Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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jeudi 31 août 2017

L’Homme Araignée de E. W. Swackhamer (1977) - ★★★★★☆☆☆☆☆







Premier long-métrage mettant en scène le célèbre Spider-Man au cinéma, L’Homme Araignée date de l'année 1977. Alors que le mythe du tisseur de toiles est l’œuvre du scénariste Stan Lee et du dessinateur Steve Ditko, il voit le jour sous forme de bande-dessinée dans le comic book Amazing Fantasy numéro quinze datant de 1962. Il faudra donc attendre quinze années pour découvrir le personnage de Peter Parker sur grand écran. Fils de Richard et Mary Parker, tout deux tués alors qu'ils travaillaient pour le gouvernement, le jeune homme étudie les sciences naturelles alors qu'il participe à une expérience durant laquelle, une araignée est génétiquement modifiée par erreur. Mordu, Peter développe alors un certain nombres de facultés dont la capacité de marcher sur les murs grâces aux infimes poils qui recouvrent désormais ses paumes. Bien que ce détail ne nous soit pas révélé lors de cette première aventure cinématographique qui, à dire vrai, a été en premier lieu conçue pour la télévision. En effet, L’Homme Araignée fut à l'origine diffusé sur le petit écran sous la forme d'un épisode pilote de série. Réalisé par le cinéaste E.W. Swackhamer (lequel réalisera durant sa carrière des épisodes de Bonanza, Ma Sorcière Bien Aimée, Un Shérif à New-York ou encore l'excellent épisode de Columbo, Criminologie Appliquée), L’Homme Araignée a ceci de particulier qu'il connut une sortie nationale et exclusive dans notre pays. Bien que le résultat à l'écran demeure au final assez navrant, le film eut pourtant un certain succès avec pas moins de sept-cent mille entrées.
L’Homme Araignée, c'est d'abord l'occasion de découvrir la genèse de ce super-héros au moins aussi célèbre que Batman et Superman. Un étudiant en sciences-naturelles donc, mais également un journaliste-photographe amateur qui a bien du mal à se faire une place dans le métier. Surtout auprès de son supérieur, J. Jonah Jameson, vieil homme bourru qui ne cesse de critiquer son incompétence et rêve d'en être débarrassé. L'apparition de l’homme araignée en ville, que plusieurs témoins ont d'abord vu gravir puis descendre un mur à mains nues va aider le jeune homme dans sa quête de reconnaissance. Affirmant pouvoir procurer une photo de l’homme araignée dont personne ne connaît encore l'identité, Peter Parker va se mettre en scène et se prendre lui-même en photo dans l'espoir d'apparaître enfin crédible aux yeux de son supérieur.

En parallèle, L’Homme Araignée développe un scénario entourant le personnage d'Edward Byron (l'acteur Thayer David), sorte de gourou techno-criminel utilisant un procédé de contrôle télépathique afin de diriger la conscience de ses 'patients' et ainsi les forcer à commettre toute une série d'actes criminels en ville. L'occasion pour Peter Parker d'exercer ses nouveaux pouvoirs. Ce qui donne lieu à des scènes franchement amusantes même si l'on ne sourit pas toujours pour les bonnes raisons. Si sa façon de se mouvoir, de regarder sans cesse autour de lui, et de trébucher lors de ses premières tentatives sont volontairement drôles, tout se gâte lorsque l'intrigue fait appel à l'action. Les combats entre l’homme araignée et les trois asiatiques est épouvantablement mise en scène. Afin que l'acteur se cachant sous les traits de Peter Parker (Nicholas Hammond) ne prenne pas un mauvais coup de bâton, ses adversaire frappes à plusieurs dizaines de centimètres au dessus de son visage, et cela se voit à l'écran. Autre détail, celui-ci de taille, qui ruine un peu (et même beaucoup) l'intérêt de cette première incartade du super-héros en salle se situe au niveau des effets-spéciaux souvent catastrophiques ; Pour pallier au manque de moyens et d'imagination, il est fait appel à des techniques plutôt laides lorsqu'il s'agit de simuler un Spider-Man s'agrippant aux murs. Soit l'acteur est solidement arrimé à des câbles et se retrouve tracté vers le haut des immeubles tout en essayant de se mouvoir au rythme des techniciens qui tirent sur les câbles, soit Nicholas Hammond se déplace sur des posters grandeur nature d'immeubles dont l'aspect est trop proche de ce qu'ils sont réellement pour que l'on y croit vraiment. A quelques rares occasions, la maquette d'un immeuble respectant les dimensions réelles et placée horizontalement sert de base au personnage pour se mouvoir, mais dans l'ensemble, les responsables des effets-spéciaux ne se sont contentés que du strict minimum en terme de création. Au final, L’Homme Araignée ne ressemble à rien d'autre que ce qu'il était à l'origine : un téléfilm. Et certainement pas à un film destiné à sortir sur grand écran. Amusant, sans plus...

The People de John Korty (1972)



Avant toute chose, je voudrais remercier les propriétaires du merveilleux blog UFSF qui depuis des années offrent l'opportunité de découvrir de nombreuses perles rares qui sans eux, demeureraient certainement très longtemps encore dans l'ombre. The People de John Korty, petit téléfilm américain datant de 1972 et apparemment diffusé dans notre pays il y a très longtemps, n'est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais il a au moins le mérite d'exister et d'apporter une pierre supplémentaire à l'immense édifice que représente le thème des extraterrestres. Dans sa grande mansuétude, et sans doute pour que la jeune génération, à l'époque, ne s'effraie pas du sujet, ni de l'éventualité, pourquoi pas, qu'un jour viennent fouler la surface de notre planète des petits hommes verts, gris, ou de toute autre couleur, le cinéaste John Korty préféra les montrer sous un angle bien différent de celui communément employé. Ici, pas de créatures belliqueuses ayant choisi notre bonne vieille Terre pour s'approprier ses richesses naturelles, ou pour transformer l'humanité en immense garde-manger. Non, le réalisateur préfère décrire une petite communauté perdue au beau milieu des champs. Des habitants qui au premier abord apparaissent comme des ploucs. Des rednecks incultes aux mœurs et aux coutumes étranges. Alors que les élèves de la petite école de Bendo ont toujours respecté les traditions de leurs ancêtres, l'arrivée de Melody Amerson, une jeune institutrice aux méthodes douces va bouleverser les habitudes de la communauté. D'abord accueillie froidement par la plupart des habitants qui voient l'arrivée d'une très jeune femme d'un mauvais œil, Melody peut compter sur la bienveillance de Valancy Carmody, une curieuse jeune femme semblant posséder divers dons. Sur elle, mais également sur le Docteur Curtis qui, tout comme Melody, arrive de « l'extérieur » et reste donc hors de portée des habitudes des villageois.
Traînant des pieds pour se déplacer avec interdiction formelle de marcher normalement (nous comprendront plus tard pourquoi), les enfants n'ont pas le droit de jouer, de faire de la musique, de faire du sport. Tout juste doivent-il aller à l'école, avec ce que leurs coutumes nécessitent de contraintes. Petit à petit, Melody, à force de persévérance va découvrir qu'en fait, les habitants deBendo viennent d'un autre monde et qu'ils sont descendus sur terre pour s'y réfugier...

Voici donc l'histoire de ce petit téléfilm qui en forme de conte pour enfant, décrit la colonisation d'une minuscule région par des individus venus d'une autre galaxie. Des êtres aux pouvoirs hors-norme mais qui, ne voulant surtout pas que l'on sache qui ils sont en réalité, font tout pour demeurer entre eux et surtout ne pas dévoiler leurs pouvoirs aux étrangers. The People est une agréable surprise. Pour son histoire qui change radicalement des habituelles invasions extraterrestres et pour cette manière peu commune de brasser les genres en conservant une certaine homogénéité. Produit par Francis Ford Coppola, le téléfilm de John Korty met en scène l'actrice Kim Darby mais également l'acteur William Shatner, mondialement connu pour avoir incarné le célèbre Capitaine James T. Kirk dans la série Star Trek originale. Quant à Laurie Walters, si son joli minois vous rappelle quelque chose, c'est parce qu'entre 1977 et 1981, elle interprétera le rôle de Joanie dans la série culte Huit, ça Suffit. A noter que Kim Darby et William Shatner s'était déjà donné la réplique dans l'épisode Miri de la série originale Star Trek en 1966. The People possède quant à lui un fort potentiel sympathie, d'autant plus qu'il se rapproche sous divers aspects à l'un des épisodes d'une autre série culte, La Petite Maison dans la Prairie, lorsque Laura par enseigner dans une une bourgade paumée, l'aspect fantastique en sus, bien évidemment. Une jolie petite surprise...

mercredi 30 août 2017

After Earth de M. Night Shyamalan (2013) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Je sais que ce que je vais écrire pourra paraître malhonnête, sans fondements et manquant cruellement d'objectivité, mais si j'ai détesté dès le départ le dixième long-métrage de l'auteur du Sixième Sens et du Village, c'est en partie à cause de la présence de Jaden Smith, le fils de l'acteur Will Smith. Contrairement à ce dernier qui depuis ses débuts dans la série humoristique The Fresh Prince of Bel-Air a su se rendre immédiatement attachant auprès du public, Jaden, lui, apparaît antipathique. Pas seulement son personnage, mais lui-même. Ce jeune acteur,avouons-le, plutôt médiocre, et que son père va imposer sur le tournage au moment de proposer au cinéaste M. Night Shyamalan de réaliser lui-même l'adaptation cinématographique basée sur un scénario écrit à quatre mains par les scénaristes Stephen Gaghan et Gary Whitta à partir d'une idée développée par Will Smith ruine le peu d'intérêt du film.
Pur produit de commande pour M. Night Shyamalan, After Earth demeure sans doute aujourd'hui comme l'un des pires films de science-fiction des années 2000. Un four qui rapporta plus de deux cent-quarante millions de dollars pour un budget initial de cent-trente millions de dollars. Sans compter les fonds mis en jeu pour le marketing et qui s'élevèrent à cent millions. C'est après avoir suivi une émission télévisée que l'idée d'écrire une histoire mettant en scène un homme et son fils et dans lequel ce dernier devait se prendre en main afin de sauver la vie de son père. Si Will Smith conserve certains éléments de l'intrigue, il remanie le script d'origine et décide de plonger ses personnages mille ans dans le futur. M. Night Shyamalan accepte alors de tourner avec Will Smith et son fils Jaden et le tournage et l'équipe constituée d'une vingtaine de personnes se rend au Costa Rica où seront tournées une grande majorité des scènes. C'est d'ailleurs l'un des rares détails qui demeurent positifs si l'on fait le bilan navrant de ce film que certains aiment à affirmer qu'il fait l'apologie de la Scientologie. Sans doute parce que lui-même, Will Smith en est un fervent défenseur.

Les paysages sont magnifiques. Certains effets-spéciaux également. A part cela, After Earth n'offre rien d'autre qu'une sorte de survival futuriste agrémenté de flash-back dont l'utilité est de remplir les vides d'un scénario qui se fond durement ressentir. Il ne se passe effectivement pas grand chose, et si dans le meilleur des cas, certains films peuvent avant tout reposer sur le talent de leurs interprètes pour pallier à ce manque, Jaden Smith n'a ni le talent, ni la carrure pour s'imposer comme la solution à un récit qui ne démarre jamais vraiment. After Earth prouve que M. Night Shyamalan n'est pas dans son élément. Le long-métrage n'arbore jamais l'aspect épique que l'on est en droit d'attendre d'une telle histoire. La bande originale a beau être signée par James Newton Howard, qui déjà avait composé la musique de plusieurs longs-métrages de M. Night Shyamalan, ça ne fonctionne pas. Alors After Earth devait être le premier volet d'une trilogie, son insuccès auprès de public et des critiques a freiné l'engouement de Will Smith et de tous ceux qui ont participé au projet. Ce qui demeure une bonne chose tant le film se révèle décevant. Plus qu'une œuvre de science-fiction, After Earth est surtout pour Will Smith, l'occasion d'y imposer la présence de son fils Jaden. Une œuvre « familiale » à ce point ratée que l'on se demande encore aujourd'hui ce qui a pu traverser l'esprit de Will Smith au moment de proposer son fils dans le rôle de Kitai Raige. Sans doute l'amour d'un père pour son enfant. De ce fait, à part la série télévisée musicale américaine créée par Baz Luhrmann et Stephen Adly Guirgis, The Get Down, on n'a plus entendu parler de Jaden Smith au cinéma. Une bonne chose. Mais parce que la responsabilité dans le flop du film n'est pas entièrement sa faute, reconnaissons qu'avec ou sans sa présence, After Earth aurait de toute façon connu le même sort...

Ikarie XB-1 de Jindřich Polák (1963) - ★★★★★★★☆☆☆



Cinq années avant l'immense 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick, le cinéaste tchécoslovaque Jindřich Polák proposait une expédition spatiale à bord du vaisseau Ikarie XB-1. Son but, voyager jusqu'à l'étoile Alpha du Centaure afin d'approcher une planète blanche découverte récemment et que les scientifique du monde entier supposent pouvoir abriter des formes de vie. A bord du vaisseau, une quarantaine de scientifiques de toutes origines tentent de cohabiter. Alors que certains ont laissé compagnes et époux sur Terre, d'autres sont partis en couple. L'un des membres féminin devrait même d'ailleurs accoucher lors du voyage vers Alpha du Centaure dont la durée a été estimée à vingt-huit mois.
La séparation d'avec leurs proches a été difficile pour certains, d'autant plus que le voyage provoque un curieux phénomène de distorsion du temps. En effet, si le voyage ne dure que vingt-huit mois, sur Terre, quinze années auront passé. L'un des astronautes en fera les frais puisqu'au moment de quitter l'orbite terrestre, sont épouse restée au sol lui apprendra qu'elle est enceinte de lui. Lors du voyage, l'équipage du Ikari XB-1 croise la route d'une étrange navette que deux des astronautes iront explorer. Plus tard, les quarante passagers se retrouvent confrontés à une étoile noire dont les répercussions vont se révéler dramatiques, chacun se demandant alors si elle ne va pas remettre en question le but de leur voyage...

Il existe deux versions de Ikarie XB-1. On ne parle pas ici de la version tchécoslovaque réalisée par Jindřich Polák et d'un remake, mais deux versions d'un même film, le second étant une réadaptation produite pour le sol américain et qui change totalement le récit et son issue. Nous sommes alors plus près d'une œuvre fantastique que d'un simple film de science-fiction, faisant ainsi de Ikarie XB-1, un clone au format long de la série Twilight Zone. Ici, nous aborderons la version originale voulue par le tchécoslovaque. Une expédition somme toute assez réaliste et finalement beaucoup moins divertissante que les œuvres de science-fiction actuelle. Le film demeure cependant passionnant à suivre et reste même après plus cinquante ans, d'une grande modernité.
L'intrigue se déroule très exactement deux-cent ans après la création du film, soit en 2163. Tout le confort terrestre est à disposition. Salle de réception, salle de sport, salle de détente. Chambres individuelles. La seule contrainte demeurant dans le fait de devoir cohabiter avec des individus étrangers, de devoir partager leurs humeurs, ou d'être contraints et forcés de se nourrir à l'aide de gélules renfermant les principaux éléments nutritifs essentiel à la survie des membres de l'équipage.

Distorsion temporelle, recherche d'une vie extraterrestre, symptômes liés au confinement, découverte et exploration d'une navette, rencontre avec le passé, confrontation avec des objets stellaires. Tout semble avoir été dit dans ce film qui pourtant n'excède pas les quatre-vingt deux minutes dans sa version originale (la version américaine ayant en outre expurgé l’œuvre d'une bonne dizaine de minutes). Le film est une adaptation du roman The Magellan Nebula du polonais Stanislaw Lem, auteur qui aborda le désespoir des limites humaines et la place de l'humanité dans l'univers.
Filmé dans un superbe noir et blanc et dans des décors de science-fiction typiques de l'époque, Ikarie XB-1demeure remarquablement prenant. Sans doute pas aussi rigoureux que le sera cinq ans plus tard le film de Stanley Kubrick mais tout de même aussi passionnant. Le septième a rendu hommage à l’œuvre de Jindřich Polák en proposant une ressortie cinéma le 19 avril dernier. A voir absolument...

mardi 29 août 2017

C'est beau la vie quand on y pense de Gérard Jugnot (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



C'est vrai, C'est beau la vie quand on y pense. Pour son onzième long-métrage en tant que réalisateur, le cinéaste, scénariste, producteur et acteur français Gérard Jugnot décide de l'aborder sous un angle chaleureux, sans même penser un seul instant exploiter la part sombre de l'humanité. Sans même voir dans le personnage de Hugo, ce petit voyou, cette petite frappe des cités qu'il aurait pourtant été si facile pour lui de caricaturer. Gérard Jugnot préfère y voir un jeune adulte au sortir de l'adolescence. Pas tout à fait mature, mais apte à prendre des décisions qui iront toutes, d'une manière ou d'une autre, dans le bon sens. C'est aidé de Guy Laurent, Thibault Vanhulle et Romain Protat que Gérard Jugnot écrit le scénario tiré d'une idée que lui a inspiré sa propre imagination. Une belle histoire d'amitié. Une rencontre. Quelques ficelles un peu usées (le coup de la voiture de rallye à réparer) mais un cœur GROS comme ça. Jugnot aime les marginaux (Une Époque Formidable), les flics maladroits (Pinot Simple Flic), les Directeurs des Ressources Humaines (Fallait Pas !), Et les coiffeurs breton (Meilleur Espoir féminin). D'ailleurs, ici, il y retourne. En Bretagne. Et pas tout seul. Non, accompagné de Hugo, qui non content de vivre dans une cité, porte le cœur du fils de Loïc le Tallec que Jugnot campe lui-même.
Lassé de bosser pour un concessionnaire dont il possède des parts, il les revend et part à la recherche de Hugo dont il ne connaît tout d'abord pas l'identité. Il veut savoir qui porte le cœur de son fils. Peut-être sera-ce aussi l'occasion pour ce père qui ne s'est jamais trop occupé de son enfant, de rattraper ses erreurs avec Hugo. Et cela tombe bien puisque le jeune homme vit avec sa grand-mère. Se déplaçant jusqu'en Bretagne, patrie de Loïc, les deux hommes vont apprendre à se connaître. A s'apprécier, certes. Mais aussi, parfois, à se prendre la tête. Une belle amitié naît pourtant entre ces deux individus que tout ou presque sépare. Si à travers Hugo Loïc va tenter de rattraper ses erreurs passées, Hugo, lui, sans le savoir, va peut-être enfin savoir ce que c'est que d'être aimé, comme un fils...

Peut-être pas aussi fort et chargé en émotions que Une Époque Formidable, C'est beau la vie quand on y pense demeure tout de même une belle surprise. La rencontre entre l'ancien, Gérard Jugnot, et le petit nouveau, François Deblock. Même pas une dizaine de films au compteur, cet interprète qui semble préférer le théâtre au cinéma fera sûrement beaucoup parler de lui. De sa première apparition auprès de Gérard Jugnot, presque insignifiante, jusqu'aux échanges verbaux beaucoup moins drôles survenant vers la fin, François Deblock campe un Hugo fort attachant dont la verve arrache tout sur son passage. C'est beau la vie quand on y pense est une œuvre si optimiste que son auteur a préféré lui ôter tout ce que l'on aurait pu redouter du personnage de Hugo. On ne sait si lors de l'écriture, certains passages attendus ont été gommés par la suite, mais on ne saura sans doute jamais, hors témoignage du cinéaste, si à l'origine Gérard Jugnot avait de plus sombres projets pour le personnage d'Hugo. Que sont donc devenus les mystérieux projets entrepris par le jeune homme concernant la carte bleue de son hôte ou son étrange comportement face au site vente de voitures dont on devine qu'il projette de vendre celle de Loïc pour se faire un peu d'argent ?

Jugnot s'en fiche, et nous avec. On ne découvrira pas grand-chose de la Bretagne à part quelques paysages forts sympathique et surtout un village en Côtes-d'Armor, dans l'Ille-et-vilaine, à Toulon ainsi qu'à La Seyne-sur-Mer. Gérard Jugnot a convié pour l'occasion l'acteur Bernard Le Coq, la belle Gaia Weiss dont il s'agit ici du cinquième long-métrage, son fils Arthur Jugnot pour deux scènes irrésistibles de drôlerie, ainsi que Isabelle Mergault, seule fausse note commise par le réalisateur alors que Josiane Balasko s'imposait sans doute d'office. A part cela, C'est beau la vie quand on y pense est une comédie chaleureuse, pleine de bons sentiments. Des sentiments qui ne versent jamais dans la guimauve tant l'acteur-réalisateur parvient à saisir l'essentiel. Ah ! Une dernière chose, les plus attentifs auront sans doute remarqué la photo de Gérard Jugnot à l'époque où son personnage était censé être pilote de Rallye. Je ne voudrais surtout pas dire de bétises mais il me semble qu'elle provient du long-métrage que tourna Jugnot auprès d'Anémone en 1982, Le Quart d'Heure Américain. Si tel est le cas, c'aurait été une chouette idée que le personnage du onzième long-métrage de Gérard Jugnot porte alors le même nom... Non ?

lundi 28 août 2017

Mireille Darc, la Grande Sauterelle ( 15/05/1938 - 28/08/2017)



La Grande Sauterelle n'est plus. Celle qui bouleversa sans doute les testostérones de bon nombre de mâles durant les années soixante, soixante-dix, et même jusqu'au milieu des années quatre-vingt est partie rejoindre le cercle des grands noms du cinéma français. Les fans, eux, doivent se sentir désormais cruellement seuls. Un à un, les grands noms du cinéma français ont disparu du paysage cinématographique français. Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, André Pouce, Jean Lefebvre, Robert Dalban. Cette année encore, Claude Rich. Si à l'époque, la gente féminine semblait ne pas être aussi bien représentée à l'écran, nous pouvions tout de même compter sur Mireille Darc, Annie Girardot ou Marlène Jobert. Ne reste plus que cette dernière qui, depuis presque trente ans, n'a plus tourné pour le grand écran. Mireille, elle, tourne dès 1960, à l'âge de vingt-deux ans. Elle ne s'arrêtera plus, jusqu'en 1986, date de sortie de son dernier long-métrage, La Vie dissolue de Gérard Floque. Certainement pas l'un de ses plus grands rôles ni l'un de ses meilleurs films, elle qui traîna sa silhouette superbe dans bon nombre de comédies. 
De Pouic-Pouic aux côtés de Louis de Funès, Jusqu'aux Seins de Glace de Georges Lautner, en passant par le diptyque réalisé par Yves Robert, Le Grand Blond avec une Chaussure Noire et sa suite, en 1972 et 1974. Lautner la fidèlise dès 1963 avec Des Pissenlits par la Racine. L'actrice et le cinéaste tourneront ensemble douze fois pour le cinéma. Bon nombre de réalisateurs feront appel à la Grande Sauterelle (du nom du film éponyme réalisé par Lautner en 1967). Roger Vadim, Jean Boyer, Jean Girault, Édouard Molinaro, Michel Audiard, Jacques Deray, ou encore Gérard Pirès. Elle croise l'immense Annie Girardot sur le tournage de Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !et tourne avec Lino Ventura, Michel Constantin, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Jean Lefebvre, Francis Blanche, Hardy Kruger, Maurice Biraud ou encore Jean Yanne.

Mais Mireille Darc, durant sa longue carrière d'interprète ne se contente pas simplement d'apparaître au cinéma mais accepte de jouer pour la télévision. Une carrière télévisuelle moins étoffée qu'elle débutera en même temps que le cinéma avec L'Inspecteur Leclerc Mène l'Enquête : le Retour d'Hélène. Si elle y interprète le rôle de Georgette, Hélène, elle, est un prénom qui lui collera à la peau entre 1992 et 1994. Auprès du réalisateur de télévision Jean Sagols, auteur quelques années auparavant de l'excellente série constituée de deux saisons Orages d’Été & Orages d’Été, Avis de Tempête, l'actrice interprète le rôle de Hélène Charrière, la directrice d'un Hôtel luxueux dans la série Les Cœurs Brûlés et sa suite Les Yeux d'Hélène. Un immense succès pour la chaîne TF1, pour son auteur, ainsi que pour Mireille Darc, le feuilleton attirant chaque semaine plus de dix millions de téléspectateurs. Entre 1962 et 2007, l'actrice jouera dans cinq pièces de théâtre dont la dernière, Sur la Route de Madison. Une pièce adaptée du roman Love in Black and White que le romancier Robert James Waller écrivit en 1992 et que l'acteur-réalisateur Clint Eastwood sublima au cinéma aux côtés de l'actrice américaine Meryl Streep.

Poussée par le désir de passer derrière la caméra, Mireille Darc adapte en 1987 le roman éponyme de Katherine Pancol, La Barbare, édité pour la première fois en 1981 aux éditions « Seuil ». La Barbare conte l'histoire de Sophie, une jeune femme d'origine tunisienne exilée en France et qui à la mort de son père resté au pays y retourne pour y assister à son enterrement. Accueillie là-bas par un chirurgien, Sophie en tombe amoureuse. Mais un détail s'intercale entre eux : Michael est marié à Alice et résiste à la tentation malgré l'empressement de Sophie. Mireille Darc y offre le rôle de Michael au chanteur britannique Murray Head et celui de Sophie à Aurélie Gibert. Un drame qui au final se trouve être plutôt bien considéré par la presse. L'amour, le vrai, Mireille Darc l'a quant à elle découvert entre les bras de l'acteur Alain Delon avec lequel elle a partagé sa vie durant douze ans. Après une belle et longue carrière d'actrice et de comédienne, au cinéma, à la télévision et sur différentes scènes de théâtre, Mireille Darc s'est donc éteinte aujourd'hui, 28 août 2017...


dimanche 27 août 2017

Approaching the Unknown de Mark Elijah Rosenberg (2016) - ★★★★★★★☆☆☆



Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur Mark Elijah Rosenberg n'a très clairement pas inventé le principe du huis-clos spatial. D'autres avant lui s'y sont essayé avec plus ou moins de brio. Parmi les meilleurs se trouvent encore Alien, le Huitième Passager de Ridley Scott, ou le 2001, l'Odyssée de l'Espace de Stanley Kubrick. D'autres, plus étonnant, ont fait leur petit effet comme Moon de Duncan Jones, ou Sunshine de Danny Boyle. Et puis, se situent au dernier rang du classement, quelques avatars plutôt décevants. Comme Life : Origine Inconnue de Daniel Espinosa et Pandorum de Christian Alvart qui ne sont que deux pitoyables resucées du classique de Scott. Principalement interprété par l'acteur britannique Mark Strong, lequel jouait justement déjà dans l’œuvre de Boyle, Approaching the Unknown est ce que l'on pourrait appeler, un film de science-fiction « intérieur ». Mais pas trop. Juste ce qu'il faut pour que l'on ne s'y ennuie pas autant qu'un autre, dont j'ai oublié le nom, et qui était d'une lenteur exaspérante. Celui-ci l'est également. Lent, oui. Mais pas exaspérant. Juste parce que Mark Elijah Rosenberg, qui en est aussi le scénariste a su y injecter suffisamment d'événements dramatiques pour que l'intérêt du film soit maintenu jusqu'au bout.
L'histoire est on ne peut plus simple et commence à devenir d'ailleurs assez commune puisque nombre de cinéastes s'y penchent de plus en plus. L'un des derniers en date étant (encore lui) Ridley Scott et son très réussi Seul sur Mars. En choisissant d'aborder son sujet de la manière la plus réaliste possible, du moins, de façon à la rendre crédible aux yeux des néophytes, Mark Elijah Rosenberg signe une œuvre intense, parfois bouleversante et ambitieuse. Une ambition qui n'est jamais gâchée par une quelconque surenchère en terme d'effets-spéciaux. Et pourtant, ceux-ci s'imposent à chaque plan, ne serait-ce qu'à travers la structure de ce vaisseau, cette demeure que l'on supposera parfois être la dernière face aux nombreux problèmes que rencontrera le Capitaine William D. Stanaforth, unique passager faisant route vers Mars. La planète rouge. Un voyage long de plus de deux-cent soixante-dix jours. Un ingénieur talentueux ayant mis au point sur Terre un appareil permettant de produire de l'eau en comprimant des minéraux et en associant deux de leurs éléments : l'hydrogène et l'oxygène.
Seul à bord du vaisseau, il va donc lui falloir prendre soin de son invention afin qu'une fois arrivé sur Mars, il soit en mesure d'y vivre. Durant de longues années d'apprentissage, William D. Stanaforth a étudié la botanique, l'ingénierie, la mécanique, ou encore l'électronique afin de pallier au moindre problème qui pourrait compromettre sa mission. Deux semaines après son départ, un second vaisseau est lui aussi envoyé en mission sur Mars ; A son bord, le Capitaine Emily Maddox. A eux deux, William D. Stanaforth et Emily seront chargés de coloniser Mars. A moins que des événements inattendus viennent se mettre en travers de leur chemin. C'est ce que propose de nous raconter l'américain Mark Elijah Rosenberg avec Approaching the Unknown.

Un voyage dans l'espace et dans le temps. L'univers tel qu'on ne le verra sans doute jamais. Une immensité sans fin où les dangers sont multiples (la tempête magnétique demeurant l'un des plus beaux exemples). Une carcasse de quelques dizaines de centimètres d'épaisseur. A l'intérieur, l'astronaute Stanaforth. Mais dehors, un froid immense, un vide vertigineux. Le regard d'un homme ne pouvant d'abord se raccrocher qu'à la seule planète dont il a foulé le sol jusqu'à maintenant : la Terre. Puis vient le passage éprouvant où celle-ci disparaît. Que les derniers hommes à bord d'une station spatiale sont loin que Stanaoforth ne peut plus compter que sur lui-même. Ce qui aurait pu n'être qu'un long monologue intérieur, technique, rébarbatif et surtout... très chiant, se révèle au final une belle aventure humaine. Une vie sacrifiée au nom de la science. Pour que l'homme avance. Une aventure suivie par plusieurs milliards d'individus dont une partie se demande encore où en est l'intérêt. Bien que Approaching the Unknown puisse être catalogué de film de Hard Science-fiction, Mark Elijah Rosenberg nous propose cependant un spectacle vraiment divertissant. Entre huis-clos inquiétant où l'on s'attend à ce que tout s'emballe. Que la mécanique bien huilée déraille, ou que l'astronaute perde pied. Jusqu'au spectacle final éblouissant, lors de cette fameuse tempête magnétique dont on ne pourra sans doute jamais réellement évaluer la puissance, la beauté, mais aussi le danger. La question n'est alors plus de savoir si William D. Stanaforth parviendra jusqu'au but de sa mission. L'événement devient secondaire tant l'astronaute semble faire désormais corps avec l'univers qui l'entoure. Du haut de son statut d’œuvre indépendante, Approaching the Unknown est une belle réussite. Une œuvre planante. Belle et dramatique à la fois. Un bel exemple de science-fiction new-age...

Aenigma de Lucio Fulci (1987) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Lorsque sort Aenigma en 1987, le cinéaste italien Lucio Fulci semble avoir apparemment tout dit.il ne faudra plus compter sur aucun de ses longs-métrages à venir pour nous rappeler qu'en son temps, il réalisa quelques grands films gore dont le souvenir émeut encore ceux qui ont eu la chance de les découvrir à l'époque de leur diffusion dans les salles de cinéma ou dans différents festivals où il firent leur petit effet. Aenigma lui-même provoque son effet. Mais pas de ceux dont le cinéaste aurait pu se vanter vu la piètre qualité de sa mise en scène et de son interprétation. Terminé donc le gore, les gialli, la comédie et l'heroic fantasy. Ici l'auteur de L'Au-Delà nous propose une œuvre aussi plate qu'un Lamberto Bava. C'est d'ailleurs avec de terribles regrets qu'en le revoyant bien des années après, j'ai constaté que le film n''était pas l'oeuvre du fils de l'illustre Mario mais bien de l'auteur de L'Enfer des Zombies.
En perte de vitesse depuis quelques années et cherchant surtout à donner à son public ce qu'il cherche avant tout (des meurtres, encore des meurtres, toujours des meurtres), et au détriment de l'intrigue, Lucio Fulci réalise un film parfois inspiré de l’œuvre de Dario Argento période Suspiria mais dans un esprit « lambertonien » fort désolant. Tout commence à la manière de Carrie au Bal du Diable avec cette pauvre jeune fille dont la laideur la condamne irrémédiablement à être le souffre-douleur de ses camarades. Tout comme l'héroïne du classique de Brian de Palma inspiré du premier ouvrage éponyme de Stephen King, celle de Aenigma est détentrice d'un pouvoir lui permettant d'agir du lit sur lequel elle végète à l’hôpital, sur ceux qui l'ont humiliée quelques temps auparavant.

Là débarque la jolie Eva. Un visage doux, innocent, une nouvelle recrue jetée en pâture à de jeunes adolescentes « humides » à l'idée d'avoir une « entrevue » personnalisée avec leur professeur de sport (l'acteur Riccardo Acerdi, affichant un faciès d'abruti). Innocente, Eva ? Pas vraiment, car en réalité, elle dévoile le même comportement insolent que ses camarades, se jetant corps et âme sur celui de Fred Wilson, le prof en question. Lucio Fulci ne fait jamais preuve du même talent que Dario Argento lorsqu'il s'agit de filmer ses actrices aux pulsions sexuelles tantôt refoulées, tantôt s'exprimant avec un minimum de retenue. Le doux parfum d'immoralité auquel le film aurait pu prétendre étant évacué avec une déconcertante facilité par la mise en scène insipide de son auteur fait que Aenigma ne nous convainc jamais.
Le film étant une production italo-yougoslave, le casting mêle actrices italiennes et yougoslaves donc, et s'offre même la participation de l'acteur américain Jared Martin que les fans de l'immonde J.R auront reconnu sous les traits de l'attachant Steven Farlow de la mythique série télévisée Dallas diffusée entre 1979 et 1991.

Lucio Fulci tente avec plus ou moins de succès de révulser comme au bon vieux temps en comptant cette fois-ci sur la participation de centaines de gastéropodes. L'effet est amusant et demeurera sans doute efficace envers ceux qui n'aiment pas particulièrement ces créatures rampantes et gluantes mais il serait juste d'affirmer que Aenigma est d'une manière générale plutôt avare en terme d'horreur. Ici, l'italien a définitivement abandonné le gore. C'est triste à mourir, incroyablement mal interprété, la mise en scène est catastrophique et le doublage français ne relève à aucun moment le niveau. Lucio Fulci aura finalement réussi une prouesse incroyable en produisant une œuvre d'aussi piètre qualité que celles de son concitoyen Lamberto Bava...

samedi 26 août 2017

Sous le Même Toit de Dominique Farrugia (2016) - ★★★★★★★☆☆☆



Lentement, mais très sûrement, l'acteur, réalisateur, producteur et ancien humoriste Dominique Farrugia qui se distingua brillamment dès 1986 en cofondant le quatuor culte Les Nuls auprès d'Alain Chabat, Bruno Carette et Chantal Lauby réussit à se foger une belle carrière en tant que cinéaste. Des prémices un peu timides mais néanmoins fort sympathiques que furent Delphine 1 -Yvan 0 (à consacrer tout de même aux les fans purs et durs) et Trafic d'Influence, vingt ans tout rond ont passé. Une Stratégie de l’échec étonnante, une comédie romantique (L'Amour c'est mieux à deux), un Marquis qui ne convainc pas tout le monde et un Bis, il y a deux ans, réunissait Franck Dubosc, Kad Merad, Alexandra Lamy et Gérard Darmon dans un même film. Cette fois-ci, on change complètement d'interprètes mais pas de genre. Sous le Même Toit est une comédie, qui dans la lignée des œuvres passées de Dominique Farrugia se donne tout d'abord des airs de redite.
Des couples qui s'engueulent, qui s'aiment et finissent par se haïr, on en a déjà vu des tonnes, Papa ou Maman 2, sorti quelques mois plus tôt, jouant dans le même registre. Première impression : mitigée. Et même inquiète. Le film de l'ancien Nuls commence assez mal. Une ouverture pauvre, passéiste, pas vraiment innovante. D'ailleurs, Sous le Même Toit ne le sera jamais vraiment. Une femme (Louise Bourgoin) et son époux (Gilles Lellouche) divorcent. C'est la rupture et l’obligation pour Yvan, de quitter la chaleur du cocon familial. Delphine, compte bien refaire sa vie. Sortir, se « faire baiser », découvrir l'orgasme multiple. Elle s'achète de nouvelles robes, des dessous sexy et sort avec des amis avec à la clé, pourquoi pas, faire des rencontres. Tout ça alors qu'Yvan, lui, est à la rue. Lorsqu'il demande de l'aide à ses amis il fait fasse au refus. A la rue, sans argent, il retourne voir Delphine avec laquelle les rapports ne se sont pas arrangés depuis qu'ils ont divorcé. Il lui rappelle que lors de l'achat de l'appartement, il avait participé à son financement à hauteur de vingt pour cent. Une raison suffisante selon lui pour prétendre pouvoir revenir y vivre. A moins que Delphine accepte de lui racheter sa part. Mais comme elle n'en a pas les moyens, elle est forcée d'accepter le retour de son ex-mari chez elle. Les enfants sont moyennement heureux d'apprendre que leur père revient à la maison. Surtout Violette (Adèle Castillon), qui va devoir partager sa chambre avec son frère Lucas (Kolia Abiteboul) tandis que celui-ci est contraint d'abandonner la sienne à leur père. Mais le retour d'Yvan ne pas va pas être de tout repos. Ni pour lui, ni pour Delphine, ni pour leur enfants et pas davantage pour leurs amis...

Alors que dans un premier temps l'interprétation de Gilles Lellouche sonne faux, comme si l'acteur ne se sentait pas vraiment à l'aise dans le registre de la comédie, et alors que Louise Bourgoin paraît elle, fatiguée, pas vraiment impliquée, un peu... ternie (?), quelques événements viennent déclencher le sourire. Puis le rire. Sous le Même Toit n'est peut-être jamais d'une extrême finesse, mais l'on y retrouve ce débit, cette cadence, cette accumulation de gags que l'on aime dans le cinéma humoristique français. Le sujet abordé n'est peut-être pas tout neuf, mais le couple formé par Gilles Lellouche et Louise Bourgoin a suffisamment de charme et d'énergie pour qu'à aucun moment on ne s'ennuie. Le dernier long-métrage de Dominique Farrugia agit comme un diesel. Plutôt lent à démarrer, il trouve cependant son rythme de croisière assez rapidement. Les situations comiques se comptent par dizaines, avec parfois de jolies trouvailles et c'est avec un large sourire barrant notre visage que l'on sort de la projection. Le casting tout entier assure le spectacle. Des interprètes déjà cités, jusqu'aux seconds rôles. De Nicole Calfan dans le rôle de la mère de Delphine, jusqu'aux excellents Julien Boisselier dans celui de l'amant un peu gauche, en passant par Lionel Abelanski (lors d'une très courte apparition) et Marie-Anne Chazel. Sans oublier évidemment l'un des plus importants, l'acteur Manu Payet, impeccable dans le rôle de Nico, meilleur ami du couple formé par Gilles Lellouche et Louise Bourgoin. Une très belle surprise...

vendredi 25 août 2017

Il Miele del Diavolo (Le Miel du Diable) de Lucio Fulci (1986) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Après avoir tourné une vague de comédies dans les années soixante, quelques westerns, gialli et films policiers particulièrement violents dans les années soixante-dix et plusieurs films gore entrés au panthéon du cinéma d'horreur dans les années quatre-vingt, Lucio Fulci, apparemment à bout de souffle a produit quelques nanars totalement indigestes dont un film de science-fiction (2072, les mercenaires du futur) et un autre d'heroic-fantasy (Conquest). Un cinéaste touche à tout qui avait même en son temps offert au public quelques propositions de longs-métrages familiaux (Croc-Blanc et sa suite). En 1986, le cinéaste italien change de registre et tourne le softcore Il Miele del Diavolo (Le Miel du Diable) dont on a fort logiquement envie de se méfier. Peut-être s'agit-il là d'une dernière tentative pour l'auteur des classiques que sont L'Enfer des Zombies, Frayeurs ou L’Au-Delà de marquer les esprits avant de chuter au plus profond de l'ennui avec une succession de nanars dont l'écho résonne sans doute encore dans l'esprit de ceux qui ont eu le malheur de les voir ?Bien que Il Miele del Diavolo soit inférieur aux titres cités plus haut et ce, à bien des égards, il demeure pourtant une assez bonne surprise si l'on tient compte du fait que l'on pouvait s'attendre à pire.
Surtout que le début laisse présager du pire. Un studio d'enregistrement, un saxophoniste, une belle brune et un ingénieur du son un peu jaloux de l’idylle que partagent les deux premiers. Une bande-son affreuse et envahissante, et une première scène érotique qui, si elle a le mérite d'être originale (le musicien, Gaetano provoque un orgasme chez Jessica en soufflant dans son instrument dont le « pavillon » est logé entre les cuisses de la belle italienne) ne provoque en rien le moindre émoi chez le spectateur. Heureusement, l'actrice Corinne Cléry est plutôt mignonne et les rapports qu'entretient son personnage avec celui qu'incarne l'acteur Stefano Madia donne envie d'en savoir un peu plus. Des rapports d'amour et de haine. « Attrape-moisi tu peux » aurait pu s'appeler cette première partie gentiment sadomasochiste durant laquelle s'enchaînent les scènes de nudité relativement timides. Mais cette sauvage idylle est entrecoupée de passages mettant en vedette un autre couple, lui, presque totalement banal en comparaison de celui forme par Jessica Gaetano. Presque puisque le Dr. Wendell Simpson et son épouse Carole n'entretiennent plus aucun rapport sexuel, le chirurgien préférant fréquenter des prostituées.
Un jour, Gaetano tombe par terre et se cogne contre un rocher. Apparemment la blessure est bénigne mais alors qu'il répète en studio, il perd connaissance. A l'hopital, c'est le Dr. Simpson qui est chargé d'intervenir mais alors que résonne encore en lui les menaces de divorces de sa femme, l'opération à crâne ouvert de Gaetano se passe mal et le jeune homme meurt. Accusé par Jessica d'être responsable de la mort de celui qu'elle aime, le chirurgien est dès lors harcelé au téléphone par la jeune femme. Jusqu'au jour où elle décide de l'enlever et de le séquestrer chez elle...

Dès lors, Lucio Fulci tente une approche plus psychologique de ses personnages. Si l’érotisme est toujours présent avec une Blanca Marsillach qui passe le plus clair de son temps les seins et les fesses à l'air, son personnage fait preuve d'une grande perversité lorsqu'il s'agit de torturer sa victime. Contrairement à toute attente, il n'y a pratiquement pas une seule goutte de sang à part quelques éraflures faites au visage du Dr. Simpson. Le cinéaste choisit d'établir un rapport trouble entre la geôlière et sa proie en instaurant une intimité et une proximité dont les frontières sont de plus en plus ténues. Au final, Il Miele del Diavolo est plutôt une bonne surprise si l'on fait table rase du passé de son auteur qui nous avait habitués à mieux. Tout au plus pourra-t-on reprocher aux interprètes de manquer de vigueur et à la musique d'être un peu trop présente. Pas le meilleur de Fulci donc, mais certainement pas non plus, le pire...

jeudi 24 août 2017

Zhuo Mi Cang de Liu Jie (2016) ★★★★★☆☆☆☆☆



Un film chinois. Un événement pas si courant que cela sur Cinémart pour qu'il soit marqué d'une pierre blanche. Japonais, oui. Sud-coréen, certainement. Mais pas chinois. Allez savoir pourquoi. De tristes expériences sans doute, ou peut-être des sujets qui jusqu'à maintenant n'étaient pas parvenus à me toucher. Jusqu'à cette histoire peu commune d'un couple formé d'un homme et d'une femme qui chacun à leur manière, semblent avoir développé diverses obsessions. Des troubles obsessionnels compulsifs comme on les décrit de nos jours. Surtout lui, en fait. Nettoyant, frottant, récurant à longueur de journée objets et surfaces de leur luxueuse demeure, il semble avoir également développé une obsession pour le rangement. Chaque chose à sa place. Tout petit, il a vécu une situation dramatique ayant fait exploser la cellule familiale. Une erreur de jeunesse dont il paie encore aujourd'hui les pots cassés. Troublé par de nombreux cauchemars mettant en scène son grand frère, le héros de Zhuo Mi Cang met depuis des années tout en œuvre pour retrouver sa trace. C'est ainsi qu'un jour, lui, sa femme, et leur fillette se rendent dans un quartier pauvre de la ville. Un immeuble totalement dégradé dans lequel ne vivent que quelques rares individus va être bientôt détruit. C'est là que vit le frère du personnage principal. Un homme louche, qui harcèle ses voisins. Et notamment une jeune femme et sa fille borgne. Vivant seules, elles s'apprêtent à rejoindre l'époux de la première qui s'est depuis peu, installé en Australie. La mère et la fille espèrent ainsi pouvoir changer de vie et quitter ce taudis. Mais jusque là, elles font ce qu'il faut pour éviter leur voisin qui n'est autre que le frère recherché. Le contact entre la famille aisée et cette mère et sa fille, muette de surcroît, va bouleverser le quotidien de chacun. Sans parler du curieux individu qui traîne dans les parages, affublé d'un casque et d'une tenue de motard. Un homme qui sème la mort derrière lui...

Si le sujet vous dit quelque chose, cela peut être pour plusieurs raisons. Sans doute parce que Zhuo Mi Cang est le remake d'un long-métrage réalisé en 2013 par le sud-coréen Huh Jung et intitulé sum-bakk-og-jil. Ou bien alors, plus prêt de chez nous, parce qu'il évoque quelque part, l'un de nos plus grands polars, réalisé en 1986 par Joël Santoni, Mort un dimanche de pluie, lui-même adaptation cinématographique du roman éponyme de Joan Aiken. Si d'un point de vue strictement scénaristique le film du chinois Liu Jie (qui n'en est pas à son premier coup d'essai) n'atteint en revanche, par les sommets de ce dernier, lequel n'est de toute manière, pas une source d'inspiration officielle. Si durant une bonne moitié du film Zhuo Mi Cang se révèle plutôt intéressant, dans la mesure où le cinéaste laisse grande ouverte une large palette d'interrogations (quel est cet individu qui caché sous un casque de motard tue en employant sans cesse la même méthode. Que peuvent cacher les cauchemars récurant du héros et quel est donc ce secret qui l'a poussé à taire l'existence de son frère à son épouse?). Liu Jie ne fait pas que s'inspirer du film de Huh Jung, à travers le personnage du tueur masqué, c'est le giallo qui est mis à l'honneur dans les exactions de l'assassin.

La question demeure : que vaut donc ce dernier-né datant de l'année passée ? Ce thriller asiatique. Cette adaptation chinoise. Ce melting-pot de tout un tas d'intrigue dont il arrivera sans doute avec beaucoup de mal à faire la différence. Et bien, en réalité, pas grand chose. Perclus de maladresses (surtout durant la seconde moitié) Zhuo Mi Cang manque de maîtrise. Ce qui n'a très certainement pas été en sa faveur, mais qui ne remet pas en cause ses quelques qualités dans sa version d'origine, ce sont les doublages français. Une véritable catastrophe. Si ceux des parents les épargnent, ceux des deux gamines se révèlent insupportables et gâchent une partie du potentiel de l’œuvre de Liu Jie. Quant au récit, il accumule parfois les situations grotesques en raison d'une interprétation outrée pas suffisamment nuancée. Dommage...

mercredi 23 août 2017

Granny of the Dead de Tudley James (2017) ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Je ne vais pas y aller par quatre chemins : Granny of the Dead est nul ! En mode « je lésse un avis ranpli de fotes sur Allociné », j'aurai pu en rester là. Vous épargner ce très navrant article que je viens d'écrire et que vous allez peut-être (sans doute, je l'espère) lire. Comme il est difficile de traiter de la normalité ou de son contraire, il faut, pour juger qu'un film mérite qu'on lui consacre une heure trente ou pas, avoir appris à différencier un bon d'un mauvais nanar. D'un premier film réussi ou raté. Les plus fidèles d'entre vous auront peut-être relevé l'étrange système de notation de Cinémart qui consiste à mettre parfois plus de cinq étoiles à un nanar signé Bruno Matteï tandis qu'un film dont toutes les facettes artistiques démontrent que son auteur et toute l'équipe technique se sont donné corps et âme pour que le projet parviennent au niveau de leurs ambitions peine (dans de rares occasions, tout de même) à franchir la moyenne. Tout est dans le subjectif.
Quand on pense qu'en 1987, un certain Peter Jackson tournait son premier film (effectivement sur plusieurs années, mais bon), Bad Taste, avec les moyens du bord. Des fonds, lorsqu'ils rentraient dans le porte-monnaie du bonhomme et des potes avec lesquels il tournait. Des bouts de ficelles qui avec force imagination et une volonté de fer ont donné naissance à une œuvre culte. Que l'on aime ou pas. L'aspect amateur, le gore, les maquillages de ces pseudos-aliens, l'irrévérence, le graveleux, ou le jeu parfois approximatif, Bad taste demeure comme l'exemple type du premier film bricolé réussi. Pas une seule barrière, une implication visible à l'écran. Une ingéniosité dans la conception des masques et des effets gores qui renvoient à une époque malheureusement révolue. UN PREMIER FILM, je le répète. Bruno Matteï, c'était un peu le même principe. Comme un bricoleur se servant d'outils rouillés, il n'a jamais su (voulu? Pu ?) s'entourer d'acteurs dignes de ce nom. Quant aux scénarios... Bah, que voulez-vous que je vous dise...Pourtant, il y avait quelque chose chez lui qui attirait forcément l'amateur de nanars. La Matteï's Touch que certains ont sans doute cherché à copier sans jamais y parvenir. Derrière chaque film de l'auteur des cultissimes Virus Cannibale, Les Rats de Manhattan ou de Robowar, on sentait poindre la passion du cinéaste italien. Mal réalisés, mal interprétés (et le mot est faible), des scénarios parfois confus, mal fichus, remplis d'incohérences et de répliques cultes. Des longs-métrages grouillant de défauts qui auraient sans doute fait vomir certains critiques s'estimant être de grands penseurs mais qui font le régal des amateurs de nanar.

Et puis, il y a le cas Tudley James. Granny of the Dead n'a même pas l'excuse d'être son premier film, mais le troisième. Pour l'imagination, il faudra aller voir ailleurs. Celui qui en tournant cette purge avait sans doute dans l'idée de tourner le successeur de l'excellent Shaun of the Dead version grands-mères zombifiées a malheureusement tout faut. Ce que je vais écrire maintenant est sans doute effroyable mais Granny of the Dead ressemble à un film d'étudiants en cinéma. Le genre de produit réalisé sans qu'aucun des participants n'aie pris le temps de s'inspirer des courts qu'il a suivi durant ses années d'études. La photographie et la lumière sont affreusement laides. Les cadrages n'innovent jamais et s'inspirent maladroitement de ceux ayant déjà servi à des cinéastes beaucoup plus talentueux. Vous me direz que dans le genre, on ne pourra sans doute jamais faire mieux, pardon... pire que Birdemic et sa suite...
Je vous répondrai qu'en substance, le cinéaste américain James Nguyen, semblait assumer entièrement, lui, la totale connerie de son diptyque. Si, en dépit de son aspect volontairement comique, Granny of the Dead ne fait ni chaud, ni froid, c'est sans doute parce que son auteur s'est vraiment pris au sérieux et désirait tourner là, la nouvelle référence en matière de film de zombies parodique. Je le répète, Granny of the Dead est un film, oui, mais d'études. Non, pas de fin d'études, rassurez-moi. Ne me dites pas qu'ils vont lâcher Tudley James, Marcus Carroll, Abigail Hamilton, Oliver Ferriman, William Huw et les autres dans la nature. Allez les gars, encore quelques années d'études et peut-être parviendrez-vous à nous servir un plat beaucoup plus digeste que cet infâme Granny of the Dead...
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