Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 28 juin 2014

Color Me Blood Red de Hershell Gordon Lewis (1965)



Adam est un artiste-peintre mécontent de ses œuvres. Alors que la galerie Farnsworth lui ouvre ses portes afin qu'il y expose ses tableaux, le public est conquis. Ce qui n'est pas le cas d'un critique qui affirme que ses choix de coloris sont mauvais. La galerie est un succès commercial mais pas artistique. De retour chez lui, Adam reçoit la visite de Farnworth qui lui prend quelques tableaux afin de le mettre en vente. Le peintre excentrique détruit devant son bienfaiteur une peinture à dominantes rouges qu'il laisse traîner au sol. Passant la nuit aux cotés de sa fiancée avec laquelle il doit bientôt se marier, celle-ci se réveille dès le lendemain matin et traverse l'atelier d'Adam et découvre la peinture déchirée qui gît au sol.

Alors qu'elle tente de s'en saisir, elle se blesse contre un clou qui dépasse de l'encadrement et essuie le sang qui coule de sa plaie sur une partie restée vierge de la toile. Lorsqu'Adam découvre le sang sur la toile, il est subjugué par la couleur. Il demande avec insistance à sa fiancée d'accepter de lui donner un peu de son sang pour terminer une œuvre. Elle accepte de lui en offrir un peu mais c'est avec son propre sang qu'Adam termine sa peinture. Une fois cette dernière achevée, Adam est épuisé et s'effondre sur son canapé.

Peindre avec du sang est devenu une véritable obsession pour lui. Il lui faut en trouver, beaucoup. Et pour cela, il va lui falloir tuer. A commencer par sa fiancée...

Moins connu que Blood Feast et Two Thousand Maniacs, Color Me Blood Red fait partie de ces films devenus au fil du temps, des classiques du GORE, un genre initié par Herschell Gordon Lewis. Non pas qu'ils soient remarquables d'un point de vue scénaristique ou en matière d'interprétation et d'effets-spéciaux (loi de là), mais ils sont les premiers à avoir mis en image des scènes d'horreur extrême quand à l'époque, on n'avait encore droit qu'à quelques gouttes de sang.

Color Me Blood Red dût en son temps marquer ceux qui eurent la chance de le voir sur grand écran. Aujourd'hui, bien évidemment, les scènes d'horreur ne peuvent avoir l'impact recherché à l'époque. L'interprétation frise comme d'habitude l'amateurisme, même si l'on note une très légère amélioration par rapport aux deux premiers volets d'une trilogie qu'il convient de nommer « The Blood Trilogy » (dont les deux premiers segments sont les deux œuvres citées plus haut). Le cinéma a tendance à vieillir avec les années, alors, pensez-donc, un film aussi mal mis en scène, avec des moyens ridicules et des acteurs sans talent, à quoi donc peut ressembler un film tel que Color Me Blood Red ? Et bien en fait à pas grand chose de passionnant. Tout juste les amateurs de cinéma gore et les curieux de tous poils oseront-ils s'approcher de cette médiocre bande vidéo qui, pourtant, et en comparaison avec beaucoup d'autres qui ne datent pas tant que cela, ne fait pas encore partie des pires nanars horrifiques. Et parmi les œuvres du cinéaste, celle-ci fait partie sans doute des moins médiocres...

mercredi 25 juin 2014

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Harry Powers - The Night of the Hunter de Charles Naughton (1955)



De la fiction...

En prison, dans les années trente, le révérend Harry Powell, enfermé pour le vol d'une voiture, partage sa cellule avec Ben Harper, un homme coupable d'un double homicide. Harry prend trente jours. Ben, lui, est condamné à mort. Le meurtrier a dérobé dix-mille dollars lors d'un hold-up. Il a confié l'argent à ses deux jeunes enfants, John et Pearl, et leur a fait promettre de garder le secret avant d'être menotté et emmené par la police. Harry tente de faire parler son codétenu. Mais Ben tient bon. Il emporte avec lui dans la tombe, le secret de la cachette qui renferme l'argent de la banque.

Harry, lui, qui a fait ses trente jours de prison, quitte l'établissement pénitencier avec une obsession : mettre la main sur les dix-mille dollars. Pour cela, il se rend dans la petite ville où vivent les deux enfants de Ben, ainsi que leur mère, Willa. Le prêcheur parvient à se faire accepter par les habitants du village. Willa elle-même se laisse séduit par le charisme se cet individu qui se prétend homme d'église. Seul le petit John est méfiant. Il croit lire dans le regard de Harry, les véritables raisons de sa venue ici. Et le jeune enfant a bien raison de se méfier. Car après avoir réussi à épouser Willa, Harry va parvenir à avoir une telle emprise sur elle qu'elle ne parviendra plus à discerner le vrai du faux. Entre la vérité sortant de la bouche de son fils et les manipulations dont use son nouvel époux, son choix est vite fait.

Il ne reste plus grand chose à faire d'autre pour John et sa petite sœur que de prendre la fuite, et de partir loin de celui qui va se comporter comme un véritable tyran...

Seul et unique film de Charles Laughton est considéré depuis déjà longtemps comme un véritable chef-d’œuvre La nuit Du Chasseur n'usurpe jamais son excellente réputation. Un film que tout cinéphile se doit d'avoir vu au moins une fois dans sa vie. Mais pourquoi donc cette œuvre bénéficie-t-elle d'une telle image lorsque l'on sait que la presse, à l'époque, l'a rejeté, incapable d'accéder à cette profusion de créativité alors encore rarissime dans les années 50 ?

Car peut-être encore plus que l'admirable interprétation des enfants, de Shelley Winters, de Lillian Gish et surtout celle de Robert Mitchum (qui faillit passer à coté du rôle, Gary Cooper ayant d'abord été pressenti pour jour le rôle de Harry Powell), beaucoup de détails, cumulés les uns aux autres, font de La nuit Du Chasseur un film proprement terrassant. On a peine à croire qu'il s'agit là d'une toute première réalisation. La mise en scène est prodigieuse. Le choix des cadrages et surtout ces jeux d'ombres et de lumières projetés dans des décors d'une beauté parfois renversante laissent pantois d'admiration. En un peu moins d'une heure trente, Charles Laughton nous donne une véritable leçon de cinéma.

La nuit Du Chasseur est baigné d'une aura démoniaque particulièrement réussie. Ce sentiment d'effroi et d'attente fébrile que l'on ne rencontre finalement pas si souvent que cela au cinéma est ici retranscrit à la perfection. On y croise la venue du Malin, au milieu duquel des brebis aveuglées par de beaux et bibliques discours n'imaginent même pas un seul instant qu'il puisse y avoir parmi elles un loup venu dévorer les plus jeunes de leurs semblables. Les décors subjuguent par leur beauté, et notamment la traversé du fleuve en barque qui donne lieu à des tableaux dont la majesté est ici impossible à retranscrire par écrit. A cette beauté s'ajoute une scène incroyablement angoissante durant laquelle, alors que Pearl est encore endormie sur la paille fraîche d'une grange, John entend chanter celui qu'ils ne cessent de fuir. Et pour ajouter à cette mélopée terrifiante, le cinéaste cadre la grange au premier plan et montre le faux prêcheur en ombre chinoise traverser l'écran en arrière-plan. Cette scène, à elle seule, vaut tous les discours dithyrambiques. 


Il y aurait tant et tant de choses à ajouter sur cette œuvre merveilleuse, admirable, presque... miraculeuse. Pour vous convaincre que son statut de chef-d’œuvre n'est pas galvaudé et bien... jetez-y un oeil...

… à la réalité.

Ce que peut-être certains d'entre nous ne savent pas, c'est que le film de Charles Naughton est basé sur un fait-divers réel s'étant déroulé dans les années 1930. Harry Powers prétendait chercher l'amour et appâtait ainsi des veuves dont il volait l'argent avant de les tuer. Il fit cinq victimes avant d'être arrêté par la police. S'ensuivit un procès et Harry Powers fut condamné à mort par pendaison. Il fut exécuté le 18 mars 1932...

lundi 23 juin 2014

Le Vidéothon nouveau est arrivé...

Sur le net, on trouve de tout. De la musique, des films, des poèmes gothiques écrits par des adolescents qui cachent leur acné sous une épaisse couche de fond de teint blanc. Du son, de la vidéo, des textes, oui. On y parle politique, gastronomie, cellulite, malformations congénitales, passions animales, amour, guerre, religion.

Concernant le cinéma, difficile de rester sur sa faim. Il y en a pour tous les gouts. Des sites, des blogs. On y parle de blockbusters, de nanars, d’œuvres indépendantes, de films français, espagnols, américains, scandinaves, coréens, de cul, d'aventure, de science-fiction ou d'horreur. On y rencontre des passionnés, des critiques minimalistes du dimanche qui s’accommodent d'un simple « ce film est une merde » sans en expliquer les raisons. Il y a de vrais artistes, qui travaillent dans l'ombre et qui se réapproprient les affiches de cinéma. Ou créent des fanzines numériques remarquables à la gloire d'une époque révolue. Et puis, il y a Otto Rivers, qui crée ses propres VHS numérique (!!!) A sa façon, il participe lui aussi à ces marathons épuisants, sauf que lui, ne demande pas d'effort physique ni d'argent. Ses VIDEOTHONS en sont une preuve flagrante. Des merveilles de compilations que vous pouvez télécharger en toute légalité sur son site VIDEOTOPSY . Un conseil, foncez vite...


http://m9rgddrxbd.1fichier.com/


Bienvenue une fois de plus au paradis des Bandes annonces
les plus barrées, bizarres, magnifiques et ringardes du monde du 7ème Art!

Une fois n'est pas coutume, ce nouveau volume renferme
pas mal de raretés tous genres confondus.
De le science fiction bancale, de la comédie musicale kitsch,
de l'action et de la guerre d'opérette, de méchants requins en mousse,
des bestioles et autres morts-vivants de pacotille,
des Poliziotteschi, des comédies,
du Chinois, de l'Italien, du Russe et même de l'Argentin,
il y a tout ça et même plus encore dans cet opus
et c'est en  UROVISION.

(Otto Rivers)

samedi 21 juin 2014

Viens Chez Moi J'Habite Che Une Copine de Patrice Leconte (1981)



Guy est ce que l'on appelle un bon copain, du moins, tant qu'il ne vient pas s'installer chez son seul et unique ami. Et ce n'est pas Catherine et son compagnon qui diront le contraire. Guy travaille dans une station-service. Du moins, travaillait, jusqu'à ce qu'un client porte plainte auprès de son patron après l'avoir pris sur le fait alors qu'il tentait de l'arnaquer. Le seul et unique ami de Guy, c'est Daniel. Un bon gars Daniel. Comme Françoise, sa petite amie. Toujours prêts à rendre service, ils acceptent de loger Guy durant quelques jours. Deux, trois, quatre, pas plus. Juste le temps qu'il trouve un appartement. Et pourquoi pas, un boulot. Daniel travaille dans une entreprise de déménagement ? Pourquoi Guy ne tenterait-il pas de s'y faire engager ?

Les jour passent. Les semaines aussi. Guy s'incruste. Dort dans le salon sur un vieux matelas qu'il a récupéré chez la fameuse Catherine, une ancienne amie qui avant Françoise et Daniel a eut le malheur de lui offrir le gîte et le couvert. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Guy n'avait pas tendance à foutre le souk chez ses amis. Une employée de l'ANPE plutôt jolie. Une assistante de Trapéziste nympho. Guy emmène chez Françoise et Daniel ses aventures d'un soir. Évidemment, sans jamais demander la permission. Et si Daniel ose lui faire la moindre réflexion, Guy lui oppose toujours un argument qui ne souffre d'aucune comparaison.

Guy est un parasite. Un gentil gars, mais qui va provoquer une avalanche d'emmerdes dans la vie intime de Daniel, ainsi que dans son travail. Comment le couple va-t-il pouvoir se débarrasser de cet attachant, mais ô combien désespérant compagnon ?

Viens Chez Moi J'Habite Chez Une Copine est la troisième collaboration entre Patrice Leconte et Michel Blanc après les deux premiers volets des Bronzés. Michel Blanc, c'est évidemment ce personnage collant, sans gêne, catastrophiste et frêle. Avec un tel sujet, Leconte est certain de taper dans le mille. On touche ici à la fibre familiale, celle qui aime rire le soir et regarder à la télé des comédies aux prétentions raisonnables. Le film n'est pas un chef-d’œuvre mais la simplicité, le casting et les innombrables gags en font un film véritable culte que l'on ne se lasse jamais de revoir.

Le trait est grossi, mais avouons-le, on a tous un « Guy » dans la vie, qu'il s'agisse d'un membre de la famille ou d'un ami, même s'il porte un prénom différent. Il atteint ici un degré d'insouciance et de « sans gêne » que ça en devient presque dérangeant. Un boulet, un vrai. Ouvrez-lui la porte, il entrera chez vous avec plaisir mais oubliera très vite le chemin de la sortie. Françoise et Daniel ont bien du courage, et pour personnifier ces deux personnages qui ont commis l'erreur de leur vie en acceptant d'ouvrir leur porte à Guy, Leconte à fait appel à Thérèse Liotard et Bernard Giraudeau (Patrice Leconte embauchera ce dernier par deux fois encore pour Les Spécialistes et Ridicule).

Outre ces trois principaux interprètes, on découvre une Anémone qui, même si son passage dure moins de dix minutes, sait se faire inoubliable. En assistante bancale d'un trapéziste, elle est irrésistible. Viens Chez Moi J'Habite Chez Une Copine est une excellente comédie qui se voit et se revoit sans jamais lasser. Et si d'aventure certains ne l'ont toujours pas vu, qu'ils se dépêchent de rattraper leur retard, ils ne le regretteront pas...

jeudi 19 juin 2014

Anthropophagous de Joe d'Amato (1980)



Un groupe de touristes échoue sur une île apparemment déserte. En la parcourant de long en large, ils vont y faire une découverte intéressante : Une chambre secrète. Se croyant seuls, ils vont un à un être décimés par u n tueur fou qui en plus de les tuer pratique le cannibalisme...

Voilà pour le pitch de ce film signé par le pornographe italien Joe D'Amato. Une œuvre bien connue des amateurs de films d'horreur et qui joui d'une excellente réputation, surtout auprès de ceux qui ne l'ont jamais vu. Et pour cause, quelques scènes gratinées sont censées soulever l'estomac des spectateurs comme le fameux plan durant lequel l'anthropophage fou pratique un avortement forcé sur une jeune femme enceinte avant de dévorer le fœtus. Comme cette autre scène également, à la fin du film, et dans laquelle, éventré par un pieu enfoncé dans l'estomac par l'un des deux seuls survivants, le cannibale bouffe ses propres entrailles. On n'en n'attendait pas moins du très provocateur Joe D'Amato.

Seulement voilà. Ceux qui n'ont toujours pas vu le film doivent savoir une chose : Anthropophagous est un navet. Pas seulement un nanar. Mai un vrai navet. Cette petite différence qui fait que l'on ne prend même pas le plus infime plaisir à suivre les aventures de cette bande de jeunes adultes dont on se fiche par dessus tout de ce qui peut bien leur arriver.

L'intrigue a autant d'intérêt qu'un film huit millimètres tourné pendant les vacances par des inconnus. On s'ennuie, non, on s'EMMERDE à un point que l'on perd tout contrôle et que nos yeux se ferment sans même que l'on puisse agir sur leur fonctionnement. Si seulement les effets-spéciaux rattrapaient la calamiteuses mise en scène et l'abominable interprétation, on pourrait se dire que l'on n'a pas tout à fait eut tort de le regarder, malheureusement Anthropophagous possède des effets-spéciaux au rabais. Le fœtus qui choque tant de monde (on se demande bien pourquoi) n'est qu'un vulgaire lapin acheté à la boucherie du coin, tout comme les viscères du cannibale que l'on voit (avec dégoût) tenter d'engloutir pour le bien de l'histoire.

Finalement, Joe D'Amato a bien fait d'abandonner le cinéma d'horreur pour se consacrer au porno. Pourtant, lorsque l'on regarde en arrière, on se dit qu'avec un peu plus de moyens et un peu plus d'imagination et d'effort de sa part, il aurait pu nous pondre quelques petites perles du genre. Et pour s'en convaincre, s'il le fallait, (re)jetez un œil sur on Blue Holocaust qui demeure encore aujourd'hui l'un des films d'épouvante les plu glauques de l'histoire du cinéma. Un cinéma sérieux, dérangeant, et beaucoup plus maitrisé que cet Anthropophagous qu'il faudra bien un jour bannir de ces listes de films cultes montées par des jeunes puceaux du cinéma qui n'en n'ont certainement pas encore assez vu pour se forger un avis objectif sur telle ou telle œuvre. Poubelle !

lundi 16 juin 2014

Poltergeist: Une Trilogie Maudite (1982-1988)


 
Poltergeist 
de Tobe Hooper (1982)



Le terme poltergeist nous vient d'Allemagne où polter (faire du bruit) et geist (esprit), deux termes qui nous donnent une idée assez précise de ce phénomène que l'on nomme chez nous esprit frappeur. Comme il est dit dans le premier volet de la trilogie initiée par Tobe Hooper, la présence s'apparente plutôt à ce genre d'entité qui se veut moins importante que l'apparition d'un revenant, dont il est déjà beaucoup plus difficile de se débarrasser.


Le premier volet, réalisé par Tobe Hooper donc, et produit par Steven Spielberg, sort en 1982. Le drame vécu par Steven Freeling, son épouse Diane et leurs trois enfants Dana, Robbie et la petite dernière, Carol Anne.devient le plus gros succès du box_office américain cette année là. Tout commence un soir. Alors que Carol Anne est devant la télé, elle semble attirée par des voix sorties tout droit du petit poste de télévision. Un événement qui va se répéter tous les soirs, jusqu'à ce que ses parents deviennent eux aussi les témoins d'étranges événements.
Des chaises qui se déplacent toutes seules dans la cuisine et le chien de la famille qui aboie en direction du plafond de la chambre de Steven et Diane. D'abord amusés, les parents de la gamine s'affolent lorsqu'un soir, leur fils Robbie est littéralement enlevé par un vieil arbre planté devant la maison. Alors que ses parents font tout pour arracher leur fils des griffes de l'arbre, Carol Anne est victime d'une entité puissante qui attire tous les objets de sa chambre vers le placard, ainsi qu'elle même qui disparaît définitivement. Steven et Diane ont beau fouiller toute la maison, leur petite fille a disparu. C'est Robbie qui la retrouve plus tard. Du moins, l'entend-il appeler sa mère derrière l'écran de télévision...

Voilà donc ainsi les premiers instants de ce qui va être pour la famille Freeling, un véritable cauchemar. Pour agrémenter son œuvre des meilleurs effets-spéciaux possibles, Tobe Hooper fait appel à Industrial Light and Magic, la boite la plus réputée à l'époque en matière d'FX. Et en effet, on en prend plein la vue. Des myriades d'objets volent dans les airs. On a droit à l’apparition de fantômes vaporeux, et même de quelques effets saisissants comme la cote de porc qui bouge seule et l'un des spécialistes en phénomène paranormaux qui s'arrache le visage devant une glace éclairée par une ampoule un peu trop... puissante. On apprend par contre en 2002 que les morts baignant dans la piscine boueuse vers la fin du film auraient été de véritables squelettes humains, l'un des spécialistes en effets-spéciaux, Craig Reardon, affirmant à l'époque qu'il revenait moins cher de se procurer de vrais squelettes plutôt qu'en plastique.

Avouons que le film est plutôt une réussite pour celui qui recherche le divertissement mais qui se fiche de ressentir le moindre frisson. Poltergeist est un blockbuster à destination des familles qui joue dans une cour bien différente de celle où se plaisent à naviguer des œuvres aussi importantes que Burnt Offerings de Dans Curtis ou The Changeling de Peter Medak. Si la dernière demi-heure s'avère plutôt efficace en matière de sensations fortes, tout ce qui la précède demeure aujourd'hui assez ennuyeux.

Dominique Dunne

23/11/1959 – 04/11/1982

Le film sort le 04 Juin 1982. La jeune actrice Dominique Dunne meure le 04 novembre de la même année. Soit cinq mois tout rond après la première diffusion du film au cinéma. L'actrice est victime de son fiancé d'alors qui n'a pas supporté la rupture de leur union et la étranglée. Dominique Dunne meure à l'age de vingt-trois ans quelques jours après son agression.
Cet événement peut paraître un détail au regard de l’œuvre, mais il va être le premier maillon d'une chaîne qui va pousser certains à croire que le film (et bientôt la trilogie) est entouré d'une malédiction qui va causer la mort de plusieurs personnes ayant participé aux différents tournages.

Tobe Hooper VS Steven Spielberg

Si au générique, le nom de Tobe Hooper seul apparaît comme crédité à la réalisation, il semblerait que Steven Spielberg, outre ses fonctions de producteur, ait activement participé au tournage. Visiblement, Hooper n'étant pas le genre de cinéaste à gérer un certain nombre de situations, c'est Spielberg qui aurait pris ces dernières en charge. Le papa de E.T décidait, celui de Massacre à la Tronçonneuse opinait du chef. Une méthode que semblent avoir choisi les deux hommes durant le reste du tournage.

S'il est un fait avéré, c'est l'implication beaucoup plu importante de Spielberg que de Hooper dans ce projet. C'est lui qui a imaginé l'histoire. Basée sur son expérience personnelle et livrée par sa très florissante imagination. Son implication va jusqu'au placement des caméras. Des rumeurs naissantes firent donc de Spielberg, le principal concepteur, reléguant le pauvre Tobe Hooper en simple faire-valoir. Des déclarations qui forcèrent Spielberg à faire ses excuses dans un courrier publié dans le magazine Variety. Spielberg a bien tenté d'amoindrir sa participation en affirmant que seul Hooper était à la réalisation. Mais le mal était fait et aujourd'hui encore, il semble nécessaire pour certains de clarifier cette situation. Peut-être suffit-il alors de regarder le film et d'y noter ce qui peut avoir été pondu par l'esprit fertile de l'un ou l'autre des cinéastes. Entre la mise en scène très académique de Steven Spielberg et les visions parfois horrifiques de Tobe Hooper, ne reste plus au public que de faire son choix, le principal étant le résultat à l'écran...

 
Poltergeist 2
de Brian Gibson (1986)


La famille Freeling pensait en avoir terminé avec les esprits frappeurs mais c'était sans compter sur l'un des plus virulents d'entre eux. Un poltergeist qui a toujours autant l'intention de mettre la main sur la petite Carol Anne. Steve, son épouse, Robbie et Carol Anne ont déménagé chez la mère de Diane. La vieille femme constate avec effarement que la plus jeune des Freeling possède le don de voir avec ses mains. Une aptitude qu'elle-même possède, ainsi que sa fille Diane même si cette dernière n'en n'est pas encore consciente. 

La vieille dame meurt dans son lit alors que Carol Anne a déposé la veille au soir, un baiser sur le front de sa grand-mère. Des événements troublants viennent émailler l'existence faussement paisible de la petite famille. Carol Anne fait la connaissance d'un étrange vieillard en ville. Ce même homme vêtu de noir et qui se fait passer pour un prédicateur retrouve les freeling devant l'entrée de la maison où il vivent et tente de convaincre Steve de le laisser entrer.

Entre temps, un compagnon inattendu a rejoint la petite famille. Un indien prénommé Taylor qui sur les conseils de la voyante Tangina Barrows, celle-là même qui aida les Freeling la première fois, est venu s'installer chez eux pour assurer la sécurité de Carol Anne...

Quatre ans après le colossal succès de Poltergeist sur les écrans de cinéma, une suite est donc mise en chantier et confiée à un jeune cinéaste (d'une quarantaine d'années tout de même) dont c'est ici la seconde réalisation. Autant dire que le bonhomme à le droit d'être anxieux puisqu'il s'agit pour lui de faire au moins aussi bien que Tobe Hooper. Pour donner à cette suite une véritable légitimité, le cinéaste commence tout d'abord par expliquer ce qui fut écarté durant le premier épisode : soit, les raisons de ces manifestations. Ensuite, pour conserver une certaine homogénéité, il reprend les mêmes acteurs avec toutefois, un « détail » qui a son importance. La mort ayant emporté la jeune Dominique Dunne, son personnage est purement et simplement éliminé du casting. Voilà donc la famille Freeling réduite à quatre. Outre la présence de Zelda Tubintein (Tangina Barrows), le rôle de l'indien Taylor est confié à Will Sampson que l'on a pu voir dans le très émouvant Vol Au Dessus D'Un Nid De Coucou de Milo Forman. Celui du très effrayant Révérend Henry Kane est quand à lui confié à Julian Beck, alors atteint d'un cancer à l'estomac, ce qui explique son inquiétante silhouette dans le film.

Poltergeist 2, tout comme son aîné, demeure un honnête film fantastique qui pourtant ne transcende pas le genre. Nanti d'effet-spéciaux dernier cri pour l'époque, la surenchère en la matière rend risible parfois le sujet. Heureusement, l'humour omniprésent fait que l'on s'y attarde malgré tout. L'histoire, basique, fait peine à voir à coté d'une première mouture déjà légère et le combat final qui oppose le malin à la famille dans une dimension parallèle est d'une incommensurable platitude. Heureusement, oui, heureusement, Julian Beck baigne de sa présence maléfique cette œuvre presque soporifique. Son visage émacié et son sourire jaunâtre filent véritablement les chocottes, notamment durant la scène qui l'oppose à Craig T. Nelson. Une suite qui n'offre donc que peu d'intérêt...

Julian Beck

31/05/1925 – 14/09/1985

Julian Beck meurt d'un cancer de l'estomac alors que le film n'est pas encore sorti dans les salles de cinéma américaines. D'abord peintre, c'est son épouse Judith Malina qui le pousse vers le théatre. Il fondent ensemble Living Theatre qu'il dirigent tous les deux avant que la mort n'emporte l'acteur. Il n'interpréta que six rôle dans autant de film mais c'est certainement celui du révérend Henry Kane dont tout amateur de cinéma se souviendra toujours.

Will Sampson

27/09/1933 – 03/06/1987
Will Simpson dont on retiendra surtout la performance aux coté de Jacvk Nicholson dans Vol Au Dessus D'Un Nid De Coucou s'envole pour un monde meilleur un peu plus d'un an après la sortie de Poltergeist 2. Il aura eu le temps de jouer dans trois autres films après cette suite avant de mourir d'une insuffisance rénale consécutive à une double greffe -coeur-poumon.



Ces deux décès viennent nourrir la légende selon laquelle les films de la franchise Poltergeist seraient maudis...

 
Poltergeist3
de Gary Sherman (1988)




Troisième et dernier volet de la trilogie, Poltergeist 3 change de décor. Finies les pelouse entourant de magnifiques petites maisons familiales. Daans cet opus, la jeune Carol Anne est envoyée par ses parents chez ses oncle et tante Bruce et Patricia Gardner. Parents d'une adolescente prénommée Donna, Patricia et femme au foyer et Bruce directeur du building où vit sa famille. Un grand ensemble d'appartements moderne, spacieux, possédant cinquante ascenseurs, une immense piscine, un grand parking souterrain, une très belle salle de réception, et surtout, un nombre vertigineux de glaces. Carol Anne est envoyée dans une école pour élèves doués où elle est la risée de ses camarades qui sont au courant des événements qu'elle a vécu plusieurs années auparavant. Outre ses cours, elle est suivie par un médecin-psychiatre, le docteur Seaton. Un homme pas très fin qui se moque des affirmations de la gamine et persuade qui veut l'entendre qu'elle joue la comédie. Alors même qu'il est témoin d'étranges événements, il continue à clamer que l'enfant manipule son entourage.
Bientôt, Carol Anne est rattrapée par ses mauvais démons, personnifiés par l'horrible révérend Henry Kane. Cette fois-ci, c'est aux cotés de ses oncle et tante et à nouveau avec l'aide de la voyante Tangina Barrons que la jeune fille va tenter de se débarrasser définitivement d'Henry Kane...


Dernier volet de la trilogie donc, Poltergeist 3 ne connaîtra pas de nouvel épisode. Il aurait été difficile en effet de remplacer la jeune Heather O'Rourke qui malheureusement décéda durant le tournage de ce troisième épisode.


Curieusement, même si Poltergeist 3 a toutes les allure d'un téléfilm du dimanche après-midi, il se révèle beaucoup moins ennuyeux à regarder que l'épisode précédent. Peut-être est-ce dû au cadre qui diffère de celui qui rapprochait un peu trop les deux précédents opus. Peut-être aussi est-dû au rythme, beaucoup plus prononcé qu'auparavant et qui ne laisse place à l'ennui qu'en de très rares occasions. Le film aurait pu porter un autre nom que cela n'aurait rien changé. Seule Heather O'Rourke fait encore partie du casting (si l'on ne compte pas les brèves apparitions de Zelda Rubinstein), Tom Skerritt et Nancy Allen remplaçant Craig T. Nelson et Jobhet Williams.


Le film réalisé par Gary Sherman abuse des effet-spéciaux, rendant plus que jamais improbable ce que l'on voit à l'écran (certaines portions de l'immeuble totalement gelées, la pluie diluvienne dans le parking souterrain). Par contre, les jeux de miroirs, bien qu'un peu lassant à la longue, sont assez bien fichus. Poltergeist 3 demeure donc un épisode assez faible en comparaison du premier mais offre un divertissement qu'il ne faudra pas juger comme trop médiocre, étant basé sur une idée qui, forcément, devait finir par s'essouffler...

Heather O'Rourke

27/12/1975 – 01/02/1988

La jeune actrice, dont les trois épisodes de la saga Poltergeist furent les seules apparitions au cinéma, meure le premier jour de Février 1988 à l'âge de douze ans. Donc plusieurs moi avant la sortie du film et surtout, avant la fin du tournage. Les derniers plans qui voient son personnage filmé de dos ont donc été tournés sans elle, victime d'un malaise, les médecins diagnostiquent une sténose intestinale qui lui est fatale. Outre sa participation aux trois films, on a pu voir Heather dans plusieurs séries telles que L 'Ile Fantastique, Happy Days, Chips ou encore Matt Houston pour les plus connues dans nos contrées. Cette dernière disparition vient confirmer ce que certains pensent alors : que la saga est bien maudite et les différentes morts qui sont survenues après et pendant les tournages ne sont pas le fruit du hasard. Tout ceci demeurera un mystère inéluctable...
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...