Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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mercredi 22 octobre 2014

Massacre à la tronçonneuse: 40ème anniversaire (1ère partie)



Attention! cet article comporte une grande somme de spoils et est avant tout dédié aux grands fans de la première heure et à tous ceux qui ont déjà vu le film...


Pour fêter les 40 bougies de l’œuvre mythique de Tobe Hooper, celle-ci se voit remastérisée au format 4K (Le terme 4K fait référence à la définition (finesse, précision) de l'image : dans la norme initiale, une base formée de 4 096 pixels — ce qui est aussi la taille de kibioctets — en format 16/9, soit deux fois plus de pixels en hauteur et en largeur par rapport à la norme Full HD, ce qui en fait une image ayant quatre fois plus de pixels (en fait 3 840 × 2 160 pixels contre 1 920 × 1 080 en full HD) soit, à finesse égale, une image quatre fois plus grande. Wikipedia). Les magazines s'empresse de révéler la précieuse information et certains en font la couverture de leur plus récente parution, à l'image de l'excellent Mad Movies qui nous offre quatorze pages consacré à ce qu'il est convenu de considérer comme LE film d'épouvante par excellence. Le magazine nous propose toute une série de témoignage dont deux des plus intéressants: Tobe Hooper, le réalisateur lui-même, et René Château qui a participé durant de longues années à la reconnaissance de cette œuvre ultime que tous ceux qui ne l'ont toujours pas vu vont pouvoir rattraper leur retard. Le moyen ultime de leur faire découvrir (et pourquoi pas reconnaître) l'importance de ce film...



Spoilons un peu...

Les premières images de Massacre A La Tronçonneuse ressemblent à celles de ces œuvres qui promettent le témoignage fictif d’événements terribles s'étant déroulés dans le sud des États-Unis, et très exactement au Texas. Un nom qui sonne dan notre contrée comme un voyage ou une promesse d'évasion particulièrement inquiétants. Nous nous imaginons tout et n'importe quoi sur cette région. Les moins informés d'entre nous doivent avoir encore du mal à imaginer l'aérospatiale et la biotechnologie implantée dans un décor que l'on imagine parcouru de grandes plaines, sources de nourriture pour de grands élevage de bovins. Ces mêmes créatures que l'on imagine vivre dans d'immenses fermes perdues, propriétés de culs-terreux aux mœurs particulièrement douteuses. Si l'intrigue de Massacre A La Tronçonneuse se déroule effectivement dans cette région, peut-être est-ce parce que cette dernière est auréolée d'une réputation particulière ? Ou bien parce que l'équipe de tournage est entièrement originaire de la région ? Toujours est-il que la source d'inspiration, le tueur nécrophile (mais pas du tout en série comme le supposent certains) Ed Gein vivait quand à lui à Plainfield. Petite bourgade du nord des États-Unis. Un garçon gentil, effacé, et un peu dérangé auquel sa maman inculquait de fausses valeurs morales et qui à la mort de cette dernière à tué deux femmes et en a déterré plus d'une trentaine d'autres dans les cimetières de la région.  

Une ouverture crépusculaire

Une ouverture donc, qui laisse la place à un écran devenu tout noir parcouru par une série de flashs d'appareils-photos nous montrant deux cadavres pourrissant. S'ensuit un travelling arrière en contre-plongée nous montrant ces mêmes corps exhibés près d'une tombe dans une posture profanatrice du plus bel effet. Une musique étrange. Qui le restera de bout en bout et une radio émettant l'information qui nous intéresse ici, ainsi qu'une fumée (sable?) qui accentue l'atmosphère lugubre que l'on a le droit d'exiger dans ce type de lieu.  




Quelqu'un s'est-il déjà demandé qui pouvait être celui ou celle qui prenait ces fameuses photos des cadavres ? Et pourquoi pas cet auto-stoppeur fou que nos prochaines victimes vont bientôt malencontreusement prendre à bord de leur van ? Il fait déjà très chaud, une moiteur déjà palpable, accentuée par un générique à la bande-son expérimentale et cacophonique qui sublime (?) toute une série d'éruptions solaires.  
Puis une Lune, prémices de toute l'horreur à venir. Pleine et généreuse. Naturelle et qui va bientôt exposer à nos yeux de voyeurs ébahis un monstre de course-poursuite...

Un tatou, mort, écrasé par un soleil implacable, et, en arrière-plan, l'image floue d'un van vert qui s'arrête au bord de la route. Deux filles et trois garçons, dont l'un est handicapé. Un boulet, un poids, qui va le devenir bientôt davantage encore. S'il n'avais pas ce fichu caractère et ce « courage » dont il va montrer très vite les limites, il pourrait presque devenir attachant. Nous sommes bien dans les années soixante-dix : pattes d'éph, favoris, chemises à fleurs. Et puis surviennent les premiers autochtones. Chapeaux de cow-boys, santiags, le dépaysement n'est pas encore total. Il va bientôt nous submerger mais pour l'instant, Tobe Hooper et son équipe nous l'infligent en douceur. Un cimetière, le même que plus tôt. On sait pourquoi Sally, son frère Franklin et leurs trois compagnons sont venus s'enterrer dans ce trou perdu. Pas pour y faire la fête, non, pour s'assurer que le corps des ancêtres n'a pas été exhumé. S'il y a un vieux cow-boy alcoolique pour déblatérer d'inquiétantes prévisions, c'est pour Franklin. D'ailleurs, durant une grande partie du film, on se demande parfois si ce dernier n'est pas responsable des tragédies qui vont se succéder. Le quintette reprend la route, serré dans un van pas très confortable. Le soleil tape fort dehors et les auréoles de sueur sont davantage marquées que tout à l'heure. Au passage d'un abattoir, Franklin se fait plus bavard, contant les pratiques un peu morbides des bouchers qui y travaill(ai)ent. 

Première rencontre avec les autochtones de la région


Un auto-stoppeur marche sur le bord de la route et le voilà embarqué à bord du van. Les filles font la moue, les garçons aussi d'ailleurs. Il y a comme une lueur de regret dans leur regard, expression qui va s'accentuer au fil des minutes, voire des secondes, surtout lorsque le dingue, ancien boucher au chômage, va se saisir du couteau de Franklin et se taillader la main avec. Merde ! Le gars se trimballe avec un vieil appareil-photo sur lui. Bien que l'atmosphère tendue soit rendue à la perfection au point que l'on y soit collés comme une mouche à merde sur un étron, on ne peut éloigner de son esprit l'image de ces cadavres photographiés juste avant le générique. Si l'auto-stoppeur n'a pas encore montré de signe de violence gratuite, on imagine déjà, et bien avant les personnages eux-même, des possibilités qu'il a de rentrer dans un état de pure folie. Edwin Neal, qui interprète le rôle de ce dingue, est à ce titre totalement crédible. Et même, si au moment il est armé du couteau de Franklin, une arme aux dimensions proprement ridicules vu que le bonhomme est seul devant cinq jeunes gens, on se dit que le pauvre Franklin, placé dans la ligne de mire du taré n'a que peu de chance de s'en sortir s'il venait à l'auto-stoppeur l'envie d'en dessouder un ou deux. Une fois de plus, c'est le handicapé qui en prend plein la gueule. Une petite saignée, et voilà que par miracle, la bande réussi à se débarrasser de l''encombrant passager. C'est à ce moment très précis que l'on reprend son souffle pour la première fois et que l'on se rend compte de l'imprégnation qu'a pu exercer ce doux moment de terreur que l'on a pu vivre. Tobe Hooper jette quelques indices notoires, comme cette photo que l'auto-stoppeur prend, cette empreinte de sang qui laisse sur la portière du van et qui laissent présager du pire. Tout est fait pour que le spectateur soit mis en condition. Ce fameux indigène que l'on imagine vivre là-bas, le voilà enfin personnifié.



[CUT] 
  
Histoire d'un accouchement difficile...

Massacre A La Tronçonneuse fête donc ses quarante ans cette année. 1974, date de sa sortie théorique, le film n'aura connu les honneurs des salles françaises que par trois fois, en 75, 76 et 79. Huit ans, c'est le nombre d'années qu'il aura fallut attendre pour le voir au cinéma et encaisser un choc visuel qui devait être à l'époque encore plus fort qu'aujourd'hui, tant le cinéma, depuis, nous a offert l'occasion d'assister à des horreurs viscéralement saisissantes. Le film écopera d'une interdiction totale avant que Jack Lang, alors ministre de la culture, n'ait l'intelligente idée de faire sauter cette très gênante barrière. René Château, cet homme précieux qui lança grâce à cette œuvre la cultissime collection « Les Films Que Vous Ne Verrez Jamais A La Télévision » afin de rentabiliser l'acquisition du film de Hooper, le propose directement à la vente en VHS. Une manière pour le public de ne pas avoir à attendre tant d'années pour ressentir le malaise que procurent Massacre A La Tronçonneuse et sa famille de dégénérés...


Aparté...

Lorsque l'on n'a que douze ou treize ans au beau milieu des années quatre-vingt, que l'espoir de pouvoir entrer dans une salle de cinéma pour y contempler cet obscur objet du désir est vain et qu'il n'y a aucun vidéoclub pour vous proposer le film à un prix encore décent, il n'y a pas mille solution pour se le procurer. La chance, parfois, sonne à votre porte. Il suffit de lui ouvrir, de l'accompagner en ville, et de la suivre jusqu'à cet endroit où vous avez l'habitude de dénicher des objets parfois inattendus: le marché.
Très peu d'argent en poche (lorsqu'encore, vous avez la chance d'en avoir au moins un peu sur vous), et pas d'idée précise sur ce que vous allez chercher, vous flâner le long des étals. Ça sent bon le fromage, la saucisse et la volaille rôtie. Il y a du bruit partout où que vous tendiez l'oreille. De la musique là-bas, vers votre droite, et à gauche, un type qui gueule en essayant de refourguer aux ménagères des éplucheurs miraculeux. Et puis en face, il y a un immense étal recouvert de cassettes vidéos et audios, de vieux livres de poche abîmés et de disques vinyles. Parmi tout ce que son propriétaire a à vendre, il y a bien quelques chose que vous allez lui prendre. Il faudra être patient, fouiner durant de longues minutes jusqu'à trouver LA perle rare.

Après avoir parcouru des yeux et des doigts des dizaines, des centaines d'articles, l'un d'eux vous "accroche". La VHS d'un film d'horreur coincée entre un porno et une comédie.
Vous ne lisez les magasines spécialisés dans le cinéma fantastique et d'horreur que depuis peu et pourtant, vous avez déjà entendu parler de ce film: Massacre A La Tronçonneuse. Pour être tout à fait honnête, vous n'avez encore jamais espéré le voir au cinéma. Le titre pompeux ne vous donnait déjà alors, pas envie de voir des œuvres aux titres aussi racoleurs.
Pourtant, si Mad Movies, ce magasine pour lequel vous vouez un véritable culte, en parle si bien, c'est parce qu'il doit être important de le découvrir, ici, et maintenant. Quelle vaine. Vos parents ont cheté un magnétoscope il n'y a pas plus d'un mois en arrière. Vous vous saisissez de la jaquette, la retournez dans tous les sens, pas moyen de connaître son prix. "30 francs" vous souffle à l'oreille le vendeur. Vous souriez jusqu'aux oreilles car vous savez que vous aller pouvoir acquérir cet objet de curiosité. Une fois la cassette en main, vous n'avez plus d'autre raison de vivre que de pouvoir l'enfourner dans la gueule du magnétoscope et de découvrir ce qui justifie autant d'éloges de la part d'un magasine en qui vous avez toute confiance. Mais ça, c'est une autre histoire.

Fin de l'aparté...

Quarante ans... trop tard?


Maintenant que Massacre A La Tronçonneuse va enfin ressortir sur les écrans de cinéma, la nouvelle génération va-t-elle saisir toute la teneur du contenu de l’œuvre de Tobe Hooper? Quand on lit que certains ont hurlé de peur devant la projection de Paranormal Activity et que d'autres ne comprennent pas quel puissance peut avoir un classique tel que le Maniac de William Lustig, on peut se demander quel vont être leurs réactions. Ce grain, cette folie... Aujourd'hui, ces aspects sont devenus tellement banals dans le cinéma d'horreur, que seule l'accumulation d'atrocités peuvent avoir encore un impact sur la conscience des adolescents d'aujourd'hui. Faut-il le rappeler? Massacre A La Tronçonneuse n'est pas un film gore ni un film d'horreur dans la mouvance classique. Il s'agit d'un film d'épouvante, un survival, à la manière de La Dernière Maison Sur La Gauche et La Colline A Des Yeux de Wes Craven. Des œuvres, qui, en évitant toute surenchère inutile, parviennent à rendre réaliste les événements auxquels on assiste en tant que spectateurs. Il faut espérer d'ailleurs que l'image de la version remastérisée ne soit pas trop "nettoyée" du grain et des poussières qui font une partie de son charme.

à suivre...




dimanche 19 octobre 2014

Les Nanars du 7ème Art: Les Rats De Manhattan de Bruno Matteï (1983) - ★★★★★★★★☆☆



En 2015 la Terre connut un désastre sans précédent. Des centaines de bombe atomiques ont condamné la population humaine à se retrancher dans les sous-sols. Ainsi vit le jour la Deuxième Humanité. Imposant aux hommes et aux femmes qui survécurent à la catastrophe de vivre sous Terre, certains choisirent de remonter à la surface un siècle plus tard, se désolidarisant ainsi de ceux qui restèrent en bas et devenant ainsi des primitifs.

En l"an 225 après la bombe, un groupe de ces primitifs affamés s'arrête devant un immeuble délabré et s'introduit à l'intérieur. En visitant les lieux, les membres tombent sur un étrange ordinateur qui semble encore fonctionner. Puis, à l'étage le plus bas de l'édifice, ils tombent sur un garde-manger rempli de victuailles et sur une salle où sont préservés des plants de légumes et de fruits, ainsi qu'un purificateur d'eau. Ils découvrent également avec effroi le propriétaire des lieux, mort et allongé sur son lit. Il est méconnaissable et semble avoir été dévoré.

Le groupe, commandé par Kurt va bientôt découvrir ce qu'il s'est réellement passé ici. Les membres sont encore loin d'imaginer l'horreur qui les attend. Et les premiers à faire les frais de la menace qui pèse en ces lieux sont Lilith et Lucifer...

Encore un Bruno Matteï. Le second à voir le jour dans ce cycle consacré aux Nanars du 7ème Art. Il faut dire que le bonhomme, en la matière, est un spécialiste. Les Rats De Manhattan vaut son pesant de cacahuètes. Encore un film ancré dans un univers post-apocalyptique. Mais ici, pas de grands espaces à la Mad Max ou de Prison à l'échelle d'une ville comme dans New-York 1997. Non, le décor qui sert de cadre à cette guerre confrontant l'homme à des rats est exclusivement concentré sur une ruelle et un immeuble dévasté. De quoi économiser une belle somme d'argent en minimisant l'espace et les effets-spéciaux. Vous aimez les rats ? Vous allez en avoir pour votre porte-monnaie. On nous en promet des milliers. On n'en n'aura que quelques dizaines éparpillés sur des étagères, des lustres, des marches d'escalier et au sol.

Au moins aussi intelligents que nos protagonistes, ils sont commandés par un spécimen de couleur blanche. Des rats noirs dirigés par un rat blanc... Mouais, enfin bon, passons !

Une fois de plus, nos amis rongeurs font les frais de l'économie. Plutôt que d'en fabriquer de faux, Bruno Matteï préfère en sacrifier quelques-uns pour le "bien" de son œuvre. Quitte à les brûler devant la caméra. Une approche douteuse mais très souvent pratiquée à l'époque dans ce genre de films en Italie.

Le film démarre sur les chapeaux de roues avec des plans vus d'en haut du grand canyon en Amérique. Des stock-shots ! Puis quelques autres de reptiles. Des stock-shots également ! Profitons du spectacle car ce seront les seules images filmées sous le soleil. Car le reste du film est plongé dans une pénombre permanente. Film d'anticipation et d'horreur, Les Rats De Manhattan est très mal interprété. Et l'on se rassure en se disant que le doublage en français y est forcément pour quelque chose. On se gausse des pseudos (Lilith, Deus, Lucifer, etc...) que Bruno Matteï a sans doute été pécher dans un recueil de nouvelles gothiques. Dommage qu'il n'en n'ai pas profiter pour y puiser un bon scénario car tout y est dramatiquement plat. La faute ) des acteurs mous, mais mous... C'en est effarant, et pourtant, cela peut avoir une explication sur la durée du projet. En le filmant sur la base d'un scénario ridiculement mince et en demandant à ses acteurs de jouer en "slow motion", cela lui permet d'étirer son œuvre jusqu'à un format raisonnable. Mauvais, le film l'est. Pourtant, on ne s'ennuie pas vraiment. On prend même un certain plaisir à suivre leurs péripéties. Quoique, lorsque la mort survient pour l'un(e) d'entre eux (elles), on ressent comme un soulagement. Entendre l'une des rares "femelles" brailler et gesticuler comme un enfant qui n'a pas eu son jouet fini par taper sur le système.

On retiendra tout de même de ces Rats De Manhattan l'amour de Bruno Matteï pour son œuvre et même une tentative pas si vaine que cela de distiller un certain suspens (la scène durant laquelle les survivants tentent de passer au dessus d'un tapis de rats). Anticipation, suspens (faut pas exagérer non plus!)... sexe (j'en vois qui frémissent d'impatience de voir cela), horreur sur fond de huis-clos où gronde une certaine révolte. C'est d'ailleurs l'un des quelques points qui font regretter le peu de motivation du cinéaste qui parfois oublie d'aller au fond des choses en occultant d'approfondir certaines idées très sympathique.

A voir quand même pour se fendre la poire !!!

lundi 13 octobre 2014

Les Nanars du 7ème Art: Virus Cannibale de Bruno Matteï (1980) - ★★★★★★★★★☆


Virus : l'inferno dei morti viventi, c'est un peu le parent pauvre du film de zombie ! Comment dire... Lorsque l'on est fan du genre et que l'on est prêt à tout pour convaincre sa compagne que OUI, les morts-vivants peuvent donner des frissons, il vaut mieux éviter de tenter de lui prouver en la mettant face à cet OFNI (objet filmique non identifié). Bruno Matteï (ici sous le pseudo Vincent Dawn) est un tâcheron du septième art. Si mauvais que la majorité des médiocres vidéos Youtube qui ont l'habitude de faire le buzz sur Internet parviendraient sans mal à lui faire de l'ombre. Plus communément appelé Virus Cannibale, ce film italien est un fleuron du genre Z. L’emblème même. Tant et si bien qu'il est impossible d'écrire sur le sujet sans imposer cette perle rare.

Tout comme sous les pires augures. Une centrale nucléaire en plein cœur de la Nouvelle Guinée. Des techniciens s'affairent à tester le bon fonctionnement des machines. Plus bas, deux autres testent le taux de radioactivité présent dans l'air. Quand tout à coup (suspens), un rat mort s'attaque à l'un d'eux, le mord, pénètre sous sa combinaison anti-radioactive et le tue. Ce qui nous vaut une séquence hilarante puisque en fait de rat dévorant sa victime, on devine aisément que l'acteur, filmé en plan rapproché, a glissé sa propre main sous sa combinaison afin de nous faire croire qu'il s'agit d'un rongeur. Le problème récurrent de cette œuvre, et on va très vite s'en apercevoir, c'est la lenteur avec laquelle les victime réagissent face au danger. Elles sont littéralement clouées sur place, apathiques, et elles arborent des grimaces totalement ridicules.

"J'ai peu d'espoir, oui. Car je crains que le module va exploser."

Tout le monde y passe. Enfin, tout le monde sauf le chef de projet qui termine en proclamant : "J'espère que Dieu nous pardonnera parce que toutes ces horreurs sont inutiles!"


Direction Londres, dans une ambassade où sont retenus en otages les employés. Leurs agresseurs ne sont autres que de fervents écologistes. Fervents mais aussi et surtout très dangereux. Surtout leur leader. Mais bon,une brigade complète (c'est à dire quatre hommes) de l’antiterrorisme est présente et parvient à sauver les otages. Notons au passage que la moitié des preneurs d'otages qu'ils vont tuer auraient pu finir en prison si ces hommes de l'antiterrorisme n'étaient pas si nerveux de la gâchette. L'intérêt de cette scène est de nous faire découvrir les personnages principaux du film. Quatre hommes au charisme incontestable... et que l'on retrouve plus tard en Papouasie-Nouvelle Guinée. Cette fois-ci, ils ont pour mission de se rendre à la centrale nucléaire dont on n'a plus aucune nouvelle. Chemin faisant, ils croiseront la route d'un cimetière ancestral (au pied duquel, toujours le bon goût italien, l'un d'eux ira se soulager), puis d'un couple de reporters. Ensemble, ils vont devoir faire face à une ribambelle d'événements dont je vous laisse la surprise...

Sacré Bruno Matteï. Mettez lui une caméra entre les mains et il vous pompera sans vergogne un classique de l'épouvante. Ici, c'est le Zombie de George Romero qui passe à la moulinette. Les tenues de la brigade antiterroriste, la prise d'otage, et même la musique signée par le groupe culte The Goblins sont directement inspirés de l’œuvre de Romero. Sauf qu'ici tout paraît d'un amateurisme déconcertant. Les acteurs, tellement convaincus par l'intérêt de ce projet finissent même par péter les plombs et gesticulent comme des fadas. Quand aux zombis, ils ont la couleur mais pas la saveur de ceux du maquilleur Tom Savini. Ils frisent souvent le ridicule mais est-ce bien grave ? On aura compris que tout ceci n'est pas vraiment sérieux. Que les stock-shot empruntés à des documentaires animaliers ne sont là que pour remplir le vide scénaristique et le manque de moyens. Que les acteurs n'en sont pas vraiment. Que les effets-spéciaux sont ratés. Que le film est à lui seul un virus plus dangereux encore que celui du film. Pourquoi ? Parce que malgré ses innombrables défaut il risque d'infecter certains vrais cinéphiles et leur faire aimer ce genre de productions. N'ai-je pas d'ailleurs été contaminé ?

mardi 7 octobre 2014

Les Nanars du 7ème Art: L'avion De L'Apocalypse de Umberto Lenzi (1980)




Le journaliste Dean Miller est envoyé à l'aéroport afin d'y interviewer un scientifique. Mais l'avion militaire qui transporte celui-ci atterrit sur l'une des pistes sans autorisation. La tour de contrôle de l'aéroport prévient la police et l'armée qui se positionnent alors devant la porte de l'avion. Un commissaire ordonne aux occupants de descendre mais il n'obtient aucune réponse en échange. Alors qu'il s'apprête à envoyer des hommes investir l'avion, la porte de celle-ci s'ouvre et libère le professeur que le journaliste Dean Miller est venu interviewer, ainsi qu'une horde d'hommes défigurés et assoiffés de sang.

Le massacre commence entre les soldats, la police et ces êtres décharnés et armés. Dean Miller demande au cameraman qui l'accompagne de filmer la scène mais très vite, sentant le danger, les deux hommes prennent la fuite à bord de leur véhicule et mettent les voiles en direction du studio de télévision où ils travaillent. Là, Dean Miller fait cesser la retransmission d'une émission en direct et demande que l'on diffuse la bande filmée par le cameraman. Mais le directeur de la chaîne fait cesser l'intervention de on journaliste sur les conseils du général Murchison.

Bientôt, c'est le studio qui est envahi par la horde de monstres. Ici aussi c'est le massacre. Le danseuses ainsi que tout le personnel est tué et vidé de son sang par les créatures avides d'hémoglobine. Dean Miller parvient une foi de plus à prendre la fuite. L'armée se prépare au chaos et tente d'y trouver une solution, d'autant plus que toute personne étant entrée en contact avec l'une des créatures se transforme elle-même en un monstre assoiffé de sang humain...

L’avion De L'apocalypse fait partie de ces "classiques" du nanar. Car autant qu'ils soient mauvais, ceux-ci méritent eux aussi d'appartenir à un classement et celui-ci, sans conteste, se hisse parmi les dix ou vingts meilleurs. Encore un film italien me direz-vous ? Et oui, encore un. Et ce ne sera pas le dernier à voir le jour dans cette série consacrée aux "Nanars du 7ème Art". Réalisée par Umberto Lenzi, cette œuvre a connu des changements de titres incessants dont nombreux trompent sur la marchandise : City Of The Walking Dead, L'invasion Des Zombies ou encore La Invasiön Des Los Zombies Atömicos. Pourtant, ici, rien à voir avec d'hypothétiques zombies. C'est peut-être encore sous son titre le plus célèbre que le film aiguille le mieux son public. Malheureusement, l'affiche de ce dernier propose un visuel alléchant que l'on ne retrouve pas dans le film. C'était d'ailleurs très souvent le cas à l'époque. Des affiches aguichantes pour des contenus qui ne l'étaient pas toujours.

Pas de morts-vivants donc mais des êtres atteints par un virus qui se propage comme des pétales dans le vent. Pourtant, plusieurs caractéristiques rapprochent ces créatures de leurs homologues zombies. Tout d'abord, leur résistance aux balles (seule une bien placée au milieu du front semble capable de les arrêter), ainsi que leur apparence (ils apparaissent comme des êtres tout droit sortis de terre). En fait, si l'on regarde la date de sortie du film, 1980, on comprend alors où ont voulu en venir les producteurs. Le film s'attache à marcher sur les plates-bandes du succès du Zombie de George Romero.

Sauf qu'ici, les moyens sont ridicules. Les maquillage sont pitoyables et l'interprétation, une fois de plus, des plus médiocres (on reviendra également sur l'absence générale d'implication de la part de doubleurs français qui, une fois de plus, sapent un film qui pourtant, n'en n'avais pas besoin). L’avion De L'apocalypse est donc un gros nanar. Pourtant, malgré sa montagne de défauts, il génère un vrai plaisir. Celui de suivre les péripéties de ses principaux personnages. On se fiche presque de la médiocrité de l'ensemble pour ne plus s'intéresser qu'au devenir de ces derniers.

L’avion De L'apocalypse contentera sans mal les amateurs de "bisseries" et parviendra peut-être même à convertir certains réfractaires...

mercredi 1 octobre 2014

Les Nanars du 7ème Art: 2019, Après La Chute De New-York de Sergio Martino (1983)




"Vingt années se sont écoulée depuis la fin de la guerre atomique. L'europe, l'Afrique et l'Asie, jusqu'aux haut plateaux du Tibet sont sous la domination de la monarchie des euraks. Cette puissance a déclaré la guerre au reste du monde et prétend l'avoir gagnée. La surface du monde à été réduite en un désert putride et radioactif habité par des survivants plus ou moins contaminés. Le bombes atomiques ont provoqué d'horribles transformations génétiques. En particulier depuis dix ans la stérilité est générale. Il n'y a plus une seule naissance sur la planète Terre."

C'est pas moi qui le dit... C'est la voix-off. Et pour appuyer ses propos, un type joue du saxophone sur fond de New-York dévastée et polluée. En fait, une usine nucléaire sans doute filmée en fin de soirée et par temps brumeux. Le saxophoniste en gabardine crasseuse craint un peu, non pas parce qu'il semble avoir été contaminé mais parce que, tout de même, sa présence ne fait pas très sérieux.

"New-York n'est plus que le fantôme de ce qui était l'orgueil de l'extraordinaire civilisation technologique américaine. Les euraks en ont fait un camp de concentration au mains de leurs forces militaires secondées par des troupes de mercenaires cruels et avides."

Des mercenaires cruels et avides, mais des euraks grotesques avec pour seules montures de magnifiques chevaux blancs et des tenues les faisant vaguement ressembler à des soldats de l'Empire tout noirs surmontées de casques de hockeyeurs. Mais ne sont-ils pas finalement le seul espoir pour l'humanité ? Car leur motivation ne va-t-elle pas dans le sens de la préservation de l'espèce humaine ? En éradiquant tout trace d'individu contaminé et en pratiquant des expériences sur les quelques humains encore sains dans l'espoir de trouver, peut-être enfin, une femme féconde ?

Cela ne semble pas être l'avis du chef suprême de la confédération panaméricaine dont les bureaux sont situés en Alaska. Cette magnifique région du globe nous vaut des décors bouleversant de réalisme. On croirait être plongés au cœur... d'un congélateur, à l'intérieur duquel le spécialiste des effets-spéciaux aurait décidé d'injecter de l'azote liquide. C'est là que Parsifal est emmené de force après avoir gagné une course de voiture (dont le premier prix fut, bienvenue au pays du bon goût, une hermaphrodite!!!) Le chef de la confédération panaméricaine, sans doute fan du New-York 1997 de John Carpenter, s'est sans doute dit que puisque Snake Plissken avait accepté de travailler pour les autorités américaines, sa bouée de sauvetage à lui en ferait de même. Pari gagné. Parsifal part donc (une arme tout de même pointée sur lui) à la recherche de la seule femme encore capable de donner la vie.

Et parce que les rues de New-York sont dangereuses, le héros sera aidé par deux solides gaillards. D'abord Bronx, le guide qui connaît tous les recoins de la ville. Ensuite, Ratchet, l'homme le plus fort de la nouvelle confédération.

Nos trois hommes quittent donc l'Alaska et se rendent en plein New-York. Une ville dévastée et investie par des voyous en tous genres. Parsifal et ses deux compagnons d'infortune croisent la route d'une bande de contaminés chassant des rats. M'est avis que quelques spécimens sont réellement morts durant le tournage comme cela était très fréquemment le cas dans ce genre de productions italiennes de l'époque. Un nain et un asiatique, aussi, pour ne rendre jalouse aucune communauté. Même des hommes-singes. Il faut le voir pour le croire. 2019, Après La Chute De New-York n'est donc pas un film d'anticipation. Ça n'est pas non plus un film de science-fiction. Encore moins une œuvre fantastique. Il s'agit ici plutôt d'un grand fourre-tout bordélique qui s'inspire en réalité de quelques chefs-d’œuvre américains. Et non des moindres : outre le classique de John Carpenter, on peut y desceller comme influence majeure des films tels que Mad Max 2 de George Miller ou encore La Planète Des Singes de Franklin J. Schaffner.

2019, Après La Chute De New-York est un bon gros nanar. Le genre de film qui fait référence dans le genre et qui, à l'époque de sa sortie apparaissait peut-être comme une œuvre tout à fait remarquable, surtout pour les gamins que nous étions alors. Aujourd'hui, on dira ce que l'on voudra, et même si l'on trouve un vrai plaisir à se fendre la poire devant tant d'ineptie, le film de Sergio Martino demeure une véritable calamité. Tant mieux !
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