Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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dimanche 31 juillet 2016

El Conquistador de la luna de Rogelio A. González (1960)



Certes, ça n'est pas commun, mais deux génies vivent dans le même immeuble. D'un côté, le professeur Abundio qui a mis au point un carburant si léger qu'imaginer pouvoir voyager loin dans l'univers n'est plus de la science-fiction. Et à quelques étages au dessus de l'appartement qu'il partage avec sa fille Estelita habite Bartolo, un électricien plein d'imagination, inventeur surdoué secrètement épris de la jeune femme. Alors que le professeur Abundio a rendez-vous avec un Ministre afin de lui faire part de sa découverte, Estelita monte jusqu'à l'appartement de Bartolo afin de lui demander de réparer un fer à repasser. Une fois la réparation effectuée, l'électricien redescend, mais ne trouvant pas Estelita chez elle, il se rend sur un terrain appartenant au professeur et au milieu duquel trône une immense fusée. A la recherche de la jeune femme, il grimpe à bord, la retrouve, mais par accident manœuvre une poignée qui enclenche le décollage de la fusée.

Seuls à bord, Estelita et Bartolo arrivent bientôt dans la zone d’atterrissage de la Lune qu'avait préalablement prévu le professeur Abundio. Guidés grâce aux informations de ce dernier qui du bureau du Ministre tente d'aider les deux astronautes amateurs, Estelita et Bartolo sont les premiers à fouler le sol du satellite. Bientôt, ils découvrent qu'une race extraterrestre vit sur la Lune et qu'elle est malintentionnée. En effet, une petite armée de martiens dirigée par une immense cerveau y a élu domicile et projette d'envoyer une bombe H+H à réaction en chaîne infinie afin de détruire la planète Terre...

Réalisé par le cinéaste, acteur et scénariste mexicain Rogelio A. González, El Conquistador de la luna est un petit film de science-fiction qui à vrai dire doit son unique charme à son pays d'origine. De la science-fiction, oui, mais pas très sérieuse malgré le thème qui y est évoqué : l’annihilation de toute espèce vivant sur Terre par une race d'extraterrestres. L'acteur Antonio Espino «Clavillazo» cabotine beaucoup, et même un peu trop à mon goût. Ana Luisa Peluffo n'a pas les charmes de la superbe Patricia Conde (Museo del Horror) et le récit n'est pas aussi prenant qu'il aurait pu prétendre. La bluette amoureuse entre les deux interprètes improvisés astronautes pour l'occasion ne fonctionne pas. Le personnage de Bartolo étant bien trop inconstant pour être crédible.

Antonio Espino «Clavillazo», pour a voir été un très célèbre comique dans son pays d'origine (le Mexique) donne trop de sa personne dans le registre qui est le sien. Bavard et noyant l'intrigue de par sa trop grande présence et son jeu outré, il ne laisse que peu de place à celui de ses compagnons d'aventure. Gênant pour une œuvre qui doit choisir entre deux pôles diamétralement opposés : celui de la science-fiction et celui de la comédie. Et si l'acteur Andrés Soler qui interprète ici le Professeur Anbundio en rajoute une couche dans l'humour, il demeure par contre beaucoup moins agaçant que son homologue. Quant à Ana Luisa Peluffo, elle ne sert finalement que de faire valoir aux deux hommes qui jouent à ses côtés.

En matière d'effets-spéciaux, la copie est elle aussi à revoir. Si l'énorme cerveau, les décors lunaires et les martiens reptiliens ne sont pas ce que l'on a vu de pire au cinéma, on pourra par contre contester le choix du réalisateur lorsqu'il emprunte des passages issus d'autres œuvres de science-fiction. Si El Conquistador de la luna n'est pas à proprement parler un navet, on n'en est pas loin...

mercredi 27 juillet 2016

Las Luchadoras Contra el robot Asesino de René Cardona (1969)



Le professeur Orlak et son assistant Waldo accumulent les échecs dans leur tentative de créer des individus mi-hommes, mi-robots afin de les asservir et ainsi d'avoir un contrôle total sur l'espèce humaine. Après plusieurs tentatives d'opération infructueuses qui se sont soldées par la mort des patients enlevés par l'unique et très onéreux robot conçu par Orlak, c'est Waldo qui apporte une solution au professeur fou : enlever des scientifiques et les contraindre de participer à des recherches permettant à Orlak de mener à bien son projet de conquête de l'humanité. Parmi eux, les professeurs Hills, et surtout, le professeur Reyna qui, lors d'une réunion imposée par Orlak qui explique alors son plan à ses trois otages. Reyna refuse et quitte la salle, mais est violemment frappé par le robot d'Orlak qui le tue, et abandonne son corps dans une forêt.

Orlak ordonne au robot d'aller trouver le professeur Chavez, la prochaine victime du savant fou qui viendra prendre la place vacante de Reyna. Malheureusement pour Orlak, ses recherches ne seront pas de tout repos car la nièce de Reyna, championne de catch est bien décidée à retrouver le responsable de la mort de son oncle. Et pour cela, elle pourra compter sur le policier Arturo ainsi que sur son collègue...

Las Luchadoras Contra el robot Asesino (traduire chez nous par Les combattantes contre le robot assassin) est l'un des nombreux films tournés entre 1925 et 1982 par le cinéaste, acteur, scénariste et producteur mexicain René Cardona, mais aussi et surtout, le troisième film mettant en scène les fameuses Luchadoras du titre après Las Luchadoras contra el Médico Asesino en 1963 et Las Luchadoras Contra la Momia en 1964. Il attendra donc cinq années avant de remettre en scènes ses catcheuses dans cette œuvre mêlant policier, science-fiction et fantastique. Très populaire au Mexique, le catch est particulièrement bien représenté dans ce troisième volet puisque le récit est entrecoupé de scènes de combat, il faut dire, plutôt mollassonnes. On a droit en effet à deux ou trois prises différentes qui se répètent à l'infini. En tout cas, pas de quoi s'extasier.

Un savant fou, des catcheuses, des scientifiques, des policiers, un zombie, et même un François Mitterand plus vrai que nature dans la peau du robot d'Orlak, le scientifique ayant même poussé le vice jusqu'à affubler sa machine d'un costume et d'un chapeau presque identiques à ceux que portait notre ancien président !!!

Ensuite, concernant l'histoire elle-même, et compte tenu du fait que les origines et l'âge du film pourraient éventuellement mettre en doute sa légitimité dans les genres fantastique et science-fiction qu'il exploite, on aurait pu s'attendre à pire. Las Luchadoras Contra el robot Asesino n'est même pas un nanar. Pas un film de série Z non plus. Et encore moins un trop mauvais film même si son aspect kitsch ne plaira probablement pas à tout le monde. René Cardona y injecte une pointe d'humour à travers le personnage du subalterne d'Arturo. Un flic un peu bébête opposé à un savant fou.

Le film de René Cardona semble puiser ses sources dans plusieurs épisodes de la célèbre série britannique Chapeau Melon et Bottes de Cuir dont le synopsis du premier, The Cybernauts. Ressemble étrangement à celui de Las Luchadoras Contra el robot Asesino. S'agit-il d'une coïncidence ? La question reste posée. Toujours est-il que ce petit film mexicain se laisse voir sans déplaisir. Pas un grand moment de cinéma mais une curiosité tout de même...

lundi 25 juillet 2016

Gigantes planetarios de Alfredo B. Crevenna (1966)



Une soucoupe volante survole le désert africain avec à son bord des êtres en tous points communs à l'homme, une empreinte laissée au sol prouvant qu'ils nous ressemblent. Comme dans le Caucase ainsi qu'en Arizona, des hommes sont tués, le corps désintégré par une arme surpuissante. Lors d'une réunion regroupant divers scientifiques, l'un d'entre eux émet l'hypothèse que sur Terre, des êtres venus d'ailleurs se sont fondus en toute discrétion parmi la population. C'est alors que le scientifique Daniel Wolf propose à l'assistance de faire appel à son ancien mentor le professeur Walter, homme dont certains doutent de la santé mentale mais qui a su pourtant faire des découvertes étonnantes. Alors que chacun émet un avis négatif, un appel téléphonique contraint tout le monde d'accepter la proposition de Daniel Wolf. En effet, des installations nucléaires basées dans le Pacifique ont été détruites.

Lorsque Daniel Wolf arrive accompagné de son assistante Sylvia, le professeur Walter s'attendait à recevoir leur visite. Après avoir réussi à décoder les signaux provenant de la planète Nuit Éternelle située dans la galaxie Romania, il a été le premier à réaliser une communication interplanétaire jusqu'au jour où celles-ci ont été interrompues. Walter sait désormais que la menace est réelle. La planète Nuit Éternelle est sous le joug d'un dictateur cruel et ambitieux appelé Le Protecteur, et dont le projet fou est d'envahir la Terre et d'y annihiler toute présence humaine. Le professeur Walter propose alors à Daniel Wolf de piloter le vaisseau qu'il a lui-même conçu afin d'aller sur Nuit Éternelle et de stopper les agissements du Protecteur. Daniel accepte, mais contre toute attente, les deux hommes qui devaient l'accompagner sont remplacés par accident par deux individus tournant autour de Sylvia depuis quelques jours...

Pour ce tout premier long-métrage consacré à un cycle sur le cinéma mexicain, de la science-fiction. Réalisé par Alfredo B. Crevenna en 1966, Gigantes planetarios se veut non seulement une œuvre de S-F, mais également une comédie portée par un duo formé par les acteurs Rogelio Guerra et José Ángel Espinosa, sortes de William "Bud" Abbott and Lou Costello mexicains fort amusants et peu avares en répliques drôles. Leurs interventions paraissent d'ailleurs dans un premier temps plutôt inconvenantes si l'on tient compte du sérieux des propos tenus lors de la réunion entre scientifiques. Ici, pas de catcheurs, mais un duo formé par un boxeur et son coatch. Un sportif particulièrement collant qui en compagnie de entraîneur va connaître un sort peu enviable puisque dans lors d'un concours de circonstances, il vont tous les deux se retrouver aux côtés de Sylvia et du professeur Wolf sur la planète Nuit Éternelle. Des décors qui y sont presque en tout point communs avec ceux qui l'on découvrira un an seulement après dans la légendaire série originale Star Trek.

Dans un esprit très Rome antique, vit une population extraterrestre hostile parmi laquelle tout de même, vivent certains individus qui savent pertinemment que leur Chef leur ment. Prétextant la mort de leur planète, l'homme en effet leur promet la survie des siens s'ils acceptent de le suivre dans son projet de destruction de l'espèce humaine. Gigantes planetarios n'est pas un film fondamentalement mauvais mais il est regrettable de constater que le début intriguant ne survit pas à la pauvreté des effets-spéciaux et d'un récit qui devient peu à peu pesant. Heureusement, le cabotinage des acteurs Rogelio Guerra et José Ángel Espinosa parvient à maintenir un semblant d'intérêt car s'il fallait compter sur les effets-spéciaux, le désastre serait total. Le plus risible demeurant encore ce simulacre d'apesanteur tellement mal fichu qu'il en devient involontairement drôle. Nous sommes donc loin des grands classiques du genre mais Gigantes planetarios demeure tout de même une curiosité que tout cinéphile curieux se doit de découvrir...

vendredi 22 juillet 2016

Drive de Nicolas Winding Refn (2011)



Driver est un jeune homme solitaire qui cumule les emplois de mécanicien et de cascadeur. Il lui arrive parfois d'accepter des contrats pour le compte de malfrats. Shannon, son employeur aimerait se faire un paquet de fric en le faisant concourir dans des courses automobiles mais il a pour cela besoin de beaucoup d'argent. C'est ainsi que le vieil homme contacte Bernie Rose, un mafieux que Shannon connaît depuis des années. Un certain Nino est lui aussi de la partie et accepte de financer le projet. Shannon connaît très bien cette canaille pour avoir eu la jambe brisée par ses soins lors d'une vieille affaire qui a mal tourné.

Driver croise un jour la route d'Irene et de son fils Benicio, ses voisins. L'époux de la jeune femme est en prison mais sa sortie est prévue dans une semaine. Alors que Driver et Irene sympathisent et que le cascadeur apprécie de plus en plus le contact de la mère et de son enfant, peu de temps après la sortie de prison de Standard, son mari, Driver le trouve gisant dans son sang, victime d'une agression perpétrée par deux types qui l'ont protégé en prison. Driver apprend que l'ex-taulard ne se sortira de cette situation que s'il accepte de participer à un braquage. Les vies d'Irene et de Benicio étant menacées, Driver propose à Standard de l'aider à réaliser ce coup en échange d'une unique condition : qu'Irene et son fils ne soient plus menacés. Mais rien ne va se dérouler comme prévu.

La trilogie Pusher, Bronson, Bleeder et désormais Drive... Le cinéaste danois Nicolas Winding Refn nous a habitués à un cinéma « coup de poing ». Drive s'inscrit dans une logique implacable. Un cinéma divertissant, cruel et beau à la fois. Une esthétique électrisante, une émotion palpable, de celle qui manque malheureusement trop souvent à ce genre de productions. Une romance qui avance à pas feutrés pour ce personnage énigmatique, troublant, réservé, économe lorsqu'il s'agit d'exprimer son ressenti. Jusqu'à maintenant je ne connaissais de l'acteur-réalisateur que son remarquable premier film en tant que cinéaste (Lost River). Mais à le découvrir dans ce puissant long-métrage signé d'un cinéaste décidément plein de talent et de surprise, l'envie de défricher sa filmographie se fait de plus en plus pressante. Ryan Gosling, car c'est bien de lui dont on parle ici, est simplement prodigieux de retenue. Une vraie gueule d'ange. Posé, son personnage ne s'exprime presque uniquement que par bribes, une économie qui se cache sans doute par la volonté de voiler sa véritable personnalité.

Tourné deux ans après le très austère et intérieur Le Guerrier silencieux, Valhalla Rising, Driver, malgré les apparences et le milieu dans lequel évolue son principal personnage, peut se voir comme le bilan d'une œuvre déjà importante. Nicolas Winding Refn y injecte une bonne dose de criminalité. Les malfrats de Driver ne sont-ils pas effectivement les « cousins » des Milo, Radovan, Frank et Tonny des différents volets de Pusher ? Mais désormais, Hollywood nimbe de ce second film tourné aux États-Unis d'une esthétique propre et glaçante quand auparavant, le réalisme participait grandement à l'intrigue. Toujours aussi spectaculaire et sanglant, le cinéma de Winding Refn continue de ménager quelques scènes graphiquement très impressionnantes. Entre le visage d'une jeune femme qui explose à l'impact d'une balle de fusil à pompe et celui d'un malfrat réduit en bouillie par Driver dans une cage d'ascenseur, le film se révèle parfois très gore.

Nicolas Winding Refn emprunte à son Guerrier silencieux... la « sécheresse » de certains dialogues, renforçant si besoin était l'aura et le mystère qui entoure le personnage de Driver. Froid et sombre comme le cinéma de Michael Mann ou celui de William Friedkin, Drive ménage pourtant quelques moments de pure émotion. Une partie du génie du cinéaste se trouve effectivement dans son approche esthétique. A l'image du premier et seul baiser échangé entre Driver et Irene (Carey Mulligan) d'une beauté renversante, entre jeux de lumière et placement des interprètes, le spectateur et touché ! En plein cœur...

Si l'on a toujours apprécié l'aspect « amateur » et underground » du cinéaste, son cinéma y a très certainement gagné en maturité en déplaçant ses intrigues sur le continent américain. Si ce bouleversement géographique n'a pas toujours réussi aux réalisateurs, à Winding Refn et à son cinéma, cela a fait un bien fou. Drive est sans nul doute l'un de ses deux ou trois meilleurs films. Une claque. Ryan Gosling y est impérial, aidé en cela par de solides interprètes. Bryan Cranston, Albert Brooks, le jeune Kaden Leos ou Ron Perlman pour ne citer qu'eux...

jeudi 21 juillet 2016

Star Trek Sans Limites de Justin Lin (2016)



Ne vous emballez pas ! Ce retour anticipé et le titre de ce nouvel article ne signifient en aucun cas que je détienne la moindre exclusivité concernant le dernier épisode de la longue saga Star Trek dont la sortie est prévue chez nous pour le 17 août 2016 alors même qu'il sort demain aux États-Unis. Allez savoir pourquoi, mais en ce qui me concerne, cela ne m'intéresse pas. Star Trek Sans Limites est donc le nouvel épisode de cette longue licence qui est née en 1966 à travers la série originale éponyme. Une série qui fut suivie d'une seconde, puis d'une troisième, continuant ainsi jusqu'à la sixième, prévue pour 2017. Autant dire que l'attente est fébrile. Surtout si l'on tient compte du fait que contrairement aux adaptations cinématographiques de la licence, les différentes séries n'ont presque jamais connu de réelle baisse de qualité, bien que les producteurs d'Enterprise aient décidé de mettre un terme à cette cinquième série après seulement quatre saisons.

Au cinéma, Star Trek fut d'abord adapté à travers dix longs-métrages entre 1979 et 2002 avant que le réalisateur-producteur J.J. Abrams n'ait décidé dès 2009 de se lancer dans une série de reboot dont Star Trek Sans Limites est le dernier fruit de ses efforts (en tant que producteur).

Et autant dire qu'en découvrant la bande-annonce de ce dernier, aucune sorte d'émotion ne s'en est dégagée. A vrai dire, celle-ci aurait même eu tendance à me donner un mal au crâne et à la tête digne d'une insolation ou d'une indigestion. Tout ce qui faisait la différence entre les licences Star Trek et Star Wars semble peu à peu se diluer dans un conglomérat d'effets-spéciaux en surabondance. De quoi rendre méfiant n'importe quel Trekkie qui se rapportera toujours à l'essence-même de la saga : la série originale. Je me demande d'ailleurs toujours si l’appellation ne vaut que pour ceux qui mettent éternellement en avant celle-ci quand d'autres, dont je fais partie, lui ont toujours préféré La Nouvelle Génération, Deep Space Nine, Voyager ou même encore Enterprise et son incroyable générique (dans le plus mauvais sens du terme) et sa passerelle au design étonnant froid.

Si l'impatience demeure concernant l'arrivée et la diffusion de la prochaine série télévisée qui inclura des personnages nouveaux ne faisant, HEUREUSEMENT, pas partie du casting du long-métrage à venir, l'engouement pour ce dernier ne sera certainement pas celui que provoqua l'annonce du reboot finalement inutile sorti en 2009. Sans parler de Star Trek Into Darkness dont le scénario de Alex Kurtzman, Damon Lindelof et Roberto Orci pompait allégrement celui de Jack B. Sowards et Nicholas Meyer qui s'inspiraient eux d'une histoire écrite par les auteurs Harve Bennett et Samuel A. Peeples. Un film qui n'aurait sans doute pas été si mauvais si l'original Star Trek 2 : La Colère de Khan ne lui était pas si immensément supérieur.

En attendant la sortie de Star Trek Sans Limite de Justin Lin, refaites-vous donc une intégrale de la saga. Soit sept-cent vingt six épisodes télé, et douze longs-métrages. Et s'il vous reste encore un peu de temps à consacrer à la licence, jetez un œil curieux à la série animée Star Trek: The Animated Series constituée de 22 épisodes de 26 minutes, et créée en 1973, réalisée par Hal Sutherland et écrite par Dorothy Fontana. Et si vraiment, vous faites partie des plus Geek des Trekkies, allez faire un tour sur Youtube pour découvrir la fan-série d'excellente qualité, Star Trek Continues...

jeudi 7 juillet 2016

Fermeture annuelle


C'est le moment de partir en vacances. Et celui pour Cinémart de se reposer quelques temps. Retour prévu pour le 25 Juillet prochain. Je vous prépare d'ici là un cycle "mexicain" de derrière les fagots. Je vous dis donc à bientôt, fidèles lecteurs...

mardi 5 juillet 2016

Le Téléphone Sonne Toujours Deux Fois de Jean-Pierre Vergne (1984)



Alors qu'un tueur en série tue des femmes et les assommant à l'aide d'un combiné téléphonique, plaquant ensuite sur leur front le cadran de l'appareil en question, le détective privé Marcel Bichon... pardon, Marc Elbichon enquête sur l'affaire avec l'espoir de mettre la main sur l'homme qui met en échec la police. Et pour ce faire, il fait appel à de vieux compagnons : D'abord Franck potin, propriétaire d'un bar sans clients qui pour les attirer fait tourner un enregistrement de bruits d'ambiance et a installé des mannequins un peu partout autour des tables. Blacky, propriétaire d'un bateau dans lequel il a installé une station de radio qui réunit parfois jusqu'à sept auditeurs ! Enfin, il y a Momo, l'homme de ménage de Marc Elbichon.

Lors de leurs investigations, les quatre hommes vont faire la connaissance d'Ugo Campani, un reporter-photographe qu'ils vont d'abord soupçonner d'être le tueur qui sévit en ville. Ugo connaît bien Marc depuis la fameuse affaire des Couche-culottes usagées. Le quintet va avoir maille à partir avec un commissaire et vont faire appel à l'étrange Docteur Clipps pour résoudre leur affaire...

Comme le seront plus tard La Cité de la Peur des nuls ou bien Mais qui a tué Pamela Rose ? du duo Kad et O, Le Téléphone Sonne Toujours Deux Fois fais dorénavant partie des classiques de la parodie policière à la française. Le titre lui-même fait référence à un classique du roman noir de James M. Cain, Le facteur sonne toujours deux fois, qui fut lui-même adapté à plusieurs reprises au cinéma. En dehors de Bernard Campan qui tourne là dans son premier long-métrage, ses acolytes de la célèbre émission télé Le Petit Théatre de Bouvard ont déjà quant à eux fait un peu de cinéma. Mais c'est bien grâce au cinéaste Jean-Pierre Vergne qui débuta sa carrière en tant que réalisateur cinq ans plus tôt avec Les Charlots Contre Dracula que les membres du quatuor interprètent leur premier vrai grand rôle. Un quintet dirons-nous plutôt puisque Smaïn lui-même fit partie de la célèbre troupe des Inconnus à ses débuts avant que la bande ne soit plus formée que par Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus après le départ en 1988 de Seymour Brussel.

Le Téléphone Sonne Toujours Deux Fois est véritablement poilant et ce, même s'il a foncièrement vieilli après toutes ces années. Les répliques et mises en situations sont souvent drôles, absurdes et parfois même grotesques. Quelques passages sont devenus des classiques comme la Courbe Référentielle de Bernstein expliquée par Didier Bourdon à des collaborateurs qui finissent par s'endormir devant ses calculs complexes. Des calculs que le personnage interprété par Seymour Brussel parvient à résoudre en deux ou trois opérations seulement.

Le film de Jean-Pierre Vergne est également l'occasion de retrouver des têtes bien connues du cinéma français. A commencer par Jean-Claude Brialy dans le rôle du Commissaire. Clémentine Célarié y interprète le rôle d'Annabella, Michel Constantin celui du directeur d'un cinéma, Darry Cowl celui d'un flic et Patrick Sébastien dans celui d'un sans domicile fixe  « aveugle ». L'acteur humoriste Jean Yanne lui-même fait partie du casting. On y retrouve également Henri Courseaux dans le rôle du Docteur Clipps. L'acteur retrouvera la dernière formation des Inconnus sur plusieurs tournages puisqu'en effet, on le verra en Notaire dans Les Trois Frères et en Colonel dans L'Extraterrestre...


lundi 4 juillet 2016

Body Melt de Philip Brophy (1993)



Les habitants de Peebles Court, petite bourgade de Melbourne en Australie ne le savent pas encore, mais ils sont les cobayes d'une expérience menée par le docteur Carrera et son assistante, la belle Shaan. Ces derniers travaillent actuellement sur la conception d'une vitamine sous forme de sachet en poudre nommée Vimuville, et qui est livrée gratuitement dans la boite aux lettres des habitants de Peebles Court. La Vimuville, censée apporter l'assainissement total de l'organisme de celui qui en use, a cependant des effets secondaires inattendus.

Agissant effectivement sur l'organisme, la Vimuville provoque dans un premier temps des hallucinations. Puis viennent d'étranges phénomènes physiques : selon la personne traitée à l'aide de la poudre, les estomacs explosent, les langues prennent des dimensions incroyables, et les chairs se liquéfient. Devant le recrudescence de cadavres dans les environs de Peebles Court, l'inspecteur Sam Phillips et le sergent Johnson sont dépêchés sur les lieux afin d'enquêter...

Body Melt est un film d'origine australienne signé par le compositeur, réalisateur, scénariste et monteur australien Philip Brophy qui porte d'ailleurs ici ces différentes casquettes. Un film gore dans la plus pure tradition du genre, soit tout aussi sanglant qu'il peut se révéler d'un comique bouffon totalement assumé. Ne dépassant pas les quatre-vingt une minutes, le film a été tourné à Melbourne. L’œuvre de Philip Brophy rappelle sensiblement le culte et pourtant plutôt mauvais Death Warmed Up du néo-zélandais David Blyth sortit en 1985 et « connu » chez nous grâce à sa sortie dans la cultissime collection éditée par René Château, Les Films que vous ne verrez jamais à la télévision.

Le film de Philip Brophy transpire l'amateurisme et pourtant, jamais l'on ne s'y ennui. Le rythme imposé, les gags (parfois et même souvent très lourds), et les scènes gores offrent aux amateurs du genre un vrai moment de détente. L'aspect horrifique poussé de certaines scènes est rendu caduque par l'incongruité des personnages. L'horreur est donc désamorcée et malgré la profusion d'effets gore, surtout durant la dernière partie, le film peut être vu par n'importe qui, quel que soit son âge. On est loin des Street Trash ou des Bad taste mais Body Melt se révèle quand même une assez bonne surprise.

Et puis, il y a cette famille de dégénérés, qui rappelle d'ailleurs une fois encore l’œuvre de David Blyth. Alors que ses membres auraient pu se révéler effrayants, ils sont au contraire amusants dans leur manière outrée de jouer les trépanés. Body Melt est sans doute à catégoriser dans la section des nanars, mais de ceux qu'il est plaisant à découvrir seul, ou même accompagné...

samedi 2 juillet 2016

C'est Dur pour Tout le Monde de Christian Gion (1975)



Lorsque Dan Letellier apprend de la bouche de l'un de ses amis que Paul Tardel, PDG de la plus grande agence de publicité française, déjeune à quelques tables de la leur, il saute sur l'occasion pour lui demander une faveur : passer devant lui et le faire passer pour l'un de ses amis afin de le faire valoir auprès de son éventuel futur embaucheur. Appréciant le culot du jeune homme, Paul Tardel prend letellier sous son aile et lui confie un poste dans son agence. Mais le caractère contrariant de celui-ci énerve tant son nouvel employeur qu'il ne tarde pas à prendre la porte.

N'étant pas du genre à se laisser gagner par l'abattement, Letellier décide de monter sa propre affaire. Mais contrairement à Paul Tardel qui ne s'attarde jamais sur la qualité des produits dont ses clients lui confient la promotion, Letellier a à l'esprit une idée qui va révolutionner le monde de la publicité. Au sein de sa propre entreprise, et aidé par différents collaborateurs dont sa petite amie Carole et l'ancienne secrétaire de Tardel qui elle aussi a été débarquée, il va proposer à ses clients de dire toute la vérité sur les produits qu'il va avoir la charge de promouvoir. Et ça marche. Devant le succès de son concurrent, Paul Tardel convainc Laurent, l'un de ses collaborateurs, d'insister auprès de Letellier pour qu'il accepte de le rencontrer. Mais Letellier est bien décidé à ne pas se laisser faire et mène une guerre partagée avec son ancien employeur...

C'est Dur pour Tout le Monde est le quatrième long-métrage du cinéaste Christian Gion. On ne peut pas dire que sa filmographie ait brillé de mille feux. Car entre l'érotisme des Couples du Bois de Boulogne, l'humour zédifiant des Diplômés du Dernier Rang, et les très cons Les Bourreaux des Cœurs, Le Pion et Pizzaiolo et Mozzarel, il n'y a guère que Le Provincial et Sup de Fric pour surnager un tant soit peu dans une série de longs-métrages qui dans une grande majorité demeurent superficiels.

Le fait que soit présent au générique l'immense Bernard Blier (qui a lui seul sauve le film du naufrage) et que l’œuvre se déroule dans le monde impitoyable de la publicité rappelle forcément un autre film, lui, d'excellente qualité: Le Distrait de et avec Pierre Richard. Blier, déjà en « patron de pub ». mais cette fois-ci face à un Pierre Richard extraordinaire de drôlerie. Mais ne l'est pas qui veut, et ce n'est certainement pas le très mauvais Francis Perrin, bien meilleur sur une scène que devant une caméra, qui fera de l'ombre au grand comique. On peut adorer Claude Piéplu, ou même Robert Castel, et voir en leur présence au générique le signe annonciateur d'un sinistre à venir.

Reste heureusement Bernard Blier. Toujours présent, et impliqué quel que soit son rôle ou le film dans lequel il apparaît. Un acteur qui d'un simple regard faisait passer toute une gamme d'émotions sans qu'il n'ait jamais besoin de prononcer le moindre mot. C'est lui le personnage principal et non Francis Perrin. C'est sur lui que repose tout le film. Christian Gion peut le remercier (enfin non, merde) car sans la présence de cet immense acteur, le film n'aurait été rien d'autre que ce qu'il est en réalité : un bon gros nanar...

vendredi 1 juillet 2016

Caché de Michael Haneke (2005)


Le journaliste littéraire Georges Laurent et son épouse Anne reçoivent depuis quelques temps de curieuses cassettes vidéos montrant leur maison filmée de l'extérieur. Il reçoivent également chez eux et sur le lieux de leur travail des feuilles de papier sur lesquelles ont été dessinées des scènes sanguinolentes. Leur fils Pierrot lui-même a reçu l'un de ces dessins.
Inquiets pour leur fils et pour eux-même, Georges et Anne se rendent au commissariat mais n'ayant rien vécu de véritablement dangereux, la police leur signifie qu'elle ne peut rien pour eux.

Un jour ils tombent sur une vidéo filmée à bord d'une voiture et menant jusqu'à un appartement dans une cité HLM. Rembobinant la cassette jusqu'à découvrir un panneau sur la bande, Anne et Georges effectuent des recherches afin de trouver le lieu où a été tourné cette vidéo.

Une fois l'information découverte, Georges se rend lui-même à l'adresse et monte jusqu'à l'étage où se situe l'appartement. Il sonne, puis frappe à la porte et est accueilli par un homme d'origine maghrébine qui semble le connaître. Georges, lui, ignore qui est cet homme. Persuadé d'être confronté à celui qui les harcèle lui et sa famille, Georges le menace de représailles si jamais celui-ci continue à jouer avec les nerfs du journaliste. L'homme lui affirme qu'il est étranger à tout cela, ce qui n'empêche pas Georges d'être convaincu du contraire.

Le journaliste, de retour chez eux, ment à Anne et lui fait croire que s'il s'est bien rendu à l'appartement, celui-ci est abandonné et qu'il a trouvé porte close. Dès le lendemain, une autre cassette arrive au foyer des Laurent.

On y voit Georges, de dos, menacer l'homme qu'il a croisé la veille dans l'appartement du HLM...

Michael Haneke est un cas. Ses œuvres possèdent une indéniable capacité à faire froid dans le dos bien que le cinéaste ait l'habitude d'agir avec une certaine économie de moyens. Caché est une œuvre sournoise, qui derrière des atours trompeurs dissimule un scénario particulièrement intelligent . Car à travers ce thriller, qui aménage une certaine tentation pour la curiosité, il explore certains aspects de l'âme humaine parmi les moins avouables comme celui qui donne tout son sens au titre : le mensonge !

Car il ne s'agit pas que des mensonges faits à Anne (Juliette Binoche), résultant d'une indéniable lâcheté (plus sans doute que d'une honte camouflée) de la part de Georges (Danie Auteuil), mais de ceux que l'on préfère déguiser derrière le masque de l'oubli.

Sauf que Michael Haneke a, lui, décidé de nous montrer combien l'ignominie n'a pas d'âge et combien la rancœur peut être tenace. Beaucoup de plans fixes qui accentuent finalement assez bien cette sensation de malaise relative au voyeurisme dont sont victimes les personnages et dont nous sommes les premiers spectateurs.
Michael haneke semble ici débarquer avec un propos minimaliste et des ambitions revues à la baisse et pourtant, ce qui fait la magie de ses œuvres antérieures est ici, une fois de plus, mise en valeur par sa sincérité et sa modestie. 
 

Caché est un vrai grand film d'auteur, et Michael Haneke un cinéaste de génie. Mentions spéciales pour Maurice Bénichou et pour la grande Annie Girardot.
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