Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mardi 28 février 2017

Juste la Fin du Monde de Xavier Dolan (2016) - ★★★★★★★☆☆☆



Xavier Dolan, un cinéaste que l'on aimerait pouvoir détester. Parce que du haut de ses vingt-sept ans, ce québecois né le 20 mars 1989 a déjà établi une jolie carrière dans l'art qui est le sien. Six longs-métrages, et surtout, un Mommy en 2014 qui a presque remporté tous les suffrages. Alors, bien évidemment, on ne pouvait l'attendre qu'au tournant avec son dernier né, Juste la Fin du Monde. Pas celle que l'on nous avait promise en 2012, mais celle d'une prophétie qui devrait toucher le cadre ultra restreint d'une cellule familiale. 'Ça n'est pas la fin du monde' comme diraient certains, et pourtant, quelque part, loin de chez lui, Louis va devoir annoncer à des proches qu'il n'a pas vu depuis douze ans, l'impensable : sa mort prochaine.
Juste la Fin du Monde, c'est d'abord le récit d'une castration affective et intellectuelle. Entre un fils qui a réussi, loin de chez lui, un auteur à succès qui recouvre la mémoire de ses proches en parcourant des milliers de kilomètres pour les rejoindre, et ces derniers, pour lesquels le temps semble s'être arrêté le jour de son départ douze ans auparavant. Une mère(Nathalie Baye que l'on avait déjà pu découvrir dans le superbe Préjudices), peinture vivante dans l'art de l'excentricité, grimée jusqu'aux ongles. Une sœur (Léa Seydoux) vouée toute entière à ce frère disparu. L'autre frangin, lui, incapable de combler les vides, les remplissant d'un orgueil qui étouffe, lui et les siens. Comme Catherine, son épouse, brimée, part lumineuse et maladroite d'un compagnon qui n'avouera jamais ses blessures.


Le dernier long-métrage de Xavier Dolan laisse songeur. On hésite entre crier au génie et soupirer de désespoir de ne pas avoir été autant séduit qu'en 2014. Il y a des instants d'émotion intense. La caméra sachant quel angle choisir pour obtenir ce moment de grâce qui passe dans le regard de ses personnages. Comment résister à cet échange silencieux entre Marion Cotillard et Gaspar Ulliel qui paraissent durant un instant ressentir les émois d'un premier amour ? Curieusement, et à plusieurs reprises, certains semblent avoir des prédispositions avec l'omniscience. Mais Xavier Dolan trompe son monde. Tout ce qui nous semble prendre forme de manière concrète n'est que le fruit d'une construction de notre propre esprit. L'histoire est beaucoup plus simple qu'il n'y paraît puisque le cinéaste québecois a suffisamment confiance en son public pour ne pas avoir à en révéler trop sur les messages que tentent de faire passer les protagonistes.

Si Gaspard Ulliel est forcément émouvant dans le rôle de cet homme venu dire au revoir à ses proches, les autres interprètes n'en sont pas moins formidables. Tout aurait dû me pousser à renier le désir de découvrir Juste la Fin du Monde. Ce cinéaste au succès 'presque trop rapide', et surtout, une Marion Cotillard jamais véritablement appréciée depuis la gloire post-Môme. Elle demeure pourtant ici bouleversante. Vincent Cassel demeure la clé d'une énigme qui ne connaîtra sans doute pas le dénouement que l'on attendait. Toute la force de ce cinéma étant de préserver jusqu'au bout un fil d’Ariane dont l'intérêt premier s'effiloche pour devenir secondaire.
Juste la Fin du Monde n'est malheureusement pas parfait. Il demeure des carences que le québecois a manqué de combler. Son œuvre fait l'effet d'un sparadrap que l'on applique et que l'on retire sans cesse. Les instants de fulgurance existent, mais il est vrai que l'on s'ennuie devant des scènes vides de contexte et trop uniformes. On ne pourra cependant pas lui reprocher ses qualités de réalisateur, scénariste et monteur. Quand dans bon nombre de longs-métrages il demeure évident que les acteurs portent à eux seuls l’œuvre qu'ils interprètent, sans le concours et le talent de Dolan, Juste la Fin du Monde aurait sans doute arboré un visage bien morne. Une note spéciale pour la superbe partition musicale de Gabriel Yared...

lundi 27 février 2017

Incarnate de Brad Peyton (2016) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Il en demeure qui font preuve d'un grand professionnalisme lorsqu'il s'agit de bien interpréter le rôle qui leur est confié au cinéma. On pense notamment à Robert de Niro qui a grossi de 30 kilos afin d'incarner le boxeur Jake la Motta dans le Raging Bull de Martin Scorsese tourné en 1980 ou, encore plus impressionnant, l'acteur Christian Bale qui a sans aucun doute attenté à sa vie en en perdant 28 (ramenant son poids à seulement 55 Kg) pour interpréter le rôle de Trevor Reznik dans l'excellent long-métrage de Brad Anderson, The Machinist. D'autres n'ont certainement pas usé de procédés aussi dangereux mais ont donné de leur personne afin de rendre crédible par la suite, le personnage qui leur à été confié. C'est le cas de l'acteur Aaron Eckhart qui pour les besoins de Incarnate de Brad Peyton a délibérément choisi de se déguiser en vétéran de la guerre du Vietnam atteint d'une maladie mentale. Afin de tester l'efficacité d'un tel procédé, il s'est posté au beau milieu de Venice Beach à Los Angeles et s'est mis à hurler au visage des passants.
De ce personnage, on retrouve quelques séquelles dans celui que Aaron Eckhart personnifie dans Incarnate. Bien que troublé par la mort de sa femme et de leur fils dans un terrible accident de voiture qui l'a irrémédiablement cloué sur un fauteuil roulant, le fou que l'acteur a interprété dans la « vraie vie » semble avoir été remisé au placard. Il n'en a conservé que l'apparence de soldat revenu de la guerre et incapable de se séparer de son uniforme kaki de soldat de l'armée américaine. Le ,petit jeu qu'a mené l'acteur semble avoir porté ses fruits puisque Aaron Eckhart demeure plus que convainquant.

Maintenant, reste à savoir si le film en lui-même tient la route. A savoir que l'intrigue de Incarnate emprunte à bon nombres de longs-métrages, et en premier lieu au célébrissime Exorciste de William Friedkin qu'un personnage évoque d'ailleurs sans réellement le citer. L’œuvre de Brad Peyton a beau se vouloir être un hommage partiel au traumatisant classique horrifique, il n'en a malheureusement pas les épaules. Pourtant, Incarnate n'est pas le ratage presque complet que semblent estimer certains, et non des moindres (le site Rotten Tomatoes lui inflige un pourcentage de réussite de seulement 14% tandis que Metacritic lui donne sur la base de 9 critiques, la note sévère de 30/100). Au contraire, le film propose un « déluge » de bonnes idées, mais confondues entre elles, elle donnent à l'ensemble un résultat pas forcément crédible. Plutôt que de maîtriser au mieux deux ou trois facettes du récit, Brad Peyton crayonne une foule d'idées sans jamais aller jusqu'au bout de ses recherches.

C'est dommage d'autant plus que l'on sent les interprètes investis dans leur rôles. Enfin, certains plus que d'autres. Ce qui demeure le plus étonnant, et sans doute finalement, le plus décevant, est le contraste entre la scène d'ouverture, plutôt réussie, et la libération finale de l'enfant aux prises avec une force maléfique qui elle, demeure particulièrement anecdotique. Cet affrontement final auquel le spectateur peut prétendre n'aura donc pas véritablement lieu. Le combat engagé entre cet exorciste capable d'entrer dans la tête des possédés pour en extraire le mal n'est donc pas à la hauteur de nos attentes. Incarnate n'est pourtant pas totalement raté. Il y demeure suffisamment d'intérêt pour que l'on ne quitte pas la projection avant le générique de fin. Un film très anecdotique qui confirme une fois de plus que le classique de William Friedkin demeure plus de quarante ans après sa sortie, une œuvre indétrônable...

dimanche 26 février 2017

Vidéo: David Lynch et Isabella Rosselini à propos de "Blue velvet"


L'animateur Christophe Dechavanne recevait le 13 janvier 1987 sur le plateau de son émission C'est encore mieux l'après midi, un duo que l'on pouvait considérer de... mythique. L'actrice Isabella Rossellini et le cinéaste David Lynch lors de leur tournée européenne de promotion. Au cinéma avec Blue Velvet, mais pas seulement puisque dans la vie, ils vécurent une histoire d'amour qui s'acheva quatre ans plus tard. Une douloureuse rupture puisque la belle Isabella considéra (et peut-être encore aujourd'hui d'ailleurs) David Lynch comme l'amour de sa vie. Sur le plateau de son émission, Christophe Dechavanne revient donc sur l'une des pièces maîtresses du cinéaste américain, Blue Velvet...

samedi 25 février 2017

Office de Won-Chan Hong (2015) - ★★★★★★★★☆☆



Véritable coup de cœur en cette journée du 25 février 2017. Sorti il y a deux ans, le premier long-métrage du cinéaste sud-coréen Won-Chan Hong est une vraie bonne surprise. Un nom qui ne demeurera pas inconnu de tous puisque le bonhomme se fit déjà la main en tant que scénariste sur l'excellent thriller du réalisateur lui aussi sud-coréen Na Hong-jin, The Chaser. Office, lui, demeure particulièrement atypique puisque la quasi totalité de son intrigue se situe dans les locaux d'une entreprise sud-coréenne aux mains de responsables particulièrement exigeant et ne laissant place à aucune transigeance.
L’œuvre démarre sur un postulat relativement classique puisqu'il s'agit ici pour le détective Jong-Hoon (interprété par le charismatique acteur Park Sung-Woong) de faire toute la lumière sur un cas de triple homicide particulièrement sordide. En effet, l'employé d'une grande entreprise a tué mère, femme et enfant à coups de marteau avant de disparaître dans la nature.
Après avoir interrogé les collègues du meurtrier, le policier chargé de l'enquête découvre que l'homme était peu apprécié et renfermé sur lui-même. Ne parlant que très peu avec eux, il s'était pourtant rapproché de la jeune stagiaire Lee Mi-Rye (extraordinaire Ko Ah-Sing), personnage qui deviendra au fil de l'intrigue l’élément essentiel de l’œuvre de Won-Chan Hong.

Contrairement à ce qu'il paraît être, Office n'est pas que le simple film policier auquel on pourrait s'attendre. D'abord, le cinéaste sud-coréen s'attache à décrire les pressions exercées sur les employés d'une grande entreprise, sur les motivations de ceux qui espèrent évoluer, et même sur les chances, fragiles, de ceux qui voudraient intégrer définitivement la sphère professionnelle du haut de leur branlant statut de simple stagiaire. Dans une cité en mouvement perpétuel où la ruche provoque des paralysies de transports en commun capables de mener l'individu jusque dans un état de retranchement affectif, ces bureaux séparés par de fines parois empêchent l'intimité et dévoilent des regards accusateurs usant, à la longues, les plus fragiles représentants d'une boite dont la définition même est magistralement décrite en l'espace d'une seule phrase vers la fin du film.

Won-Chan Hong fait évoluer son œuvre à mesure que les pièces du puzzle s'imbriquent pour former un tout. De l'enquête policière ne subsistent que quelques bribes visuelles (comprendre, de rares interventions des autorités), l'intrigue renforçant peu à peu cette impression de paranormal qui s'insinue de plus en plus dans le paysage peu idyllique de l'entreprise. Pourtant, cette fausse ghost-story asiatique continue de ménager un suspens jusqu'au dénouement qui lui, plonge ses interprètes ainsi que les spectateurs, aux confins de l'horreur et de l'épouvante. Outre la parfaite maîtrise du cinéaste et la très belle photographie que l'on doit partiellement à l'élégance d'un superbe cinémascope, les acteurs assurent un spectacle permanent, la jeune Ko Ah-Sing donnant, elle, dans la prouesse. Mais s'il demeure ici un élément essentiel à cette pesante angoisse qui ne cesse de monter, c'est bien la partition musicale de So-Joung Ahn et Chong Jee-Hoon. Magistrale et anxiogène. Office est une totale réussite qui prouve une fois encore que le cinéma sud-coréen n'a plus rien à prouver à celui qui nous vient du monde occidental...

jeudi 23 février 2017

Un film-Une scène : L'exorcisme de Regan MacNeil



On l'a sans doute oublié, peut-être ne le savions-nous pas, ou plus simplement, certains ne s'en préoccupaient probablement pas à l'époque, mais L'Exorciste a failli arborer un visage bien différent de celui qu'on lui connaît depuis maintenant presque un demi-siècle (à quelques années près...). Cette œuvre de William Friedkin à valeur de documentaire (le film s'inspire en effet d'un fait divers authentique) aurait sans doute davantage ressemblé à une fiction (ce qu'elle demeure effectivement) si les rôles des Pères Merrin et Karras avaient été confiés à des interprètes beaucoup plus connus du grand public (au hasard, Gene Hackman, Al Pacino, Roy Scheider ou encore Stacy Keach qui au départ étaient tous pressentis). Même ceux de Regan et de sa mère posèrent problème avant que le cinéaste n'impose les actrices Ellen Burstyn et Linda Blair avec véhémence.
Max von Sydow dans celui du père Merrin, Jason Miller dans le costume du Père karras. Le premier ne croit pas en Dieu, le second, lui, a perdu la foi. Autre point commun entre les deux interprètes : ils demeurent à l'époque de parfaits inconnus aux États-Unis. Le premier est célèbre dans son pays, la Suède, pour avoir été le principal interprète d'un grand nombre de longs-métrages signés par l'illustre Ingmar Bergman (Le Septième Sceau, La Source, Les Fraises sauvages). Jason Miller, lui, n'a jusqu'à maintenant fait parler de lui que pour sa carrière de comédien au théâtre et n'a joué pour l'instant que dans un seul long-métrage, The Nickel Ride de Robert Mulligan, auteur du chef-d’œuvre The Other.

On oublie également que L'Exorciste n'est pas qu'un simple film d'horreur, mais surtout un drame familial poignant. Car au delà de l'abomination qu'est le démon Pazuzu qui prend en otage la jeune Regan, ce sont les liens entre une mère et sa fille qui se délient. D'une certaine manière, William Friedkin impose le passage à l'âge adulte à une gamine douce et pure de la façon la plus radicale.
Lorsqu'interviennent enfin Merrin et Karras, il est devenu difficile d'identifier Regan en tant que jeune adolescente. Le masque mortuaire qu'elle porte à la place de son doux visage l'identifiant alors à ce moment là, davantage au démon qui l'habite qu'à l'enveloppe charnelle d'une gamine qui aurait dû encore avoir à tout apprendre (les rapports à la découverte de sa sexualité étant ici révélés à travers un acte masturbatoire particulièrement violent).
Durant de longues minutes, dans une chambre glaciale et une atmosphère délétère, deux hommes vont combattre le Malin sous sa forme la plus terrifiante (dans un premier temps, les signes évocateurs de sa présences ne touchent pas encore l'intégrité physique de Regan). De très longues minutes qui imposent un combat entre le bien et le mal. La chambre de Regan n'a plus grand chose à voir avec l'environnement normal d'une gamine de douze ans mais ressemble davantage à l'enfer dans lequel l'adolescente et son entourage sont plongés maintenant depuis plusieurs semaines.

Ce long exorcisme que nous promet le titre du film est éprouvant, digne d'une œuvre horrifique, mais montre également avec quel acharnement et quel amour pour son prochain, deux hommes vont aller jusqu'à sacrifier leur propre existence pour sauver l'âme d'une jeune enfant. La mort du père Merrin demeure de ces deux sacrifices, la moins poignante. Peut-être parce qu'elle est attendue. N'oublions pas que dès l'intro en Irak, on soupçonnait le père Merrin d'être malade du cœur. Si la peine de le voir mourir ne nous étreint pas, juste avant que sa mort n'intervienne, on ressent tout de même l'angoisse d'une mort prête à se saisir de l'âme d'un homme au départ, éminemment fragile. Le véritable bouleversement se situe dans le décès de Karras. Cet homme de Dieu qui déjà a perdu sa mère. Accusé dans des rêves morbides de l'avoir abandonnée dans un asile, le voici désormais contraint au sacrifice. En s'offrant à Pazuzu, n'est-il pas à ce moment très précis, celui qui prend possession de l'autre ? En libérant Regan de l'emprise du démon, et en se jetant par la fenêtre, le Père Karras met un terme aux tourments de la jeune fille. Et pourtant, cette fin laisse derrière elle un certain ressentiment. L'Exorciste ne se clôt ni sur une happy end, ni sur une fin totalement pessimiste. La mort de Karras ne signifie donc pas une fin heureuse. Pas un sourire pour cette jeune fille qui vient d'être sauvée, mais plutôt un regard vers cet escalier jouxtant la chambre maudite, et au bas des marches duquel un homme a perdu la vie...

mardi 21 février 2017

Phantom Of The Paradise de Brian De Palma (1974) ★★★★★★★★★★




Lorsque Brian De Palma réalise "Phantom Of The Paradise" en 1974, il a déjà derrière lui quelques films à son actif dont un certain "Soeurs de Sang", hommage vibrant à son cinéaste fétiche Alfred Hitchcock qu'il prendra comme référence dans beaucoup d'autres de ses films à venir tels que "Blow Out" (remake du classique "Blow Up") ou encore "Body Double". En 1976, il réalisera même le film qui fera découvrir au monde entier l'immense écrivain fantastique Stephen King avec la très fidèle adaptation de son tout premier roman "Carrie au Bal du Diable". 

 
Dans "Phantom Of The Paradise", De Palma s'inspire de trois mythes fantastiques qu'il mêle avec brio. Tout d'abord celui du "Fantôme De L’Opéra" de Gaston Leroux qu'il adapte librement et de façon magistrale, faisant de son fantôme un homme trompé et manipulé par un homme, propriétaire du "Paradise", avare de célébrité et de reconnaissance, mais aussi et surtout un fantôme amoureux d'une jeune chanteuse qui préférera se tourner vers l'odieux manipulateur sans doute par ambition, du moins le croit-on pendant un temps. De palma mêle ensuite deux autres mythes bien célèbres de la littérature fantastique, celui de "Faust" ainsi que du "Portrait de Dorian Gray".

 
Swan, est propriétaire d'un théâtre qui cherche à tout prix la musique qui servira au lancement du "Paradise". Malgré un visage angélique, Swan personnifie le mal à l'état pur. Un mal avec lequel il a, il y a de très nombreuses années, fait un pacte pour que son reflet dans le miroir vieillisse à sa place.
Winslow Leach, compositeur de génie, viendra passer une audition pour l'ouverture du "Paradise" et Swan, interpellé par son interprétation de l'une de ses compositions au piano, fera tout pour s'approprier l'intégralité de l'opéra que Leach a mis tant de temps à composer. Winslow lui, ne désire qu'une chose: être engagé par Swan tout en étant l'interprète exclusif de son opéra, chose que ne peut concevoir le propriétaire des lieux.

Swan parviendra à prendre possession de l'opéra de Leach par l'entremise de son "bras droit" Beef. Débutera alors un combat entre l'homme qui composa un opéra magnifique, celui qui lui vola et entre lesquels une jeune femme s’immisça... 

 
En chef d'orchestre talentueux, Brian De Palma fait d'un récit mille fois adapté un film somptueux à la mise en scène magistrale et aux décors psychédéliques et dantesques. La musique, elle, est composée par Paul Williams qui interprète le rôle de Swan. De Palma dévoile une technique qui bientôt deviendra sa marque de fabrique : le splitscreen qui permet de partager l'image en plusieurs sections, ce qui permet aux spectateurs de voir certaines scènes sous différents angles. Un procédé qui atteindra son apogée lors du film "Snake Eyes" et notamment la scène d'ouverture en plan-séquence qu'il tournera beaucoup plus tard. "Phantom Of The Paradise", avant d'être un formidable film fantastique est d'abord une comédie musicale très réussie. La partition de Paul Williams participe d'ailleurs grandement du fait que l'on prend beaucoup de plaisir à suivre le film. Ce dernier fut souvent comparé à un autre classique, "The Rocky Horror Picture Show" qui, très souvent encore dans certaines salle de cinéma américaines est diffusé tard le soir.

Le film de De Palma est lui très court, moins d'une heure trente, mais la mise en scène force le respect, notamment dans le dernier quart d'heure durant lequel les événements se précipitent et s'enchainent à une allure folle. Encore un film essentiel donc. 

Peut-être le plus grand film de son auteur...

dimanche 19 février 2017

Cycle Larry Cohen - Island of the alive : It’s alive III (1987) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Dernier article consacré au cinéaste américain Larry Cohen, La Vengeance des Monstres (Island of the alive : It’s alive III) est également le dernier volet de la trilogie consacrée aux bébés monstres. Treize ans après l'original et huit après sa suite, que reste-t-il d'une œuvre qui déjà à l'époque souffrait de défauts rédhibitoires ? En fait, pas grand chose si ce n'est un grand déballage de scènes qui n'ont souvent pas grand chose à voir les unes avec les autres. Larry Cohen n'est désormais plus que le producteur exécutif (la production étant assurée par Paul Kurta) d'une licence en fin de vie qui cherche à reprendre un peu de vigueur en établissant le domaine de ses créatures sur une île déserte. Un petit coin de paradis pour ces enfants malmenés par la presse et par les autorités mais qui retrouvent malgré tout un peu d'espoir grâce à quelques rares individus. C'est ainsi que l'on retrouve pour la troisième fois l'acteur Michael Moriarty dans une œuvre signée Larry Cohen. Avec davantage de cheveux sur le caillou, il interprète le rôle d'un père dont la femme a elle aussi enfanté un monstre. Toujours aussi hideuses, la créature imaginée par le maquilleur Rick Baker a gagné des gallons supplémentaires dans le domaine de la laideur.

Désormais, il ne s'agit plus de montrer des bébés monstrueux quelques jours après leur naissance mais des enfants à la croissance rapide et âgés de cinq ans. Autant d années à vivre reclus sur une île, et malgré leur bas âge, capables de procréer. Et c'est d'ailleurs ce qu'il ne se gêneront pas de faire. Aux côtés de Michael Moriarty, on découvre avec étonnement la présence de l'actrice américaine Karen Black qui fit vivre des jours heureux à un grand nombre de longs-métrages, tous genres confondus. Du film catastrophe (747 en Péril), au film de science-fiction politique (Capricorn One), en passant par l'épouvante pure (le chef-d’œuvre de Dan Curtis Burnt Offerings).

Avec La Vengeance des Monstres, l'aura de l'actrice dégringole dangereusement. On ne sait pas vraiment si elle y est simple serveur, entraîneuse, ou tapineuse. D'une blondeur qui la confine parfois au rôle de poule vulgaire, on se demande ce qu'est venue faire la star dans ce petit budget sans grand intérêt. Larry Cohen tourne à la dérision un sujet auquel avait pourtant tenté à l'origine de prendre le plus grand soin. Tout commence par un procès pas tout à fait digne de Perry Mason mais presque. Ou comment convaincre que tuer les vilaines créatures n'est peut-être pas la solution. Ensuite, c'est direction l'île en question. Un havre de paix pour les anciens bébés-tueurs devenus des adultes précoces mais par pour la majorité de ceux qui aimeraient y fouler le sol. Des chasseurs d'hommes. Pardon! D'enfants. Et un Michael Moriarty accompagné de plusieurs scientifiques et d'un flic qui cabotine exagérément, au désagrément d'une femme qu'il drague ouvertement.

On se surprend à sourire. Car si même l'acteur n'est pas des plus épatant, ses répliques de séducteurs raté sont parfois amusantes et créent une rupture avec une scène ayant précédé celle située sur un bateau. Un passage embarrassant d'ailleurs. Assez dérangeant lors duquel il est rejeté par une prostituée qui voit en cet homme dont l'épouse a donné naissance, un individu porteur d'une maladie. Sans faire preuve d'aucun tact, la jeune femme dégage notre sympathique héros de sa chambre. Assez troublant. Michael Moriarty ne se départissant jamais de son sourire, même dans les pires situations (on se demande d'ailleurs dans quelle mesure ce comportement est dû à son interprétation et non pas à son piètre jeu d'acteur), on oublie assez vite ce passage dénué d'humanité pour se concentrer sur une intrigue parfois confuse (passages entre des scènes situées sur un bateau et celles d'un bar). Des courses-poursuites dont le point de chute s'avère être une plage sur laquelle plusieurs individus vont tenter de violer Ellein (Karen Black). Larry Cohen se disperse un peu trop. Des scènes pas si inutiles que ça puisqu'elles permettent tout de même de maintenir le rythme. Jusqu'à un final qui aurait dû être émouvant mais qui, permettez-moi de le dire, confine au grotesque. Il était donc temps pour les bébés de Larry Cohen d'aller se coucher et moi, de mettre un terme au cycle lui étant consacré...

vendredi 17 février 2017

Cycle Larry Cohen - God Told Me To (1979) - ★★★★★★☆☆☆☆



Après The Stuff, j'ai le choix entre deux autres longs-métrages. Soit je commence par God Told Me To et je termine par It's Alive III: Island of the Alive. Soit je décide de commencer par le dernier volet de la trilogie It's Alive et je clôt le cycle avec ce qui demeure apparemment le mieux apprécié par les amateurs de l’œuvre du cinéaste américain Larry Cohen. N'ayant pas une once de patience et désireux de voir à quoi peut ressembler cette curieuse histoire mêlant meurtres en série et secte agissant selon la volonté de Dieu, je commencerai donc par God Told Me To, plus connu chez nous sous le titre Meurtres sous Contrôle. Il s'agit du cinquième long-métrage de Larry Cohen. Encastré entre It's Alive et The Private Files of J. Edgar Hoover, la chose est réputée pour être assez étrange. Qui a dit barrée ?

Été 1979, à New-York, USA. Il fait beau quand tout à coup, au cœur même de cette cité grouillante de vie, il pleut des balles. Un tireur fou juché au sommet d'une tour abat froidement et avec méthode hommes et femmes sans distinction d'âge. Cet homme est le premier d'une longue série d'individus qui tueront pour celui qui leur commandera de le faire en son nom. Un nouveau messie. En fait, un hybride, étonnant croisement entre une entité extraterrestre et une femelle terrienne demeurée immaculée. Une Marie des temps modernes, abductée, violée, inséminée et renvoyée à la surface de la planète pour donner naissance à une engeance que l’œuvre de Larry Cohen définira plutôt comme le principal ennemi de notre Seigneur, le Diable en personne.
Et pour convaincre ceux qui voudraient émettre une opinion, différente, il lui offre comme abri un sous-sol. Insalubre, décrépit, et surtout, une chaudière prodiguant des flammes faisant de ce lieu, l'Enfer tel qu'on l'imagine le plus souvent.

Curieux effectivement, ce God Told Me To où forniquent ensemble science-fiction, fantastique, horreur et policier. Des fous de Dieu tuant sous les ordres télépathiques d'un sociopathe hybride (le très flippant Richard Lynch, acteur immolé qui offre une fois de plus son incroyable visage brûlé). Et face à eux, un flic qui ne cesse de remettre en question sa foi, jusqu'à la révélation finale, inattendue. Tous les défauts du cinéma de Larry Cohen ressurgissent. Un trop plein d'idées qu'une mise en scène pâlotte et un montage incohérent finissent par plomber.
Merde, quoi ! Il y avait matière à donner naissance à un chef-d’œuvre, à un long-métrage intemporel. A un classique du genre. On se contera finalement de suivre l'enquête policière du lieutenant Peter J. Nicholas sans véritable passion mais avec un intérêt tout juste suffisant. Pour incarner le rôle du flic, Larry Cohen pense d'abord à l'acteur Robert Forster mais celui-ci abandonne au bout de deux jours. C'est Tony Lo Bianco qui prend alors sa place. Si chez nous, cet acteur qui a pourtant joué dans des dizaines de longs-métrages n'est pas des plus connu, certain reconnaîtront l'homme qui interpréta le rôle de Raymond Fernandez dans le film culte de Leonard Kastle, The Honeymoon Killers en de 1970 et tourné en noir et blanc.
God Told Me To laisse un curieux sentiment d'inachevé. On appréciera le cadre souvent déprimant d'une cité en décomposition. Des ruelles insalubres. Des bars en mode « coupe-gorge ». des maquereaux. Des putes. Bref, une ville qu'il est temps de nettoyer. Et surtout un flic barré. Tiens, comme le film d'ailleurs. Cette impression demeurant toute relative (on a vu des œuvres exigeant beaucoup de concentration avant et après le film de Larry Cohen), aurions-nous été trompés sur la légende qui entoure God Told Me To ? Peut-être un peu, oui...

mercredi 15 février 2017

Cycle Larry Cohen - The Stuff (1985) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Larry Cohen débarque en 1985 avec The Stuff. Sur une idée totalement incongrue se cache en réalité un message à l'attention de ces grandes compagnies dont l'enseigne Coca-Cola fait partie et qui ont gangrené la quasi-totalité de la planète avec des produitsde consommation pas forcément bons pour la santé. Le cinéaste américain extrapole le sujet en proposant aux habitants d'une petite ville, puis au pays tout entier, une curieuse substance jaillissant du sol et possédant la texture crémeuse et le goût du yaourt. Le succès est immédiat. Mais, chaque médaille ayant son revers, le Stuff dont les médias martèlent l'esprit des gens a des conséquences inattendues. Ceux qui en consomment commencent à avoir un étrange comportement. D'abord incapables de s'en défaire, ils sont ensuite les victimes d'une curieuse transformation physique qui les vide de tout organe interne, se retrouvant ainsi comme de vulgaires coquilles vides remplies ensuite de ce même stuff qui fait des ravages dans les ménages. Engagé par une boite concurrente à celle qui a la main mise sur le Stuff, un homme va mettre à jour la terrible vérité liée à ce produit dont tout le monde raffole.

En fait, pas vraiment tout le monde. The Stuff vise aussi les tentatives d'assimilation à travers le portrait de ce gamin qui découvre bien avant d'autres que le yaourt incriminé semble être mu d'une vie propre. L’œuvre de Larry Cohen est une allégorie sur la consommation abusive de certains produits alimentaires, tels ceux que l'on trouve dans les innombrables chaînes de fast-food de par le monde. The Stuff a l'air d'en rajouter et pourtant, trente ans après, nous sommes encore les témoins des ravages de certaines substances (il n'y a qu'à voir l'histoire concernant Mary Allwood, cette jeune femmes qui durant quatre ans a bu jusqu'à vingt cannette de Red Bull par jour, avec toutes les conséquences que cela a pu avoir sur son organisme).

Certes The Stuff a pris un très méchant coup de vieux. Les ficelles utilisées pour créer les effets-spéciaux sont bien connues, et pourtant, on passe un moment relativement agréable. Dans le rôle principal, on retrouve l'acteur Michael Moriarty qui interprétait déjà un très désagréable personnage dans Q du même Larry Cohen. Assez piètre acteur, il n'est de plus, pas aidé par un montage et un scénario qui manquent parfois de crédibilité.
Original de par son concept, le film n'est toutefois pas tout à fait novateur puisqu'en regardant bien, Larry Cohen semble s'inspirer de deux œuvres de science-fiction des années cinquante : Danger Planétaire de Irvin S. Yeaworth Jr., ainsi que L'Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel. Le premier inspirant la forme étonnante de l'organisme nommé Stuff. Le second, lui, inspire le comportement de ceux qui ont goûté au Stuff et surtout le fait que leur corps ne soit plus qu'un réceptacle accueillant leur hôte mal attentionné. Un petit film sympa, sans plus...

lundi 13 février 2017

Cycle Larry Cohen - The Ambulance (1990) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Le cinéaste américain Larry Cohen entame les années quatre-vingt dix avec son dix-septième long-métrage. Et une fois encore, les blouses blanches font partie de l'aventure. Cette autorité entre les mains de laquelle nous confions habituellement nos « maux » va pourtant se révéler fort peu compatible avec ce que l'on attend généralement d'elle. Après le cri de désespoir de It's Alive (rappelons que le titre du film de Larry Cohen s'inspire de la célèbre phrase criée par le docteur Frankenstein dans le fameux long-métrage éponyme de 1931), L'Ambulance met en scène un individu que l'on nommera communément de « collant » et assistant à l'enlèvement d'une jeune femme qu'il tentait de séduire en pleine rue.
Cet homme, c'est Joshua Baker (l'acteur Eric Roberts, qui n'a malheureusement pas joué que dans de bons films). Le genre de type qui s'impose, sûr de son charisme et qui fort heureusement (ou pas) pour sa « victime » féminine, se trouvera présent lorsqu'elle fera un malaise. Atteinte de diabète, elle est immédiatement transportée à l’hôpital. Ou plutôt, c'est ce que l'on pense d’abord. En réalité, la jeune femme a été enlevée. D'ailleurs, cela n'a pas l'air d'étonner grand monde, mais l'ambulance qui la réceptionne est un modèle des années soixante qui n'a plus court en 1990. Mais bref, voici Joshua lancé dans une course effrénée pour retrouver la jolie jeune femme. Qui, soit dit en passant, lui fera un joli bébé dans le dos lorsqu'il la retrouvera.

Aux côtés d'Eric Roberts, on retrouve l'acteur noir James Earl Jones (le flippant Thulsa Doom du Conan le Barbare original) dans le rôle du Lieutenant Détective Spencer. L'Ambulance a tout du bon gros nanar. De part la présence d'Eric Roberts d'abord, mais aussi par son aspect. Mélangeant les genres avec plus ou moins de bonheur, le film de Larry Cohen est catégorisé en tant que comédie d'action horrifique. Je veux bien, oui, reconnaître que quelques gags demeurent amusants. Telle la scène durant laquelle ce bouffeur de chewing-gum de Lieutenant Détective Spencer rend son dernier souffle en mâchant sa chique préférée. Pour le reste...

C'est vrai également que le film fait preuve d'une énergie conférant à ses scènes d'action un rythme plutôt soutenu. Par contre, en matière de scènes d'horreur, il faudra aller voir ailleurs. En effet, L'Ambulance est excessivement avare en la matière. En fait, on a beau chercher, mais il ne demeure pas l'ombre d'une goutte de sang, si ce ne sont les éraflures du héros lors de la bagarre avec une bande de voyous toxicomanes. C'est un peu léger, mais bon, passons. Red Buttons participe lui aussi au projet. Et si son nom ne vous dit rien (il a notamment joué dans L'Aventure du Poséidon et même dans un épisode de La Petite Maison dans la Prairie), vous le reconnaîtrez aisément dans le rôle du compagnon de chambre du héros.
Autre acteur participant à L'Ambulance, Eric Braeden. Sous ce nom (presque) imprononçable se cache l'un des plus importants protagonistes du célèbre soap-opera, Les Feux de l'Amour. Victor Newman, c'est lui. Un rôle qu'il endosse depuis maintenant trente-sept ans. Dans L'Ambulance, c'est lui le médecin fou qui fait enlever des femmes et des hommes atteints de diabète afin de pratiquer sur eux des opérations dont le but ultime est de guérir définitivement la maladie.
Pas vraiment crédible, l'acteur est aussi rigide que dans la série qui l'a fait connaître dans le monde entier. En même temps, on s'en fiche un peu puisque de toute manière L'Ambulance n'est à priori pas le chef-d’œuvre auquel on ne s'attendait de toute manière pas du tout. Petite anecdote amusante : Larry Cohen aurait conçu le scénario de son film alors qu'il était à l'arrière d'une ambulance en direction d'un hôpital...

samedi 11 février 2017

Cycle Larry Cohen - It Lives Again (1978) - ★★★★★★☆☆☆☆



Quatre années se sont écoulées depuis le récit de It's Alive, premier volet de la trilogie consacrée aux bébés monstrueux du cinéaste américain Larry Cohen. Comme l'indique le titre français, Les Monstres sont Toujours Vivants. Larry Cohen voit plus grand, plus ambitieux, mais toujours avec un petit budget. Même si l'un de ses personnages annonce au début l'arrivé probables de milliers, voire de millions de cas, cette suite ne mettra en scène que trois bébés. Trois horribles petits monstres dont l'apparence n'a pas vraiment évoluée depuis quatre ans. C'est d'ailleurs toujours le maquilleur new-yorkais Rick Baker qui s'occupe des effets-spéciaux. Des créatures et des scènes d'horreur que l'on espérait en plus grand nombre mais malheureusement, çal n'est pas le cas. It Lives Again semble même en proposer un peu moins cette fois-ci. Les bébés possèdent toujours autant de faculté à se dérober à la caméra, quant aux effets sanglants, ils se font de plus en plus rares.

Reste à savoir si le film est suffisamment bon pour pallier au manque d'horreur. La réponse n'est pas vraiment évidente à apporter puisque Les Monstres sont Toujours Vivants possède autant de qualités que de défauts. Tout comme son ainé, le faible budget se fait ressentir. Même si le spécialiste des effets-spéciaux Rick Baker a su prouver plus tard qu'il faisait partie des meilleurs dans son domaine (Il a notamment collaboré au Loup-Garou de Londres, à Greystoke ou encore à Star Wars), on sent encore ici qu'il débute presque sa carrière dans le septième art. Ses bébés ressemblent trop à ce qu'il demeurent être : de gros joujoux en latex plutôt mal animés. On aurait pu espérer mieux.
On retrouve avec plaisir l'acteur John P. Ryan qui interprétait le rôle du père dans le premier volet de la trilogie ainsi qu'Andrew Duggan dans celui du Docteur Perry. Aux côtés des deux hommes, on retrouve John Marley qui joua notamment dans le très curieux Dead of Night de Bob Clark, et dans The Car de Elliot Silverstein.

Nouveaux venus, Frederic Forrest et Kathleen Lloyd campent désormais le couple victime d'un traitement dont l'intrigue de It's Alive faisait référence, principale cause des mutations chez les bébés. John P. Ryan revient cette fois-ci sans celle qui partageait sa vie dans le film précédent. Investit d'une mission de sauvetage, c'est en compagnie de deux médecins qu'il va tenter de sauver les bébés à naître. Car face aux trois hommes, le docteur Mallory et les autorités sont officieusement chargés de les éliminer.
De ce point de vue là, Les Monstres sont Toujours Vivants est plutôt réussi et assez dynamique durant la première moitié. Malheureusement, cela ne dure pas. Le film retombe dans les travers de son aîné avec, à savoir, des longueurs assez pénibles. Si l'actrice qui campait la mère du premier rejeton demeurait parfois étonnamment émouvante dans son rôle de femme cherchant à retrouver son bébé, Kathleen Lloyd, bien qu'ayant pour rôle d'exprimer le même genre de sentiments, a bien du mal à faire passer une quelconque émotion. Cette suite est donc en demi-teinte...


vendredi 10 février 2017

Bernard Menez



En préambule au cycle que je vais bientôt lui consacrer, j'ai décidé de commencer par dresser une filmographie distincte et dispersée du comédien, acteur, réalisateur, auteur, metteur en scène, chanteur, et, ne l'oublions pas (mais d'ailleurs, qui pourrait l'oublier ?) homme politique (il créa TRES SERIEUSEMENT le mouvement DIVERS - 'Démocrates indépendants voulant ensemble le renouveau de la société' en 2002) Bernard Menez. Si j'en entends qui rigolent au fond de la salle, sachez que j'avais le choix entre lui et Aldo Maccione et que ma compagne a eu le dernier mot. Et puis, sait-on jamais. Peut-être mon esprit aura retrouvé d'ici là toute sa raison ? Étant donné que l'interprète de Jolie Poupée en 1984 a joué dans une cinquantaine de longs-métrages, je ne résumerai succinctement que ceux que j'ai vu, OU, entraperçus. Il ne sera donc pas question de télévision, ni de théâtre. Encore moins de politique, tous ceux qui me connaissent sachant à quel point le sujet m'ennuie.
Croyez-le ou non, mais c'est sans savoir que Bernard Menez est le fils d'un ancien postier que j'ai décidé de me lancer dans l'aventure pittoresque de cet acteur culte et nanardesque, travaillant moi-même dans cette branche. Seul acteur parmi un fratrie composée de quatre frangins, c'est après avoir été admis à l'école normale supérieure de l'enseignement technique en 1964 qu'il décide de mettre un frein à ses études et faire son service militaire. Il devient moniteur de colonie, puis, finalement, instituteur et professeur de mathématiques, et de sciences physiques. Bien décidé à faire du cinéma et du théâtre, Bernard Menez débute en 1973 dans Du Côté d'Orouet de Jacques Rozier. La même année, il est engagé par François Truffaut sur La Nuit Américaine, et on le retrouve dans La Grande Bouffe de Marco Ferreri, ou Les Quatre Charlots Mousquetaires d'André Hunebelle.

Mais comment prendre au sérieux un tel acteur. Cette voix nasillarde, son visage si particulier orné d'un regard aussi triste que parfois peu engageant. Si je vous racontait qu'un jour ma compagne a déjeuné en sa compagnie... mais chut !!! c'est un secret...et puis, des rôles qui ne lui permettront pas de grandir comme a pu le faire l'immense Louis de Funès, longtemps cantonné à de petits rôles. Le cinéaste Pascal Thomas semble en avoir pourtant fait son chouchou puisque entre 1973 et 1980, il a engagé l'acteur sur six des onze longs-métrages qu'il tourna durant cette période. Au hasard, Pleure pas la Bouche Pleine (leur première collaboration), Le Chaud lapin, ou Celles qu'on n'a pas Eues. Les deux hommes se sont même retrouvé trente ans plus tard, en 2010, sur le plateau de Ensemble nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour.

Bernard Menez a tourné auprès de Thomas, Truffaut, Rozier, Ferreri et Hunebelle, donc, mais également pour Didier Kaminka (Trop c'est Trop), Georges Lautner (pour l'un des meilleurs films de Menez, Pas de Problème), Robert Lamoureux (Opération Lady Marlène), Edouard Molinaro (dans un improbable rôle de vampire dans Dracula père et fils aux côtés du Grand Christopher Lee, tout de même !), Louis de Funès (L'Avare), Jean-Pierre Mocky (Les Saisons du Plaisir, et plus récemment le Cabanon Rose), ou encore Laurent Baffie pour Les Clefs de Bagnole. S'il demeure un long-métrage considéré par beaucoup de cinéphiles comme un chef-d’œuvre, c'est le Maine-Ocean de Jacques Rozier que tourna Bernard Menez en 1986. Peut-être d'ailleurs commencerai-je le cycle qui lui sera consacré par ce film...
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...