Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


lundi 25 juin 2012

Zédifiant !!! : Le Jour Et La Nuit de Bernard-Henri Lévy (1997)


Dix minutes seulement que ce..."film" à débuté que m'a démangée l'envie d'en parler.
Non pas pour en vanter les mérites car il me faudrait faire preuve d'une solide tolérance pour y entrevoir un semblant de qualité tant l'accumulation de fausses notes en font un objet absolument indigeste. L'interprétation tout d'abord qui tenterait à prouver que la présence d'acteurs et d'actrices de renom ne suffisent pas à faire d'un film un classique instantané. Lauren Bacall, Jean-Pierre Kalfon et Alain Delon. Mais aussi, surtout et malheureusement Karl Zero et Arielle Dombasle. Si les premiers n'ont d'autre choix que de suivre la direction d'un écrivain qui se voulait cinéaste, on reprochera l'ambition d'un Karl Zero qui n'a de talent que dans ce qu'il sait faire: Animer des émissions de télé et de radio. Il faut l'entendre parler aussi haut qu'un mal-entendant et déblatérer des dialogues dont l'ineptie n'a d'égal que la grotesque interprétation d'Arielle Dombasle qui, je le souligne, est dans la vie la partenaire de Bernard-Henri Lévy. Ce qui explique sans doute sa présence au générique. Elle a le malheur de jouer "faux" sur un texte qui sonne "faux". Avec toutefois assez de suffisance et de prétention pour faire rire aux éclats le plus sérieux d'entre nous. Et la voir se foutre à poil à sa fenêtre avec autant de plaisir que si elle passait une visite médicale n'a rien de très excitant. D'ailleurs Levy semble croire que les quelques scènes de nu dont il nourri son sujet suffisent à maintenir l'attention du spectateur. 

 
On excusera malgré tout à Zero et Dombasle leur peu d'expérience cinématographique. Ce qui n'est pas le cas d'un Delon rarement vu aussi mauvais au cinéma. Sorti de ses innombrable rôles de flics, il semble incapable de montrer à l'écran la moindre capacité à émouvoir au travers d'une psychologie de bazar. Ne lui reste plus qu'à saisir l'arme salvatrice qu'il pointera sur sa tampe droite afin de nous délivrer du mal que son jeu nous inflige. Il n'y croit pas? Qu'il se rassure,nous non plus. Bacall quand à elle n'est là que pour enrichir le casting de son nom. Kalfon est peut-être malgré tout le seul dont on regrette la présence. Les situations qui le mettent en présence des autres intervenants sont peut-être les seules auxquelles nous pourrions montrer un minimum d'intérêt.


Le rythme du film est celui d'un épisode de Derrick. Mou, attentiste, sans saveur, lénifiant, soporifique. Je dois être stupide pour ne pas avoir saisi où a voulu en venir Levy. Peut-être même mon cerveau aurait-il décidé de se mettre sur "off" afin de ne pas avoir à ingurgiter tant d'incohérences? Toujours est-il qu'il m'a fallut une sacrée dose de courage pour tenir durant presque deux heures (!!!). Combien de fois ai-je failli mettre un terme à l'enivrant désir de couper le son, l'image et carrément le lecteur pour me ressourcer devant une œuvre offerte par un Lynch, un Tarkovsky ou bien encore un Truffaut bien de chez nous? Autant le cinéma italien a su faire preuve d'une médiocrité sans nom en adaptant à sa manière de grands classiques de l'anticipation il y a presque trente ans au travers d'improbables productions fantastiques, autant Levy a persisté dans sa pitoyable volonté de nous offrir un scénario original, n'ayant alors même pas l'excuse de s'être inspiré d'une œuvre au départ terriblement fragile. Face à Levy, Pecas et Mocky sont des génies. A coté de Dombasle, Alice Sapritch aurait été de son vivant l'une des dix plus grandes actrices française. Quand à Zero, il ferait passer l'inénarrable Bernard Menez pour un Depardieu puissance mille.

Le montage est une véritable catastrophe. Pour les plus sceptiques, dix minutes de projections suffiront pour les en convaincre. L'un des objets qui confortent le film dans le grotesque est très certainement la bande-son du pourtant génial Maurice Jarre et qui tranche odieusement avec ce qui nous est proposé. La musique en effet fleure parfois la romance devant un parterre de pantins désarticulés que l'on n'oserait pas s'offrir, même par masochisme. 

Enfin, l’œuvre fut taxée à l'époque de plus mauvais film de l'histoire du cinéma. Sans doute la volonté de certains d'assassiner le Bernard-henri Levy cinéaste. Si "Le Jour Et La Nuit" est effectivement un très médiocre film, il est de mauvaise foi de dire qu'il s'agit du plus mauvais car les longs-métrages qui lui sont encore bien inférieurs se comptent par dizaines...
 




lundi 18 juin 2012

Tourist Trap de David Schmoeller (1979)



Le cinéma horrifique offre un panel de "cintrés" tellement large qu'ils ont perdu de leur originalité au fil des années. Le pauvre Jason Voorhees nait avec une paralysie faciale. Son géniteur se tire et le pauvre enfant est élevé seul par sa mère. Plus tard, alors qu'il fait partie du camp de Crystal Lake, il tombe à l'eau et se noie pendant que ses moniteurs "jouent au docteur". Maman part en guerre et trucide dorénavant tout ceux qui mettent les pieds dans le camp de vacances. Décapitée à la fin du premier chapitre, c'est son fils revenu d'entre les morts qui prend alors la relève. Ses armes de prédilections? Un peu tout et n'importe quoi. Un vrai bricoleur Jason. Tout ce qui lui passe sous la main sert d'arme tranchante ou perforante. Haches, couteaux, arcs, machette, fourche et même d'aussi incongrus outils qu'un javelot ou bien encore un tournevis. Persévérant, il se relèvera sans cesse de ses échecs, arborant toujours plus une apparence décrépite. 
L'un des plus connus parmi ces tueurs masqués est sans doute Michael Mayers. Sans doute le plus précoce puisqu'il tue sa sœur alors qu'il n'a que six ans et elle dix-sept (!!!). Interné dans un hôpital psychiatrique, il est irrémédiablement poursuivi par le docteur Loomis (le génial Donald Pleasance) Son statut de précurseur rend inutile le fait de revenir sur sa très longue carrière de tueur en série (neuf films au compteur). Mieux vaut se pencher sur celle de l'un des tueurs les plus fascinants du septième art. Celle de Leatherface (Tronche de Cuir). Sans doute celui décrit comme le plus fêlé d'entre tous. Ce qui déconcerte chez ce personnage véritablement inquiétant, c'est le degré d'insouciance avec laquelle il tue et dépèce ses victimes. Poussés au chômage, lui et sa grande famille de dégénérés n'ont pas trouvé mieux que de ramener du travail à la maison. Anciens employés dans un abattoir, ils ont transformé leur demeure en un établissement consacré à l'abattage humain. Si l'on considère le degré d'absurdité de Leatherface et le fait qu'il ne tue jamais par sadisme mais agissant par simple instinct de survie, il est possible de l'envisager comme un être sympathique. Du moins si l'on reste à l'écart de sa phallique tronçonneuse. Ce qui dénote de l'habituel tableau offert par ce type de films (slashers), c'est l'aspect particulièrement glauque de l'œuvre de Tobe Hooper. L'atmosphère moite et malsaine offre l'une des visions les plus terrifiantes sur un sujet mainte fois rabattu.
Ce qui unit ces tueurs ainsi que bon nombre d'entre eux, c'est cette curieuse pratique qui consiste à porter un masque sur le visage. Qu'il soit de hockey pour Jason ou fait de la peau de ses victimes pour Leatherface, ils empêchent le spectateur de s'identifier au personnage. Si depuis on sait quel monstre se cache sous celui de Jason, on fantasme (toujours en espérant ne jamais réellement le découvrir) de savoir à quoi ressemble le second. 

 
"Tourist Trap" démarre de manière tout à fait conventionnelle puisque l'on y voit cinq jeunes personnes tombant en panne de voiture au beau milieu d'un trou perdu des États-Unis. Lieux de tous les fantasmes, les coins les plus reculés du pays créent dans la conscience collective une image très précise des autochtones les peuplant. Soit des types pas très malins, crasseux, et aux penchants sexuels déviants évidents. Pourtant, celui qui les accueille, un certain Mr. Slausen, se révèle tout à fait charmant. Notamment avec les trois jeunes filles du groupe qu'il s'empresse très vite d'inviter à venir s'abriter chez lui. L'un des deux garçons n'a pas réapparu depuis qu'il est parti chercher une station essence afin de gonfler le pneu de secours dont il a besoin pour remplacer celui qui a éclaté. Mr. Slausen vit dans une minuscule demeure (en fait, une station) envahie par des mannequins qu'il affirme avoir été fabriqués par son frère et ce, pour un ancien musée de cire. Un univers étrange, surtout lorsque les jeunes filles tombent sur celui d'une femme, reproduction parfaite de l'épouse défunte de leur hôte. Lorsque ce dernier propose au second garçon de l'emmener voir le véhicule en panne, l'une des trois filles pousse sa curiosité jusqu'à se rendre seule dans l'immense bâtisse située à quelques dizaines de mètres de la maison de Mr. Slausen...


Vêtu d'une salopette, le bouseux de service (campé par l'excellent Chuck Connors) possède un atout particulier puisqu'il est doué du pouvoir de télékinésie. Ce qui le différencie largement de ses homologues masqués. Il peut à volonté prendre le contrôle de ses mannequins pour jouer des tours à ceux qui tombent entre ses griffes. Détruit par e décès de son épouse, il lui voue un culte insensé et transforme ses jeunes victimes féminine en poupées de cire. Baignant dans un décor qui rappelle le classique de Tobe Hooper, le film de David Schmoeller lui est tout de même bien inférieur. Le rythme ainsi que le scénario sont particulièrement faibles et si ce n'était l'originalité du personnage principal et surtout le regard terrifiant que portent parfois les mannequins sur les futures victimes du tueur, le film tomberait sans doute dans l'oubli. Considéré à tort ou à raison comme l'un des meilleurs représentants dans la catégorie "slashers", mieux vaut se tourner vers un autre authentique bijou du genre: "The Prowler" de Joseph Zito. 

 

dimanche 10 juin 2012

L'Invité de Laurent Bouhnik (2007)


Ancien cadre d'une boite spécialisée dans le film alimentaire, Gérard est au bord du gouffre. Depuis trois ans, dont deux de dépression, il est au chômage. Alors quand s'offre à lui l'opportunité de retrouver du travail, il met tout en œuvre pour réussir son entretien avec Bonnot, l'un des très importants cadres de l'entreprise dans laquelle il espère être embauché. De retour chez lui, il annonce la bonne nouvelle à sa femme Colette: Gérard va enfin pouvoir retravailler. Le seul hic, c'est qu'il doit accueillir son nouvel employeur Pontignac à diner le lendemain soir. 
 
Alexandre est le nouveau voisin de Colette et Gérard. Lorsque ce dernier est de retour chez lui, il tombe sur le nouveau locataire qui se démène afin de résorber une fuite d'eau dans le salon. Colette et Gérard discutent devant Alexandre du futur diner en compagnie de Pontignac. Leur voisin très vite, s'immisce dans la conversation du couple et fleure le piège du diner prévu le lendemain. Il en fait part à Gérard qui le remercie mais l'expédie hors de l'appartement. 


Lorsqu'il revient un peu plus tard, certain d'avoir trouvé une solution pour la fuite d'eau, il propose d'aider ses nouveaux voisins à préparer le diner du lendemain soir. Lui-même au chômage, Alexandre est conseiller en formation et diagnostique. Impressionnés par l'étalage qu'il fait de sa profession, Gérard et Colette acceptent l'aide qu'il leur propose.

Tous les trois font l'inventaire de ce qu'il serait bon de modifier dans l'appartement afin d'accueillir Pontignac dans les meilleures conditions. Et le chantier est... immense...

 
Gérard (Daniel Auteuil) est un quinquagénaire passionné de sidérodromophilie. En effet, il possède un impressionnant réseau ferroviaire miniature dans l'appartement. Il joue aux courses, écoute Claude François, Mike Brant, Joe dassin et Daniel Balavoine. Colette et lui possèdent quelques "croutes figuratives" clouées aux murs. Le portrait de Gérard et de son épouse est édifiant. Daniel Auteuil campe un mari parfois rustre envers Colette. Attitude sans doute liée à l'anxiété de ne pas obtenir le poste qu'il brigue. Nerveux, il s'emporte à la moindre contrariété. Colette (Valérie Lemercier) est une femme d'intérieur charmante mais totalement déphasée devant l'ampleur de la tache qui lui incombe. Alexandre (Thierry Lhermitte) gère facilement ce type de situation. Généreux, il n'hésite pas un instant à mettre la main à la patte pour venir en aide à ses voisins. 
 
Auteuil en chômeur rigide, Lemercier en maitresse de maison maladroite et Lhermitte en voisin-conseiller, le trio ne peut faire que des étincelles. Ce qui dérange quelque peu le déroulement du scénario, c'est la présence totalement inutile de la voisine (interprétée par la pétillante Mar Sodupe) amoureuse d'Alexandre. Le film étant de très courte durée (1h19 seulement), on peut supposer que les quelques lignes de dialogue entre Lhermitte et Sodupe sont là pour combler un film qui n'aurait peut-être pas duré plus d'une heure. A l'image de certaines grandes comédies françaises ("Un Air De Famille", "Cuisine Et Dépendances" ou encore "Le Diner De Cons"), l'action de "L'invité" se situe presque exclusivement dans l'appartement de Gérard et Colette. Les scènes complémentaires dégageant peut-être cette forte impression que le film est tourné à la manière d'une pièce de théâtre (l'œuvre étant d'ailleurs adaptée d'une pièce éponyme). 

 
Une fois mise en place la stratégie développée par Alexandre, il ne reste plus qu'à Pontignac de faire son entrée. Et qui mieux que Hippolyte Girardot pouvait camper ce cadre tant redouté et qui se révèle en réalité un homme affable et particulièrement avisé concernant les attentes de son entreprise? 
 
Le quatuor offre une interprétation juste et permet de passer un très agréable moment en sa compagnie.Les amateurs de "huis-clos humoristique" seront aux anges. Quand aux autres, il respireront un grand coup lors des rares scènes tournées en extérieur. A voir.


mercredi 6 juin 2012

Ciné Fast-Food: Tentacules de Oliver Hellman (1976)



Un enfant et deux adultes disparaissent dans d'étranges conditions aux abords de l'océan. Leur corps est bientôt retrouvé atrocement mutilé. Le journaliste Ned Turner se mêle à l'enquête policière et suspecte d'abord la société Trojan d'être responsable des décès, mais son président, M. Whitehead, refuse que la responsabilité soit mise sur le dos de son entreprise, surtout lorsque d'autres corps sont retrouvés cette fois-ci loin du tunnel en construction. Les soupçons se portent alors sur l'éventuelle présence d'une pieuvre géante. Soupçons étayés par un expert en faune sous-marine.
La sœur de Ned prépare avec engouement son départ en compagnie de son fils tommy et de son camarade Jaimie pour la régate prévue à Solana Beach le lendemain. La course, prévue en pleine mer accueillera une cinquantaine de participants...


"Ennuyeux" est certainement le terme qui colle le mieux à l'œuvre de Oliver Hellman (pseudo sous lequel se planque Ovidio G. Assonitis, cinéaste italien responsable de quelques obscures pellicules). Évidemment rattaché au genre qui donna naissance au classique de Steven Spielberg "Les Dents De La Mer", "Tentacules" est bien trop bavard. Les dialogues, trop nombreux, ralentissent le rythme déjà léthargique d'un scénario pauvre en évènements. On s'attendait bien sûr aux sempiternelles plongées sous-marines mais force est de constater que leur intérêt est mitigé au point que l'on croirait parfois se trouver devant un documentaire réalisé par l'illustre commandant Jacques-Yves Cousteau.

On ne pourra pas reprocher aux acteurs d'être mauvais puisqu'ils font leur travail sans jamais plonger dans le ridicule. Il faut dire que certains ont la trempe des plus grands comme Henry Fonda connu pour ses nombreux rôles dans des westerns, tournant notamment sous la houlette de John Ford parmi les meilleurs du genre ("La Poursuite Infernale" et "Le Massacre De Fort Apache"). John Huston reste quand à lui surtout connu pour avoir réalisé des œuvres comme "Moby Dick" (adaptation du roman de Herman Melville) ou bien encore "Les Désaxés" avec Clark Gable et Marilyn Monroe. 

 
Le nom de Shelley Winters est peut-être aujourd'hui beaucoup moins connu que celui d'autres actrices et pourtant, cette blonde plantureuse interpréta des rôles qui firent d'elle une actrice à part entière. Elle joua de ses charmes dans le "Lolita" de Stanley Kubrick, interpréta le rôle de Ma Backer dans "Bloody Mama", et celui, particulièrement ambigu, de la concierge dans le traumatisant "Locataire" de Roman Polanski.


De grands acteurs donc, mais qui parviennent avec difficulté à changer la donne d'un film qui sombre dans un flot de dialogues qui le condamnent à l'ennui éternel. Même les effets-spéciaux ont beaucoup de mal à raviver la flamme d'un intérêt qui ne dépasse pas le premier quart-d'heure.
La musique quand à elle mêle avec plus ou moins de bonheur bande-son typique de l'époque à de curieuses expérimentations électroniques. 

  
Finalement, "Tentacules" ne se révèle être qu'un succédané du classique de Steven Spielberg, et c'est bien dommage. Car aborder un thème tout en y plaçant une créature aussi terrifiante qu'une pieuvre géante aurait pu faire du film de Oliver Hellman une oeuvre au fort potentiel horrifique. Ce qui, malheureusement, n'est pas le cas.

Bof, bof !!!

vendredi 1 juin 2012

Invasion of the Body Snatchers de Philip Kaufman (1978)



Dehors la pluie tombe. Accompagnée d'étranges particules tout droit venues du cosmos, d'étranges plantes se mettent à pousser sur les arbres comme de vulgaires parasites. Elisabeth Driscoll qui travaille pour le ministère de la santé s'interroge sur la provenance de ces drôles de bulbes qu'elle ne parvient pas à identifier et dont elle fait part à son mari Geoffroy après en avoir emporté un échantillon chez eux. Geoffroy ne semble pas aussi enthousiaste que sa femme à l'idée qu'elle ai pu découvrir une nouvelle espèce de végétal.
Le lendemain, Geoffroy se comporte étrangement. Jovial la veille, il est désormais froid et distant. Il ne semble d'ailleurs pas être le seul à avoir un comportement plutôt ambigu. Lui et d'autres personnes se regroupent dans la rue et forment de curieux rassemblements qui poussent Elisabeth à les suivre.

Soucieuse elle fait part du changement de comportement de Geoffroy à Mathew Bonnel, inspecteur de l'hygiène alimentaire plutôt rigoureux qui prends d'abord l'idée à la légère et préfère même présenter son amie au psychologue David Kibner lors d'une réunion visant à dédicacer un livre écrit de sa main. Alors que tout semble se dérouler normalement, elle découvre qu'elle n'est pas la seule à s'être aperçue du changement d'humeur de son mari puisqu'une femme au bord de la crise de nerf tente avec beaucoup de désillusion à convaincre l'auditoire que son mari lui aussi n'est plus le même.


Elisabeth finit par convaincre Mathew que quelque chose se trame à San-Francisco et tout deux, accompagnés par un couple d'amis, se lancent dans la recherche d'une vérité à laquelle ils ne sont pas préparés: :
Les plantes découvertes quelques jours auparavant sont les prémices d'une invasion extra-terrestre qui vise à annihiler l'espèce humaine et la remplacer par de vulgaires copies déshumanisées.

Commence alors la chasse aux vilains usurpateurs d'identité allant même jusqu'à créer une situation de panique et surtout de paranoïa dans un monde qui ne réalise toujours pas à quel point l'espèce humaine est en danger.

Un événement plutôt curieux mais assez amusant vient ponctuer l'effroyable invasion dont nous sommes victimes nous, pauvres humains, lorsqu'apparaît face à nos yeux ébahis un chien au visage humain. Un visage que l'on reconnaît comme celui du clochard musicien qui, plus tôt, tentait vainement, accompagné de son animal de compagnie, d'attirer sur lui toutes les attentions ne récoltant qu'un intérêt plus que limité lorsqu'il ne s'agissait pas purement et simplement de mépris. On peut se demander alors si le cinéaste à ce moment très précis réagit face à un système qui préfère rester aveugle face aux miséreux auxquels il donne naissance dans un ton humoristique en faisant d'un être "insignifiant" le personnage central et révélateur d'une anomalie génétique révélant enfin aux yeux des derniers incrédules que la fin d'un monde et la naissance d'un nouveau est en marche. Celui que l'on rejette devient un pion important dans la reconnaissance d'une ère nouvelle et désastreuse pour l'espèce humaine.


Le film de Philip Kaufman est le remake d'un vieux classique en noir et blanc. Abel Ferrara lui-même réalisera dans les années quatre-vingt dix un remake plutôt anecdotique. Cette version de 1978 fait la part belle au climat paranoïaque découlant d'une invasion ciblant la race humaine dans une volonté flagrante de la faire disparaître au profit d'une autre, menaçante et inhumaine, et ce dans la confusion la plus totale. Même si l'idée de manipuler les médias et de faire disparaître en premier lieu ceux qui sont à l'origine du maintien de l'ordre pour créer ainsi un état de désordre se ressent à travers les différentes situations proposées par le cinéaste, il faut tout de même avouer qu'il est difficile de s'y retrouver, comme si ce dernier avait en tête un projet tellement vaste et tellement peu de temps pour s'y consacrer que son film prends parfois des airs de brouillons. Mais il ne faut surtout pas bouder son plaisir car retrouver des acteurs de la trempe de Donald Sutherland ou encore Jeff Goldblum est un pur bonheur d'autant plus que le film sait aller droit à l'essentiel et regorge de scènes qui empêchent l'ennui de s'installer. Un nouveau remake est né dans les années 2000. Peut-être encore plus insignifiant que la version de Ferrara. Le film de Kaufman date maintenant d'une trentaine d'années et l'on peut sans prendre de risque, dire que sa version demeure la pus intéressante. Comme un bon vin qui se bonifie avec le temps, cette version restera sans doute la meilleure qui nous ai été donné de voir et il serait bon, une fois pour toute de démontrer aux plus jeunes que les artifices visant à camoufler la maigreur de scénarios indigestes ne font pas toute la réussite d'un film. 

 
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...