Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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dimanche 28 juin 2015

Kristy de Olly Blackburn (2014)



Alors qu'elle devait passer Thankgiving avec l'une de ses camarades, Justine se retrouve seule à passer les fêtes au campus avec pour seul compagnon le gardien Wayne. Mais alors qu'elle sort s'acheter de la glace dans une station-service, elle est accostée par une étrange jeune femme. Plus tard, une voiture lui barre la route mai Justine parvient à prendre la fuite et à retourner au campus. Là elle raconte à Wayne sa mésaventure avant de retourner dans sa chambre. La nuit devient de plus en plus opaque et dehors, il pleut. Contre toute attente, la fille bizarre qu'elle a croisé plus tôt dans la soirée débarque accompagnée de trois hommes masqués et encapuchonnés. Justine va dès lors être la proie de ce groupe d'adolescents venus jusqu'ici pour tuer celle qu'il nomment désormais Kristy...

"Kristy : prénom féminin d'origine latine. Kristy signifie « disciple du Christ ». Vous tuez Kristy, vous tuez Dieu..."

Pour que le (jeune) public comprenne bien les tenants et les aboutissants de ce film signé Olly Blackburn, le cinéaste nous impose une intro foireuse lors de laquelle on assiste aux méfaits de quatre personnages diaboliques. En voix-off, on en apprend un peu plus sur leurs actes, lesquels remontent visiblement à un certain temps. Ça sent le bousin ! Durant un bon quart d'heure on nous inflige le quotidien d'une adolescente qui paraît incertaine quand aux sentiments qu'elle éprouve pour son petit ami. Lequel va disparaître bientôt pour rejoindre sa famille. Justine est plutôt sportive, on l'aura compris. Elle aime plonger dans l'immense bassin de la piscine du campus, s'entraîner à un ersatz de base-ball dans les couloir vides de l'établissement, tout ça sur fond de musique pré-pubère du plus mauvais goût. Il fait chaud, le soleil brille, bref, tout va bien. Sauf pour nous qui devons nous coltiner ce passage navrant qui n'augure rien de positif pour la suite.

"Beaux cheveux, belle bagnole"

Il n'en faut pas plus pour que de jeunes adultes en mal d'identité penchent pour le meurtre en série avec comme toile de fond l'élimination pure et simple de tout ce qu'ils exècrent. Oui, Justine est jolie. Et oui, la voiture que lui prête sa camarade est belle. Forcément, la jeune femme fait des envieux. Le film, dès lors, change de ton. Terminée la douce caresse du soleil. Maintenant il fait nuit, et un épais brouillard annonce les pluies à venir. Le cadre change totalement et ce qui ressemblait jusqu'à maintenant à un sous-produit issu d'une source d'inspiration proche de la série Berverly Hills ou autre joyeuseté du même genre va nous faire radicalement changer d'opinion. D'où sortent donc ces être qui ressemblent à peu de chose près à des vampires avides de sang, ça, on ne le saura pas. Ce qui est par contre appréciable ici et que d'autres cinéastes ont tendance à oublier, c'est la crédibilité des actions entreprises par l 'héroïne et qui, à chaque fois, lui permet d'échapper à ses poursuivants. Oui, bon, on pourra émettre un jugement négatif lors du saut du toit du campus, mai pour le reste, avouons tout de même que le scénario tient bien la route.

"Aucune loi ni aucun Dieu ne pourront les protéger"

A moins que la vivacité d'esprit de Justine l'aide à mettre un terme au cauchemar qui entoure sa nuit. Si seulement il n'y avait pas eu ce premier quart-d'heure totalement aux antipodes de la suite, le film aurait presque mérité cinq étoiles dans le registre du thriller d'épouvante. Et pourtant... oui, pourtant, ces quinze premières minutes donnent tout leur sens aux événements qui vont leur succéder. Pourquoi nous montrer Justine s'entraîner au base-ball, pourquoi assistons-nous à son plongeons dans la piscine. Pourquoi nous la montrer hésitante lorsqu'il s'agit d'exprimer ses sentiments devant un petit ami fou amoureux ? Les réponses seront éludées durant la dernière demi-heure. Kristy est, dans le genre, une belle réussite qui maintient un suspens haletant de bout en bout. Et même si quelques détails en feront tiquer certains, l’œuvre de Olly Blackburn, que l'actrice Halley Bennett porte entièrement sur ses épaules vaut assurément le coup d’œil...

samedi 27 juin 2015

Birdman de Alejandro Gonzales Inarritu (2015)



Le nouveau film d'Alejandro Gonzales Inarritu, le bonhomme qui signa quinze années plus tôt un excellent premier film, Amours Chiennes, avant d’enchaîner les succès, revient donc avec un ambitieux projet. Birdman est l'adaptation au cinéma (au théâtre?) d'une nouvelle écrite par Raymond Carver en 1981, Parlez-Moi d'Amour. Pour interpréter le rôle-titre, le cinéaste mexicain fait appel à une ancienne gloire du cinéma américain que l'on a surtout suivi dans les années quatre-vingt, quatre-vingt dix, Michael Keaton. Il y a dans ce choix, n'en doutons pas, une certaine ironie, et même pourquoi pas un amour immodéré pour cette vedette qui a perdu ce visage lisse que certains pouvaient parfois trouver agaçant. Aujourd'hui l'acteur a pris de la bouteille et son regard possède désormais une dimension émotionnelle assez stupéfiante qui dénote avec l'interprète d'autrefois. Le Batman vieillissant de 1989 et 1992 a laissé la place à un Birdman dont les fans attendent toujours le quatrième volet de ses aventures. Un nouveau héros mis à nu, aussi fripé que ceux de son âge et caractérisé par un ego parfois tellement gonflé qu'il lui arrive de s'entendre parler à travers la voix du héros qu'il a jusqu'à maintenant campé par trois fois.

Et pour se sentir exister, quoi de mieux que de monter une pièce de Broadway afin de revenir tout en haut de la scène, là où justement de jeunes loups aux dents longues ou au contraire totalement immatures et sûrs d'eux à force de critiques élogieuses vont jouer des coudes pour s'imposer et rendre le retour de ce héros du passé caduque. Face à Michael Keaton, un Edward Norton très « dans l'air du temps ». De cet air frais que d'aucun osera décrire de malodorant, surtout si l'on n'adhère pas à ce point de vue qui fait honneur aux réseaux sociaux plus qu'à l'image glamour de ces vieilles stars du cinéma (et sans doute de la chanson) dont la valeur n'a d'intérêt aux yeux du plus grand nombre que s'ils sont raccordés à Facebook ou Twitter pour ne citer qu'eux. Alejandro Gonzales Inarritu en profite donc pour dresser un constat cinglant et particulièrement réaliste sur le réel statut que l'on veut bien accorder à telle ou telle célébrité.

Birdman offre d'ailleurs à ce propos de très belles ruptures de ton, entre humour, drame, et parfois même fantastique. Michael Keaton n'a peut-être jamais été aussi touchant, surtout dans la langue qui est la sienne, ce regard parfois perdu, tendre, sévère, insoumis mais jamais véritablement abattu. Le film est une plongée dans l'univers implacable du théâtre, celui-là même que l'on n'imaginait pas être aussi féroce que celui du septième art. C'est aussi la reconstruction d'un homme qui doit faire face aux affres de la drogue qui touchent la plus importante créature à ses yeux : sa fille.

Alejandro Gonzales Inarritu nous jette à la gueule une œuvre sensible qui, au delà de sa caméra portée à l'épaule, le brouillard épais qui recouvre certaines situations et l'ultra-réalisme de certaines autres, parvient à atteindre un but auquel on peut avoir du mal à croire les premières minutes. Non, Birdman n'est pas une œuvre « auteurisante » qui se caresse les zones érogènes pendant que les spectateurs s'endorment dans leur fauteuil. Il ne fait même pas partie de cette frange du cinéma dite intellectuelle qui ne s'adresse qu'à un public « d'avertis ». Le cinéaste s'offre le luxe de filmer son œuvre de la manière la plus classique possible, sans jamais nous tromper autrement qu'à travers un faux plan-séquence de presque deux heures que l'on imagine évidemment impossible à réaliser quel que soit le talent du cinéaste.
S'il n'y avait d'ailleurs qu'une seule chose à reprocher au film, ce serait peut-être d'ailleurs cette volonté qu'a eu Alejandro Gonzales Inarritu de faire de Birdman un plan-séquence durant la totalité du film. Car derrière cette petite supercherie se cache un piège dans lequel tomberont inévitablement les forcenés de l'image qui voudront trouver toutes les failles visuelles et dresser ainsi le portrait précis du montage de Douglas Crise et Stephen Mirrione. A part cela, chapeau l'artiste...


mardi 23 juin 2015

The Stranger de Guillermo Amoedo (2014)



Lorsque le cinéaste uruguayen Guillermo Amoedo boucle son dernier film, The Stranger, il clôt également une trilogie hasardeuse liant trois œuvres ayant comme point commun d'entretenir la légende du vampire sans en emprunter un chemin romanesque mais en faisant de leurs créatures des êtres souffrant d'une maladie comparable aux pires de celles que l'homme n'est pas encore capable de vaincre. Presque vingt années séparent chacun de ces films. A commencer par le héros de Martin de George Romero dont Guillermo Amoedo reprend le prénom pour son film. Un jeune homme obsédé par le sang et qui se prend pour un vampire. 1976. Puis en 1995, c'est au tour d'Abel Ferrara de tourner l'une de ses œuvres les plus réussies avec The Addiction. Ici, l'analogie entre vampirisme et maladie sexuelle transmissible est des plus flagrante. 2014, et donc à peu de chose près vingt ans plus tard, c'est au tour de Guillermo Amoedo de donner sa vision d'un phénomène traité davantage de manière réaliste que fantastique bien que les éléments surnaturels viennent peu à peu prendre le pas sur le concret.

Martin, donc, arrive en ville avec la ferme intention de retrouver Ana, une ancienne petite amie. En lieu et place de la demeure où vivait Ana se présente à lui un gamin féru de graffitis, le jeun Peter. Ce dernier explique alors à Martin qu'Ana est morte et enterrée dans le cimetière du coin. Le soir même, le nouveau venu, assis sur un banc, est agressé par trois voyous avant d'être laissé pour mort, une vilaine blessure au ventre. Peter, qui a assisté de loin à l'agression, est le témoin d'un curieux manège : le shérif de la ville, et père de l'un des trois voyous, met le cadavre de Martin à l'arrière de son véhicule de fonction dans l'intention d'aller l'enterrer dans la forêt. Mai alors qu'avec l'aide de son fils Caleb il s'apprête à commettre l'irréparable, il est appelé par radio sur les lieux d'un crime. Laissant le corps de Martin sur le sol, les deux hommes repartent dans l'intention de revenir plus tard. Mais Peter, qui a tout vu, s'approche du corps de Martin qui respire encore. Le jeune homme prend alors la décision de ramener l'étranger chez lui...

Voici donc comment débute cette œuvre assez particulière puisque terriblement éloignée de l'image que l'on se fait d'un film sur le vampirisme. Aujourd'hui, le thème qui nous intéresse ici ne semble plus pouvoir être inscrit autrement que dans un registre moderne, dans un univers où l'individualisme est de rigueur et où l'amitié et l'entraide sont automatiquement sanctionnées et marginalisées. Tourné fin 2013, The Stranger a contrairement aux apparences été tourné dans le sud du Chili. Le film de l'uruguayen a remporté un vif succès auprès de la critique et à même remporté le prix du Meilleur film ibéro-américain au festival européen de Sitges. On peut ne pas aimer le film de Guillermo Amoedo qui s'inscrit dans une mouvance différente des classiques du genre. Son film est noir, désespéré, et parfois profondément inhumain. La violence y est présente à de nombreuses occasions et l'acteur Cristobal Tapia Montt campe un vampire pas vraiment sympathique. Du moins durant la première partie, traitant son bienfaiteur de manière aussi abrupte que ceux qui l'ont agressé. The Stranger est une œuvre à l'atmosphère lourde qui conviendra aux amateurs d'ambiances pesantes. Dans le genre, il renouvelle assez bien la légende de ces héros aux crocs acérés et les personnages sont suffisamment bien campés et dessinés pour que les spectateurs y accordent un réel intérêt. Une bonne surprise... 


samedi 20 juin 2015

Le Dossier Rose de la Prostitution de Rino di Silvestro (1974)




Un porno sur Cinémart ? Et pourquoi pas ? Et comme pour justifier ici la présence de ce Dossier Rose de la Prostitution signé par le cinéaste italien Rino di Silvestro, disons que cette œuvre n'est pas au départ qu'un prétexte à étaler à l'écran des scènes de sexe très explicites (ah oui?) mais avant tout un giallo, genre largement représenté sur Cinémart. Et puis merde, quoi. Un porno, c'est encore du cinéma. Et même si les acteurs y jouissent véritablement, les femmes qu'il chevauchent ne simulent-elles pas l'orgasme ? Enfin, espérons-le pour elles.
Gisèle, jeune et jolie jeune femme qui se prostitue depuis peu est la victime d'un tueur. Le lieutenant Varale enquête aux cotés de son plus proche collaborateur sur le réseau de prostitution dans lequel la victime travaillait. Les collègues de Gisèle sont interrogées, tout comme le maquereau de la jeune femme qui devant les enquêteurs se fait passer pour le fiancé.

Voilà comment débute cette œuvre dont le titre alléchant semble promettre de décortiquer l'univers de la prostitution. Pourtant, malgré un début prometteur qui ne va durer qu'une dizaine de minutes, le film plonge dans un étrange mélange porno/giallo. Les premières scènes de cul (il n'y a pas d'autres mots pour définir le contenu des scènes de sexe) sont plutôt soft, et il faut en réalité attendre vingt-sept ou vingt-huit minutes pour assister à une partouze où fellations, cunnilingus, pénétrations et orgasmes sont explicitement filmés.

Ce que l'on a l'habitude de reprocher au cinéma pornographique, c'est le manque de moyens communément accordés au scénario. En général, on invente une histoire qui tient debout cinq minutes puis on assiste à une succession de scènes hard entrecoupées de minuscules passages censés rappeler au spectateur les dessous d'un récit plutôt fadasse. En lançant ce Dossier Rose de la Prostitution qui mêle donc giallo et pornographie, on est en droit d'espérer qu'une fois n'est pas coutume, l'accent sera mis sur l'histoire, les scène de cul étant alors relayées au second plan. Un faux espoir on le sait bien puisque ces dernières servent toujours dans ce genre de récit à remplir les vides sidéraux qui séparent un passage du scénario originel du suivant. Et c'est bien là l'un des deux points les plus navrants du film de Rino di Silvestro. Outre un montage chaotique qui mélange par la suite plusieurs histoires dont une romance ridicule entre un jeune beau gosse prénommé Antonio (Paolo Giuusti) et une prostituée surnommée Primavera un peu fanée (Maria Fiore), et le récit d'une vengeance dont les responsables d'un viol vont faire les frais, le film est un foutoir sans nom.

Mais rien de grave à cela puisque dans porno/giallo, il y a porno. Et justement, concernant cet aspect de l’œuvre, le bât blesse ici aussi. Le cul est triste, les formes sont flasques et les sexes auraient mérité d'être glabres plutôt que d'être pourvus d'autant de poils. S'aventurer dans ces territoires qui visiblement ne sont plus vierges depuis des lustres devient alors un chemin de croix pour ces caméras dont les porteurs sont de véritables manchots. Les acteurs ont l'air d'y croire aussi forts que les supporters d'une équipe de football qui perd trois-zéros et à laquelle il ne reste plus que deux minutes pour revenir au score. Quand aux doublages, ceux des scènes de sexe sont à l'image des souvenirs de celles que l'on a pu découvrir étant adolescents dans les années quatre-vingt. On croirait presque voir les doubleuses se vernir les ongles, assises devant l'écran projetant le film, tout en poussant de petits cris de chatons que l'on étrangle.

Vous l'aurez compris, Dossier Rose de la Prostitution et un ratage complet. Dans le top dix des plus mauvais gialli, il aurait sa place parmi les trois premiers, tout comme dans un classement identique mais cette fois-ci réservé au porno. En fait, Dossier Rose de la Prostitution n'est ni un véritable porno, et encore moins un giallo. C'est un ovni qui contrairement à la plupart des œuvres atypiques ne mérite à aucun moment qu'on lui accorde le moindre intérêt. A jeter aux ordures...

mercredi 17 juin 2015

AVIS de recherche: Raiders of the Living Dead de Samuel M. Sherman




Je recherche activement, et ce, depuis de nombreuses années le film (pouah, ah, ah!) Raiders of the Living Dead de Samuel M. Sherman. Un authentique navet. Peut-être le plus mauvais film de l'histoire du cinéma, tous genres confondus. Après avoir rendu un dernier hommage à l'édition VHS qui a rendu l'âme il y a maintenant plus de vingt ans, je tente par tous les moyens de remettre la main dessus afin d'en faire la critique. Et comme ma mémoire a tendance à défaillir, revoir cet insupportable OFNI se révèle crucial. Alors, si vous possédez la version française, ou originale mais sous-titrée. Un dvd ou même un fichier avi, mkv, mp4 ou autre joyeuseté, merci de me le faire savoir dans la zone commentaires. Vous ferez un heureux !!!

mardi 16 juin 2015

Of Unknown Origin de George Pan Cosmatos (1983)



D'origine Grec, George Pan Cosmatos n'a réalisé qu'une dizaine de films avant de mourir d'un cancer du poumon le 19 Avril 2005. Il a tourné avec Sylvester Stallone dans Rambo 2 :La mission et Cobra, a réalisé un excellent film catastrophe en 1977 avec Le Pont De Cassandra, et s'est essayé au film fantastique avec Leviathan et au western avec TombStone.

Réalisé en 1983, Terreur A Domicile est sans doute l'un de ses films les moins connus et pourtant, il mérite peut-être encore plus notre attention que le reste de sa filmographie. Lui qui avait pour habitude de proposer des films particulièrement "bourrins" s'attache ici à retranscrire une atmosphère angoissante qui ne dépasse que rarement le cadre étriqué d'un appartement dans lequel viennent de s'installer Bart Hughes, sa femme Meg, ainsi que leur fils. Alors que son épouse et que leur progéniture partent en vacances auprès du beau-père de Bart, celui-ci est engagé par son supérieur Eliot Riverton sur un projet visant à réorganiser tous les services des succursales de la compagnie. Afin de mener à bien ce projet, Riverton ne laisse à Bart que deux semaines. Le jeune homme s'emploie dès lors à ne travailler que sur cette réorganisation, emportant même du travail chez lui, profitant de l'absence de sa femme et de leur fils pour se concentrer sur sa tâche.

Alors qu'une fuite d'eau survient dans l'appartement, il demande de l'aide à Clete, homme à tout faire de l'immeuble qui lui signifie que les dégâts peuvent avoir été causés par des rongeurs. Bart se procure alors des pièges qu'il installe un peu partout chez lui. Puis du poison. Mais rien ne semble pouvoir mettre un terme au désastre qui peu à peu prendre de l'ampleur dans l'appartement. Chaque jour, chaque nuit, les lieux sont visités par un énorme rat dont Bart ne parvient pas à se débarrasser. Pire : la créature semble se jouer des vaines tentatives de Bart pour l'éradiquer. Le rat fouille les tiroirs de la cuisine. Éventre les paquets de farine et de sucre. Il s'attaque même aux dossiers du propriétaire en réduisant les documents en un monceau de papier.

La guerre que mène Bart afin de se débarrasser de son visiteur indésirable tourne à l'obsession. Au point même qu'il en oublie le plus important : travailler sur le projet que lui a confié Eliot Riverton...

Principalement interprété par Peter Weller (Robocop), Terreur A Domicile va droit au but sans passer par tout un panel d'artifices inutiles. Le scénario est on ne peut plus basique. Une chasse entre un homme et un énorme rat dans un appartement. Point. A partir de là, George Pan Cosmatos instaure un climat angoissant. Un huis-clos réussit qui n'empêche pas une certaine étude de comportement. En effet, Bart, homme d'affaire particulièrement brillant apparaît tout d'abord comme un être solide que rien ne peut faire défaillir. Pourtant, c'est bien la présence d'un rat qui va tout faire dérailler. On assiste au changement d'humeur de Bart. Une modification qui s'ensuit d'une transformation physique assez saisissante. Devant son incapacité à dormir en raison de la présence d'une bête particulièrement agressive entre les murs de ce qui devrait être le seul véritable lieu de paix dans l'existence de Bart, l'homme finit par créer une sorte d'intimité avec son visiteur. On assiste à la lente dégradation mentale de Bart qui use de nombreux subterfuges pour éliminer le rongeur. Malgré l’exiguïté de l'environnement, George Pan Cosmatos réussit avec brio à nous faire ressentir l'angoisse née de la présence du rat. Le cinéaste joue sur les bruits et les preuves laissées par l'immonde créature. Le spectateur se place d'emblée du côté de la victime.

L'affrontement est un pur régal et vaut bien ceux qui font généralement s'affronter deux hommes. Terreur A Domicile démontre l'intelligence des rongeurs à travers la gueules et les méfaits d'un rat aux proportions un poil exagérées. Peter Weller est convainquant et la mise en scène efficace. Une bonne petite production tout droit venue des années quatre-vingt...

dimanche 14 juin 2015

Entre Amis de Olivier Baroux (2015)




Entre Amis est le dernier film réalisé par la moitié du binôme « Kad et O », qui, d'ordinaire, jongle entre Kad Merad et Jean-Paul Rouve puisqu'en effet, les deux acteurs ont une place de choix dans la carrière de cinéaste de Olivier Barroux, le premier ayant joué dans Safari, L'Italien, Mais Qui a Retué Pamela Rose ainsi que dans On a Marché sur Bangkok, sorti à la fin de l'année dernière. Rouve a quand à lui interprété le rôle principal des autres films de l'humoriste, tels Ce Soir, Je Dors Chez Toi, Les Tuche, et sa suite prévue pour cette fin d'année. Pour son dernier film sorti le 22 avril dernier, Olivier Barroux fait une entorse à la règle et embauche pour cette croisière mouvementée qu'est Entre Amis, trois grands acteurs qui ont depuis bien longtemps prouvé leur valeur dans le domaine de la comédie. Daniel Auteuil, Gérard Jugnot ainsi que François Berléand campent ce trio de vieux amis qui se retrouvent, chacun accompagné de son épouse (ou de sa dernière conquête) à bord d'un luxueux voilier piloté par un frère et une sœur d'origine corse, faut-il le préciser, interprétés par Justine Bruneau de la Salle et Jean-Philippe Ricci.

Du coté des « dames », on droit à une Mélanie Doutey particulièrement fraîche, une Isabelle Gélinas qui vieillit très bien et surtout, Une Zabou Breitman qui excelle dans le domaine de la mauvaise foi. En effet, jamais l'actrice n'a été aussi belle que dans ce rôle d'emmerdeuse qui lui va comme un gant. Berléand fait figure d'époux un peu fatigué, toujours aimant mais méprisé par son épouse. Gérard Jugnot est égal à lui-même. Gilles rêve de chameaux, fume en cachette et vit en compagnie de Carole une vie sexuelle épanouie.

Richard (Daniel) Auteuil s'est fait plaquer (on l'apprend plus tard dans le film) et demeure convaincu d'être toujours le beau jeune homme capable de séduction. Et c'est pour mettre en pratique ce en quoi il croit toujours qu'il présente à ses vieux amis sa nouvelle compagne, Daphnée. Lui enorgueilli de pouvoir diriger à lui seul le commandement du magnifique voilier qu'un ami à lui lui a confié tandis que sa charmante petit amie accumule les fausses manœuvres, se retrouvant souvent dans des situations qui lui compliquent l'existence. Quand Cathalina, si la jeune femme est plutôt avenante (quoique) et serviable, son frère est d'un abord plutôt contrarié et par cette voie de fait, contrariant.
Tout ce petit monde va devoir, le temps d'une longue promenade sur la Méditerranée, essuyer engueulades et révélations, avant qu'une tempête ne viennent laver cet étrange linge sale entre amis...

Entre Amis ne surprendra pas grand monde. Basé sur l'habituel règlement de comptes entre copain de toujours, le film d'Olivier Barroux semble avoir divisé, et la presse, et le public. Concernant, l'originalité, il faudra repasser bien entendu. Mais pour le reste, l’œuvre fait honnêtement son travail, tout comme les acteurs eux-mêmes d'ailleurs auxquels on n'a pas grand chose à reprocher. Les trois hommes ont prix de la bouteille c'est certain, mais ils n'ont rien perdu de la verve qu'on leur connaît. Leurs « accompagnatrices » assurent elles aussi le spectacle avec une mention évidente à accorder à Zabou, savoureuse dans le rôle de cette chieuse indomptable. Entre Amis n'est peut-être pas l’œuvre la plus aboutie de son auteur, toujours est-il qu'elle offre suffisamment de moment de rire pour assurer aux spectateurs un bon moment de détente...

samedi 13 juin 2015

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: David Hotyat "Possession(s)" de Eric Guirado



De la fiction...

Marilyne, Bruno et leur petite fille Morgane quittent leur logement du nord de la France pour s'installer dans un chalet en montagne. Alors qu'ils rencontrent Gladys et Patrick Castang, les propriétaires et promoteurs des lieux, ils apprennent que les travaux de leur chalet ne sont pas encore terminés. En attendant que tout soit en ordre, Patrick propose à Bruno et sa petite famille de s'installer provisoirement dans un chalet beaucoup luxueux sans débourser le moindre centime supplémentaire. Bruno travaille dans un garage tandis que Marilyne est embauchée comme femme de ménage par les Castang.
Ces derniers ont tendance étaler leur réussite, ce qui à mesure que le temps passe, finit par irriter les Caron. De plus, ces derniers doivent quitter leur fastueux chalet pour une chambre d’hôtel et Marilyne est remerciée, se retrouvant ainsi sans emploi.

Estimant être déconsidérés par les propriétaires des lieux, Marilyne et Bruno finissent par nourrir une haine farouche envers leurs voisins. Marilyne accuse Bruno de trop laisser glisser les choses. Quand à lui, excédé par les reproches de son épouse et le peu de cas que font les promoteurs de leur situation, il décide de prendre enfin les choses en main et de régler une bonne fois pour toute leur problème...

« Ils ne sont pas comme nous ces gens là »
Marilyne Caron (Julie Depardieu)

Possession(s) de Eric Guirado s'inspire d'un authentique fait divers qui s'est déroulé en 2003. S'il a changé les noms et quelques détails supplémentaires à l'histoire vraie, le cinéaste décrit avec une certaine réussite le drame qui a touché un couple et ses trois enfants. L'autre couple, ici campé par Jérémie Renier et Julie Depardieu, c'est celui qu'à choisi Guirado de mettre en avant. Le film se consacre effectivement à développer l'antipathie née de cette forme irrespect que peuvent ressentir les individus qui pénètrent un univers radicalement différent du leur. Et ça, le cinéaste arrive assez bien à nous le faire parvenir. Plus que l'angoisse, c'est le malaise qui imprègne assez vite Possession(s) qui touche le spectateur. Sans vraiment excuser ce qui va arriver, on peut comprendre ce qui a poussé une famille à se rendre coupable d'une telle extrémité. Les Castang (Lucien Jean-Baptiste et Alexandra Lamy) sont i bien relégués au second plan que l'on peut finir par les trouver détestables sous certains aspects.
Qui n'a jamais marché sur un sol mouillé alors qu'une femme de ménage vient d'y passer la serpillière ? Cette manière froide et plutôt commode qu'on de se débarrasser de leurs problèmes les membres de la famille Castang a quelque chose de terriblement inhumain. Depardieu et Renier campent à merveille ce couple de « Ch'tis » qui n'a pas vraiment sa place dans ce hameau bourgeois où les regards appuyés des gens aisés a quelque chose de dérangeant.

Le film de Eric Guirado est une réelle réussite et peut se consommer à la suite d'une autre très grande œuvre cette fois-ci signée Nicole Garcia, L'adversaire, elle aussi adaptée d'un fait divers authentique. Ce qui rapproche le plus ces deux témoignages admirablement interprétés, c'est peut-être cette bouleversante solitude qui suinte de la presque totalité des plans. A voir, vraiment...

à la réalité

Plus connu sous le nom de Tuerie du Grand Bornand, le drame qui toucha la famille Flactif en 2003 a défrayé en son temps la chronique. Xavier, sa femme et leurs trois enfants ont en effet été les victimes des Hotyat, David et Alexandra, ainsi qu'un couple d'amis, tous les quatre étant originaires du nord de la France. Concernant les circonstances, le mystère reste entier. C'est grâce à l'ADN retrouvé dans le luxueux chalet des Flactif que les coupables ont pu être arrêtés. Le principal auteur, David Hotyat, a prit perpétuité. Quand aux trois autres coupables, ils ont respectivement écopé de quinze, dix et sept ans de prison...

mercredi 10 juin 2015

Stranded de Roger Christian (2013)



La base lunaire spécialisée dans l'exploitation minière est victime d'une pluie météorique mettant en danger les quatre astronautes qui y sont établis. Alors qu'un débris atteint les réservoirs d'oxygène, la jeune Ava Cameron prends la décision d'aller colmater les fuites. Elle entre alors en contact avec transportés par ces mêmes météores et tombe gravement malade. En l'espace de quelques heures, elle donne naissance à un bébé monstrueux qui disparaît alors aux yeux de l'équipage. Bruce John lui-même est victime de ce qui semble être une hallucination. Il croise en effet plusieurs fois sur une entité lui ressemblant curieusement et qui n'a de cesse de le poursuivre et de vouloir le tuer.

Face à ces phénomènes étranges Bruce est convié à aller se reposer dans ses quartiers, et le Docteur Lance Krauss, sous les ordres du Colonel Gérard Brauchman, est forcé de prendre une décision radicale en mettant en quarantaine Ava Cameron. 


Mais le danger rôde, et bientôt, l'étrange créature qui jusqu'à maintenant n'apparaissait encore que comme les effets résiduels d'un mal inconnu va se révèler être réel et mettre en danger l'intégrité de l'équipage...

Une belle affiche, pleine de promesses. Christian Slater en chef d'équipage. Un synopsis qui laisse présager du meilleur. Pourtant, ce Stranded daté de l'année passée est bien un incroyable navet dont ne ressort absolument rien de positif. A commencer par cette base lunaire de carton-pâte qui rappelle les décors de l'excellente série de science-fiction Cosmos 1999 (qui a l'excuse, elle, d'être vieille de presque quarante ans). Les concepteurs semblent y croire si peu que l’œuvre toute entière est plongée dans une pénombre épuisante, permettant ainsi aux défauts de disparaître derrière cet « écran de fumée » fictif.

Ensuite, il y a l'histoire. Un huis-clos renfermant quatre personnages aux prises avec une entité extraterrestre. De quoi renouer avec certains classiques, et non des moindres, puisque le fantôme d'Alien, Le Huitième Passager de Ridley Scott plane sur ce Stranded qui pille sans vergogne quelques idées de ce grand classique.

Sauf qu'ici, tout sent le renfermé. Et ça n'a pas l'air de déranger qui que ce soit puisque devant le danger, les personnages semblent atteints de tétanie. Incapables de faire face à l'adversité, il traînent de la patte comme si la seule issue possible était d'attendre que la bête vienne leur dévorer les entrailles. C'est mou à en bailler au cornet. Les effets-spéciaux sont ridicules. La créature prenant forme humaine possède la force, l'énergie et le charisme d'un télétubbies.
Lui faire prendre une telle forme est déjà la preuve du peu d'investissement de la part de l'équipe en charge des effets-spéciaux, mais tant qu'à lui donner cette apparence, il aurait été judicieux de jouer sur la paranoïa des membres de l'équipage face au double de l'un d'eux. Mais non, le film demeure de bout en bout une véritable catastrophe qui ne rend même pas hommage aux savoureux films Z des années soixante-dix ou quatre-vingt.

On regrettera seulement les tous derniers instants situés sur Terre et qui laissent présager une suite au vu de la conclusion en forme de queue de poisson... A éviter donc.

dimanche 7 juin 2015

Jägarna de Kjell Sundcall (1996)



Erik Backström retourne dans le village de son enfance, le Norrland, en Suède, où il est adulé par la foule, considéré comme un héros. En effet, A Stockholm, ville dans laquelle il a exercé durant des années en tant que policier, Erik a tué un dangereux criminel, recevant lui-même des balles dans le corps. Lorsqu'il arrive, la petite vie tranquille qu'il a connu a bien changé. Dans les forêts qui entourent le village, des charniers constitués de cadavres de rennes et d'élans sont retrouvés. Depuis des années maintenant, des braconniers sévissent dans la région.

Engagé dans la police locale, Erik se rend sur place en compagnie de son nouveau collègue de travail Lâsse Beckström. Sept têtes de rennes reposent sur le sol, décapitées. A leur retour au commissariat, Lässe demande à Erik d'écrire et de casser le rapport concernant cette affaire. Erik accepte mais lorsqu'il tombe sur le dossier relatif aux nombreux cas de meurtres animaliers de la région, il décide de ne pas classer l'affaire et d'enquêter dessus.

Vivant auprès de son frère Leif, Erik retrouve ses anciens compagnons, et notamment Tomme Harela qui en compagnie de Leif et de deux ou trois autres hommes passent la plupart du temps dans leur bar favori ou bien au cœur de la forêt. Erik remarque que Tomme porte sur lui un couteau dont la lame est brisée. Plus tôt, il a trouvé au milieu du charnier une pointe qui semble parfaitement se marier avec l'arme de son ami. C'est ainsi que le policier commence à avoir des doutes envers ses amis, et même envers son frère qui commence à changer d'humeur et à vouloir payer son frère pour qu'il débarrasse le plancher...

Les films nordiques ont toujours eut ce petit quelque chose de particulier difficile à définir. Même dans l'horreur la plus sordide, il se dégage toujours une pointe d'humour "pince sans rire" qui rappelle par certains aspects celui que l'on dit "So British". Même si fondamentalement, Jägarna demeure un thriller efficace, l'évidente bonhomie de son héros et certaines situations font de ce film une œuvre accessible même pour ceux qui ne sont pas coutumiers d'un cinéma parfois très violent. Il faut pourtant être capable d'encaisser une introduction jouant sur l'horreur absolue qu'arbore le braconnage. En effet, le réalisateur Kjell Sundcall imprègne sa pellicule d'une série d'images à faire vomir les plus ardents défenseurs des animaux. Et tout cela sans trucages.

Premier film du cinéaste, les décors de Jägarna possèdent un vrai cachet, mêlant le froid à la chaleur. C'est beau et inquiétant à la fois. Même les habitants de la région ont cet aspect qui nous fait parfois douter de leur sincérité. Derrière certains sourires se cachent des intentions malhonnêtes que devra déceler ce pauvre Erik, interprété par le peu motivé Rolf Lassgard. Car derrière le jeu molasson de l'acteur ne se cache pas uniquement la curieuse impression d'assister à l'agonie d'une police qui a les mains liées. Même s'il est parfois difficile d'accepter de le voir se comporter de manière presque détachée devant certaines situations, on préfère imaginer que cela est dû au script plutôt qu'à une interprétation pitoyable de la part de Rolf Lassgard. Car malgré tout, l'acteur à cette physionomie attachante du policier pépère, immense, robuste mais définitivement touchant. Une sorte de Derrick un peu plus vigoureux mais qui face à certaines adversités (notamment lorsqu'il apprend l'identité du meurtrier de la clandestine égorgée), réagit assez platement alors qu'on s'attend à le voir sortir de ses gonds.

Dans un univers qui l'entoure relativement violent, Erik paraît ne pas être à sa place. L'homme enquête dans une Suède dont on était loin d'imaginer l'existence. Un peu à la manière des cajuns du flippant Sans Retour de Walter Hill, les braconniers de Jägarna dégagent une impression vraiment inquiétante et qui va bien au delà de leurs pratiques. Ici, on est loin des blockbusters qui inondent les cinémas. On se retrouve presque devant un cinéma de l'authentique, différent, dépaysant, magnifique et rude.

Jägarna est une plongée dans un pays peu connu finalement. Un décor de carte postale curieux qui ne donnera sans doute pas envie à tout le monde d'y faire un tour malheureusement. Répétons-nous le : Ce n'est qu'un film, ce n'est qu'un film...

mercredi 3 juin 2015

Un tout nouveau fanzine: Emprise



Un tout nouveau fanzine vient de naître sous l'impulsion d'un vrai passionné du septième art, le brestois Nicolas Milin. Pour son premier numéro, le rédacteur en chef de ce fanzine auquel il a décidé de donner le même nom qu'un excellent film réalisé par Bill Paxton en 2001, Emprise, choisit de le faire imprimer plutôt que de se satisfaire d'une édition strictement numérique. Quand bien même certains s'y sont essayé avec plus ou moins de bonheur par le passé, le premier numéro d'Emprise est un bien bel objet que tout fan de cinéma se doit d'avoir en sa possession. 


Trois euros, c'est la somme qui vous en coûtera pour en acquérir un exemplaire. Trois petits euros pour quarante pages de lecture. Pour ce tout premier numéro, Nicolas et ses deux collaborateurs Romain Raimbault et Raph Gordon abordent des thèmes qui forcément vont en passionner plus d'un, d'autant plus que les trois hommes connaissent leur sujet. C'est très bien écrit et les thèmes sont abordés en profondeur. Le premier, Monstruosité et Sexualité vous permettra d'en savoir un peu plus sur le mélange horreur/sexe, avec, pour aborder le sujet, une matière première de choix : le Crash de David Cronenberg, le cinéma barré, underground et cyberpunk de Shinya Tsukamoto ou encore celui, plus pervers et sado-masochiste de Clive Barker. Ensuite, un retour sur le Freaks de Tod Browning, classique du septième art, analysé de manière concise et pertinente par Nicolas lui-même. Enfin, et c'est là le gros du morceau offert par ce premier numéro d'Emprise, un sujet entièrement consacré à l'extraordinaire cinéaste qu'est William Friedkin avec, en sus, une interview du compositeur de la bande-son de Police fédérale Los Angeles, Wang Chung. Retour donc sur la filmographie du cinéaste américain, mais de manière non exhaustive, Nicolas, Romain et Raph préférant s'attarder sur les œuvres auxquelles ils semblent le plus attachés...

Une très belle couverture en papier mat, satiné, d'excellente qualité et en couleur. L'intérieur, lui, est en noir et blanc. Le papier demeure d'une très bonne tenue et les nombreux textes sont nantis de très belles photos en noir et blanc.

Pour vous procurer un exemplaire du fanzine Emprise, si la chance fait qu'il en reste encore, c'est simple. Soit vous contactez l'équipe à cette adresse : emprisefanzine@gmail.com. Soit vous pouvez également retrouver la page Facebook consacrée au fanzine de Nicolas et de son équipe en cliquant ici ==> https://www.facebook.com/daysareblood?fref=ts


Quelques questions posées à Nicolas Milin:

1ère question: Bonjour Nicolas, Peux-tu nous parler un peu de toi et nous dire qu'elles ont été tes motivations quant  à créer ce fanzine?
Je pense ne pas être très original en te disant que ma motivation première est la passion du cinéma. Voir des films, écrire, discuter et donc échanger, voilà ce qui a fortement participé à mon envie de créer ce fanzine. Je fais partie de cette génération qui a connu l’arrivée d’internet dans les foyers, vers mes 11 ou 12 ans, mais je n’ai jamais perdu le goût de la lecture sur papier. Tu ajoutes à ça le plaisir d’échanger avec mes potes Romain et Raph, et voilà Emprise.  

2ème question: Emprise sera-t-il surtout consacré à un genre, un cinéaste ou sera-t-il amené à aborder tous les courants du septième art?
Comme je le dis dans l’édito du premier numéro, Emprise est principalement consacré au cinéma fantastique, d’horreur, … sans pour autant laisser les autres genres sur le bord de la route. L’approche d’Emprise embrasse cette idée d’un cinéma de genre qui fait partie d’un tout et dont les influences sont multiples. Le dossier William Friedkin est bien représentatif de cette pluralité. Les prochains numéros garderont cette optique en s’attachant à aborder soit un genre, un sous-genre ou un cinéaste. Je peux même te dire que dès le second numéro Emprise va cibler davantage en ne traitant que d’un seul sujet.

3ème question: L'ambition d'Emprise, et donc la tienne, sera-t-elle d'évoluer pour devenir à moyen ou à long terme un magazine professionnel?
La création d’Emprise n’est pas née de cette envie et je ne pense pas qu’il soit judicieux pour un fanzine (dont le terme veut bien dire ce qu’il veut dire) de partir dans cette optique. Pour moi, et j’imagine aussi pour les autres rédacteurs, l’envie première est de faire vivre notre passion. Se faire plaisir et faire plaisir aux lecteurs, voilà l’ambition du moment.

4ème question: D'autres collaborateurs que ceux apparaissant dans ce premier numéro pourront-ils être amenés à participer à la conception (l'écriture s'entend) de futurs numéros?
Oui, c’est à l’ordre du jour. Pour le second numéro un nouveau rédacteur, Thomas, nous rejoint. Pour le premier numéro nous sommes trois rédacteurs de Brest, c’était important pour moi de ne pas être uniquement dans le virtuel pour créer ce fanzine. Thomas n’est pas des environs mais on se connaît via le net depuis quelques années, on  partage des intérêts et j’aime la pertinence de ses écrits, ça n’a pas été plus compliqué que ça. J’aime l’idée de proposer plusieurs plumes pour diversifier les approches et surtout pour continuer à s’améliorer. Romain, avec qui je travaille le plus sur Emprise, m’inspire toujours par la qualité de ses textes. Emprise c’est aussi un travail d’équipe, de liens qui se créent, sans ça je pense que je ne me serais pas lancé dans sa création.

5ème et dernière question: Qu'est-ce qui selon toi peut faire la différence entre Emprise et le reste de la publication consacrée au septième art, ou que peut-il apporter de plus?
On essaye d’avoir notre propre ligne éditoriale. Le premier numéro est un bon round d’essai, il nous permet déjà de prendre consciences des qualités et des choses à améliorer, je pense que la personnalité d’Emprise va s’affirmer de plus en plus au fil des numéros. En tant que fanzine nous ne sommes pas forcément rattachés à une actualité, on est libre, on traite de ce que l’on souhaite. C’est important et c’est même à partir de là que se crée la différenciation entre bon nombre de fanzines et la presse professionnelle. D’ailleurs on remarque que cette dernière s’éloigne de plus en plus de cette optique (toutes les actualités sont consultables sur le net en temps réel) pour proposer des contenus plus approfondis et inédits. Je pense que c’est la voie à suivre.

Merci Nicolas 

(interview réalisée par Laurent Dupuich)

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