Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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mercredi 29 juillet 2015

Submarine de Richard Ayoade (2010)



Oliver Tate est un adolescent comme tous les autres, ou presque. À son âge, il se rêve déjà d'un mort et d'obsèques flamboyantes, laissant un souvenir douloureux et impérissable à tous ceux qui l'ont côtoyé. Pourtant, Oliver va devoir patienter. Fou amoureux de sa jolie petite amie Jordana Bevan, élève dans la même classe que lui et récemment trompée par son ex petit ami, l'adolescent et doit faire face au drame latent qui touche sa famille. En effet, sa mère, Jill a repris contact avec un ancien petit ami devenu gourou, délaissant peu à peu son époux Lloyd qui de son côté ne fait rien pour arranger les choses.
Si Oliver ne fait pas partie de ces élèves choyés par ses camarades, il peut compter sur plusieurs choses pour améliorer son quotidien : on copain Chips, un peu bête mais toujours là pour le conseiller, Jordana auprès de laquelle Oliver se sent quelqu'un d'important et ses parents pour lesquels il se sent investit d'une mission. De plus, Oliver est intelligent et, malgré l'attitude de ses camarades, très sûr de ce qu'il entreprend...

Deuxième film du cinéaste Richard Ayoade, et produit par WARP FILMS, Submarine est un petit bijou de mise en scène et d'interprétation. Portrait d'une jeunesse anglaise, entre comédie et drame social, le film est savoureux de bout en bout. Son personnage principal faisant preuve d'une imagination débordante, le film ne se contente pas simplement de nous compter l'histoire d'un adolescent en recherche de repaires affectifs mais fait montre d'une belle maîtrise lorsqu'il s'agit de refléter à travers des images somptueuses l'état d'esprit de son héros.
Dès les premières minutes, on sait que l'univers qui va nous être proposé sera à mi-chemin entre rires et pleurs.

Le film, outre la mise en scène, repose presque entièrement sur les épaules de ses interprètes. Craig Roberts (Oliver) et formidable de justesse. Finalement peu expressif puisque campant un personnage relativement timide intériorisant tout ce qui lui arrive, c'est surtout sur sa voix-off qu'il faudra compter. Le couple formé par les acteurs Sally Hawkins et Noah Taylor est touchant, presque maladroit, en tout cas aussi amusant qu'émouvant. Et puis, il y a ces quelques personnages secondaires joués par Darren Evans (Chips) et Paddy Considine (Graham Purvis) qui pimentent un sujet parfois douloureux. Comme celui interprété par la jeune et troublante Yasmin Paige (Jordana), d'une beauté assez particulière, et dont la mère est atteinte d'une tumeur au cerveau.

Richard Ayoade développe ainsi plusieurs thématiques qui jamais ne vont se disputer la plus grande part du gâteau. Chômage, dépression, maladie, rupture, des sujets abordés avec une extrême finesse par le cinéaste, ne poussant cependant pas l’œuvre uniquement vers des terres d'une noirceur absolue. Car, malgré tout, et ce, grâce à la formidable implication de tous et à l'imaginaire de Richard Ayoade, responsable également de l'écriture du scénario basé sur le roman homonyme de Joe Dunthorne, Submarine est un film éminemment drôle. Subtil et parcouru de songes admirablement mis en images, l’œuvre compte aussi beaucoup sur la partition musicale d'Alex Turner, le chanteur du groupe britannique Aerctic Monkey qui signe une B.O très émouvante qui emporte tout sur son passage.

Encensé par la critique du monde entier, Submarine a été sélectionné par les festivals de Sundance, Toronto, Berlin, et Londres, remportant le prix du meilleur scénario au British Independent Films Awards...


lundi 27 juillet 2015

Altered States de Ken Russell (1980) - ★★★★★★★★★★



372ème article. Je me demande aujourd'hui s'il faut user de la première, ou de la troisième personne. Il y a peut-être quelque chose de prétentieux dans cette interrogation, pourtant, quelle importance ? Et les critiques dans tout ça, en ont-elles davantage ? 
Vingt ans. Pas jour pour jour, mais presque. Vingt ans que je l'ai vu pour la première fois. Dix ans peut-être que je rêve d'en partager les émotions qui m'ont submergées durant plus d'une heure trente. Cinq tout au plus que j'espère pouvoir écrire dessus sans trop me couvrir de ridicule. A tel point que j'avais fini par me convaincre que Altered States était un mauvais film. Qu'il ne méritait pas que je m'y attarde. Pourtant, le courage, il va bien falloir que m'en arme.
En effet, il serait égoïste de ma part que de garder pour moi ce sentiment immense que je ressens ce soir. Cette vague d'émotions diverses impossibles à réprimer. Mais comment faire ? Comment la rendre palpable. Comment donner envie ?

Ken Russell, cet immense cinéaste qui a commit sa plus terrible erreur en nous quittant le 27 novembre 2011 a laissé derrière lui une œuvre gargantuesque. Spécialiste des biopics, il était capable du meilleur (The Devils) comme du pire (The Lair of the White Worm). Avec Altered States, il a offert au monde du cinéma et à ses fans l'un des films les plus extraordinairement émouvant de l'histoire du cinéma.

"J'ai vécu des états oniriques, mystiques... des allégories religieuses bibliques." Eddie Jessup

Certains y verront sans doute une œuvre hautement symbolique. D'autre en revanche se créeront une armature imperméable aussi solide que les convictions du personnage campé par William Hurt, demeurant ainsi définitivement réfractaires aux visions liturgiques et psychédéliques d'un cinéaste à l'apogée de sa carrière...

De retour du Mexique où il a participé à un rite, le professeur en anthropologie Eddie Jessup a rapporté un flacon renfermant un précieux mélange constitué de différentes plantes hallucinogènes. Véritable psychotrope, cette substance, alliée à une expérience à laquelle il est coutumier et qui consiste à rester immerger durant des heures dans un caisson d'isolation sensorielle, va avoir des répercussions inattendues sur un plan psychologique mais aussi génétique.
Désireux de remonter jusqu'aux sources mêmes de la vie, Jessup va peu à peu régresser jusqu'à atteindre un état qu'il qualifiera de néant.

L'une des principales sources d'inspiration du film est sans aucun doute le breuvage originaire de certaines tribus d'Amazonie, l'Ayahuaca (ou Yagé). A l'origine prévue pour ses bénéfices en matière de pharmacologie, cette substance possède également des vertus psychotropes : apparitions de taches blanches, de lumières, perception modifiée, amplifiées au travers de visions auditives et visuelles, etc...
Mais Altered States, et à travers lui, Ken Russell et son principal personnage, est aussi une formidable histoire d'amour à sens unique. En fait, deux manière d'aborder cet amour. D'un point de vue strictement sentimental, Emily, l'épouse du professeur sent bien que leur relation lui échappe. Cette dernière ayant d'ailleurs été bâtie sur de mauvaises bases, on comprend assez vite qu'elle ne peut aboutir de manière heureuse. Emily, c'est l'actrice Blair Brown. Alors que dans la première partie elle est très logiquement mise de coté au profit du personnage d'Eddy et de ses deux associés (les fantastiques Bob Balaban dans le rôle d'Arthur Rosenberg et Charles Haid dans celui de Mason Parrish), elle revient après s'être effacée par l'entremise d'un long voyage en Afrique, et donne tout ce qu'elle possède de talent dans son interprétation. 
 

"Ce qui lui est arrivé ce soir, c'est sa façon de concevoir l'amour. Il a enfin réussi à prendre son pied avec Dieu. Il a embrassé l'absolu. Il a été violé par la Vérité. La salope, elle a bien faillit avoir sa peau.." Emily Jessup

Outre l'incroyable prestation de William Hurt, Blair Brown est extraordinaire dans le rôle de cette femme incapable de se battre contre cette "maîtresse" d'un genre un peu particulier qui accapare le corps et l'esprit tout entier du scientifique. L'actrice joue, exprime, et fait ressentir toute la douleur de son personnage, incapable de résister et d'accepter l'autodestruction que s'inflige l'homme qu'elle aime. Lui-même vit une histoire d'amour. Mais pas de celles dont on est coutumier. Lui veut découvrir, apprendre et savoir sur les origines de la vie, et donc de sa propre existence. William Hurt est en état de grâce. Il interprète ici sans doute l'un de ses meilleurs rôles.

Altered States est une œuvre atypique à la croisée des chemins entre le Easy Rider de Dennis Hopper pour le vent de liberté qu'exprime l’œuvre dans son approche, The Fly de David Cronenberg (pas encore tourné à l'époque) pour le dérèglement génétique consécutif aux expériences menées par le trio de scientifiques et 2001, L'Odyssée de l'Espace de Stanley Kubrick pour les incroyables visions psychédéliques auxquelles personnages et spectateurs sont confrontés...
Altered States est une œuvre bouleversante, visionnaire, mystique et intemporelle. Un film entièrement dédié à la vie, la folie des hommes et à l'amour. Un immense chef-d’œuvre.

Il ne fait pas bon sortir dehors: Phase 7 de Nicolas Goldbart (2010) VS The Crazies de Breck Eisner (2010)



Pipi et Coco, jeune couple de marié attendant un enfant, fait des courses lorsque l'alerte est donnée. Un très dangereux virus a déjà décimé la population de plusieurs états d'Amérique et menace d'arriver jusqu'en Argentine. Une fois de retour chez eux, Pipi et Coco reçoivent un appel de l'un des membres de leur famille qui leur conseille d'allumer la télévision et d'écouter les informations. Le pays est désormais en Phase 7, niveau le plus élevé en cas d'alerte selon l'OMS. Les autorités préviennent les habitants de leur immeuble et sortir dehors leur est désormais interdit. Le quartier est bouclé et l'on communique à chacun un numéro de téléphone en cas de symptômes.
Ils ne sont pas plus d'une vingtaine à vivre dans cet immeuble, les chinois du dixième étant eux-mêmes absents. Dans cet univers qui depuis l'alerte ressemble à un huis-clos, chacun doit survivre à sa manière. Le voisin du dessous, Zanutto, est soupçonné de porter le virus. Guglierini et un autre tentent de s'approprier les biens du pauvre vieillard qui pourtant à de quoi se défendre contre toute intrusion. Quand à Coco, son unique but est de prendre soin de Pipi qui attend leur futur enfant. Pour cela, il peut compter sur Horacio, son voisin direct. Un homme très préventif qui vit avec sa fille et qui, tel un survivaliste paranoïaque a déjà tout prévu en cas de menace bactériologique...

Quel bol d'air frais que ce Phase 7 signé Nicolas Goldbart dont c'est ici le premier long-métrage. Ce petit film qui ne paie pas de mine est un petit bijou qui mêle savamment humour et anticipation. L'intégralité du film se déroulant dans le cadre d'un immeuble moderne encore peu habité, on pense immédiatement à Rec de Jaume Balaguero et Paco Plaza. Surtout lors de la visite des autorités au bas de l'immeuble. C'est presque du copier-coller, mais la suite, heureusement, nous rassure. Car de point commun, les deux œuvres n'en partage aucun autre.

Ici, pas de voisins victimes d'un virus et sombrant dans la démence. Ou si peu. En tout cas, pas à cause de la maladie mais plutôt des convoitises. Phase 7 n'est pas non plus un film d'horreur, et même si quelques scènes gratinées peuvent laisser penser le contraire, on est bien devant une comédie. Quelques gags sont peut-être un petit peu lourds à digérer, la majeure partie d'entre eux font sourire, et même parfois, beaucoup rire. Les trois principaux interprètes insufflent à l’œuvre de Nicolas Goldbart une énergie qui fait plaisir à voir. Les petites engueulades de couples entre Coco (Daniel Hendler) et Pipi (Jazmin Stuart) rappellerons sans doute à certains la série diffusée sur M Scènes de Ménages, mais pour le reste, le cinéaste parvient à maintenir une jolie tension autour d'un immeuble et de ses seuls locataires.

Des habitants qui vont d'ailleurs très vite prendre des décisions qui leurs seront fatales. Explosions et fusillades en tous genres sont au rendez-vous de cette folle épopée qui rappelle parfois les changements brusques de ton des œuvres de Alex de la Iglesia (Mes Chers Voisins). Impossible de s'ennuyer devant cette œuvre qui nous vient d'Argentine donc. Les répliques drôles fusent par dizaines, soulignant des situations parfois irrésistibles (le reflet dans le miroir). Le film se permet même quelques incartades un peu plus graves mais très vite effacées par l'avalanche de gags qui prennent ensuite la relève. Osons-le dire, Phase 7 est un petit chef-d’œuvre d'humour noir sur fond de décor post-apocalyptique...

Concernant The Crazies, autant le dire tout de suite. Ce remake d'un film de George Romero portant le même nom et déjà considéré à l'époque comme le brouillon de son futur Dawn of the Dead, n'a franchement rien de folichon à nous conter. Des films comme celui de Breck Eisner, on en a déjà vu quelques-uns. Un virus, des hommes et des femmes qui tombent malades et deviennent agressifs au point de tuer tous ceux qui se trouvent sur leur chemin. L'armée qui s'en mêle et parquent tous ceux qui montrent des signes avant-coureurs, ça ne vous rappelle rien ? Oui, il y a du 28 Jours Plus Tard et du Rec dans cette petite œuvre qui fait tout ce qu'elle peut pour nous divertir.

Trop classique dans le fond et dans la forme, The Crazies ressemble trop à ceux dont il s'inspire. On a même déjà vu mieux à la télé, c'est pour dire. Les effets-spéciaux ne sont pourtant pas si mauvais et le rythme est soutenu. Si l’œuvre originale ne cassait déjà pas des briques, elle possédait un charme assez particulier que l'on ne retrouve pas ici. La bande-son est d'une platitude extraordinaire et l'on se fiche absolument du sort des personnages. C'est dur, oui, mais lorsque l'on a le choix, mieu vaut se tourner vers des valeurs sûres.

C'est dommage car le décor de la ville dévastée, la loi martiale instaurée et les rôdeurs qui guettent leurs proies pour s'en servir de cibles pendant que les malades se multiplient et que l'armée apparaît comme un danger aussi réaliste que le virus qui étale son pouvoir, auraient pu donner un résultat à la mesure des ambitions du réalisateur. Malheureusement pour nous, il se repose sur des valeurs acquises depuis bien longtemps. Mais merde, quoi ! Un peu d'originalité n'aurait fait de mal à personne.

Que ceux qui n'aimaient déjà pas l'original se rassurent. Malgré tout, le film de Breck Eisner n'est pas le navet qu'il semble être ici. Il parviendra sans mal à en contenter plus d'un. Ici, on s'est ennuyé ferme !


Maquilleurs de Génie : Rob Bottin, un imaginaire sans limites



Les créatures rencontrées dans les films d'horreur, voici la passion de Rob Bottin. Elles mais aussi le célèbre maquilleur Rick Baker auquel il envoie plusieurs de ses créations. Impressionné, celui-ci le prend sous son aile et l'embauche. Les deux hommes forment alors un tandem et travaillent de concert sur plusieurs films dont Piranhas de Joe Dante et Fog de John Carpenter. Ils s'occupent également des effets-spéciaux de Hurlements, lui aussi réalisé par Dante. C'est finalement Rob Bottin seul qui ménera à terme les travaux, Rick Baker se tournant sur un autre projet lui aussi très ambitieux, Le Loup-Garou de Londres.

En 1982, soit l'année suivante, John Carpenter fait à nouveau appel à Rob mais cette fois-ci, le jeune homme travaillera seul sur ce qui demeure aujourd'hui comme l'un de ses plus remarquable ouvrage en matière d'effets-spéciaux. Alors que les effets numériques ne connaîtront de beaux jours que très longtemps plus tard, les effets manuels créés par Rob Bottin sont extraordinaires. Aujourd'hui encore ils demeurent parmi ce qui s'est fait de mieux dans le domaine. Soucieux d'accomplir son œuvre dans les meilleures dispositions, Rob s'enferme dans l'atelier qui lui sert à confectionner ses créatures durant une année. Douze longs mois durant lesquels il va donner vie à une créature venue de l'espace dont la spécificité est de changer d'apparence au grès de ses humeurs. La prouesse est inouïe. Le résultat à l'écran s'appelle The Thing. Un remake qui surpasse dans bien des domaines le film dont il s'inspire. Rob Bottin n'a pas créé une mais plusieurs créatures parmi les plus effrayantes de l'histoire du cinéma. Il a plongé corp et âme dans son travail, i bien qu'à la fin du tournage, il a passé un moment à l’hôpital afin de se reposer.

Les plus grands font appel à lui, Ridley Scott pour Legend et son impressionnant personnage de Darkness. Paul Verhoeven, d'abord pour Robocop dont certains des effets-spéciaux jugés trop sanglants furent coupés au montage, puis pour Total Recall avec Schwarzy, qui remporte l'Oscar des meilleurs effets visuels.

Les années quatre-vingt dix marquent l'arrivée des effets-spéciaux numériques et prennent le pas sur les maquillages. La carrière de Rob Bottin s'en ressent et son travail se cantonne désormais et des ouvrages qui apparaissent à première vue de moindre envergures bien que demeurant d'une qualité égales à ceux qui l'ont rendu célèbre. Verhoeven fera à nouveau appel à ses services pour son sulfureux Basic Instinct, David Fincher pour les très impressionnants cadavres du très noir Se7ven, et James Cameron pour Abyss et Terminator 2.

samedi 25 juillet 2015

Le Videothon nouveau est arrivé !!!

Videonthon 17: Chiante Fiction-Trailer of Doom

 
http://www.multiup.org/fr/download/c19d838c5132fb2284a3d94106844826/VIDEOTHON_17-_Chiante_Fiction.avi

Le nouveau Videothon est arrivé. Que du neuf toujours fait avec autant d'amour par le Maestro Otto Rivers.

Cette nouvelle compilation regroupant pas mal d'inédits est toujours disponible ici => Videotopsy, l'excellent site du Sieur Otto, ou en cliquant ici sur l'affiche...

 

La parole au grand Maitre:

"La compilation de l'été, avec 47 bandes-annonces de la mort et autres conneries pour lier le tout, soit un spectacle total de 107 minutes d'euphorie filmique. Idéal pour vos soirées de geek en solitaire (pléonasme) ou pour épater vos amis dans les garden-parties (d'intérieur).

 
Un mix de genres et de sous-genres, de bon et de mauvais, de célèbre et d'obscure, de vedettes et d'inconnus, d'horreur et d'amour, de magnifique et d'atroce, qui passionnera autant les connaisseurs que les novices.

Pas mal de raretés à découvrir, que vous ne trouverez pas sur le net
"

Resolution de Justin Benson et Aaron Moorhead (2012)



Lorsque Michael tombe sur une vidéo de Chris Daniels, son meilleur ami, sous l'emprise de la drogue, ni une, ni deux, il prévient son épouse qu'il va devoir s'absenter pour aider celui-ci à sortir de l'impasse dans laquelle il est plongé depuis plusieurs années. Heureusement pour Michael, la vidéo est accompagnée de l'itinéraire menant à l'endroit où est censé se trouver Chris. Lorsqu'il arrive sur les lieux, Michael trouve un Chris en pleine crise de démence. Parvenant à le maîtriser, il l'enferme à l'intérieur d'une baraque délabrée appartenant à des indiens. Située dans une réserve, elle est régulièrement visitée par deux dealers et connaissances de Chris auxquels ce dernier doit de l'argent. De plus, le propriétaire des lieux menace vivement Michael s'il ne part pas au plus vite. S'arrangeant avec lui moyennant une somme d'argent, l'ami de Chris obtient le droit de rester cinq jours de plus afin d'aider celui-ci à se sevrer des drogues qui contaminent son organisme.
Mais les deux hommes vont être confrontés à d'étranges événements. Des documents semblent être disséminés là où Michael se rend. De plus, lorsque Chris, mécontent de devoir se plier au exigences de son ami, et lui découvrent le contenu de ces vidéos, c'est pour constater qu'ils apparaissent dessus...

L'air de rien, le duo de réalisateurs Justin Benson et Aaron Moorhead commence à avoir une certaine réputation dans le domaine de l'horreur. Après avoir débuté dans la carrière de cinéastes avec ce Resolution, ils ont participé au film collectif V/H/S Viral et surtout réalisé la même année le troublant et relativement efficace Spring. Resolution est donc leur baptême de l'air. Tourné il y a trois ans, ce petit film au budget restreint donne autant dans le fantastique que dans le thriller ou le drame. Essentiellement accès autour du sevrage de Chris (Vinny Curran), le film se détourne quelque peu du sujet pour plonger le spectateur dans un récit plutôt bavard et parfois opaque à force de ne pas savoir sur quel pied danser. Entre légendes indiennes, disparitions de chercheurs français trente ans plus tôt, et aliens, Resolution est une œuvre brouillonne qui pourtant réussit à maintenir un certain intérêt. Grâce aux deux principaux interprètes qui font de leur mieux pour rendre l’œuvre du duo de cinéastes attractive.

Resolution tourne malgré cela un peu en rond. Son faible budget expliquant peut-être cela, les dialogues sont légions et accaparent tout l'espace. Forcés à l'économie de moyens, les cinéastes ne peuvent pas non plus jouer la carte de la surenchère. Ici, pas d'effets-spéciaux. Quelques interventions qui se veulent inquiétantes mais qui au bout du compte laissent de marbre. Bavard, certes, mais pas ennuyeux. Les dialogues sont suffisamment précis pour que l'on ait envie d'en savoir un peu plus. Ils étouffent d'ailleurs si bien ce qui aurait dû faire l'intérêt du film (d'où viennent es mystérieuses vidéos et quelles conséquences peuvent-elles avoir sur nos héros) que l'on a tendance à s'en désintéresser. La fin du film laisse présager d'une suite qui n'aura pourtant sans doute jamais lieu. 


A noter que chacune des affiches du film proposées donnent une certaine idée du contenu de l’œuvre de Justin Benson et Aaron Moorhead. L'une jouant la carte du mystère entourant les documents, la seconde jouant sur une hypothétique présence maléfique, la troisième, elle, donnant dans le sensationnel avec son aspect très "torture-porn"...

vendredi 24 juillet 2015

Maquilleurs de Génie : Tom Savini, De l'horreur de la guerre à celle du grand écran



Tom Savini fait partie des plus célèbres maquilleurs en effets-spéciaux. Au même titre que Dick Smith s'était spécialisé dans le vieillissement, Tom, lui, est devenu le plus grand spécialiste des effets GORE. Déjà très tôt passionné par la magie, il part pour le Vietnam alors que George Romero avait déjà pensé à lui pour les effets-spéciaux de son film La Nuit des Morts-Vivants. Là-bas, le futur maître ès-gore va malgré lui apprendre les bases de son futur métier en prenant des clichés en tant que reporter de guerre. Il en reviendra des image plein la tête. Des images terribles qu'il mettra à contribution dans quelques-uns des grands classiques de l'horreur des années soixante-dix et quatre-vingt.

Deux œuvres vont surtout le faire connaître auprès d'un certain public avide de (sang)sations fortes. Tout d'abord Dawn Of The Dead de George Romero qui n'a pas oublié celui auquel il avait pensé lors de son tout premier long-métrage, collaboration, on le sait, qui n'a pu aboutir. Pour ce film datant de 1978 situé dans un immense centre commercial, Tom Savini va non seulement avoir la chance de tenir un rôle de biker. C'est notamment lui qui enfonce une machette dans le crâne d'un zombie. Outre sa participation au film en tant qu'acteur, c'est surtout comme maquilleur que Tom va pouvoir se lâcher. Les abominations auxquelles il a été confronté au Vietnam prennent ainsi tout leur sens malgré l'horreur qu'a dû éprouver le maquilleur. Morsures, têtes explosées, décapitées, corps démembrés ou éviscérés, tout y passe dans ce que l'on pourrait presque oser comparer au Caligula de Tinto Brass dans une version "asexuée" mais terriblement graphique d'un point de vue hémoglobine. Tom Savini fait preuve d'un savoir faire incroyable. La tache est énorme. Les impacts de balles se comptent par centaines.
Contrairement à ce qui apparaît à l'écran, l'humour est le fait exclusif du cinéaste. Si les zombies apparaissent bleutés et le sang orangé, cela est simplement dû au rendu de la pellicule qui n'avait pas été testée au préalable.

Deux ans plus tard, Tom Savini remet le couvert mais cette fois-ci pour une œuvre signée William Lustig. Son Maniac demeure encore aujourd'hui comme l'un des portraits de tueurs en série les plus marquants. Interprété par le génial Joe Spinell qui ne se remit jamais tout à fait de son rôle, le film tient presque uniquement sur son extraordinaire interprétation ET grâce aux effets-spéciaux incroyables de Tom Savini qui orchestre des meurtres terriblement sanglants. Tête qui explose (celle de Tom Savini lui-même qui campe un amant assassiné par le tueur, Frank Zito), jeunes femmes scalpées, corps percé à l'aide d'une longue lame, le film est un florilège de meurtres sanglants devant lesquels il est impossible de rester insensible.

Autour de ces deux chocs cinématographiques, Tom Savini est employé dans quelques slashers bien sentis. Le très connu premier volet de la série Vendredi 13, puis dans les moins connus (mais qui lui sont nettement supérieurs) Carnage et The Prowler qui demeurent encore parmi les meilleur du genre. On le sait peut-être moins mais Tom a travaillé sur le sympathique C.H.U.D. Difficile d'y voir son travail pourtant d'une exemplarité peu commune puisque mal exploités, les maquillages gore créés pour l'occasion sont presque invisibles. On le retrouve au générique du quatrième volet de la célèbre série de slashers puis de retour chez Romero dans le très réussi troisième volet de sa saga des morts-vivants, Day of the Dead. Cette œuvre, pourtant moins réussie que Dawn... marque un pas en avant en terme d'effets-spéciaux. Tom Savini continue de créer des scènes toujours plus sanglantes mais les morts sont désormais d'un ultra-réalisme bluffant. 


Afin de partager sa passion avec les amateurs du genre, il a publié un ouvrage, Grande Illusion dans lequel il explique sa technique de maquillage. Il a joué dans d'autres oeuvre telles que l'excellent Une Nuit en Enfer et a à son compte trois long-métrages et un court en tant que réalisateur dont le remake très réussi de La Nuit des Morts-Vivants, celui-là même sur lequel il ne put exercer ses talents vingt-quatre ans plus tôt...


Maquilleurs de Génie : Dick Smith & le vieillissement



S'il y a bien eu un maquilleur exceptionnellement talentueux dans ce qui a fait sa spécificité et sa renommée, c'est bien lui, Dick Smith. Né le 26 Juin 1922 à Larchmont dans l'état de New-York, il est principalement connu pour avoir travaillé avec William Friedkin sur L'Exorciste, avec Linda Blair. On ne reviendra évidemment pas sur l'histoire de cette œuvre mondialement connue et qui dès sa sortie fit parler d'elle non seulement à cause de son sujet prétendument basé sur un fait divers réel mais aussi et surtout en raison du travail formidable accompli par le maquilleur. Pourtant, Dick Smith n'en n'est à cette époque pas à son coup d'essai. Il a déjà travaillé avec les plus grands : John Schlesinger pour Macadam Cowboy en 1969 pour lequel il fait preuve d'un talent incroyable lorsqu'il s'agit de vieillir l'acteur Dustin Hoffman qui n'a alors que trente-deux ans. L'année suivante le maquilleur et l'acteur se retrouvent à nouveau pour le film d'Arthur Penn, Little Big Man. En 1972, c'est Francis Ford Coppola qui fait appel à Dick Smith pour son Parrain. Là encore, le maquilleur fait preuve d'un talent incroyable. Le vieillissement étant à l'époque comme l'une des techniques de maquillages les plus complexes à mettre en œuvre, Smith parvient malgré tout à donner l'impression que ses « cobayes » portent sur eux de vraies rides et non pas de vulgaires postiches en latex ce qui est généralement le cas.

Vient ensuite le cas de L'Exorciste. Si les maquillages de l'actrice Linda Blair sont saisissants, il en demeure d'autres, plus discrets, qui démontrent que Dick Smith est parvenu au somment de son art. En effet, comment ceux qui ignoraient encore l'existence de l'acteur Max Von Sydow à l'époque du film auraient pu se douter que le bonhomme avait au moment du tournage quarante-deux ans alors que son personnage d'exorciste portait les traits d'un homme de plus de soixante-dix ans ? Et même en sachant cela, on pourra toujours se pencher un peu plus en avant sur les nombreuses images qui circulent sur le net ou bien profiter des nouveaux formats vidéos d'un exceptionnel rendu, le travail accompli sur le visage de l'acteur suédois et parfait !

Les interventions, Dick Smith les accumule. Pour les moins connues et pourtant non des moindres, retenons sa nomination à l'académie des films de science-fiction, fantastique et d'horreur en 1978 pour l'angoissante Sentinelle des Maudits de Michael Winner. Smith travaille pour David Cronenberg sur Scanners et est en charge des têtes qui explosent. Dans Les Prédateurs (avec David Bowie et Catherine Deneuve) ou Amadeus de Milos Forman (pour lequel il obtient un Oscar), c'est une fois encore pour vieillir actrices et acteurs qu'il est embauché. Il invente même une technique basée sur la création de poches gonflables (les « bladders ») permettant la déformation d'un visage comme pour le film Spasms de William Fruet.

Le talent d'un maquilleur est d'être capable de créer des effets-spéciaux sans que le résultat ne se voit jamais à l'écran. Dick Smith faisait partie de ces artisans capables de donner vie aux fantasmes les plus fous des cinéastes les plus exigeants et les plus imaginatifs. Ne serait-ce que pour s'en convaincre une dernière fois, qui peut, même aujourd'hui encore, deviner que derrière le crâne rasé de Robert de Niro dans le Taxi Driver de Martin Scorsese se cache en réalité un maquillage ?


Après avoir œuvré dans plus d'une vingtaine de films et après avoir reçu un Oscar d'honneur en 2012, l'immense Dick Smith s'est éteint le 31 Juillet 2014 à l'âge de 92 ans...

Hard de John Huckert (1998)



Une série de meurtres très violents est perpétrée à Los Angeles. Le policier Raymond Vates, tout juste promu au rang de détective est aux commandes de l'enquête aux cotés de Tom Ellis qui travaille dans le même service depuis dix-sept ans. Ne supportant pas le mensonge, il prévient son jeune collègue de faire très attention à lui. D'abord distants, les deux hommes apprennent à s'apprécier. Mais ce que ne savent ni Ellis, ni les autres, c'est que Vates est homosexuel. Tout comme celui que les deux hommes traquent. Ce qui n'empêche pas le tueur de s'en prendre exclusivement aux homosexuels qu'il viole, attache, puis tue dans des conditions épouvantables.

Alors que Vates et Ellis interrogent les clients d'un bar proche du lieu d'un meurtre, le jeune détective va sans le savoir tomber nez à nez avec le meurtrier. Ce dernier devine les tendances homosexuelles de Vates et entreprend alors de l'utiliser à son avantage...

Ce qui saute tout d'abord aux yeux lorsque l'on découvre Hard pour la première fois, c'est l'étrange similitude entre le film de John Huckert et celui de William Friedkin, Cruising, principalement interprété par Al Pacino. Deux flics enquêtant chacun de leur coté sur une série de meurtres dont les victimes sont toutes homosexuelles. Autre point commun, l'ambiance particulièrement glauque des deux œuvres. Si parfois, et même très souvent, le film de Huckert arbore l'esthétique de certains téléfilms, il y pèse une aura morbide assez tenace puisque permanente. Et il ne suffit pas d'être "pro" ou "anti" homosexuel pour se sentir parfois gêné devant certains actes sexuels. Quand aux bars homosexuels, s'il ne sont pas exploités de manière aussi poussée que dans le film de Friedkin, on imagine sans peine ce qu'il s'y passe, Huckert filmant ces passages dans une pénombre incommodante.

Les acteurs sont bons. Noel Palomaria en jeune détective, Malcom Moorman en tueur en série insaisissable et charismatique et Charles Lanyer en vieux briscard habitué à toutes sortes d'enquêtes assurent le spectacle. Si l'aspect relatif à l'enquête policière est plutôt rondement mené, le film s'attache à critiquer une certaine forme de racisme dont sont victimes les "gay". Le cinéaste en profite pour juger le comportement de la police vis à vis des homosexuels, de sa tendances à se relâcher lorsque le criminel en question s'en prend à ceux qui les répugnent.

Hormis la série de meurtres atroces (viol avec objets, bondage, tortures, mutilations et enfin, meurtre) dont il se rend coupable, Jack apparaît comme un être fort sympathique. Tueur rodant surtout la nuit, il possède un charisme tel qu'il peut obtenir ce qu'il veut sans avoir à trop forcer la main. Face à lui, un jeune flic qui veut réussir et qui, sans avoir les dents très longues, veut avoir sa place dans la brigade qu'il vient d'intégrer. Beaucoup d'actes sont simplement suggérés. Nous parlons ici de meurtres car, à contrario, les actes sexuels, sans être filmés en gros plan (on n'est pas ici devant un film hard malgré le titre du film) montrent avec une vérité crue des actes encore et toujours réprimandés par certains d'entre nous.

Jack est une comme une sorte de guide, s'octroyant même le statut de Dieu en enlevant la vie à ceux qui comme lui préfèrent la chair d'autres hommes que celle des femmes. On y voit un pont entre le secret entretenu par le jeune policier qui veut garder pour lui ses tendances et ce maître dont les actes barbares sont peut-être la seule excuse qu'il a de ne pas franchir la frontière entre son état de policier et celui d'assassin que semble pourtant vouloir partager avec lui le tueur en série. Hard est une belle réussite qui aurait gagné davantage encore en intensité s'il n'était pas perverti pas l'aspect un peu trop lisse de l'image...

jeudi 23 juillet 2015

Der Samurai de Till Kleinert (2015)



C'est alors qu'il termine son service dans la petite ville d'Allemagne où il travaille que Jakob tombe sur un colis qui lui a été livré. Pourtant adressé à un autre que lui, le jeune policier l'emporte chez lui et reçoit plus tard dans la soirée un étrange coup de téléphone de la part de celui auquel est destiné le paquet. Jakob se rend alors chez cet homme et tombe nez à nez avec un curieux personnage vêtu d'une robe. Celui-ci prend possession de son colis, qu'il ouvre, laissant pantois Jakob qui découvre alors que l'objet qu'il renferme est un katana.
Mais l'homme prend la fuite avant même que le policier ait pu le retenir et s'ensuit alors une course-poursuite entre ce dernier et le travesti, amateur de décapitation qui va dès lors semer la mort en ville...

Avant d'être son premier long-métrage à sortir au cinéma, faisant ainsi suite à quelques courts-métrages, Der Samurai fut avant tout le travail de fin d'études du cinéaste allemand Till Kleinert. On excusera donc les hypothétiques maladresses de l'ensemble pour ne s'attarder que sur l'essentiel de cette œuvre tout à fait originale, brassant des thèmes bien connus et qui, ici, prennent une dimension inattendue. Dans une petite ville d'Allemagne rurale que l'Allemand parvient à rendre d'une tristesse à mourir grâce à la photographie de Martin Hanslmayr, un flic erre en voiture, seul, sans compagne, ni compagnon, et encore moins de collègue pour l'accompagner dans ses rondes. Son quotidien se cantonne à sa tâche de policier. Flic sous les ordres d'une hiérarchie un peu retorse, veillant sur une grand-mère un brin sénile, Jakob n'a pour passion que le loup qu'il est censé chassé et qu'il nourrit en réalité des abats que le boucher du coin accepte de lui donner.

La rencontre entre Jakob et ce travesti au charisme évident est l'occasion pour le cinéaste de développer quelques thèmes, et non des moindres puisqu'il joue sur une certaine ambiguïté sexuelle d'un coté comme de l'autre. Déjà, bien avant leur rencontre, il semble que Jakob soit sensiblement attiré par le chez d'une bande de motards, attirance qui semble prendre véritablement forme lors de son contact avec cet être mi-homme, mi-animal à l'aisance incroyable qui paraît se mouvoir avec une facilité déconcertante.

Der Samurai n'est pas simplement le film policier auquel on pourrait s'attendre mais aussi une fable, un conte des ténèbres admirablement interprété par ses deux principaux acteurs Michel Diercks et Pit Bukowski. Le film de Til Kleinert provoque pourtant une certaine gène. Son statut de film de fins d'études excusant peut-être cela, Der Samurai ressemble parfois aux téléfilms diffusés sur M6 le dimanche après-midi. Détail quelque peu gênant qui parvient heureusement à se faire oublier dès la seconde moitié du film. Et ce notamment grâce à la superbe partition de Conrad Oleak qui donne à l’œuvre toute sa dimension onirique. On ne sait jamais vraiment si l'on est dans le domaine du fantastique ou dans un rêve. Der Samurai est un curieux huis-clos qui ne se contente pas d'enfermer ses personnages dans une pièce ou un appartement. Pourtant, ceux-ci semblent irrémédiablement coincés dans cette ville allemande. Le film traite également d'une thématique de manière fort originale. En effet, les apparitions récurrentes du loup nourrit par Jakob coïncidant très souvent avec celles du dit samouraï, on se demande si finalement ce curieux personnage ne serait pas atteint de lycanthropie. 


Till Kleinert a du culot et une belle maîtrise de son sujet. Nous en vouons pour preuve cette scène durant laquelle les deux héros se lancent dans une danse au coin d'un feu dans lequel reposent les têtes fraîchement coupées des motards. La scène est touchante, belle, magique, et donne à elle seule tout son sens à l’œuvre. Elle rapproche enfin ces deux êtres qui n'ont jusqu'à maintenant fait que jouer au chat et à la souris. Le personnage du travesti révélant une profondeur qui était encore quelque peu dissoute dans ses exactions meurtrières. Der Samurai est un très beau film, relativement peu sanglant, très justement interprété. L'aura singulière qu'il dégage fait qu'il marque les esprits bien après même son générique de fin...
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