Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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samedi 29 juin 2013

Le Tour de France: Le Vélo de Ghislain Lambert de Philippe Harel (2001)


Petit cycle consacré au cyclisme avec, pour commencer, Le Vélo De Guislain Lambert de Philippe Harel...

Comme le dit si bien la voix-off (Antoine de caunes) au début du film, Le Vélo De Guislain Lambert ne raconte en rien l'histoire d'un champion de cyclisme mais plutôt celle d'un homme passionné et avide de gloire et de reconnaissance. Il vit de petits métiers qu'il n'éprouve aucune honte à exercer mais qui sont loin de le contenter. Maurice Focodel un jour le rencontre sur une route de campagne et lui propose d'intégrer son équipe de cyclistes.
Un jour, alors qu'il fait du porte à porte, il fait la connaissance de Babette qui vit chez sa vieille mère et dont il va instantanément tomber sous le charme. Sa mère le présente comme le vendeur qu'il est alors que Ghislain lui, va très vite rectifier le tire en se présentant plutôt comme un cycliste.

La vie en compagnie des autres cyclistes de l'équipe ne semble pas vraiment l'enchanter.De plus il réalise que les courses amateurs n'ont que très peu de rapports avec celles des professionnels. Sur les routes de campagne il est régulièrement poussé par la voix puissante de son premier fan, son frère Claude.Lors de la toute première course, il croisera sur le chemin le regard de la jeune Babette rencontrée un peu plus tôt et, déconcentré, finira dans un fossé. Lui qui rêve d'être premier sur les podiums réalise que les dirigeants de l'équipe misent avant tout sur un certain Fabrice, leader prétentieux du groupe.

C'est après être allé chez un ancien cycliste chez qui il s'est rendu accompagné d'un coéquipier afin d'acheter des "boyaux" que l'idée de prendre des substances dopantes lui vient à l'idée. Enfermés dans les toilettes d'une habitante d'un petit village dans lequel doit débuter une nouvelle course, Ghislain sera dopé par son ami qui lui injectera une dose massive de drogue. Totalement speed, il va démarrer la course en trombe, la menant avec une très large avance pendant une bonne partie du trajet jusqu'au moment ou il finira allongé sur le bord de la route. Lors des courses suivantes, il prendra l'habitude de se doper dans des proportions beaucoup plus raisonnables trouvant divers subterfuges lors des tests d'urine et montera même quelques fois sur le podium.

Lassé d'être considéré comme la cinquième roue du carrosse et de ne pas recevoir le fruit de ses efforts qui à son détriment servent la cause du leader,lors d'une banale partie de carte jouée en compagnie de Fabrice, le sus-dit leader, et contre deux hommes d'une équipe adverse Ghislain s'évertuera à mal jouer pour qu'une fois son coéquipier soit défait face à un concurrent adverse. Un comportement qui verra son aboutissement dès le lendemain lors de l'étape du jour au cours de laquelle il tentera de nuire à Fabrice. Malheureusement pour Ghislain, au terme de cette course folle, il sera convoqué pour un test d'urine lors duquel il sera convaincu de dopage. Il sera finalement viré de l'équipe et c'est alors que son frère Claude prendra la décision de prendre les choses en main concernant sa carrière de cycliste...

Benoit Poelvoorde qui interprète le rôle de Ghislain lambert nous avait habitué à des rôles plutôt comiques et même si parfois l'on sourit face à certaines situations, c'est surtout la tragédie d'un petit homme qui aimerait en devenir un grand qui retient l'attention. Ghislain Lambert semble se chercher dans cette volonté permanente de réussir qui le mène le plus souvent à la désillusion. José Garçia qui interprète lui le rôle du frère apparemment exigeant mais qui se révèle en réalité un petit escroc est toujours parfait et prouve une fois de plus qu'il est un excellent acteur. On notera que la musique, dont la relative discrétion donne un certain sens au réalisme des différentes situations, ne manque pas vraiment.Philippe Harel, auteur d'une quinzaine de longs métrages et acteur parfois étonnant voire énervant réalise un film superbe de simplicité, sans artifice et qui mise avant tout sur un jeu d'acteur convainquant...Mission réussie.

mardi 25 juin 2013

Ober de Alex van Warmerdam (2007)

Edgar travaille comme serveur dans un grand restaurant. .Il est marié à une épouse gravement malade et pour laquelle il n'éprouve rien. Il est également l'amant de Victoria avec laquelle il s'ennuie à mourir. Les clients du restaurant le méprisent et le traitent comme une serpillière tandis que ses voisins lui en font voir de toutes les couleurs. Edgar aspire à une vie meilleure. Personnage fictif d'un roman dont l'auteur, Herman, ne connaît pas encore la fin, le serveur débarque dans l'appartement de son "géniteur" avec la ferme intention d'avoir des explications avec lui. En effet, Edgar ne comprend pas et, surtout, n'accepte plus l'acharnement de Herman à faire de son existence un enfer. Il demande, supplie même, l'écrivain de modifier un peu son destin. Il veut qu'Herman rende sa vie un pu plus rose et moins noire.

Herman lui promet donc un peu de réconfort auprès d'une nouvelle maîtresse prénommée Stella. Une ravissante jeune femme, mariée, mère d'un tout jeune enfant, et épouse de Walter... ami et collègue de Edgar. La compagne de Herman, Suzy, se mèle d'un peu trop près du roman qu'il écrit. Elle tente de mettre un peu de piment dans l'histoire dont Edgar est le principal personnage, et ce, au risque de mécontenter son compagnon.

L'existence de Edgar, à mesure que l'écriture du roman avance, devient de plus en plus noire. Il rencontre des personnages toujours plus inquiétants et se retrouve face à des situations apparemment inextricables. Mais c'est sans compter sur l'aide de Suzy qui, à sa manière, va aider le personnage à se dégager quelque peu des problèmes qu'il accumule autour de lui. Sauf que le seul à pouvoir mettre un terme à cette folle et sombre histoire ne peut être, semble-t-il, que l'auteur lui-même...

Avant de réaliser Ober en 2007, Alex van Warmerdam a été le réalisateur d'une poignée de films. Cet ancien diplômé de l'académie de Rietveld d'Amsterdam en peinture et graphisme se lance dans le théâtre avant de tourner son premier long-métrage, Abel en 1986. Ober est une œuvre curieuse. Aussi burlesque que sordide, elle cueille le spectateur là où il ne s'y attend pas. On apprécie les situations rocambolesques dans lesquelles est plongé le héros sans toutefois hurler de rire devant le sort que lui inflige son auteur. Outre le fait qu'il soit systématiquement entouré de personnages peu recommandables, Edgar a l'inconvénient de ne pouvoir pratiquement pas agir sur son état de personnage fictif. On découvrira malgré tout qu'il peut, avec beaucoup de volonté, se rebeller devant l'homme qui l'a créé et le façonne selon ses désirs.

Si le scénario est effectivement original, il apparaît limité au regard de la redondance de certaines actions commises par le héros et ceux qui végètent autour de lui. Il n'est pas rare de ressentir une sensation proche du malaise devant l'acharnement avec lequel il est employé. Voisins et clients sont les premiers à lui imposer leur humaine laideur. Quand à ses proches, relativement rares et insignifiants, ils n'apportent jamais de solution positive, à part peut-être le personnage de Stella, véritable bouffée de chaleur mais qui dégage, tout comme les autres, une véritable ambiguïté.

De cette triste et morne histoire, on retiendra un vrai fou rire durant une scène en total décalage avec le reste du récit. Le héros, confronté à une vendeuse (vendeur?), assiste (même pas éberlué) à l'agonisante lenteur d'une action qui ne participe pourtant pas à l'intrigue mais que l'on décrira comme une soupape permettant au spectateur d'échapper à la camisole dans laquelle Alex van Warmerdam l'a enfermé. Ober est un ovni maîtrisé, qui souffre de défauts inhérents à la fragilité du scénario. Il n'empêche que le cinéaste parvient à maintenir l'intérêt à travers des tableaux fantaisistes dont on espère toujours voir le héros se sortir vainqueur. Une bonne surprise...


mercredi 19 juin 2013

Killer Joe de William Friedkin (2011)



Un soir d'orage, Chris Smith débarque devant le taudis où vit son père Ansel, sa sœur Dottie, et leur belle-mère Sharla. Alors qu'il gueule à gorge déployée pour que son géniteur lui ouvre la porte, c'est Sharla qui l'accueille, la toison pubienne au grand jour. Chris a des soucis d'argent. Il doit la somme de six mille dollars à Digger Macaulay et s'il ne le rembourse pas dans les plus brefs délais, il risque la mort. Problème : son père n'a pas un sou et ne peut donc lui venir en aide.

Vient alors une idée fumeuse dont Chris fait part à Ansel. Le jeune homme a entendu de la bouche d'un certain Rex que sa mère aurait contracté une assurance-vie dont l'unique bénéficiaire serait Dottie. Le père et le fils imaginent donc un plan machiavélique pour se débarrasser de la mère afin de récupérer l'argent de l'assurance. Les deux hommes n'ayant pas l'âme de meurtriers, Chris fait appel à un certain Killer Joe. Flic véreux, il lui arrive parfois de remplir des contrats moyennant une certaine somme d'argent. Cependant, il exige d'être payé d'avance, mais, comme Ansel et Chris n'ont pas les vingt-cinq mille dollar qu'il demande, il acceptent la curieuse proposition de Killer Joe qui leur impose de mettre Dottie, qu'il a rencontrée un peu plus tôt, en caution. Même si l'idée rebute le père et le fils, pris à la gorge, ils finissent par accepter...

Un cas que ce William Friedkin. Alors qu'il approche les quatre-vingt ans (il en aura soixante-dix sept le vingt-neuf août), le cinéaste éprouve encore la ténacité des spectateurs les plus exigeants avec une histoire inspirée par la pièce de théâtre éponyme écrite par Tracy Letts. Friedkin nous a souvent habitués à des œuvres chocs et non dénuées d'intérêt. Après l'éprouvant cauchemar vécu par une jeune adolescente possédée par le Diable dans L'Exorciste en 1973, la difficile incursion d'un jeune flic dans le monde des homosexuels dans Cruising en 1980, ou encore dans l'esprit sévèrement tordu d'un type persuadé que des insectes ont la capacité de s'introduire sous la peau dans Bug en 2006, le cinéaste revient en 2011 avec un film frappé du sceau de la folie et de la machination.

L'impact est assuré par une générale et brillante interprétation. Matthew McConaughey est à peine reconnaissable dans le rôle titre. William Friedkin lui offre un personnage en or et l'acteur se saisit de l'occasion pour exploser à l'écran. Au même titre que la toute jeune Juno Temple qui interprète la fragile Dottie. Emile Hirsch, Thomas Haden Church et Gina Gershon complètent le tableau d'une famille déjantée qui n'hésitera pas un seul instant à accepter l'idée de se débarrasser de la mère de Chris et Dottie afin de récolter une somme d'argent importante. Au dela du thriller qu'annonce le sujet, on est saisit par la noirceur qu'arborent certains aspect de Killer Joe. Il persiste encore une fois des référence assez troubles qui viennent justifier les pensées et les actes de certains personnages (Dottie se souvenant que sa mère a tenté de la tuer lorsqu'elle n'était qu'une enfant) mais qui barbouillent l'estomac des téléspectateurs.

Se dessinent alors les contours d'un récit qui va au delà de l'intrigue principale. Un sujet, lui-même, qui réserve des surprises dont on devinera tout de même l'aboutissement bien avant la fin. Graduellement, Killer Joe prend de l'ampleur. La folie sous-jacente et l'urgence du propos s'intensifient jusqu'au point culminant durant lequel tout s'éclaire, et où tout devient limpide, déclenchant alors une conclusion dont la folie rappelle quelque peu celle rencontrée dans le Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hooper. Une chute finale que certains ont jugée de grotesque. Une farce, oui, mais visiblement parfaitement maitrisée (il suffit de voir de quelle manière se clôt le film, sur les dernière paroles de Killer Joe). A nous donc d'imaginer les quelques secondes que le générique de fin fait disparaître...

jeudi 13 juin 2013

Cycle Fernandel: L'Armoire Volante de Carlo Rim (1948)




C'est l'hiver et dehors, il fait moins de vingt degrés en dessous de zéro. Léa Lobligeois vit à Paris en compagnie de son neveu Alfred Puc, percepteur. Alors qu'elle s'apprête à partir pour Clermont-Ferrand avec deux déménageurs afin de récupérer de vieux meubles dont elle est la propriétaire, Alfred lui conseille de rester à cause du froid intense qu'il fait dehors. Ne voulant rien savoir, la vieille femme décide de partir dès le lendemain matin. Lorsqu'elle s'apprête à quitter l'appartement, elle tombe sur Alfred qui s'est assoupi alors qu'il a travaillé sur des documents toute une partie de la nuit. Le percepteur a beau insister, Léa part dans un camion de déménagement avec à ses cotés les deux déménageurs. Le voyage se déroule pour le mieux même si dans la cabine il fait terriblement froid. Léa ne cesse de tousser. Une fois arrivés à Clermont-Ferrand, les deux hommes chargent le camion et reprennent la route, toujours accompagnés de Léa.

Mais sur la route du retour, la vieille femme fait un arrêt cardiaque et meurt. Ne sachant que faire du corps, les déménageurs l'enferment dans l'armoire qu'ils ont embarquée. De retour à Paris, ils abandonnent un instant le camion au bas de l'immeuble où vit la vieille femme et son neveu et montent prévenir ce dernier du décès de Léa. Abasourdi, Alfred se précipité au rez de chaussée, accompagné des deux hommes, mais durant leur absence, le camion à été volé par une bande de voyous qui a profité de leur absence pour prendre la poudre d'escampette afin de revendre leur tribu à un receleur.

Dès lors, Alfred n'a plus qu'un but : Remettre la main sur l'armoire et sur Léa qui y est enfermée...

L'Armoire Volante est le premier long-métrage de Carlo Rim (réalisateur d'une dizaine de films seulement entre 1948 et 1976). Derrière ce titre un brin poétique se cache une œuvre qui détonne dans le cinéma de l'époque puisqu'elle touche à un aspect de la comédie que l'on n'a alors pas l'habitude de voir : l'humour noir.

En effet, le film mélange avec subtilité et onirisme, la comédie et la tragédie. Fernandel y est stupéfiant et très différent de celui que l'on a l'habitude de voir. Plus posé, moins exubérant, il joue la carte de la modestie avec un savoir-faire impressionnant. Le premier quart d'heure du film est par ailleurs tout à fait saisissant. Se posant comme un percepteur assez sinistre, vêtu de noir, le ton de la voix presque imperceptible, et frôlant les murs, il dégage alors une très forte impression de solitude. Pourtant, passé cette première mise en bouche, et même si le reste de l’œuvre parvient à maintenir un intérêt certain, une petite baisse de régime est à noter sur le reste du film. Ce qui pousse véritablement vouloir visualiser le film jusqu'à la fin est cette folie et cet onirisme qui parsèment L'Armoire Volante de bout en bout. On n'est jamais au bout de nos surprises malgré la redondance de certaines scènes.

Le film possède parfois une magie dans l'image qui le confine à la poésie et au rêve. Comme la superbe danse des déménageurs qui montent les étages menant jusqu'à l'appartement d'Alfred avec, chacun sur le dos, une armoire. Un ballet majestueux qui se clôt sur le dit appartement, envahit d'armoires à glace, le transformant ainsi en palais des glaces presque visuellement vertigineux.

Certaines scènes apparaissent logiques, quand d'autres se révèlent surréalistes. L'aura quelque peu fantastique que dégage le film gagnera fort heureusement en crédibilité lors de la conclusion. L'Armoire Volante est donc un excellent film qui lorgne du côté de l'humour anglais avec en plus, tout le savoir-faire de Fernandel...

vendredi 7 juin 2013

Cycle Fernandel: Le Chômeur De Clochermerle (1957)



Baptiste Lachaud est un oisif. Un contemplatif. Il n'exerce pas d'activités, passe son temps allongé sur les bancs ou dans les champs pendant que les hommes du village travaillent. Bref, c'est un fainéant. Un propre à rien, comme le surnomment certaines des habitantes de Clochemerle qui voient d'un mauvais œil le fait qu'il attire leur mari au "Cabaret", le bistrot du village. Parce qu'il se croie lésé, Baptiste se rend à la mairie afin d'obtenir une carte de chômeur. Lors d'une réunion avec ses administrés, le maire, Monsieur Piechut, décide d'accepter la demande de Baptiste malgré l'avis divergent de certains des hommes présents dans la salle. Et le voilà donc qui se pavane avec en main sa carte de chômeur. Désormais, Baptiste touche des indemnités. Un "salaire" qui n'est pas au goût de tout le monde, et surtout pas à celui des femmes du village qui acceptent mal l'idée de cotiser pour ce fainéant.

Mais le nouveau curé du village, Patard, s'est fait un ami de Baptiste. C'est l'un des rares personnages du village avec Zozotte, fille aux mœurs légères, à s'entendre avec le chômeur. Sur les conseils du prêtre, et après qu'il ait fait scandale lors de la fête du village au bras de Zozotte, Baptiste accepte de faire des efforts afin de s'attirer la sympathie des femmes de Clochemerle. C'est ainsi qu’inconsciemment, Baptiste leur rend de menus services. Il répare la gazinière de l'une. Porte le linge au lavoir d'une seconde et fait un peu de plomberie pour une troisième. Il va même jusqu'à aider le père Patard en réparant le micro de l'église. Malheureusement pour le pauvre homme, les troncs de la maison de Dieu sont pillés. Les femmes du village accusent Baptiste qui, justement, détient une somme d'argent importante...

Entre le cinéaste Jean Boyer et Fernandel, ce fut grande histoire d'amour. Ils tournèrent ensemble une dizaine d’œuvres (L'Acrobate, Les Vignes Du Seigneur, Relaxe-Toi Chérie, Coiffeur Pour Dames). Le Chômeur De Clochemerle fut leur sixième collaboration. Le film de Jean Boyer est une ode à la flânerie où pointe un intérêt certain pour l'anarchie et le "je-m'en-foutisme". Fernandel, trè à l'aise dans son rôle de sympathique parasite s'amuse à virevolter au beau milieu d'un parterre de villageoises mécontentes.

Au delà de la légèreté même du propos surnagent des implications politiques et religieuses sous-jacentes. L'autorité y est malmenée à travers le portrait du garde-champêtre Beausoleil. A croire que l'astre solaire est tombé sous le képi de cet homme jugé indirectement d'imbécile par un Baptiste braconnier qui supporte mal qu'on lui mette des bâtons dans les roues. Certains visages qui apparaissent au premier abord sympathiques (le sacristain Coiffenave et la très légère Zozotte) révèlent à la première contrariété une âme beaucoup plus sombre. La présomption d'innocence n'a pas droit de cité dans un petit village comme celui de Clochemerle pour un chômeur puisque Baptiste est jeté en prison sans ménagement. Le statut d'un homme est donc déjà à l'époque d'une importance fondamentale et dessine les contours de la réputation qu'en font ses concitoyens. La trahison est elle aussi au centre de cette histoire. Elle est liée à l'amour inassouvi d'un homme qui trahira celui en qui il croit pour l'amour d'une femme à la réputation sulfureuse.

Jean Boyer développe autant de thèmes qu'il en faut pour assurer le spectacle. Mais le show, c'est Fernandel qui l'assure avec tout le talent qu'on lui connaît. Le Chômeur De Clochemerle est aussi l'histoire d'une rédemption. Celle d'un homme que l'on aurait pu croire à jamais perdu, tellement engoncé dans sa flemmardise. Le film est donc une petite merveille. Un régal pour les yeux et les oreilles. Rafraichissant, vivifiant, Le Chômeur De Clochemerle est une excellente œuvre. Parmi les meilleurs interprétées par l'immense Fernandel...

samedi 1 juin 2013

Cycle Fernandel: Relaxe-Toi Chérie (1964)



François est un homme comblé. Heureux dans sa vie prie et dans sa vie professionnelle, il file le parfait amour avec Hélène, son épouse. Lorsque celle-ci fait la connaissance d'un psychanalyste, le professeur David Kouglow, elle commence à entrevoir certaines failles dans le comportement de François. Stimulée par le psychanalyste qui la pousse à tester son mari, elle s'aide de plusieurs de ses amies afin de découvrir ce que cache la fidélité et l'humeur toujours positive de François. Kouglow apprend que François a perdu son père très jeune dans un accident et persuade Hélène que son époux a peut-être quelque chose à voir dans ce décès.

Hélène rend visite à François au travail alors qu'il se trouve en pleines négociations avec un groupe hollandais. Un discussion embarrassante a lieu entre les époux et notamment Hélène qui croit se souvenir que la sœur de François était absente lors de leur mariage douze ans plus tôt. Parce qu'elle veut en savoir davantage sur les raisons de l'absence de sa belle-sœur, Hélène téléphone à celle-i et passe la communication à François, embarrassé par la présence des hollandais. Christiane, la sœur, confirme pourtant qu'elle était présente au mariage, détail dont se souviennent finalement Hélène et François. Convaincue que son mari adorait son père et que par conséquent il n'a rien à voir avec sa mort, Hélène retourne voir le professeur Kouglow qui, alors, parvient à mettre un autre nom sur le mal dont il affirme François être touché. Mais derrière son allure de spécialiste aimable, Kouglow cache en réalité un petit escroc ayant trouvé la poule au œufs d'or et dont l'intention et de plumer la naïve Hélène...

Relaxe-toi chérie est la toute dernière œuvre de Jean Boyer dont la filmographie compte plus d'une cinquantaine de films. Réalisé en 1964, Relaxe-toi chérie n'est clairement pas inoubliable et fait partie de ces œuvres qui ont assez mal vieillies. On notera malgré tout quelques moment assez drôles dues à des situations burlesques où les quiproquos s’enchaînent les unes derrière les autres. Fernandel est égal à lui-même et campe un homme heureux trompé par un psychanalyste véreux par l'entremise d'une épouse qui ne veut que le bonheur de son couple. Une Hélène (Sandra Milo) bien trop naïve pour se rendre compte qu'elle est tombée sur un très malicieux charlatan (Jean-Pierre Marielle) qui n'en veut qu'à son compte en banque.

L'un des principaux atouts du film est la présence d'un panel de personnages à l'humanité rare. Jamais de médisances ou de coups fourrés. Le sens du mot amitié possède ici une véritable saveur et ne cache jamais en contrepartie l'avarice ou la jalousie. Le personnage du psychanalyste lui-même revêt une apparence séduisante malgré l'image plutôt négative qu'il est censé renvoyer. Derrière l'apparente nonchalance de François se cache un homme qui sait où il va même lorsque une tierce personne vient mettre la zizanie dans le parfait équilibre de son couple. Quand à Hélène, si elle a tendance à énerver de part sa trop grande inconscience et les enjeux qui découlent de la confiance qu'elle fait à ce spécialiste qui reste malgré tout un étranger, elle reste cependant touchante.

Pourtant, malgré toute la positivité que dégage Relaxe-toi chérie, le film manque de nervosité et un bon nombre de répliques paraissent désormais éculées. Il faudra donc remettre cette œuvre dans le contexte de son époque pour vraiment jouir du contenu. Un bon petit film donc, mais qui au regard d'un bon nombre d’œuvres dans lesquelles l'on a pu profiter de la présence de Fernandel, reste tout de même en deçà.

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