Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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samedi 28 décembre 2013

Le Hobbit: La Désolation de Smaug de Peter Jackson (2013)



Un an et un jour après la sortie du premier volet de la trilogie Le Hobbit, (Un Voyage Inattendu), Les spectateurs ont pu retrouver leur héros Bilbon Sacquet et sa bande de nains repartis à la conquête d'Erebor. Conduits par Thorin Ecu-de-Chêne, ils vont à nouveau fort à faire dans les différentes contrées qu'ils vont avoir à traverser durant leur périple.

Plutôt que de résumer le premier chapitre par un court aperçu, Peter Jackson préfère délaisser les retardataires et plonger directement les spectateurs au cœur d'une action qui précède de douze mois le récit principal. L'on y découvre la rencontre entre le magicien Gandalf le Gris et le nain Thorin, le premier informant le second du danger qui rode autour de lui (sa tête étant mise à prix) et de la nécessité pour lui de mettre la main sur l'Arkenstone, une pierre précieuse au propriétés lumineuses étonnantes. C'est ainsi qu'une année plus tard, Thorin se retrouve à la tête d'une petite « armée » de douze nains ainsi que du hobbit Bilbon Sacquet dont le rôle sera de voler la fameuse pierre enfouie sous l'improbable amas d'or et de pierres précieuses au dessous duquel sommeille l'immense dragon Smaug.

Quel est donc le verdict de cette suite tant attendue par les fans de Tolkien, de Peter Jackson, et même par tous ceux qui sont pourtant indifférents à ces deux emblématiques personnages mais qui restent « scotchés » depuis 2001, année du premier volet de la trilogie consacrée au Seigneur des Anneaux?

Une œuvre majeure pondue par J.R.R.Tolkien et adaptée par le talentueux Peter Jackson

Tout d'abord, si l'on compare les critiques presse des premier et second volets, on note une très légère avance concernant La Désolation de Smaug. Contrairement à Un Voyage Inattendu qui semblait avoir à l'époque de sa sortie, davantage les faveurs du public. Le premier acte a ceci d'avantageux sur le second : Il permettait de redécouvrir par la voie du septième art, un ouvrage cultissime écrit il y a longtemps par un écrivain célèbre pour avoir pondu des œuvres majeures du courant heroic-Fantasy : J. R. R. Tolkien. La magie opérait donc forcément, d'autant plus qu'avec Le Seigneur des Anneaux, Peter Jackson avait déjà à son époque (2001-2003) laissé un sacré bon souvenir aux spectateurs amoureux du genre. En 2012, on rêve déjà du contenu de ce que l'on va voir le 12 décembre au soir. Et l'on n'est pas déçu. De remarquables effets-spéciaux. Des personnages et acteurs attachants. Une histoire féerique, convaincante et surtout, jamais ennuyeuse.

Une année plus tard, après douze mois d'une impatience qui s'est finalement effilochée au fil des mois, on pénètre dans la salle obscure de son cinéma de quartier. Et puisque l'année précédente on a choisi de voir le premier acte de la trilogie en 3D, puisque les effets-spéciaux nous en ont plein la vue, on décide d'aller voir la suite elle aussi en 3D. Un effet visuel qui n'apporte finalement absolument rien ici, et dont l'efficacité est toute relative. L’éternelle contrainte étant de porter d'affreuses lunettes noires qui laissent sur l'arrête du nez une bien vilaine marque et surtout, oui surtout, oblige le spectateur à regarder l'écran la tête bien droite sous peine de voir la base inférieure de l'écran disparaître derrière la partie basse de la monture des lunettes. Tout ceci n'étant évidemment qu'une boutade sans conséquences, l’élément perturbateur du spectacle étant bien certainement l'impression d'assister à une suite qui manque singulièrement de saveur. On pourra alors s'écrier : « une année d'attente pour ça !!! »

Un vide scénaristique sidéral pénètre l’œuvre de Peter Jackson

La Désolation de Smaug n'est au fond pas un mauvais film, mais il arbore les mêmes défauts que subissait Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours onze ans plus tôt. De conséquentes longueurs qui ruinent le film et l'enlisent dans un mortel ennui qui font regretter qu'il ne dure pas une heure de moins. En fait, le véritable défaut de ce second volet n'est pas vraiment celui-ci. C'est plutôt le vide scénaristique sidéral qui pénètre l’œuvre entre la très belle première scène et l'interminable combat entre Bilbon et Smaug, suivi de la fuite en arrière des nains, du hobbit et de ce même dragon. Sans avoir lu le roman qui se rattache à l’œuvre cinématographique, difficile de dire s'il s'agit ici d'une scrupuleuse adaptation de celle de l'écrivain ou s'il s'agit d'un simple remplissage s'évertuant simplement à justifier la décomposition en trois volet de l’œuvre originale, dont le dernier épisode est prévu pour décembre 2014. Peut-être est-ce aussi l'aspect beaucoup plus sombre de l'histoire qui rebute alors que l'humour instantané qui se dégageait dès l'ouverture du Voyage Inattendu créait une imprégnation de la part du spectateur presque immédiate. On retiendra tout de même la qualité des environnements qui transportent littéralement les spectateurs hors de leur quotidien et quelques scènes savoureuses comme celle qui voit les nains traverser une rivière assis dans des tonneaux, poursuivis par une bande d'orques belliqueux, eux-même systématiquement mis à mal par des elfes malintentionnés. 
 
Espérons donc que 2014 sonnera l'apogée d'une carrière exceptionnellement riche (celle du cinéaste Peter Jackson), et d'un engouement retrouvé, celui du spectateur...

vendredi 27 décembre 2013

Tyrannosaur de Paddy Considine (2011)



Joseph vit seul dans un quartier de Glasgow, au milieu d'une faune déshéritée où violence rime avec alcool. Ici, il n'y rien d'autre que la télévision, les bars et les copains pour maintenir un semblant de contact avec le monde. Depuis que s femme est morte Joseph va mal. Il traîne ses pompes en ville et passe son temps dans un bar où il retrouve son ami et bookmaker Tommy. Joseph n'a que peu d'amis : L'un est en train de mourir d'un cancer et l'autre, le jeune Samuel, est un gamin qui doit supporter la violence de son crétin de beau-père Bod !

Un soir, énervé, Joseph pète un plomb est tue involontairement son chien en le frappant au ventre. Désespéré l'homme enterre la bête dans son jardin avant de remettre en question son comportement. Le lendemain, alors qu'il se brouille avec son banquier qui lui refuse le droit de remettre les pieds dans son établissement et qu'une rixe l'oppose à trois jeune garçons, Joseph se réfugie dans une boutique de vêtements tenue par Hannah. Très croyante, la jeune femme approche Joseph et lui propose de prier pour lui. Mais Joseph a perdu la foi. Tenant de durs propos, il finit par quitter la boutique mais revient dès le lendemain.

Naît alors une relation d'amitié entre Hannah et Joseph. Hannah est une femme remarquable qui apporte soutien et réconfort à un Joseph en détresse. Elle paraît suffisamment stable pour pouvoir assumer cette nouvelle relation, pourtant, elle-même connaît une existence difficile au bras de James, son mari, un homme infecte qui affirme être fou amoureux de son épouse, mais visiblement pas assez pour accepter de lui donner un enfant. Celui qui apparaît comme un homme pieu n'est en réalité obsédé que par le sexe. Celui justement d'Hannah, et que cette dernière lui refuse désormais.

Les événements s’enchaînent le jour où James rend visite à Hannah au magasin. Il la surprend en train de mettre une cravate autour du cou de Joseph venu acheter un costume pour l'enterrement de son meilleur ami. James est alors persuadé qu'Hannah le trompe...

Réalisé en 2011, Tyrannosaur est la suite du cours métrage Dog Altogether datant de 2007 et dans lequel on retrouvait déjà les personnages de Joseph et Hannah (déjà interprétés par Peter Mullan et Olivia Colman). Tyrannosaur est un drame social comme savent en tourner certains cinéastes britanniques tels que le plus célèbre d'entre eux, Ken Loach. C'est ainsi que Paddy Considine réalise ce film poignant situé dans un quartier populaire de Glasgow dans lequel, sans que cela soit véritablement proféré, on devine lombre du chômage. Ce même chômage qui gangrène des rues entières, alcoolise ceux qui en sont victimes au point d'en faire des individus décharnés. Peter Mullan, qui campe le rôle de Joseph, met au service de cette poignante histoire d'amitié tout son talent d'acteur, parvenant à rendre émouvants les premières minutes de l’œuvre (ce qui paraît assez rare pour être souligné). Tout le talent de Considine est cette faculté qu'il a de jeter un regard sur une société et des individus en perdition. D'un infime détail, il bouleverse le spectateur qui ne peut alors que se laisser bercer par cette critique émouvante, parfois sordide, mais toujours incroyablement juste d'une amitié qui naît entre un homme et une femme (interprétée par l'excellente Olivia Colman), elle-même porteuse d'un vécu dramatique et qui, pourtant, va tenter d'oublier sa misérable existence pour se consacrer à son nouvel ami.

Le film apparaît tout d'abord si désespéré qu'il nous donne des nausées. Il paraît même se complaire dans cette description d'une Angleterre malade et victime de maux terribles. Mais cette vision pessimiste permet en fit de dégager ce qu'il y a de véritablement beau chez les deux principaux protagonistes. Au milieu de toute cette crasse où violence, alcool et solitude baignent nos héros, surnage cette histoire d'amitié fragile, leur rendant un peu de cet espoir qu'il ont perdu.

Il arrive à Tyrannosaur d'être parfois très violent. On y constate ce que nous rabâchent journaux télévisés et presse écrite à longueur de temps. Le film n'a pas l'apparence des ces bandes pour jeunes adolescents boutonneux et pourtant, ceux-ci devraient jeter un œil à ce type d’œuvres qui ouvrent véritablement le regard sur la société et ses dérives. Bardé de prix en 2011, 2012 et 2013, Tyrannosaur est donc une œuvre forte, intelligente, parfois choquante, toujours émouvante et surtout, admirablement mise en scène et interprétée par des acteurs à l'incomparable talent.


lundi 23 décembre 2013

Abbott And Costello Meet Dr. Jekyll And Mr. Hyde de Charles Lamont


Une série de meurtres irrésolus frappe l'Angleterre depuis des semaines. En effet, un « monstre » tue des personnalités de la ville de Londres, des scientifiques, et la police demeure incapable de mettre la main sur le criminel. Slim et Tubby, deux flics venus tout droit des États-Unis, font preuves d'une telle incompétences que le commissaire qui les emploie décide de les licencier.

Tandis que la ville vit sous la peur, la gente féminine choisit ce moment pour revendiquer son droit au vote. Menée par la jolie Vicky Edwards, la ligue féministe est rudoyée par une bande de soûlards jusqu'à ce qu'intervienne le journaliste Bruce Adams, qui ne reste pas indifférent aux charmes de la jeune femme. Il s'invite à bord de la carriole du tuteur de Vicky, le Docteur Jekyll et, propose à la jeune femme de l'accompagner jusqu'au music-hall où elle doit le soir même donner une représentation de son spectacle.

Le Docteur Jekyll accepte de confier Vicky au journaliste mais voit d'un mauvais œil la venue de cet étranger dans la vie de celle qu'il refuse de partager avec quiconque. C'est ainsi que Jekyll décide de se débarrasser le jour même de l'encombrant prétendant. Enfermé dans son laboratoire secret en compagnie de son assistant Batley, il s'injecte un sérum lui permettant de prendre l'apparence d'un double maléfique : Mister Hyde. Ce même homme que la presse et la population nomment le « monstre » et qui tue ceux qui osent contredire le Docteur Jekyll.

Interviennent alors Slim et Tubby, les deux flics maladroits, persuadés d'être réintégrés au sein de la police s'ils arrivaient à mettre la main sur le tueur que tout le monde recherche...

Deux ans après Deux Nigauds Contre L'Homme Invisible, Bud Abbott et Lou Costello remettent le couvert en jouant les pitres dans une œuvre s'inspirant d'une œuvre littéraire fantastique célèbre. Ici, c'est la nouvelle L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson qui sert d'inspiration au duo et à Charles Lamont, le cinéaste attitré du duo depuis une dizaine d'années. Les maisons hantées, le mythe de Frankenstein, la Momie, autant de thèmes fantastiques qui vont être mis à mal par ces deux hommes que le ridicule ne parvient jamais à tuer.

Abbott and Costello Meet Dr. Jekyll and Mr. Hyde est une excellente comédie, peu avare en effets comiques et en situations burlesques. Si Bud Abbott est sur la réserve, Lou Costello, lui, se lâche littéralement. Cascadeur à ses heures, il voltige d'effroi face chaque rencontre avec Mister Hyde. Si la scène du musée de cire est irrésistible, la course(poursuite finale est elle carrément enivrante. Quinze minutes de pure folie, d'invention, et une idée toute neuve pour l'époque. Faire se confronter Hyde à un être qui lui est semblable en tous points. Costello joue avec son chapeau comme d'un élément déclenchant le rire. Abbott and Costello Meet Dr. Jekyll and Mr. Hyde fait partie des films du duo qu'il se faut d'avoir vu au moins une fois. Une très belle réussite d'autant plus que les effets spéciaux sont aussi remarquables que ceux des classiques dont le film s'inspire. A noter, la présence de l'immense Boris Karloff dans le double rôle Jekyll-Hyde, une raison suffisante pour se convaincre de regarder cette petite merveille d'humour...

mercredi 18 décembre 2013

Abbott And Costello Meet The Invisible Man de Charles Lamont (1951)



Bud Alexander et Lou Francis viennent tout juste d'acquérir leur diplôme de détective et leur premier cabinet lorsqu'ils reçoivent la visite d'un homme qui leur demande d'enquêter sur la mort de son manager. En effet, leur client, Tommy Nelson, est un boxeur qui s'est échappé de prison après avoir été accusé à tort du meurtre. La police est à ses trousses et afin de lui échapper, le jeune homme demande à l'oncle de sa petite amie de lui injecter le sérum sur lequel il est en train de travailler et qui rend invisible quiconque se l'injecte.

Malheureusement, le sérum ne permet toujours pas de retrouver une apparence normal après quelques temps et sa présence dans un organisme met en péril l'existence de son hôte. Malgré les avertissements du docteur Philip Gray qui lui déconseille de lutiliser, Tommy décide pourtant de s'injecter le sérum et devient alors invisible. Débarrassé de ses vêtements, le boxeur disparaît au vu de tous mais suit Bud et Lou dans leur enquête pour trouver le véritable coupable du meurtre du manager...

Les deux nigauds du titre ne sont autre que les deux acteurs formant le duo comique Abbott et Costello, soit, Bud Abbott et Lou Costello. Un peu à l'image des célèbres Laurel et Hardy, ils parcoururent un bon nombre d’œuvres dans lesquelles ils ne cessèrent de démontrer leur talent pour les pitreries. Policier, aventure, et ici fantastique, tous les thèmes furent abordés (voire malmenés) par ce duo dont l'humour parait aujourd'hui quelque peu dépassé.

Toujours est-il qu'il arrive que certains gags fassent mouche. La liasse de billets, le puching-ball ou encore la séance chez le psychiatre demeurent irrésistibles.
Outre l'aspect parodique de l’œuvre, qui aurait pu laisser croire à un certain détachement au niveau des effets-spéciaux, ceux-ci se révèlent au contraire d'une exceptionnelle qualité pour l'époque et les apparitions de l'homme invisibles ne sont pas avares puisqu'il intervient régulièrement, laissant notre imagination vagabonder au fil de ses apparitions.

Si en toile de fond c'est l'enquête sur le meurtre du manager qui prédomine, l'intérêt du film tourne en réalité autour du futur combat de boxe qui doit avoir lieu entre Lou « La Bedaine » et son adversaire. On imagine le pire (et donc le plus drôle) entre le détective et le boxeur professionnel.

Deux nigauds contre l'homme invisible est une excellente comédie. Certains gags sont bien sûr éculés (vu l'age du film on aurait été étonnés du contraire), mais le cabotinage perpétuel de Lou Francis et les tentatives vaines de son compagnon Bud Alexander font de cette petite comédie une œuvre qui demeure très agréable à suivre.


mardi 17 décembre 2013

Nanarland, le meilleur... du moins bon !!!

Nanarland est LA référence en matière de critiques de nanars. Un concentré de pur bonheur. Un site spécialisé dans la critique bien sentie d’œuvres improbables. Petite sélection vidéo, quatre extraits cultissimes !!!

Jaguar Force
Doublage pathétique



Maîtresses très particulières
Dialogues d'une extrême... finesse



Hitman le Cobra
De la finesse, encore



Birdemic
Hitchcock se retournerait sûrement dans sa tombe

samedi 14 décembre 2013

Sitcom de François Ozon (1998)



Dans un quartier bourgeois, une famille a tout pour être heureuse. Le père est ingénieur, la mère consulte un thérapeute et pratique assidûment la gymnastique. Leur fille Sophie est une artiste et fréquente un beau jeune homme. Leur fils Nicolas est quand à lui attiré par les études. La mère vient d'embaucher Maria, une jeune et jolie espagnole comme domestique. Une vie sans problèmes et sans histoire.

Un jour pourtant, le quotidien tranquille de cette famille modèle est déréglé avec l'arrivée de la demeure d'un rat de laboratoire rapporté par le père. Le chef de famille sait pourtant que son épouse déteste ces bêtes à poils. C'est donc le fils qui est chargé de monter le rongeur dans sa chambre et de l'y garder enfermé dans sa cage. Le rat semble très vite avoir un pouvoir de séduction sur le jeune adolescent. Alors que le soir même le dîner rassemble la famille, David, le compagnon de la fille, Maria et son époux Abdu, Nicolas apprend à ses proches qu'il est homosexuel. La mère est désemparée tandis que son mari et Sophie prennent la chose du bon coté.

Nicolas quitte la table et part se réfugier dans sa chambre et Abdu propose aux parents de leur venir en aide en allant rejoindre leur fils dans sa chambre...

Après une série de courts-métrages dont certains ont marqué durablement les esprits (Regarde La Mer déjà interprété par Marina de Van), François Ozon passe au long métrage en 1998 avec ce Sitcom qui à l'époque fit beaucoup parler de lui. A la manière d'un John Waters ou d'un Todd Solondz il égratigne la société, ici, la bourgeoisie, à travers le portrait d'une famille aisée dont le vernis s'égratigne dès l'arrivée en son sein d'un rat de laboratoire. Une bestiole peu reluisante qui influence les membres de la famille, et notamment les enfants, en les poussant à accomplir des actes difficiles. Le fils apprend donc à ses parents son homosexualité, la fille est victime de somnambulisme et se jette dans le vide avant d'être paralysée, Abdu révèle son attirance pour les hommes lors de son rapprochement vers le jeune Nicolas et Maria, elle, manifeste peu d'enthousiasme pour les tâches ménagères.

Trash et irrévérencieux, Sitcom dérange la petite vie tranquille des ménagères de moins de cinquante ans par les sujets qu'il aborde : homosexualité donc, mais aussi sadomasochisme (les rapports difficiles entre Sophie et son compagnon David), zoophilie (il faut voir la jeune femme prendre son pied lorsque le rat se promène sur son intimité), handicap, inceste et mort. Et ce rat, cette petite bête adorable que la mère fuit ne serait-il pas une représentation peu fidèle du père ? D'ailleurs, la fin semble confirmer la chose lors d'un combat singulier entre la créature, disproportionnée, et les membres de la famille.

Le film souffre d'un manque évident de moyens et d'ambitions. On ne reviendra pas sur les talents du cinéaste François Ozon qui depuis a fait ses preuves mais à coté de ses grands maître que sont les papes du trash, il fait pâle figure. Quand aux interprètes, ils sont dans l'ensemble plutôt convaincants, si l'on puis dire ceci puisque le film devient très vite le chantre d'un délire artistique improbable. Mais il ne faut pas jeter la pierre à ce Sitcom qui demeure encore aujourd'hui l'unique exemple de pseudo sitcom trash à la française...

samedi 7 décembre 2013

L'Addition de Denis Amar (1984)




Parce qu'il a osé venir en aide à la jeune voleuse Patty, prise la main dans le sac à la sortie d'un supermarché et surtout parce qu'il a osé s'en prendre au vigile qui a tenu des propos racistes envers celle-ci, le comédien Bruno Winclert se retrouve incarcéré en prison. Après quelques jours, Patty retrouve la trace de Bruno et vient lui rendre visite au parloir. Lorsqu'il est ramené en cellule il tombe devant une embuscade perpétrée par un certain Constantini et son homme de main. Deux gardiens sont mis à terre, puis Lorca, un troisième, est pris en otage ainsi que Bruno. Alors que les quatre hommes parviennent jusqu'au mur d'enceinte, Constantini gravit ce qui le sépare de la liberté après avoir tiré une balle dans la jambe de Lorca.
Les vrais ennuis commencent alors pour Bruno. Il est tout d'abord enfermé dans une cellule d'isolement durant quinze jours. La justice est prête à croire à l'innocence du jeune homme mais Lorca qui a perdu partiellement l'usage de sa jambe, persiste à vouloir démontrer que Bruno est complice de l'évasion de Constantini. Durant le procès, il est accusé d'avoir poussé Lorca afin de faciliter la fuite du truand. Les collègues du gardien blessé confirment d'ailleurs la version de ce dernier. Verdict: Bruno est condamné à deux ans de prison ferme.


Incarcéré dans une prison moderne, Bruno y côtoie Crampon, un détenu avec lequel il sympathise. Patty vient régulièrement lui rendre visite et tout semble aller relativement bien pour le comédien malchanceux. Le principal soucis que rencontre Bruno est la présence de Lorca dans l'enceinte de l'établissement. Le gardien s'est fait en effet muter dans cette prison. L'homme s'est juré de faire payer à Bruno son handicap et pour cela, il se sert de José, un dangereux prisonnier qui rackette ses codétenus. Pour Bruno ne restent alors que deux solutions: Soit il se suicide, soit il se débarrasse de Lorca. A moins qu'une troisième possibilité s'offre à lui...


Réalisé par Denis Amar (Asphalte), L'addition se révèle être un film policier efficace qui confronte donc un comédien malchanceux venu porter secours à une jeune femme et qui tombe dans une spirale infernale qui le mène à faire des choix cruciaux. On découvre un Richard Berry (Le Grand Pardon, Spécial Police) qui paraît sombrer dans une certaine forme de folie à force d'être harcelé par un gardien (L'excellent Richard Bohringer (Subway, Diva)) encore plus dangereux que les prisonniers dont il a la garde. L'intérêt du film est donc ce bras de fer tendu entre un homme éprit de vengeance envers celui qui considère responsable de son handicap mais qui n'est en fait qu'un bouc émissaire. Bohringer est imparable et même inquiétant dans ce rôle de pseudo-psychopathe chargé de maintenir l'ordre dans une prison.



Mais la menace prend bien des visages. Comme celui par exemple du toujours épatant Farid Chopel (Les Fauves, Sac De Nœuds), acteur auquel il aurait été judicieux d'offrir davantage que la quinzaine de rôles qu'il interpréta de son vivant. Dans la peau d'un véritable dingue, sa seule présence est un véritable danger pour Bruno qui doit résister à la pression permanente dont fait preuve ce codétenu totalement barge qui tente vainement de le racketter. On aperçoit à quelques occasions la présence d'une future star du cinéma français: Vincent Lindon dans le rôle secondaire de l'un des hommes de main de José.  
 
Quand à Victoria Abril (Talons Aiguilles, Une Époque Formidable), son charme et sa sensualité apportent une indéniable touche de féminité dans cet univers exclusivement masculine. A ce propos est suggérée l'idée que soit portée atteinte à son intégrité physique. Il aurait été intéressant d'approfondir l'idée afin de d'accentuer la pression sur le personnage de Bruno mais très vite cette dernière et mise au second plan pour purement et simplement finir aux oubliettes. L'Addition est donc un petit film policier honnête, qui ne déçoit pas, interprété par des acteurs de talent et au scénario suffisamment convainquant pour que l'on y croit jusqu'à la fin même si certaines invraisemblances semble s'être glissées dans l'histoire...

samedi 30 novembre 2013

Happiness de Todd Solondz (1999)





Second film de Todd Solondz, "Happiness" conte les destins croisés de trois sœurs, de leur famille et de leurs connaissances. Il y a tout d'abord Joy qui visiblement à du mal à construire une relation sérieuse avec les hommes et notamment avec le dernier qui, au restaurant, après une soirée romantique, lui jette au visage ce qu'il pense d'elle. Sa sœur Trish, persuadée d'avoir trouvé l'homme idéal en la personne de Bill, l'aide parfois à rencontrer des hommes mais les relations de sa jeune sœur avec ces derniers finissent toujours par tomber à l'eau. Bill, lui, est psychiatre et consulte lui-même l'un de ses confrères auquel il confie ne pas être heureux dans son couple. En fait, a seule chose qui e rende heureux, c'est ce rêve récurrent qui le réveille toutes les nuits. Un songe dans lequel il se promène dans un parc sous un soleil d'été et armé d'un fusil, il perpétue un massacre au terme duquel il se réveille toujours heureux. Bill est attiré par les petits garçons et il n'est pas rare qu'il se rende dans une librairie afin de se procurer des magazines pour enfants devant lesquels il se masturbe enfermé dans sa voiture. 

Allen lui, est le type même de l'obsédé sexuel au physique libidineux et malsain qui ne pense qu'au sexe et tout particulièrement à celui de sa voisine et troisième sœur du trio, Helen.
Cette dernière mène la vie dure à sa propre carrière d'écrivain spécialisée dans la pornographie enfantine en considérant ce qu'elle écrit de creux, vide et superficiel regrettant même de ne pas avoir été violée étant enfant afin de pouvoir aborder le sujet du viol de mineur en connaissance de cause. Elle réalise qu'elle ne fait qu'exploiter un sujet tabou comme l'ont fait beaucoup d'autres avant elle.

Helen reçoit fréquemment des appels anonymes d'Allen toujours plus obsédé par le corps de la jeune femme. Il passe aussi beaucoup de temps au téléphone rose avec des hôtesses qu'il prends un malin plaisir à malmener. Il passe tout autant de temps à se masturber dans sa petite chambre minable. Mais son désir véritable est de faire l'amour à sa jolie voisine. Il consulte régulièrement Bill le psychiatre pédophile dans son cabinet et alors qu'il lui raconte ses fantasmes sans jamais omettre qu'il n'a aucun espoir de pouvoir un jour conquérir Helen du fait qu'il est un personnage plutôt insignifiant et ennuyeux, Le psy lui se concentre sur la liste des courses qu'il à prévu de faire après le boulot ne trouvant aucun intérêt aux propos de son patient. Un jour, Joy, triste et en pleurs, croise un élève à elle, Vlad, un chauffeur de taxi, qui peiné de la voir pleurer en pleine rue, lui propose de la raccompagner en voiture jusque chez elle. Ils se retrouvent dans le lit de la belle avant que Vlad ne la quitte au beau milieu de la nuit sans un mot doux pour elle. Le lendemain matin, pleine de rêves et alors qu'elle se rends à son cours espérant ainsi retrouver son nouvel amant, elle est agressée par une jeune femme que l'on pense être la fiancée de Vlad.


Un jour, le fils de Bill, demande à son père l'autorisation d'inviter pour la nuit son petit camarade Johnny, chose qu'accepte sans broncher son père. La soirée commence plutôt bien mais lorsque le fils de Bill décide d'aller au lit, son père tient compagnie à Johnny dans le salon. Le lendemain matin ce dernier se fait porter mal et peu de temps après il se retrouve à l'hôpital. La police rendue sur place lui pose des questions au sujet de la maladie dont il semble être victime et l'on comprends alors toute l'horreur de la situation: le petit johnny a été violé par Bill lui-même... 

 Le film de Todd Solondz regorge de scènes de cet acabit. On comprends que le cinéaste à décidé de ne pas ménager son public en lui retournant constamment l'estomac en abordant des sujets souvent difficiles mais toujours avec la pointe d'humour acide qu'on lui connaît. Sur un ton de soap-opéra, il nous embarque là ou il l'entend et à chaque accalmie on tremble à l'idée de découvrir une nouvelle horreur dans le cadre idyllique ou nagent les différents protagonistes. Et c'est sans doute ce décor de carte postale qui rends les événements encore plus horribles les uns que les autres. S'il avait choisi une banlieue malfamée on ne se serait sans doute pas étonné d'y trouver des énergumènes plus infâmes les uns que les autres mais le cadre proposé ici semble être en totale contradiction avec les événements qui s'y produisent. Todd Solondz concentre en très peu de personnages ce que connaît de pires tares un pays comme les états-unis, et une fois de plus il fait mouche....

Encore une perle à enfiler dans la courte filmographie des cinéastes indépendants qui comptent.

samedi 23 novembre 2013

Bunker Paradise de Stefan Liberski (2004)



Mimmo, jeune chauffeur de taxi fauché et vivant chez sa mère, rêve de devenir un jour un grand acteur. Alors, lorsqu'il n'est pas sur les routes à gagner sa vie, il interprète de petits rôles, aspirant à une future reconnaissance dans l'univers du septième art. 

John quand à lui est riche. Très riche même et n'aspire à rien d'autre qu'à l'oisiveté. Avec sa bande il passe des journées entières à boire et prendre des drogues sur fond de musique techno dans l'une des demeures de son père. Un père avec lequel il entretient des rapports difficiles.

Un soir Mimmo est envoyé par le central pour une course qui l'emmène jusqu'à l'entrée de la villa de John. Devant le portail une jeune femme est prostrée, visiblement très éméchée. Le jeune chauffeur de taxi sonne à la porte et tombe sur David, un ami de John, qui lui demande de s'occuper de la jeune femme. Alors que Mimmo s'éloigne à vive allure, la jeune femme, assise à l'arrière du véhicule, ouvre la portière, saute, et se retrouve projetée sur la route. Mimmo, freine alors brutalement, s'approche du corps et ne peut que constater le décès de la jeune femme. Ne sachant que faire, il laisse le corps sur la route et fait demi-tour vers la demeure de John. Tambourinant à la porte il est cette fois-ci accueilli par le propriétaire qui semble ne pas s'intéresser par l'histoire que lui raconte le chauffeur de taxi. David arrive alors mais nie catégoriquement, pourtant devant le fait accompli, qu'il a eu affaire à Mimmo quelques instants plus tôt. Ce dernier menace alors d'appeler la police mais John, qui ne se laisse pas démonter, tient des propos que le chauffeur de taxi comprend vite qu'ils lui seront préjudiciables si jamais la police vient à fourrer son nez dans cette histoire. Menaçant, John demande à David de téléphoner à la police et de lui dire qu'ils ont face à eux un chauffeur de taxi pakistanais qui leur fait des misères, et qui en plus à un cadavre sur les bras. Acculé, Mimmo affirme alors que le central a reçu un appel et qu'il sera très facile d'en retrouver la trace. C'est alors que subitement David se souvient qu'en effet, il a bien appelé un taxi.

Deux jeunes femmes arrivent bras dessus, bras dessous et demandent à John et David de les rejoindre. Ces derniers poussent Mimmo à les suivre dans le salon. Là, plusieurs autres convives dansent, boivent et fument. Hommes et femmes sont tous issus du même milieu social que leurs hôtes et ignorent la présence de Mimmo. Un peu à l'écart de la bande, une jeune femme visiblement mal dans sa peau pose alors son regard sur Mimmo...

Une brochette d'acteurs formidables pour un sujet qui aurait pu tomber dans la caricature mais dont la morale, malgré une fin tragique, est sauve. L'argent ne fait pas le bonheur. C'est ce que semble vouloir dire ce film qui superpose aux images glaçantes d'un univers clos, superficiel et monstrueux, celles d'un Japon traditionnel et humain. Le jeune enfant, pur et dépaysé par un pays qu'il découvre tranche radicalement avec un Jean-Paul Rouve incarnant à lui seul l'image du gosse de riche dont beaucoup d'entre ceux qui rêvent d'être à la place aiment à l'imaginer. Un être froid, superficiel, narcissique, odieux et poudré. Le genre d'homme que le plus commun d'entre nous rêve de ne pas devenir en soit, quitte à rester dans le milieu social qui l'a vu naître. Francois Vincentelli campe quand à lui le rôle de ce jeune chauffeur de taxi basané qui rêve de célébrité et de richesse mais qui se trouve cantonné à de petits rôles, des à cotés que l'on soupçonne parfois n'être qu'affabulation. Une manière de sortir de l' anonymat, de l'obscurité qui l'enveloppe, la nuit, lorsqu'il fait le taximan.

Audrey Marnay est cette jeune fille paumée qui dénature le tableau d'une jeune bourgeoisie à l'existence totalement décalée de celle que l'on connaît. Elle est le chaînon entre la vie qu'elle mène aux cotés de son fiancé et Mimmo auquel elle va se raccrocher pour ne pas sombrer dans le bateau commandé par un John dont le père rêve de ne jamais l'avoir conçu. Un patriarche puissant et autoritaire campé par l'excellent Jean-Pierre Cassel qui pourtant fuit son fils comme la peste, quitte à devoir payer pour cela.

Casimir Liberski, le compositeur, accompagne les instants tragiques de l'histoire ainsi que ceux, beaucoup plus poétiques, d'un Japon resplendissant. Le reste de la bande-son est assuré par une compilation de titres techno. Une musique martiale, binaire et hypnotique à l'image de ce bunker aux arêtes tranchantes, à la façade rugueuse et aux couleurs tristes.

Stefan Liberski assure une mise en scène efficace pour ce petit film méconnu mais diablement excitant.

mardi 19 novembre 2013

Le Grand Restaurant de Jacques Besnard (1966)



Monsieur Septime est le propriétaire d'un somptueux restaurant parisien. Menant son personnel à la baguette, il y reçoit des clients de marques. Un soir, le président d'un état d'Amérique du Sud, Novalès, y pénètre, suivi de très près par Sophia, sa secrétaire, ainsi que par Enrique, chargé de la sécurité du président. Mais alors que le dessert qui a rendu Septime célèbre arrive et que ce dernier s'apprête à y mettre le feu comme le veut la coutume, le gâteau explose et le président Novalès disparaît. Un commissaire divisionnaire s'empare alors de l'affaire et met tout en œuvre pour retrouver le président.

Enrique, lui, débarque furieux dans un appartement où l'attendent quatre hommes. Celui qui est en charge de protéger le président Novalès est en réalité un bandit qui a prévu d'enlever celui-ci mais pas avant la fin de la semaine. Lorsqu'il apprend de la bouche de l'un de ses hommes que ses complices en lui ne sont en rien dans l'enlèvement du président Novalès, Enrique se demande alors qui a bien pu commettre avant lui ce qu'il projetait de faire quelques jours plus tard.

Septime devient très vite le jouet de Sophia d'un coté, et du commissaire divisionnaire de l'autre. S'ensuit alors une série de courses-poursuites entre le restaurateur, la jeune secrétaire, les supposés kidnappeurs et le commissaire divisionnaire. Tous veulent mettre la main sur le véritable responsable de l'enlèvement du président Novalès. Septime croit être l'objet du kidnappeur et pour sauver sa propre existence, il accepte tour à tour d'aider la police, la secrétaire, et même celui qu'il va identifier comme le véritable responsable et pour lequel il va accepter de transporter une très grosse somme d'argent avec lui...

Cinq ans avant de retrouver Bernard Blier et Louis de Funès dans l'incontournable Jo de Jean Girault, les deux hommes se donnèrent déjà la réplique dans ce Grand Restaurant aux dialogues et aux scènes cultes. Une œuvre qui démarre à la façon d'une comédie lorgnant du coté de L'Aile Ou La Cuisse pour se terminer en une course-poursuite digne de la trilogie des Fantômas.

Louis de Funès y est comme à son habitude irrésistible en restaurateur inflexible, acariâtre, dur avec ses employés mais pleutre devant l'imposante stature de son chef cuisinier. Ses méthodes pour encourager ces derniers à donner leur meilleur d'eux-mêmes sont surréalistes : entre ballets et répétitions éreintantes, il est le sujet de quolibets incessants de la part de ses employés qui rient de ses méthodes jugés inappropriées. De Funès en fit des tonnes et c'est pour cela qu'on l'apprécie tant. Un autre aurait paru outrancier quand lui parvient à faire passer ses grimaces, ses gesticulations et ses répliques avec une aisance naturelle. Jeter en pâture au beau milieu d'un vivier d'hommes représentant la loi et d'autres beaucoup moins recommandables, il nous fait rire à gorge déployée.

On retiendra des dialogues savoureux et des situations cocasses dont certaines sont restées dans les mémoires. S'il n'en fallait retenir qu'une seule, ce serait sans doute celle durant laquelle Septime détaille la recette du soufflet à la pomme de terre. Face au commissaire divisionnaire et à l'un de ses amis nommé Muller, Louis de Funès prend l'accent allemand et profite du décor pour fondre son visage dans l'ombre de celui-ci et arborer la moustache et la mèche d'Adolf Hitler, renforçant par la même son accent jusqu'à en devenir saisissant de réalisme.

Le casting du film est bien senti, avec les présences entre autres de Pierre Tornade, Paul Prébois, Guy Grosso, Michel Modo, Maurice Rich et Maria-Rosa Rodriguez. Le Grand Restaurant demeure encore aujourd'hui comme l'une des plus belles réussites dans la carrière de Louis de Funès...

samedi 16 novembre 2013

Steadyzine Numéro3



Le Steadyzine nouveau est arrivé. Et vous le trouverez ici:

steadyzine
(cliquez sur l'image pour pouvoir lire le numéro 3 de Steadyzine)

Le blog de son sympathique auteur est quand à lui ici:

==> Steadyblog

Bonne lecture à tous...

Requiem Pour Un Massacre de Elem Klimov (1984) - ★★★★★★★★★★



Florya, jeune adolescent vivant avec sa mère et ses deux sœurs dans un petit village de Biélorussie, rêve de partir à la guerre comme le font tous ceux de son age. Alors que sa mère tente de le convaincre de rester avec sa famille, deux soldats viennent chercher le jeune garçon. Emmené au cœur d'une forêt où sont déjà regroupés plusieurs dizaines de résistants à l'invasion allemande, Florya va apprendre à vivre aux cotés de ceux qui vont désormais remplacer sa famille. Et notamment Kosach, le chef de la résistance ainsi que la très jeune et très jolie Glasha. Cette dernière d'ailleurs, alors que la compagnie se met en marche vers le front, abandonnant derrière elle Florya, va devenir la compagne d'infortune du jeune soldat.  

Seuls, les deux adolescents vont essuyer des bombardements qui finiront par les chasser de la forêt où ils se cachent, à l'abri de l'ennemi. Après être retournés dans le petit village où vivait la famille de Florya pour s'y cacher, lui et Glasha réalisent que plus une âme n'y vit. Glasha constate surtout, alors qu'elle et Florya fuient vers une ile sur laquelle ce dernier semble être certain de retrouver les siens, que le village tout entier a été mis à feu et à sang.   

Lorsqu'elle tente d'expliquer à son compagnon qu'il ne retrouvera jamais sa mère et ses deux sœurs vivantes, ce dernier parait devenir fou et jette la jeune femme dans le marais qui jouxte l'ile. Alors qu'il semble avoir de très mauvaises intentions envers elle, un homme vient à l'aide de Glasha. Un soldat qui va les escorter tous les deux jusqu'au groupe de résistants qui les a abandonnés plus tôt dans la forêt...  

" Requiem Pour Un Massacre " fait partie de ces films que l'on n'oublie pas. Pas seulement parce qu'il témoigne d'un passé historique abominable mais simplement parce qu'en tant qu’œuvre cinématographique, il est de ceux qui ont apporté une nouvelle pierre a cet immense édifice qu'est le septième art. Un film-monstre comme ont pu l'être certaines œuvres comme " Les Diables " de Ken Russel en son temps. Alors que la première demi-heure offre un déroulement somme toute assez classique, la suite démontre à quel point le son et l'image ne peuvent s'imposer l'un sans l'autre. Durant le reste du long métrage, le travail accomplit sur la bande son est absolument remarquable.   

Mélange d'extraits d’œuvres obscures, de cris d'enfants, de bombardements et de nappes angoissantes, le film mêle une certaine poésie morbide à la quête du jeune garçon dont l'aventure sera émaillée de visions cauchemardesques. Le passage dans la forêt, alors que des bombardements (superbement mis en scène) viennent d'être commis par un avion allemand, est à l'image de ce qui sera étalé à l'écran jusqu'au générique de fin. Derrière un sujet grave, au cœur de scènes particulièrement dures, la poésie qui se dégage de certains plans est remarquable. L'angoisse sourde plus de l'ambiance sonore que des scènes à proprement parler.  


Le "Massacre" du titre nous est montré sans la moindre précaution dans la dernière partie du film. Durant plus de quarante minutes, on assiste éberlués à l'extermination pure et simple d'un village biélorusse. Et tout cela, à travers le saisissant regard de Florya. Si tous les acteurs sont excellents, la palme revient malgré tout à l'acteur principal Alexei Kravtchenko qui campe justement le rôle de ce jeune garçon. C'est à un ballet sordide auquel on est conviés. On ne compte plus les humiliations et les meurtres auxquels on assiste. Ici pas de héros sur qui compter pour sauver les âmes en peine. Pas de salut pour ces centaines d'hommes et de femmes que les allemands considéraient comme faisant partie d'une race inférieure.  

Même si l'on est hermétique au genre. Même si le sujet finit par agacer ceux qui préféreraient que l'on ne revienne plus dessus. Même si la peur d'assister à des crimes abominables que l'on sait historiques rebute certains. Il est indispensable de prendre son courage à deux mains et de se lancer dans cette expérience ultime. Ne serait-ce que d'un point de vue cinématographique...
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