sandrine Kimberlain l’interprète idéale, à contre-courant du cinéma dans lequel elle baigne habituellement. 
 

Toute la folie du propos repose sur l'antinomie qui oppose des personnages qui n'ont vraiment rien de semblable. Et pourtant, un événement va les réunir. Quelques passages à vide ne parviennent cependant pas à noyer l'intérêt grandissant. Quelques idées absolument géniales nées de l'esprit fertile de Dupontel jaillissent comme un bonheur dont le spectateur savoure chaque apparition. Voir Jean Dujardin (qui rappelons-le interpréta le rôle principal du film MUET The Artist) traduire pour les spectateurs sourds et muets les informations est à mourir de rire. Tout comme les sous-titres relatant des événements extérieurs ou bien les témoignages concernant l'affaire du globophage (le serial killer Charles Meatson, référence évidente au célèbre gourou et meurtrier Charles Manson). L'acteur-cinéaste en fait des tonnes et on aime ça. Dupontel fait du Dupontel et c'est tout ce qu'on lui demande. C'est un peu trash mais jamais vulgaire. Le duo fonctionne à merveille (tout comme la présence du génial Nicolas Marié) et l'on espère très vite revoir Albert Dupontel devant et derrière la caméra.

Le titre de son prochain film ? Adieu Les Cons. Tout un programme...

lundi 28 octobre 2013

Gravity de Alfonso Cuarón (2013)



Alors que les astronautes Ryan Stone et Matt Kowalski exécutent une maintenance sur le télescope spatial Hubble, il reçoivent un appel d'urgence provenant de Huston. Les russes venant de faire exploser l'un de leurs satellites, des débris filent à toute allure autour de la Terre et se dirigent tout droit vers la navette spatiale Explorer qui abrite Ryan et Matt. Les deux astronautes mettent un terme à la mission de maintenance, mais alors qu'il s'apprêtent à quitter la zone de danger, il est déjà trop tard. La vitesse des débris est telle que la navette et le télescope sont pulvérisés. Les membres de l'équipage présents à l'intérieur d'Explorer sont tous morts. Seuls Ryan et Matt survivent à la catastrophe mais rien n'est encore gagné pour eux.


Ryan se retrouve projetée dans l'espace sans aucun espoir de retour. Matt quand à lui parvient à maintenir sa position. Et ce n'est que grâce au système de propulsion de sa combinaison qu'il parvient à rejoindre et sauver Ryan. Les deux astronautes ne savent pas encore que leur navette n'est plus. Ce n'est que lorsqu'ils constatent l’étendue des dégâts que Matt prends la décision d'emmener Ryan vers la station spatiale internationale située à environ cent kilomètres de leur position. Lancé vers son objectif et relié à Ryan grâce à une corde, Matt utilise ses propulseurs afin d'accéder à la station spatiale internationale. Arrivé mais à cours de carburant, il use de ses dernières réserves pour donner l'ultime impulsion qui permettra à Ryan et lui de s'y arrimer. Mais le choc étant trop violent, Matt ne parvient pas à s'accrocher et ce n'est que grâce à Ryan, qui elle y parvient, qu'il est sauvé. Malheureusement, le lien les unissant étant trop faible, Matt prend la décision de sauver Ryan en se sacrifiant et en la délestant de sa présence. Mat, libéré, s'éloigne de Ryan et de la station internationale, tandis que la jeune femme se retrouve seule à devoir entrer dans la capsule Soyouz...


Un homme, une femme. Entre eux, l'espace. Grandiose et inquiétant. Silencieux et vertigineux. Un vide que pas même le scénario ne parvient pourtant à combler. Pas d'histoire, quelques débris d'émotion véhiculés par une Sandra Bullock qui revient sur un drame qui l'a personnellement touchée. De quoi toucher un George Clooney qui parvient à rester zen et plein d'humour malgré l'horreur de la situation dont ils sont les protagonistes et les seuls témoins. Cette horreur, c'est l'idée même de vivre les dernières heures de leur existence. Et ce dans un silence peut-être plus insupportable encore que le bruit incessant d'un hall de gare. 


Le plus saisissant, et finalement le plus important dans cette œuvre signée par l'homme qui réalisa l'époustouflant Les Fils De L'homme, ça n'est donc certainement pas le scénario mais le cadre qui sert au récit. L'espace. Celui qui au dessus de nos têtes nous fascine depuis des lustres et qui pose encore des questions restées sans réponse. Pourquoi vouloir à tel point quitter le sol rassurant de notre planète pour aller risquer sa vie dans ce sombre et froid décor qui nous sert de toit ? Peut-être pour ces images sublimes de notre planète justement et auquel aucune photo ne parviendra jamais suffisamment à rendre hommage. A moins que le film d'Alfonso Cuaron y parvienne lui. Car le travail effectué sur les effets-visuel est stupéfiant. On s'y croirait presque, installé dans notre fauteuil rouge de salle obscure. Tandis que Sandra Bullock (Ryan) tourne sur elle-même à la recherche d'une référence visuelle, la nausée nous gagne comme sur un manège tournant sur lui-même et qui ne s'arrête jamais. Plus tard, ce sont les myriades de projectiles qui s'envolent dans toutes les directions possibles et la désintégration totale de la station spatiale internationale qui nous éblouissent. Un travail de titan qui explose devant nos yeux ébahis. C'est le point fort de Gravity. Une technique parfaite au service d'une œuvre visuellement remarquable. Depuis 2011, L'odyssée De L'espace de Stanley Kubrick, on n'avait pas donné à une mission spatiale virant au cauchemar, un visage aussi réaliste. Une très belle réussite sur le plan visuel donc, mais, faut-il le répéter, un scénario assez faible...


dimanche 27 octobre 2013

Malavita de Luc Besson (2013)



Giovanni Manzoni est un ancien membre de la mafia italienne basée à New-york. Parce qu'il a trahi sa "famille", il est condamné à mort par Vinnie Caprese, un ancien membre de cette "famille". Giovanni a changé d'identité. Tout comme sa femme et leurs deux enfants. C'est maintenant sous celles de Fred Blake, de son épouse Maggie, de leur fille Belle et de leur fils Warren qu'ils quittent déménagent une fois de plus de leur terre d'accueil, poursuivis par Jon Freda, homme à la solde de Vinnie Caprese qui a commandité le meurtre de Fred et de toute sa famille.

Réfugiés en France, les Blake ont précipitamment quitté le sud du pays pour venir se cacher dans une petite bourgade normande, Cholong-sur-Avre. Les Blake essaient avec beaucoup de difficultés de s'intégrer malgré les différences notables qui distinguent cette famille des villageois pétris de fausses convictions sur ses origines américaines. Malgré le calme apparent qui règne dans cet agréable ménage, les Blake n'aiment pas vraiment que l'on se moque d'eux. Ni qu'on les coupe dans leur élan. Et encore moins qu'on les contredise. Un caissier se moque des habitudes culinaires des américains ? Sa supérette disparaît dans l'explosion d'une bouteille de gaz orchestrée par Maggie. L'unique plombier de Cholong-sur-Avre essaie d'escroquer Fred ? Il termine allongé sur un lit d'hopital les deux jambes brisées à coups de batte de base-ball et de marteau. Warren est passé à tabac dans l'enceinte du collège ? Il invente un réseau qui fait tomber ses bourreaux dans un piège lui permettant de se venger. La très jolie Belle tombe dans un traquenard organisé par quatre adolescents ? Elle fracasse une raquette de tennis sur le crâne de leur chef.

L'intégration est difficile mais pas insurmontable. Malheureusement pour les Blake, des événements vont permettre à leur pire ennemi de remonter leurs traces et ce, malgré la présence amicale et protectrice de Robert Stansfield, un agne tdu FBI, et de deux de ses hommes Di Cicco et Caputo...

Dernier film en date du cinéaste français Luc Besson, Malavita (du nom du chien des Blake) est majoritairement interprété par des actrices et acteurs américains. Si dans un premier temps on aurait aimé voir des acteurs français bien connu pour interpréter ces normands piètrement mis en valeur. Mais finalement, et puisque l'excellent duo formé par Robert de Niro et Michelle Pfeifer dévore littéralement l'écran, on oublie très vite ce détail pour nous plonger au cœur d'un récit tragico-humoristique qui joue beaucoup sur l'image que peuvent avoir les américains sur le comportement des français. Thème mis au goût du jour à travers non pas l'attitude des habitants de Cholong-sur-Avre mais des citations bien connues par chez nous et qu'ils délivrent assez régulièrement à nos quatre américains alors éberlués.

Derrière le visage creusé de l'agent du FBI se cache l'attachant Tommy Lee Jones. Aussi peu sensible qu'attaché à la bienveillance de ceux qu'il doit protéger, il contrebalance l'agitation de De Niro par un calme olympien. Diana Agron, John D'Leo, Jimy Palumbo, Domenick Lombardozzi, Jon Freda et la foule d'acteurs qui assurent le casting de Malavita campent à la perfection le rôle qui est confié à chacun d'entre eux. Le film baigne durant plus d'une heure dans une ambiance humoristique à peine voilé par un suspens bien trop discret pour créer la moindre tension. On se fiche presque risques qu'encourent les membre de la famille Blake tant on s'amuse des péripéties qu'il connaissent. Par contre, la dernière demi-heure crée une tension palpable qui élimine tout l'aspect comique qui précède. C'est presque d'un film dans le film qu'il s'agit ici. On hésite presque à se dire que le film aurait gagné en force s'il avait été dès le départ, et jusqu'à sa conclusion, dans une optique de thriller au suspens tangible.

Concernant les clichés qui émaillent le film, on ne peut évidemment les reprocher à Luc Besson, français lui-même, et qui joue le jeu en jetant en pâture à ses compatriotes tout un tas de lieux communs. Alors bien sûr, nos chers voisins sont montrés ici sous leur jour le moins glorieux. Ils sont aussi sexy qu'une tranche de jambon, sont boutonneux et cérébralement gratinés. Mais tout ceci n'étant pas bien grave, contentons nous de passer l'agréable moment que promet cette œuvre adaptée du roman éponyme de Tonino Benacquista...

mercredi 23 octobre 2013

Blaxploitation: Blacula de William Crain (1972)



1780. Issu de la tribu Ibani au nord-est du delta du Niger, Manuwalde et son épouse Luva rendent visite au comte Dracula en Transylvanie pour dénoncer l'esclavage dont est victime leur peuple. Mais Dracula ne compte rien faire pour changer cela. Bien au contraire, il désire asservir Luva avec ou sans l'accord de Manuwalde qui décide de quitter le château. Mais lorsqu'il tente de partir au bras de son épouse, le comte Dracula fait appel à des domestiques qui s'en prennent au couple et le fond enfermer dans une pièce secrète du château. Manuwalde est transformé en vampire après avoir été mordu par le comte puis enfermé dans un cercueil. Luva est sequestrée au même endroit, aux cotés du cercueil de Manuwalde, condamnée à être témoin de l'agonie de celui-ci jusqu'à sa propre mort.

Près de deux-cent ans plus tard, et alors que le comte Dracula a été tué par le Docteur Van Helsing, un couple de brocanteurs homosexuels prend possession des biens du célèbre vampire et les font cheminer jusqu'à un entrepôt de Los Angeles. Parmi ceux-ci, la tombe renfermant Manuwalde, transformé alors en Blacula et qui ne va pas tarder à reprendre vie. Ses premières victimes vont être les brocanteurs. Leur corps fera l'objet d'une enquête de la part du docteur Gordon Thomas qui trouve suspect les marques de morsures que les victimes ont au cou. Deux amis de l'une des victimes viennent lui rendre un dernier hommage. Parmi elles se trouve Tina, qui ressemble étonnamment à Luva. Manuwalde, dans les parages, aperçoit la jeune femme et décide de la suivre, persuadé qu'il s'agit de son épouse.

Les meurtres à Los Angeles s'accumulent tandis que le Docteur Gordon Thomas enquête auprès du Lieutenant Jack Peters. Manuwalde finit par se faire accepter par Tina et entourage. Parmi lesquels se trouvent sa sœur Michelle, un certain Skillet, mais aussi Gordon Thomas...

Blacula est une version noire du mythe de Dracula. On est loin ici des classiques du genre et pourtant, on s'y attarde sans vraiment savoir pourquoi. A moins que la musique qui accompagne l'intrigue ne soit l'explication. Cette dernière est des plus simple puisqu'elle conte la relation entre un vampire noir et celle qu'il prend d'abord pou son épouse. Puis c'est à une enquête à laquelle ne croient guère de personnes que se livre un médecin persuadé qu'un vampire rode. Comme dans tout bon film de blaxploitation, ce sont les acteurs noirs qui dominent de leur présence le récit. Quelques acteurs blancs leur donnent la réplique mais sont une fois de plus minoritaires. Détail qui n'a pas vraiment d'importance puisque l'essentiel de l'histoire repose les situations et non sur la personnalité propre des acteurs.

Le réalisateur William Crain en profite pour égratigner dans un premier temps l'histoire de l'Amérique blanche en revenant sur la peu glorieuse époque de l'esclavage. En y regardant bien, il persévère dans cette même veine sans le faire ouvertement à travers le portrait de ce vampire noir, sujet d'un asservissement dont est responsable le comte Dracula, un homme de race blanche. Film policier et d'épouvante autour duquel surnage la romance entre un homme vieux de deux-cent ans et une jeune femme ressemblant trait pour trait à son épouse disparue, on ne peut pas dire que le film nous fasse grimper aux rideaux. Mais Blacula se regarde avec un certain plaisir. Pas un nanar, mais presque...

lundi 21 octobre 2013

Spéciale Série: Sueurs Froides




Sueurs Froides est une série française datant de 1988 et basée sur le recueil de nouvelles Crimes Parfaits Et Imparfaits de Louis C. Thomas. Elle fut diffusée entre février et juin 1988 sur la quatrième chaîne Canal+. Disponible en un triple dvd regroupant l'intégralité des 18 épisodes, elle avait comme particularité d'être chaque fois introduite par le cinéaste Claude Chabrol. Si dans le fond les histoires revêtaient l'apparence de courts métrage policiers, certains baignaient dans une aura fantastique et surréaliste assez bluffants pour l'époque.
Afin d'honorer une série qui marqua la jeunesse des quarantenaire et quinquagénaires actuels, voici un petit résumé de quelques épisodes d'une série devenue culte au fil des années...


Le Chat Et La Souris
Ce tout premier épisode pose les bases de ce que sera la série. Soit un épisode au climat inquiétant, presque irréel, où les ombres ont presque autant d'importance que les éclairages. Interprété par le duo Thierry Lhermitte-Véronique Genest, le scénario de Le Chat Et La Souris est pourtant des plus basique. Un pharmacien découvre que sa femme le trompe. Et comme celle-ci ne veut pas donner le nom de son amant à son époux, ce dernier use d'un stratagème particulièrement inventif pour obtenir ce qu'il désire. Plongé dans une ambiance sombre, l'épisode rode plutôt bien la série et donne envie d'en découvrir d'autres. On remarquera la discrète présence de Jean-Guy Fechner des Charlots dans le rôle d'un policier.


La Sublime Aventure
Interprété par Guy Marchand, cet épisode démarre en trombe avec une ambiance glauque et moite. S'ensuit une série d'images surréalistes filmées en un lieu imprécis que l'on devine être un hôpital psychiatrique. Murs blancs, infirmiers en blancs, malades en blanc. Le pauvre héros de cette histoire se retrouve engoncé dans une camisole après avoir affirmé à la police que sa femme a disparu après s'être sublimée ! La suite est à l'avenant de la stupeur qui entoure le scénario. Fernand découvre que son épouse a été victime d'un virus qui commence à faire des ravages : la sublimite ! Mais personne ne semble vouloir l'entendre ni l'écouter. Malgré les preuves qui l'innocentent, Fernand reste enfermé ! A moins qu'il ne s'agisse d'un rêve ? 


La Chute
Jacques Chalmont reçoit un coup de téléphone de sa fille Fanny. La jeune femme n'en peut plus. Son mari a été une fois de plus violent et l'a battue. Elle se réfugie alors avec leur fille chez son père. Dès le lendemain, le mari vient récupérer leur fille et menace Fanny au téléphone, et l'oblige à revenir chez eux. La raccompagnant jusqu'à son domicile, Jacques sent bien qu'elle est en danger. C'est alors qu'il décide de se débarrasser de son beau-fils. Michel Galabru et Zabou Breitman sont les principaux interprètes de cette vicieuse machination dont les conséquences vont être lourdes pour le père de Fanny.
Bon épisode, beaucoup moins aventureux que les deux précédents mais voir Michel Galabru cabotiner comme il le fit deux ans plus tôt dans le Kamikaze de Didier Grousset.

Dernier week-end
Arielle Dombasle, Philippe Khorsand, Monique Tarbès et Philippe Brizard sont les interprètes de cette campagnarde histoire de vengeance. Un couple installé dans une cabane de pêcheur. Un lac. Une voisine un peu trop envahissante. Deux pêcheurs. Et l'amant de la femme. Le mari a cessé de boire depuis un très grave accident qui a coûté les jambes à sa femme. Julie est bien décidée à faire payer à Philippe cette tragédie. Mais seule elle ne peut rien faire. Alors Maurice, son amant, va l'aider à se débarrasser de son mari en faisant croire à un accident de pêche.
Une idée sympathique et un twist final intéressant pour une interprétation tout juste acceptable de la non-actrice Arielle Dombasle. Heureusement, la présence de l'excellent Philippe Khorsand relève un peu l’intérêt.
La Belle Ouvrage
Le secrétaire général du PDL Étienne Varlon est retrouvé mort dans son bureau par son ami et député Jacques Sange, . L'homme s'est suicidé a l'aide d'un revolver après avoir laissé une lettre expliquant on geste. Ayant détourné des fonds dans les caisses du parti, il s'est retrouvé dans l'incapacité de les rembourser. Enfin, c'est ce que voudrait faire croire Henri Descouet, le secrétaire de Varlon. Car ce qui apparaît comme étant un suicide est en réalité un assassinat mis en scène par Descouet. C'et lui qui a tapé les faux aveux. Lui qui a tué d'une balle dans la tête son patron. Lui qui s'est arrangé pour que son meurtre ressemble à un suicide. Mais c'était sans compter sur l'arrivée de Jacques chez son ami. Alors que Descouet quitte la demeure, Jacques tombe sur le corps de son ami. En tombant sur les faux aveux de Varlon, il refuse que l'on sache qu'il s'est suicidé. Il prend l'arme et la lettre d'aveux avec lui et s'en va. Descouet qui a assisté à toute la scène décide de suivre Jacques qui vient de compromettre ses projets en faisant disparaître les fausses preuves du suicide de Varlon.
Excellent épisode où se côtoient des acteurs de la trempe de Jean-Pierre Bisson, Roger Dumas et Christian Clavier. Sur fond de politique, on découvre un Clavier assassin qui voit son stratagème tomber à l'eau à cause d'un ami et député un peu trop zélé. Une intéressante interprétation pour un scénario diabolique.
 
Toi, Si Je Voulais
Philippe Breugnot est un être adorable, gentil... Tellement même qu'il a tendance à se faire marcher sur les pieds sans dire un mot. Mais un jour, alors qu'il roule sur une départementale, il est stoppé par deux gendarmes à moto qui vérifient le bon fonctionnement de son véhicule. Lorsque l'un d'eux demande où Philippe a l'intention de se rendre, celui-ci refuse de répondre. Le gendarme l'accuse alors d'avoir fait du 160 kilomètres-heure alors que Philippe affirme n'avoir pas dépassé les 80. Le gendarme lui met une contravention. Révolté, Philippe s’énerve pour la toute première fois de son existence et lui lance un "crève salaud" de circonstance.
Le gendarme meurt, ainsi que son collègue. Philippe possède désormais le don extraordinaire de tuer par simple volonté, et il ne va pas se gener pour éliminer tous ceux qui vont se mettre en travers de son chemin...
Totalement absurde mais ô combien jubilatoire, cet épisode aborde un registre quelque peu usité dans cette série fantastique. Gérard Jugnot, Julie Jézéquel, Wladimir Yordanoff campe les rôles principaux de cet excellent exercice de style qui rappelle indéniablement le film Kamikaze avec Michel Galabru.

samedi 19 octobre 2013

Le Charme Discret De La Bourgeoisie de Luis Buñuel (1972)



Don Rafael Dacosta, Florence, François Thevenot ainsi que son épouse Simone se rendent à un dîner organisé par leurs amis Henri et Alice Sénechal. Cette dernière, visiblement surprise de recevoir le soir-même ses amis à dîner alors qu'elle est certaine qu'il était prévu pour le lendemain. Henri est en déplacement mais Alice propose à ses amis de rester malgré tout. C'est finalement François qui propose à tout ce petit monde d'aller dîner dans un restaurant.

Lorsque le groupe arrive devant une auberge bien connue de François, ils sont accueillis d'une bien étrange façon. Une fois à table, ils passent les commandes mais des pleurs aiguisent la curiosité de Simone qui se lève alors de table et se dirige vers une pièce attenante à la salle de restaurant. Une jeune femme y pleure bruyamment tandis que trois ou quatre autrs personnes veillent un mort : le propriétaire du restaurant lui-même, mort dans la journée !

Quelque peu troublés, les cinq amis décident finalement de quitter les lieux sans consommer, Alice bien décidée à se faire raccompagner par Don Rafael Dacosta. Finalement les amis conviennent d'un nouveau rendez-vous. Ce sera pour le samedi midi suivant.

Mais lorsque Don Rafael Dacosta, Florence et le couple Thevenot sonne à la porte, ils sont accueillis par la domestique des Sénechal. Ces derniers ont présents cette fois-ci mais se font désirer. En effet, Alice et Henri quittent leur grande demeure en cachette et se réfugient dans le jardin afin d'y faire l'amour tandis que leurs invités commencent à s'impatienter...

Se déroulant tout d'abord à la manière d'un Claude Chabrol pratiquant l'art subtil dont il était friand (égratigner la bourgeoisie), le film de Luis Buñuel vire très vite à la farce surréaliste. Soit, une intrigue sans but véritable et parsemée de scènes incongrues qui sortent du contexte ordinaire.

Le corps militaire est au centre de ces visions presque fugaces qui n'ont jamais aucun rapport avec l'intrigue (quasi-inexistante) du départ. Un jeune lieutenant raconte une triste histoire vécue du temps de son enfance. Une vision étrange qui le montre en train d'obéir au fantôme de sa défunte mère qui lui demande d'empoisonner le lait que son beau-père a l'habitude de prendre chaque soir avant de s'endormir. Les héros du film croiseront également la route d'un sergent qui racontera un rêve ayant lui aussi pour principal événement, la présence d'un fantôme. Un colonel proposera d'accueillir le sextuor de bourgeois pour un repas qui, selon le rêve d'Henri, aura des allures de pièce de théâtre avant de prendre une forme réaliste elle-même issue d'un rêve fait par François.

Le Charme Discret De La Bourgeoisie est donc, on l'aura compris, une œuvre curieuse, pas aussi provocante et cynique qu'on aurait pu croire. Le fil conducteur de cette histoire qui n'en n'est pas vraiment une, ce sont ces actrices et ces acteurs qui dans le rôles de bourgeois insouciants mènent une existence médiocre. L'alcoolique Florence (Bulle Ogier) qui ne jure que par le dry-martini, Don Rafael Dacosta, François et Henri (Fernando Rey, Paul Frankeur et Jean-Pierre Cassel) qui profitent du statut diplomatique du premier pour faire du trafic de drogue. François, encore lui, et Alice (Stephane Audran) qui font l'amour, qu'elle que soit la situation, au détriment de leurs invités. Et enfin Simone, dont la piètre opinion des petites gens donne une piètre façade de la bourgeoisie.

Le Charme Discret De La Bourgeoisie est donc une œuvre surréaliste plutôt bien interprétée. Il lui manque le piquant qui aurait fait d'elle une grande œuvre. Mais Luis Buñuel semble hésiter. On sent son désir d'égratigner mais paraît ne pas oser blesser ceux dont il dessine des contours irréguliers. Et c'est bien dommage...

mardi 15 octobre 2013

Insomnies de Michael Walker (2000)



Il est 03h15 lorsque Ed constate que Eve, son épouse, n'est pas rentrée de son travail la veille au soir. Il patiente. Une heure, deux, puis téléphone à la police qui lui propose de passer chez lui. Mais Ed refuse prétextant qu'il lui arrive très souvent de s'inquiéter pour rien. Il téléphone à deux amies d'Eve mais ni l'une ni l'autre ne l' vue dernièrement. Les jours passent et Ed reste sans nouvelles de sa femme. Il reçoit la visite de George Simian, professeur d'éducation physique qui travaille dans la même université qu'Ed lui-même, et qui l'accuse d'être responsable de l disparition d'Eve. De même que celle de Sadie, jeune étudiante, et véritable admiratrice des écrits d'Ed.

Les canalisations de la salle de bain de l'appartement d'Ed sont bouchées. La baignoire et les toilettes débordent régulièrement. Dans la cave ça nest pas mieux : les tuyauteries fuient et une flaque d'eau ne cesse de grandir au sol. L'inspecteur Derm vient continuellement lui rendre visite afin de le tenir au courant de l'enquête sur la dispaition d'Eve et en profite pour fouiller les affaires de celle-ci. Il y trouve un journal intime dont Ed n'avait pas connaissance et dans lequel elle consigne tout ce qu'elle éprouve. En le parcourant, Ed apprend que sa femme est enceinte et qu'elle entretient une relation avec George Simian.

Petit à petit, Ed sombre dans la folie. Insomniaque, croit entendre des bruits venant de la pièce dans laquelle jouait du piano son épouse. Il trouve même un doigt sous un meuble dont il tente de se débarrasser en le jetant dans les toilettes. Mais en vain. L'appartement semble mue d'une force qui lui est propre. Les canalisations grincent et des fissures naissent sur différents murs. Ed reçoit la visite d'un psychiatre qui lui prescrit des somnifères plus puissants encore que ceux qu'il prend. L'univers d''Ed bascule alors totalement...

A mesure que semble pendre forme un scénario jusqu'ici parfaitement opaque, l'univers du personnage campé par l'impeccable Jeff Daniels s'assombrit au rythme de sa descente aux enfers. L'intrigue paraît parfois tellement surréaliste que l'on finit par douter de chaque personnage. De l'inspecteur à la voix un peu trop douce et au comportement éloigné de celui des flics qui ne se privent habituellement pas de leur statut pour bousculer les suspects, à la jeune étudiante (Emily Bergl), troublante, mystérieuse et un peu trop collante. Le réalisateur Michael Walker entretient si bien le suspens que l'on reste littéralement scotché dans son fauteuil en attendant la délivrance.

Car si certains détails mènent en réalité directement à la solution, on éprouve parfois des doutes devant le cheminement du scénario parfois baigné d'une ambiance surréaliste.

Première œuvre de Michael Walker, Insomnies est une parfaite réussite et malgré la maigreur des situations (qui se concentre sur l'unique appartement du héros), c'est peut-être de ce choix dans l’exiguïté des décors que naît cette oppression terrible que l'on ressent parfois. Le film prouve qu'une bonne idée, des interprètes aux reins solides et une belle mise en scène peuvent pallier à un petit budget. Insomnies est ainsi un véritable voyage dans l'inconscient d'un homme torturé par le remord qui dans certains détails, rappelle l'univers de David Lynch...


samedi 12 octobre 2013

Blaxploitation: Brother From Another Planet de John Sayles (1984)



Aussi gentil que le E.T de Steven Spielberg, il a atterrit sur notre planète en 1984. Muet, affolé et vêtu d'une tenue aussi peu adéquate qu'un pyjama, il cherche refuse dans un quartier pas particulièrement connu pour sa sécurité : Harlem. Et plus spécifiquement un bar où quelques habitués traînent tous les soirs. "Trois-Orteils" fait l'objet d'une curiosité auprès de ces derniers qui le croient fou ou alcoolique. Contrairement à tous les extraterrestres qui un jour ont atterrit sur notre planète, "Trois-Orteils" possède un atout: il est noir, ce qui à Harlem est un avantage si l'on veut se fondre dans la foule. Il a surtout un don qui va lui permettre de s'intégrer rapidement parmi les habitants du quartier : il est capable de soigner les blessures et de réparer bornes arcades et flipper par simple imposition des mains.

L'extraterrestre est malheureusement poursuivi par deux de ses congénères, deux blancs, qui comptent bien mettre la main sur le fuyard. "Trois-Orteils" finit par accepter de travailler pour le propriétaire d'une salle de jeux qui va lui demander de réparer toutes les bornes d'arcades tombées en panne. Il va également faire la connaissance de Malverne Davis, une chanteuse has-been qu'un patron de bar embauche dans l'espoir de la mettre dans son lit. Il va surtout tout mettre en œuvre pour faire tomber le chef d'un réseau de drogue qui met en péril la paisible existence des habitants du quartier et fait des victimes parmi les jeunes adolescents...

Blaxploitation : terme relatif à un courant spécifique datant des années soixante-dix et qui mettait en avant les actrices et acteurs d'origine afro-américains. Des œuvres qui leur permettaient non plus de figurer en tant que seconds rôles dans les films mais de jouer les personnages principaux, les acteurs blancs étant alors minoritaires et assez rares dans ce genre de poductions.

Brother From Another Planet est donc de ces films catalogués Blaxploitation. La naissance de ce courant apparaît comme une alternative au cinéma "blanc" et peut gêner alors certains de cette dernière catégorie qui alors ne se reconnaît plus dans ce genre d’œuvre. Pourtant, le film, malgré le message appuyé auquel il fait référence régulièrement (le blanc est un oppresseur), On peut être blanc et pendre celui-ci au deuxième degré pour ne se concentrer que sur les aventures de ce pesonnage hors du commun interprété par Joe Morton. Entouré d'une ribambelle d'acteurs attachants (Steve James, Daryl Edwards, Bill Cobbs), notre gentil extraterrestre parvient sans dire un mot à émouvoir. D'un simple geste ou regard, il montre toute l'humanité qu'il porte en lui, faisant front face à la médiocrité de l'espèce humaine, ici représentée par l'homme blanc. Les dialogues qu'entretiennent les habitués du bar sont peut-être pleins de clichés mais ils demeurent irrésistiblement drôles.

A petits moyens, petits effets-spéciaux puisque en dehors de pieds étranges formés de trois orteils (d’où le nom de notre héros) le film ne compte pas le moindre FX. Tout est dans la simplicité. Les dialogues, nombreux, ne tombent jamais dans le graveleux et le racisme gratuit. Les joutes verbales que s'échangent les acteurs et même les monologues de certains (voir celui du personnage de Bernice, campé par Ren Woods) sont un riche met dont on ne s'ennuie jamais. Brother From Another Planet est donc un excellent représentant de cette catégorie un peu particulière qu'est la Blaxploitation...

lundi 7 octobre 2013

Timescape: Les Voyageurs Du Temps de David Twohy (1992)



Ben Wilson s'installe en compagnie de sa fille Hillary à Gleenglen dans l'Ohio. Veuf depuis la mort tragique de son épouse dans un terrible accident de voiture, il prend possession d'une immense demeure qu'il désire transformer en hôtel. La bâtisse est imposante et les travaux sont nombreux. Le grand-père d'Hillary et beau-père de Ben, le juge Caldwell vit lui aussi à Gleenglen et répète à qui veut l'entendre que son beau-fils a abandonné son épouse lors de l'accident au lieu de lépauler alors qu'elle était en train de mourir. Le vieil homme veut surtout séparer le père et sa fille. Il y parvient d'ailleurs avec l'aide du shérif de la ville et de ses adjoints.

Ben reçoit la visite d'un groupe de personnes étranges qui louent des chambres alors que l'hôtel n'est pas encore prêt. Alors que l'un d'eux échappe plus tard à un accident, Ben lui propose de le raccompagner jusqu'à l'hôtel. Il trouve le passeport de l'homme parterre et lorsque le médecin qui a ausculté l'accidenté affirme que celui-ci possède un os dont aucun autre humain sur Terre ne dispose, Ben commence à se poser des questions. Dautant plus que lorsqu'il consulte le passeport de l'étranger, il constate que certains tampons datent du tout début du vingtième siècle.

Si Ben se réfère à l'année qui est en cours, et à l'âge approximatif de l'homme, quelque chose cloche visiblement chez ce dernier. Ben finit alors par découvrir l'impensable. L'homme, ainsi que le groupe tout entier qui loge désormais chez lui, est un voyageur du temps qui explore le passé afin de vivre en direct des catastrophes célèbres. Et si lui et les autres sont Gleenglen ce jour-là, c'est parce que bientôt un événement tragique va se dérouler et auquel une bonne partie des habitants ne pourra échapper...

Le voyage dans le temps est de ces fables qui font toujours autant rêver les passionnés de science-fiction mais qui reste encore aujourd'hui de ces mythes utopiques insaisissables. Timescape est un petit film sans grandes ambitions mais qui demeure une vraie réussite dans le genre, et ce, grâce à l'excellente interprétation de ses principaux acteurs, Jeff Daniels en tête de course.

Les effets-spéciaux relativement sommaires dénotent des origines de cette production qui n'est pas un film tourné pour le cinéma mais une œuvre télévisée. D'où une concession aux effets-spéciaux plutôt limitée. Ce qui n'est rien au regard de l'intrigue passionnante qui mêle drame familial, thème du voyage dans le temps, héroïsme et rédemption. On pourra relativiser sur le peu d'inventivité de la fin qui se clos en happy-end trop facile.
Le rythme lui aussi fait de ce Timescape une œuvre un peu fainéante qui malgré toutes ses qualités a du mal à décoller. L'attente est longue et si ce n'était le bras de fer que se livrent le père d'Hillary et son beau-père, le scénario basé sur ces voyageurs venus d'une autre époque tiendrait sur un simple ticket de métro.

Mais ne boudons pas notre plaisir car les vrais bons films sur ce sujet ne sont pas légion. Et pour une fois que l'on assiste à un spectacle qui évite d'en faire trop (histoire d'aveugler le spectateur et noyer ainsi un scénario faiblard derrière une explosion pyrotechnique) profitons de cette œuvre qui joue la carte de la simplicité...

jeudi 3 octobre 2013

La Meute de Franck Richard (2010)



Charlotte Hutter a tout abandonné et file à bord de sa voiture sur une route déserte. Elle croise la route d'une bande de bikers éméchés puis celle de Max, un jeune auto-stoppeur qu'elle prend avec elle. Sans but véritable, le duo improvisé roule sur une route de campagne. Lorsque Charlotte sent la fatigue la gagner, c'est Max qui prend le volant. Un drôle de type ce Max. Il profite du sommeil de la jeune femme pour fouiller dans la boite à gants et dans ses papiers. Lorsque Charlotte se réveille, ils sont devant un restoroute tenu par une imposante quinquagénaire dite La Spack. Attablés, ils discutent sans voir que dehors, les bikers qui ont provoqué Charlotte plus tôt dans la journée viennent d'arriver. Lorsque ces derniers entrent dans l'établissement, c'est l'affrontement. Max se retrouve à terre, ensanglanté et incapable de se défendre. Alors que Charlotte est aux mains des voyous, La Spack se saisit d'un fusil de chasse et menace de "repeindre le lino avec le jus des couilles" de leur chef.

La bande prend la fuite, Max file se laver dans les toilettes et Charlotte fume cigarette sur cigarette en attendant qu'il en sorte. Le temps passe mais Max ne réapparaît pas. La jeune femme se dirige vers les toilettes et constate que Max ny est plus. Le jeune homme a disparu...

La Meute de Franck Richard est ce que l'on peut appeler un nanar. Un petit navet du septième art comme il en existe tant. Pourtant, tout avait bien commencé. Un casting intéressant (Yolande Moreau, Émilie Dequenne, Benjamin Biolay et Philippe Nahon), et un début qui tenait la route. 

Le problème avec La Meute, c'est que le film hésite entre divers genres auxquels il n'arrive pas toujours à rendre hommage. D'abord road-movie, le film louvoie ensuite du coté du survival en s'appuyant sur des codes maintes fois rabâchés (des autochtones décérébrés, un environnement inquiétant et délabré baignés dans un univers sordide). Là où le bât blesse, c'est le virage que prend le film en choisissant une perspective fantastique plutôt grotesque.

Car en effet, La Meute, après s'être engouffré dans un genre relativement bien représenté au cinéma (Massacre A La Tronçonneuse pour ne citer que lui) change de cap et exhibe alors des créatures qui oscillent entre mort-vivants et vampires. Dès lors, on assiste à un ballet de bestioles d'une lenteur exaspérante qui ne justifie à aucun moment l'angoisse ressentie par les personnages retranchés dans une cabane. Tellement amorphes même que l'on ne comprend pas pourquoi ces derniers préparent un siège alors qu'il leur suffirait de prendre la fuite, même sans se presser.

Yolande Moreau, pourtant, tire son épingle du jeu. Elle campe avec merveille ce rôle de mère protectrice d'une bande de goules assoiffées de sang. Émilie Dequenne est une jeune paumée sans vraie consistance. Benjamin Biolay est un rejeton aphone et léthargique affligé d'une gueule pourtant prête à l'emploi. Et quand à Philippe Nahon, sa présence au générique reste à justifier tant le rôle qui lui est confié n'est pas à la hauteur de son talent.

La Meute est donc un film qui se regarde, sans plus, mais qui s'oublie vite...

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